Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. Nul doute que ses analyses dissonantes ont totalement leur place sur ce blog!
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Pour les cinquante prochaines années, il vaut mieux vivre en Russie.
Le courrier de Russie a récemment fait une interview de Oncle-Vania, que les lecteurs de DISSONANCE connaissent déjà pour ses analyses de qualité sur ce blog.
Jean-Michel Cosnuau : La Russie elle-même transpire l’ivresse : en arrivant ici, c’est comme si vous aviez été enfermé longtemps dans un espace confiné et que, d’un coup, vous respiriez : ce grand pays, cette liberté individuelle… c’est enivrant. Les Russes gèrent leur surmoi avec la vodka, tout ici est extrême. Le zapoï [pratique consistant à ne pas cesser de boire et d’être ivre pendant plusieurs jours, menant à un état second, ndlr], d’ailleurs, n’existe qu’ici : j’avais un partenaire qui me rendait fou, régulièrement, il partait boire pendant trois semaines. À certaines soirées d’entreprises dans l’un des clubs que j’avais, des mecs en costard-cravate finissaient la tête dans le potage, ou par se taper dessus… mais au moins, entre eux tout était clair.
LCDR : Comment un sociologue finit-il patron de boîte de nuit à Moscou ?
J.M.C. : Ma femme, qui était moitié russe moitié kabyle, venait de trouver la mort dans un accident d’avion [le vol TWA 800, ndlr] en 1996 : j’ai décidé que c’était le moment de changer de vie. J’avais eu la chance de grandir dans une famille bourgeoise, d’avoir des parents très fortunés, et là j’arrivais, personne ne me connaissait, je repartais de zéro… c’était énergisant.
J.M.C. : Je me suis senti immédiatement chez moi. Ma mère était une Juive communiste de Varsovie et son père avait lui-même des origines du côté d’Odessa… je ne m’étais pas trop perdu, finalement ! C’était un peu comme dans cette série américaine, Amicalement vôtre : j’avais un super appartement à Paris avec Edward Mitterrand comme roommate, et je me suis retrouvé dans une petitekommounalka qui sentait le chou et dans laquelle je me suis senti beaucoup mieux. C’était un espace de liberté comme on n’en a plus en Europe.
J.M.C. : Ici l’individu est libre, il n’y a pas cette pression sociale qui existe en France. Les gens qui ne connaissent pas la Russie ont vite fait de la qualifier de dictature, de traiter Poutine de tyran… Le choix du dirigeant est ici plus limité, certes, mais l’individu est moins écrasé. Je ne comprends pas comment les classes moyennes survivent en France : les gens sont assommés de taxes, tout est interdit. Sur n’importe quelle publicité là-bas, vous pouvez lire : « Mangez des légumes, bougez, faites ceci, cela…» et bientôt quoi ? Il faudra leur rappeler de penser, de respirer ?!
LCDR : À quoi tient cette différence, selon vous ?
J.M.C. : Les Russes sont plus libres car ils ont gardé leur archétype d’homme libre : barbare, mais dans un sens positif. Au bout de vingt ans de Russie, tout ce vernis de pseudo-civilisation s’érode car les Russes ne portent pas de masque, ils ont un surmoi moins prononcé qu’en Europe. Je pense que l’orthodoxie a un poids culturel radicalement différent de celui du catholicisme, les gens ici ont une vision différente du plaisir, du rapport à l’autre… La Russie a eu la chance d’être christianisée 1000 ans après tout le monde : et si on considère comme moi que la civilisation est le début de la décadence, eh bien c’était 1000 ans de sursis.
LCDR : Vous êtes orthodoxe ?
J.M.C. : Je me suis converti à l’orthodoxie il y a six ans : en fait j’y suis arrivé par le bouddhisme et la méditation. Je me rends régulièrement dans un monastère, où mon ex-compagne vit désormais. Je ne suis pas un orthodoxe sérieux, le côté rituel m’agace, toutes ces églises et ces babouchkas… Mais la vie monastique est une vraie vie en communauté, on est débarrassé du fardeau matériel. La relation orthodoxe au péché est véritablement différente : mon père était très jésuite, j’en sais quelque chose ! Il n’y a pas de réelle culpabilité en Russie. Les Russes savent que la condition humaine implique de pécher, alors ils demandent l’aide de Dieu pour continuer à le faire et à mieux le supporter!
J.M.C. : Les rapports homme-femme en Occident sont hallucinants ! Les hommes sont émasculés par le système, ils ont peur de tout et rêvent tous de devenir fonctionnaires ; et les femmes sont agressives sous prétexte qu’il faut défendre la parité. Chez nous, Tristane Banon attaque Dominique Strauss-Kahn parce qu’il a essayé de l’embrasser : ici, dans les clubs, les Russes mettent la main aux fesses des jolies filles, au mieux elles rient, au pire ils dégagent : c’est plus sain, non ?
LCDR : Et dans vos clubs, avec les danseuses, ça se passe comment ?
J.M.C. : À Moscou, les clubs de strip-tease font partie du paysage, c’est accepté socialement : j’ai ouvert le premier parce qu’on me l’a proposé et que ça m’a amusé. La seule chose, c’est que je n’ai jamais touché un centime sur les filles : les clubs russes prennent 50% sur leurs gains ; chez nous, elles paient leur entrée comme tout le monde et font ce qu’elles veulent. L’unique règle, c’est un test de maladies vénériennes et de consommation d’héroïne, une fois par mois.
LCDR : Vous n’avez jamais eu de problèmes ?
J.M.C. : Non. Quand les filles ne veulent pas, que le mec ne leur plaît pas, elles refusent, c’est aussi simple que ça. La plupart d’entre elles viennent pour trouver quelqu’un ! Il n’y a pas de show, pas de filles qui se baladent complètement à poil… Nous avons un restaurant excellent, de la musique, des salons : c’est très informel, bon enfant. Le côté voyeur me dérange. J’avais une mère féministe, vous savez !
J.M.C. : Spontanément. Ma femme, qui est décédée, était architecte à New-York, c’est elle qui m’avait initié au design… Et à Moscou, on faisait ce qu’on voulait : au Voodoo Lounge, le premier club avec une terrasse en extérieur, on servait du plov et des brochettes à 5h du matin.
LCDR : Et maintenant, on ne fait plus ce qu’on veut ?
J.M.C. : Je regrette un peu le Moscou d’avant. Les rapports étaient moins codés, il n’y avait pas encore de classes sociales, maintenant ça s’est embourgeoisé… Au Hungry Duck, le bar le plus délirant de la planète, on trouvait le représentant du Dalaï-Lama, l’équipe de la station Mir, les grands du FSB : tous saouls jusqu’à 6h du matin.
J.M.C. : Oui. Le monde de la nuit m’a apporté beaucoup de rencontres : des acteurs, des écrivains, des flics véreux, des bandits… c’est plutôt marrant ! Mais j’ai fini par vendre plusieurs clubs, j’ai monté une maison d’édition, Stepnoï Veter [le vent des steppes, ndlr], pour laquelle j’ai fait traduire quelques bouquins de philosophie, j’ai publié Marek Halter… J’avais aussi créé, avec ma compagne, l’équivalent des Restos du cœur : ça s’appelait Sobornost. On distribuait près de quatre ou cinq tonnes de nourriture par mois aux retraités. Au début des années 2000, on gagnait beaucoup d’argent et on ne payait pas d’impôts, alors on redistribuait un peu : ça me coûtait 25 à 30 000 dollars de bouffe par mois.
LCDR : Une sorte de redistribution des richesses en circuit fermé ?
J.M.C. : Vous voyez, le seul truc qui me dérange un peu en Russie c’est l’ampleur de la corruption : jusqu’à quel point les élites vont-elles encore arriver à se servir ? On entend parler de milliards de dollars qui se volatilisent ! Un peu de corruption est nécessaire, bien sûr, il faut fluidifier les rapports. Mais c’est fini la grande époque où on pouvait appeler un milicien pour qu’il vous emmène à l’aéroport parce que vous étiez en retard ! On rigolait bien, ils étaient souvent saouls… en échange de quelques dollars, ils mettaient le gyrophare. Il faut juste faire attention à ne pas trop accroître l’écart entre la situation des autorités et celle de la classe moyenne.
LCDR
: C’est-à-dire ?J.M.C. : Les Français ont du mal à imaginer que la classe moyenne russe vive mieux qu’eux: pourtant, elle est souvent propriétaire de ses appartements, ne paie que très peu d’impôts… La volonté de Poutine de remettre la Russie sur le devant de la scène internationale et d’enrichir la classe moyenne est une stratégie qui a du sens. Voyons juste comment tout cela va évoluer… Medvedev avait comme principal objectif d’endiguer la corruption – résultat, elle a été multipliée par dix.
LCDR : Vous soutenez Vladimir Poutine?
J.M.C. : Le soutenir ? Mais soutenir qui ?! Il n’y a pas d’alternative de toute façon ! Nous verrons bien : j’ai des échos mitigés, j’entends des critiques que je n’entendais pas avant. Mais il faut de la stabilité en Russie : au moins Poutine a déjà été président, il est riche, il va peut-être se mettre à travailler. Si on en met un autre, il commencera par vouloir s’enrichir… La démocratie formelle, après tout… Regardez ce qu’on a, nous : en politique étrangère, Nicolas Sarkozy ne tient pas la route, et j’imagine assez mal Hollande rencontrer Poutine sans avoir l’air ridicule.
LCDR : Qu’est-ce que vous lui souhaitez, à la Russie ?
J.M.C. : J’espère que l’âme russe prévaudra sur cette espèce de décadence civilisationnelle. Mais il y a encore de la marge… Quand je vais au monastère, je me retrouve vraiment dans une communauté hippie. Bon, ils ont viré les trois trucs les plus marrants à savoir le sexe, la drogue et le rock’n’roll, mais il reste quand même cette entraide, cet esprit… Cette ivresse justement. En tous cas, pour les cinquante prochaines années, il vaut incomparablement mieux vivre en Russie.
Grandeur et décadence
Гром пушек
Республика сошла с ума, она отправляется на войну, хвастливая, следуя настойчивым советам друзей первой леди. BHL (Bernard-Henri Lévy, Бернард-Анри Леви ― прим. перев.), единственной легитимностью которого является, я цитирую, его совесть, хвалится тем, что подтолкнул французского президента начать военные действия против режима полковника Каддафи и признать мятежников в качестве законных представителей Ливии. В том же интервью он признался, что был знаком со своими собеседниками повстанцами менее трех недель. Поистине глубокий труд. Он уже поддержал две иракские войны, и кажется, что сотни тысяч невинных жизней, утраченных в ходе этих конфликтов, не значат ничего для его избирательный совести.
Французская пресса в целом также принимает участие в этом фарсе, как в свое время американские СМИ в Ираке. По отношению к Ливии тон заокеанских СМИ более критичный. New-York Times мягко издевалась над жестикуляцией французского президента, который отправил на штурм первые самолеты, не предупредив своих партнеров, а затем хотел сохранить контроль над операцией, отстранив НАТО. В этой статье подчеркиваются внутриполитические мотивы французского президента, теряющего рейтинг. Саркози находит благоволение только со стороны ультраконсервативного канала FOX, который сравнивает его с Бушем!!!! Интересное сравнение. BHL, любимый советник президента и мадам, слепо подчиняющийся некоторым ультраконсервативным американским кругам, формирует свою геополитическую ориентацию на основе воинствующего сионизма, наподобие советников Буша― Перла, Рамсфельда, Вольфовица. В недавно вышедшей книге «Ce grand cadavre à la renvers» псевдо-философ взялся за реабилитацию американского империализма, и сравнил антиамериканизм антиимпериалистических кругов с антисемитизмом! Между тем Израиль возобновил колонизацию, ползучую этническую чистку Иерусалима и бомбардировки гражданского населения в секторе Газа на фоне всеобщего безразличия, вновь подрывая хрупкий мирный процесс.
Возвращаясь к Ливии. Американская пресса настроена гораздо более критически по отношению к повстанцам, упоминая о присутствии в их рядах членов Аль-Каиды и перебежчиков, бывших столпов режима, замешанных в пытках болгарских медсестер. 11 марта в Брюсселе премьер-министр Болгарии Бойко Борисов бурно прореагировал на французское решение о признании легитимности Национального переходного совета. Присутствие Аль-Каиды в Ливии не является секретом для информированных кругов, адмирал Джеймс Ставридис, командующий силами НАТО в Европе, недавно признал присутствие среди повстанцев джихадистов и членов Аль-Каиды, оправдывая этим осторожность Вашингтона и отказ вооружать повстанцев. На месте действия коалиции вышли далеко за рамки резолюции 1973 ООН, самолеты НАТО действуют как вспомогательные силы повстанцев. Авиа-налеты на Триполи, которые привели к жертвам среди гражданского населения, также являются серьезным нарушением мандата, предоставленного Организацией Объединенных Наций. Возникает вопрос о реальных функциях этой институции, проигнорированной с Ираком, одураченной с Ливией… Страны БРИК, собравшиеся в Китае на этой неделе, выразили готовность развивающихся стран выйти из западной односторонности в разрешении кризисов, и призывают к политическому и дипломатическому разрешению ливийского кризиса, сопровождаемому немедленным прекращением огня.
Кажется, для всех стало очевидным, что чисто военное решение невозможно, за исключением двух ненормальных, Саркози и Кэмерона, которые не перестают хныкать и просить у НАТО больше бомбардировок. Мы должны еще больше опасаться французского президента, который после своей мини-африканской кампании находится в воинственном настроении. Будем надеяться, что у тибетских монахов, осажденных китайскими войсками в провинции Сычуань, не возникнет досадной идеи написать Карле или BHL, в противном случае Франция отправиться бомбардировать Пекин.
Le son du canon
L’opium du people
Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. Nul doute que ses analyses dissonantes ont totalement leur place sur ce blog!
L’analyse ci dessous date de près d’un an, mais est plus que d’actualité. A rapprocher de mon précédent article sur le trafic de drogues en Russie.
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La Russie , par les voix de Dimitri Rogozine, représentant permanent de la Russie auprès de l”OTAN et de Viktor Ivanov, responsable de l’agence fédérale de lutte contre la drogue, hausse le ton contre la politique de l’administration Obama et de l ‘OTAN dans la lutte contre le narco-trafic en Afghanistan. La Russie paye un lourd tribut a l’héroïne. Entre deux millions et deux millions et demi de russes dépendants a l’héroïne ont été recenses, 30.000 personnes perdent leur vie par an sur overdose, sans compter les effets induits sur la transmission du virus HIV. Dimitri Rogozine engage le débat sur deux fronts. Le premier sur le fait que la production de pavot a opium a été multipliée par 40 depuis le début de l’intervention américaine (données ONU et service fédéral russe pour le contrôle des stupéfiants), le second sur l’exportation croissante de produits précurseurs de drogues synthétiques d ‘Europe vers l’Afghanistan.
Ces précurseurs permettent de transformer l’opium brut en héroïne pure sur place. L’Afghanistan produit aujourd’hui 90% de l’héroïne mondiale. Les cultures et les laboratoires de transformations sont situes majoritairement dans les zones sous contrôle de l’OTAN, d’ou la mise en cause par Moscou de l’organisation devant le conseil de sécurité de l’ONU.
Les liens entre le narco trafic et les États-Unis via la C.I.A ne datent pas d’aujourd’hui. La plupart des guerres clandestines de l’agence ont mêle le narco-trafic aux mouvements de guérillas anti communiste. La Birmanie dans les années 50, le Laos puis le Vietnam dans les années 60. L’Amérique latine dans les années 70 et 80, puis l’Asie centrale.
Tout le monde a encore en mémoire le scandale de l ‘Irangate a la fin des années 80 ou l’administration Reagan avait été mouillée dans un vaste scandale de traffic de cocaïne mêlant les contras nicaraguayens et des ventes d’armes a l’Iran. Le marche de la drogue fonctionne avec une dynamique qui lui est propre, basée sur la demande, tandis que les centres de productions fluctuent.
Les cinq grandes guerres contre la drogue initiées depuis Nixon par la plupart des administrations présidentielles américaines ont coutées 150 milliards de dollars et n’ont abouti a rien . Pendant que la D.E.A, l’agence américaine de lutte contre la drogue enquêtait sur le terrain la C.I.A organisait et finançait le traffic pour servir ses intérêts propres. Il serait intéressant de superposer les cartes des fluctuations des grands centres de productions de pavot et d’héroïne a celle de la géopolitique et des guerres clandestines des États-Unis.
Le glissement de l’Asie et du triangle d’or vers l’Asie centrale, l’Afghanistan et le Pakistan illustre parfaitement cette théorie. Pour revenir a Kaboul, les américains s’opposent a éradication des champs de pavots et a la régulation des précurseurs. Le cout géopolitique est il trop élevé ? Il est vrai que l’essentiel du traffic est organise par Ahmed Wali Karzai, le frère du président afghan, et que dans la filière de distribution nous retrouvons les groupes criminels organises du Kosovo et leurs liens avec Hashim Thaci, premier ministre kosovar et grand ami de Washington….
Pour terminer sur une note un peu plus légère sur les abus de produits illicites, notre ami le président géorgien Saakashvilli a du forcer sur quelque chose pour se laisser aller a cette incroyable provocation télévisuelle mettant en scène l’invasion de la Géorgie par les troupes russes !!!
Nous lui souhaitons un prompt et bon rétablissement.
Le choix des mots, la guerre des images
Oncle-Vania
Chronique d’Oncle Vania : Vol au dessus dʼun nid de coucous
Un séjour prolongé à Paris permet de mesurer le mur dʼincompréhention qui sépare nos deux nations. La France dérive depuis quelques décennies vers un atlantisme mou, renforcé par le dernier président en date, Sarko lʼaméricain comme certains de ses proches aiment lʼappeler, aussi ridicule cela puisse sonner. Cette dérive a des effets pervers en profondeur sur la société française, la déresponsabilisation de lʼindividu, un conformisme envahissant et une dictature du politiquement correct relayée par les média et ce quʼon appelle encore lʼintelligentsia. Et je ne parle pas du naufrage des programmes télévisés où chaque nouveau reality show adapté des chaines outre atlantiques marque un nouveau seuil dans cette entreprise de décervellisation des masses. Pratiquement chaque publicité est accompagnée dʼavertissements tels, faites de lʼexcercice, mangez des fruits et des légumes, jouer provoque de la dépendance….bientot, on rappellera aux consommateurs quʼil est indispensable de penser à respirer.
Parallèlement, la Russie a toujours droit à un traitement de faveur. On prend la défense de Khodorkhovski sans connaitre le dossier, et quand un kamikaze se fait sauter à Domodiedovo, cʼest forcément la faute de Vladimir Poutine. Sur ce sujet, une mention spéciale au nouvel observateur, magazine de cette gauche bobo en perdition, et qui faute de budget a du envoyer un stagiaire à Moscou comme correspondant. Ce dernier déja épinglé par la chronique dʼoncle Vania pour son ignorance du Caucase, récidive dans les grandes largeurs. Consciencieux, il a appris un nouveau mot, “verticalité du pouvoir”, quʼil cite plusieurs fois pour expliquer lʼincurie et la faillite du gouvernement russe. Dans la série à qui profite le crime, il rend le premier ministre russe responsable des incendies de forets, des bagarres des fans du Spartak et de ces pauvres kamikazes qui nʼont dʼautres choix que de se faire sauter pour échapper à cette verticalité du pouvoir si dure à supporter… terminant son analyse par le fait que de plus en plus de russes sʼen rendent compte.
Cela explique sans doute la grande manifestation de masse du jour de la colère qui a rassemblé 250 personnes sur la place rouge.
Cette absence de “fond de culture” est le trait commun de beaucoup issus cette nouvelle génération de journalistes. On prend moins de risques à régurgiter les lieux communs quʼa réfléchir et analyser les faits. Il est surprenant que la presse française ait du attendre une information sortie sur le site du Guardian pour “découvrir” que Hashim Thaci, leur guerrillero favori était au centre dʼun traffic dʼorganes prélevés sur des prisonniers serbes. Dʼici quelques années ils découvriront peut être son role dans le traffic dʼhéroine en provenance dʼAfghanistan avec ses amis américains. Informations que les milieux informés connaissaient depuis plusieurs années, et qui paraissaient déja dans certains organes de presse.
Oncle-Vania