L’article original a été publie sur Ria Novosti.
Category Archives: Ria Novosti
Vers l’Eurasie
L’article original a été publie sur Ria Novosti.
Cette évolution globale traduit le glissement inéluctable vers un monde multipolaire qui ne sera plus sous domination occidentale. Pour les européens de l’ouest, il est temps de regarder vers l’est et leur continent.
Le nouveau pôle eurasiatique, qui s’organise autour de la Russie, est probablement le plus prometteur.
Bataille pour la survie de l’Europe
L’article original a été publie sur Ria Novosti.
les 20 ans du CUF
L’article original a été publie sur Ria Novosti.
Perm ville de culture
L’article original a été publie sur Ria Novosti.
*
Pour beaucoup de Français et pour beaucoup d’européens de l’ouest, la Russie reste un pays méconnu, voire inquiétant et dont beaucoup doutent de la capacité à devenir “moderne, européen et stable”, sur le modèle imaginé par les démocraties occidentales. La crise économique dans les pays occidentaux à secoué ceux qui avaient ces préjugés, et les perspectives économiques paraissent aujourd’hui plus attrayantes en Russie que dans nombre de pays d’Europe de l’ouest.
de la zone. La compagnie pétrolière Lukoil est très présente à Perm, elle extrait et transforme l’or noir de la région. Sans doute grâce à son passé de ville fermée, de ville militaire et industrielle, Perm a conservé un système éducatif très dense. Il comprend sept universités, trois écoles militaires et également de nombreux instituts de recherche scientifique. Cette densité culturelle se retrouve également dans l’amabilité de ses habitants, que chaque visiteur de la ville ne pourra que constater. Les gens de Perm sont très ouverts, plus calmes que les Moscovites, et tournés vers l’incroyable beauté de la nature dans l’Oural.Au bord de la Kama, les quais sont encore en cours de modernisation.
En ville, on retrouve le même mélange architectural que dans d’autres villes russes. Des bâtiments de style stalinien restaurés ou en attente de restauration, des maisons bien plus anciennes, et des immeubles ultra modernes. Sur l’autre rive, face au centre ville, les nouvelles villas au bord de l’eau témoignent bien du formidable boom économique que la ville à connu ces dernières années.
et Alexandre Protasevitch (vice-ministre de la culture de la région de Perm) a participé aux audiences publiques du programme “Capitale
européenne de la culture” organisées par la commission européenne. Pendant mon voyage à Perm, j’ai pu parler avec Alexandre Protasevitch.
C’est un esprit ouvert sur l’Europe et qui fourmille d’idées pour sa ville. C’est lui qui a soutenu la mise en place dans les rues de cette forme d’art moderne public.
Ce sera donc Vladimir
L’article original a été publie sur Ria Novosti.
Rostov la douce
L’article original a été publie sur Ria Novosti.
Le 21ème siècle, siècle de l’Arctique?
L’article original a été publié sur Ria Novosti.
*
Très prochainement aura lieu à Arkhangelsk, dans le grand nord russe, la deuxièmeédition du forum international “Arctique, territoire de dialogue”, organisé par la Société géographique de Russie. Pour la majorité arctique rime avec pôle nord c’est à dire une zone glaciale, peuplée d’ours blancs et de manchots, avec une faible présence humaine. Pour d’autres, plus initiés (dont sans doute bon nombre de lecteurs de Ria Novosti) l’Arctique est au contraire un formidable théâtre d’opérations, avec un potentiel minier important. C’est également une zone de rivalités entre grandes puissances, préfigurant la bataille pour l’énergie que connaîtra sans doute ce siècle. Cette tension autour du pôle nord n’est pas totalement nouvelle. Durant la guerre froide, soviétiques et américains considéraient l’Arctique comme passage le plus court pour observer l’autre mais aussi comme passerelle géographique en cas d’interventions militaires. Pour Jean Claude Besida, l’Arctique est devenu à ce moment là une “interface géopolitique entre puissances”.
Deux variantes principales existent, la route du nord qui longe les côtes de la Sibérie et la route du nord ouest qui passe à travers le grand nord Canadien. En outre, on estime qu’un quart des réserves mondiales non encore découvertes de pétrole et de gaz se situent en Arctique. La région est également très riche en minerais divers (nickel, fer, phosphates, cuivre, cobalt, charbon, or, étain, tungstène, uranium ou argent). Enfin L’Arctique comprend également les plus vastes réserves d’eau douce de la planète. Le retour de la Russie dans le concert des puissances internationales a considérablement changé la donne dans la région Arctique. En effet, si les relations entre la Russie et les puissances du nord se sont timidement et diplomatiquement réchauffées, il reste que tous les Etats concernés ainsi que les états au statut d’observateur comme la France sont membres de l’OTAN, sauf la Russie.
Avec leur statut de futurs propriétaires des routes commerciales, Russie et Canada ont décidé d’affirmer activement leur souveraineté sur la région. Lors d’une mémorable expédition en 2007, la Russie a planté son drapeau au fond de l’océan Arctique en utilisant des bathyscaphes. A l’époque, la presse anglaise avait comparé cette expédition aux premiers pas de l’homme sur la lune en 1969 en termes de témérité et de performance technologique. Mais au delà de la prouesse technique, l’expédition a montré l’importance que les autorités russes accordent à cette zone. Si l’Arctique ne représente que 1,5% de sa population, la région compte déjà pour 11% de son PIB et 22% de ses exportations. Enfin, 75% des habitants de l’Arctique sont russes.
La Russie a aussi la frontière arctique la plus longue. Par conséquent une militarisation de l’Arctique est en cours. Elle est alimentée par les cinq nations qui ont des revendications sur la région: États-Unis, Canada, Russie, Danemark et Norvège. Plus récemment, la Grande-Bretagne, la Finlande et la Suède ont également rejoint le débat sur l’Arctique. Symbole de cette démonstration dissuasive occidentale, les manœuvres militaires Nanook qui ont lieu dans le cadre de l’OTAN tous les étés. Chaque année le nombre de participants et la quantité de matériel impliqué sont en hausse. Cet été par exemple, 100 militaires étrangers se sont entrainés avec plus d’un millier de soldats canadiens. En 2008, les entrainements étaient basés sur le scénario d’un état envahissant l’Arctique. Il est légitime de se demander à quel état les organisateurs pensaient, sachant encore une fois que le seul état Arctique non membre de l’Otan et n’ayant donc pas participé à ces manœuvres est la Russie.
Flotterait-il un parfum de nouvelle guerre fraîche entre russes d’un coté, et américano-canadiens de l’autre? La Norvège vient d’annoncer un projet visant à établir un commandement arctique interarmées, une force de réaction arctique et un renforcement de la base aérienne de Thulé pour la partager avec ses alliés de l’OTAN.
Le Canada, pour sa part, a récemment décidé de développer les effectifs et le matériel de ses brigades arctiques. Quand à la Russie, elle revendique clairement sa souveraineté sur une bonne partie de la dorsale sous marine Lomonossov. Certains officiels affirmaient déjà en 2008, tel le général Vladimir Chamane, que “le pays devait être prêt à faire la guerre en arctique si nécessaire”. Cette année a vu la création de deux nouvelles brigades arctiques pour contribuer à la protection des intérêts nationaux russes dans la région. Mais par ailleurs, la Russie affirme vouloir faire de l’Arctique un territoire de dialogue et écarte par avance tout risque de conflit dans cette zone du monde. Récemment, l’influent premier ministre Vladimir Poutine a rappelé que: “La sécurité et les intérêts géopolitiques de la Russie sont liés à l’Arctique”. Enfin en dehors des Etats Unis, riverains de l’Arctique via l’Alaska, d’autres pays plus lointains ont manifesté récemment des visées sur l’Arctique: La Chine ou encore l’Iran.
Routes commerciales du futur, exploitation des richesses minières, l’Arctique va sans doute faire l’objet de tractations compliquées et de nouveaux rapports de force entre puissances. Pour les européens, le filtre Otan et nord-américain ne semble pas le plus conforme à leurs intérêts. En effet un équilibre en Arctique n’est pas concevable sans la Russie. En outre, à l’heure ou le moyen orient multiplie les signes d’instabilité, et alors que le besoin en énergie va augmenter durant le siècle, le rapprochement avec la Russie semble plus que jamais utile. C’est ce qu’a laissé entendre l’ambassadeur français pour l’Arctique Michel Rocard: “La Russie est une puissance arctique disposant de nombreux atouts (expérience, matériel…) pour assurer le développement de la route commerciale arctique”.
Russes et européens ont sans doute l’occasion de faire ensemble de l’Arctique un territoire de paix et de dialogue, et d’utiliser ces richesses ensemble, afin de renforcer leurs positions dans le monde.
Révoltes arabes: diplomatie 2.0?
nombreux observateurs s’attendaient à des positions tranchées, dans la continuité d’une certaine ligne diplomatique bien éprouvée.
visiblement pas justifié de froisser une partie de la communauté internationale avec laquelle la Russie est en négociations sur des sujets très sensibles, comme l’entrée dans l’OMC ou le bouclier anti-missiles en Europe. En outre les représentants de l’opposition libyenne viennent d’affirmer qu’ils envisageaient de coopérer avec les pays industrialisés, y compris la Russie et la Chine, au nom de la renaissance et du redressement de la Libye.
Aujourd’hui la ligne officielle russe est celle du soutien au pouvoir Syrien. Ce soutien de la Russie à la Syrie est interprété de diverses manières. Fidélité à un allié de longue date, ou désir d’éviter une déstabilisation de la région, Liban et Israël compris.
représentée par la ligue arabe.
mois.
20 ans deja
L’URSS connaissait depuis 1985 et l’élection du président Gorbatchev des réformes assez radicales, qui devaient transformer l’Union soviétique. Ces réformes, plus connues sous le nom de Perestroïka, ne suscitaient pas l’adhésion d’une aile dure et conservatrice au sein de la société et notamment au sein du puissant parti communiste. En outre, les agitations nationalistes dans diverses républiques soviétiques faisaient craindre à cette même aile conservatrice des velléités d’indépendance dans ces républiques, qui auraient fatalement porté atteinte à
l’intégrité territoriale et politique de l’Union Soviétique.
Le 19 août 1991, ils décidèrent donc de démettre de force le président Gorbatchev en organisant un putsch militaire, notamment pour empêcher la signature d’un traité qui annonçait à leurs yeux la fin imminente de l’URSS. Le putsch était coordonné notamment par le responsable du KGB Vladimir Krioutchkov, le ministre des Affaires intérieures (MVD) Boris Pougo et le ministre de la Défense Dimitri Iazov. Ce fameux 19 août, des blindés envahissent la capitale russe et Guennadi Ianaïev est nommé président par intérim. Le soir même, le président français François
Mitterrand donne une interview
dans laquelle il reconnait un peu rapidement et à mi-mots la réussite du coup d’état et le nouveau pouvoir Soviétique. Mais en Russie Boris Eltsine (alors président du soviet suprême, l’équivalent du parlement de
l’URSS) devint, un peu malgré lui, le symbole de la résistance à ce Putsch.
Finalement la tentative de coup d’état n’a duré que trois jours, les heurts entre manifestants et militaires ont fait trois morts, ce qui est finalement très peu. Moscou a frôlé une catastrophe. Aux yeux de la population, Boris Eltsine est devenu l’homme fort et providentiel du pays. Moins de six mois plus tard, en décembre, les Ukrainiens votent pour leur indépendance, immédiatement reconnue par la Russie. L’URSS est dissoute de facto, remplacée par la CEI et Boris
Eltsine devient le 25 décembre 1991 le premier président de la jeune et démocratique fédération de Russie, après la démission de Michael Gorbatchev. Une page de l’histoire est tournée.
La disparition de l’URSS survint en décembre 1991 alors que pourtant le 17 mars de la même année, un référendum avait été organisé pour savoir si les peuples soviétiques voulaient maintenir l’Union en tant qu’entité. Le “oui“
s’était imposé à 76%, malgré le boycott des états baltes, de la Moldavie, la Géorgie et l’Arménie. Les scores d’adhésion les plus élevés furent atteint en Azerbaïdjan, au Kazakhstan, en Biélorussie et au Kirghizstan. Sans surprise, la Biélorussie et le Kazakhstan sont aujourd’hui déjà membres de l’union douanière avec la Russie, alors que le Kirghizstan prépare actuellement son adhésion.
Le cas de l’Ukraine est intéressant puisque si 70% des votants soutinrent le maintien de l’URSS en mars 1991, ils furent 90% à voter pour l’indépendance du pays le 1er décembre 1991. Ce total basculement des votes ne peut que faire penser au basculement électoral que le pays a connu en soutenant majoritairement un président ouest-orienté en 2005,
pour ne lui attribuer que 5% des voix 5 ans plus tard et réélire un président est-orienté. Le pays semble encore aujourd’hui toujours chercher sa voie et sa place entre l’Europe de l’ouest et la Russie et se montre du reste très frileux face au projet d’union douanière avec la Russie.
En Russie, les opinions restent partagées, à propos de ce brusque changement de régime et de système, qui s’est produit il y a 20 ans. 58% des Russes interrogés en avril dernier affirment encore regretter la disparition de l’URSS, mais ils étaient 75% en 2000. Enfin pour 40% des Russes interrogés ces événements ont été tragiques pour le peuple et le pays et seulement 10% les interprètent comme une victoire de la démocratie, bien loin de interprétation qui est faite de ces événements à l’ouest. Alors pourquoi ces sentiments contrastés puisque la Russie a surmonté les terribles conséquences des deux dernières crises économiques qu’elle a du affronter en 1998 et 2008, que l’état est enfin reconstruit et que les grandes inquiétudes des années 90 ont disparu?
Il est évident que les Russes, malgré le redressement rapide du pays, ont une forme de nostalgie de l’empire soviétique et du statut de grande puissance qui était celui de l’URSS. Cette envie de retrouver une Russie-puissance (un peu comme on parle d’Europe puissance) existe dans le peuple comme dans ses élites. Le manifeste du parti dominant Russie-Unie dans le préambule de son manifeste se définit comme “Le parti du succès de la Russie, le parti du redressement de tout le pays contre des adversaires qui ne lui ont laissé qu’une place humiliante dans le monde contemporain“. Pour beaucoup de Russes, toutes générations confondues, les inégalités inévitablement créées par le
capitalisme libéral de type occidental sont un fait nouveau, qui n’existait pas sous l’URSS. Malgré la hausse des revenus en cours, une partie importante de la population (16%) vit encore sous le seuil de pauvreté et se sent laissée pour compte dans ce récent développement économique du pays.
Voilà sans doute le grand défi auquel fait face le pouvoir politique russe actuel: Faire en sorte que le développement
économique de la Russie bénéficie à toute la population. Il s’agit aussi d’empêcher l’émergence de foyers de contestations sociales trop importants, qui pourraient avoir des répercussions sociales et électorales. Le mieux être de toute la population est une condition indispensable pour prétendre au statut de grande puissance, statut
auquel la Russie aspire en ce début de 21ème siècle.