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La déclaration de KAZAN (sommet des BRICS de Kazan du 22 / 24 octobre 2024)

1. Déclaration de principes. Nous réaffirmons notre attachement à l’esprit des BRICS, fondé sur le respect et la compréhension mutuels, l’égalité dans la souveraineté, la solidarité, la démocratie, l’ouverture, l’inclusivité, la collaboration et le consensus. Forts de l’expérience de seize années de sommets, nous restons résolus à approfondir la coopération au sein du groupe élargi des BRICS selon trois axes majeurs  : la politique et la sécurité, l’économie et les finances, les relations culturelles et humanitaires. Nous nous attachons également à renforcer notre partenariat stratégique au profit de nos populations en œuvrant à la défense de la paix, d’un ordre international plus juste, d’un système multilatéral réformé et renouvelé, du développement durable et d’une croissance inclusive. 

2. Multilatéralité. Nous constatons l’émergence de nouveaux centres de puissance, de prise de décision politique et de croissance économique. Cette émergence est susceptible d’ouvrir la voie à un ordre mondial multipolaire plus juste, démocratique et équilibré. La multipolarité peut offrir aux pays en développement et aux économies émergentes l’opportunité de révéler leur potentiel constructif tout en bénéficiant d’une mondialisation économique inclusive et juste, ainsi que d’une coopération profitable à tous. En conservant à l’esprit la nécessité de mieux adapter l’architecture actuelle des relations internationales aux nouvelles réalités, nous réaffirmons notre engagement en faveur du multilatéralisme, du respect du droit international — à commencer par sa pierre de touche que sont les objectifs et principes inscrits dans la Charte des Nations Unis — ainsi qu’en faveur d’une centralité préservée de l’ONU dans le système international, au sein duquel les États souverains coopèrent dans l’intérêt du maintien de la paix et de la sécurité internationales, de la promotion du développement durable, de la protection et du renforcement de la démocratie, des droits humains et des libertés fondamentales pour tous, mais aussi de la coopération fondée sur la solidarité, le respect mutuel, la justice et l’égalité. Nous soulignons également la nécessité urgente de garantir une représentation géographique équitable et inclusive au sein des équipes composant le secrétariat des Nations Unies et d’autres organisations internationales.

3. Réforme du Conseil de sécurité. Prenant acte de la Déclaration de Johannesburg de 2023, nous réaffirmons notre soutien à une réforme de fond des Nations Unies, et notamment de son Conseil de sécurité, tendant à en renforcer le caractère démocratique et représentatif, l’efficacité et l’opérationnalité, et d’accroître la représentation des pays en développement dans toutes les catégories des membres du Conseil afin qu’il soit en mesure de répondre de manière adéquate aux défis mondiaux les plus pressants. Nous soutenons les aspirations légitimes des pays en développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, y compris les États des BRICS, à jouer un rôle plus important dans les affaires internationales, en particulier à l’ONU et au sein de son Conseil de sécurité. Nous reconnaissons comme légitimes les aspirations des pays africains exprimées dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte.

4. Protection de l’environnement. Nous réitérons notre attachement au respect des objectifs, principes et provisions de la Convention-cadre des nations Unies sur le changement climatique, du protocole de Kyoto qui s’y rattache et de l’accord de Paris, y compris aux principes d’équité, de responsabilités communes mais différenciées, et de capacités respectives, indexées sur les différents contextes nationaux. Nous condamnons les mesures unilatérales adoptées sous prétexte de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement, tout en affirmant à nouveau notre engagement à approfondir la coordination sur ces enjeux. Nous entendons renforcer la coopération sur une série de solutions et de technologies contribuant à la capture et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous reconnaissons également l’efficacité des puits de carbone dans l’absorption des gaz à effet de serre et l’atténuation des effets du changement climatique. 

Nous considérons que la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse constituent une menace sérieuse pour le bien-être des populations, leurs moyens de subsistance et leur milieu environnant. Tout en saluant les efforts actuels pour la promotion de pratiques durables de gestion des terres, nous appelons à une mobilisation urgente de ressources financières supplémentaires, à la création de partenariats solides et à la mise en place de politiques intégrées pour affronter ces enjeux. À cet égard, nous attendons avec intérêt la seizième session de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification, qui se tiendra à Riyad, Arabie Saoudite, du 2 au 13 décembre 2024. 

5. Défense des droits de l’Homme. Nous réaffirmons la nécessité, pour l’ensemble des pays, de participer à la promotion et à la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, conformément aux principes d’égalité et de respect mutuel. Nous nous entendons pour continuer à traiter tous les droits humains, y compris le droit au développement, de manière juste et égale, en accordant à chacun d’eux la même attention. Nous avons également convenu de renforcer la coopération sur les questions d’intérêt commun, tant dans le format BRICS que dans le cadre des forums multilatéraux, dont l’Assemblée générale des Nations Unies et le Conseil des droits de l’Homme, en tenant compte de la nécessité de promouvoir, protéger et mettre en œuvre les droits humains d’une manière non-sélective, non-politisée et constructive, sans recours à des doubles standards. Nous appelons au respect de la démocratie et des droits de l’Homme  : aussi tenons-nous à souligner que ceux-ci doivent être mis en œuvre tant au niveau de la gouvernance mondiale qu’à l’échelle nationale. Nous réaffirmons notre engagement à promouvoir et protéger la démocratie, les droits humains et les libertés fondamentales pour tous, dans le but de construire un avenir commun plus radieux pour la communauté internationale, fondé sur une coopération mutuellement bénéfique. 

6. Critique des sanctions internationales. Nous sommes profondément préoccupés par l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales et illégitimes, dont les sanctions illégales, sur l’économie mondiale, le commerce international et la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Ces mesures remettent en cause la Charte des Nations Unies, le système commercial multilatéral, le développement durable et les accords environnementaux. Ils affectent de manière négative la croissance économique, l’énergie, la santé et la sécurité alimentaire, accroissant la pauvreté et les défis environnementaux.

Nous réaffirmons que les mesures coercitives unilatérales, notamment sous la forme de sanctions économiques unilatérales et de sanctions secondaires contraires au droit international, ont d’importants effets néfastes du point de vue des droits humains, dont le droit au développement, pour l’ensemble des populations des États visés, affectant de manière disproportionnée les couches les plus pauvres et les personnes en situation de vulnérabilité. Nous appelons en conséquence à la suppression de ces mesures. 

7. Pour la résolution pacifique des conflits. Nous demeurons préoccupés par l’escalade de la violence et la persistance des conflits armés en différents points de la planète, à commencer par ceux qui ont un impact considérable à l’échelle régionale ou internationale. Nous réaffirmons notre engagement en faveur du règlement pacifique des différends par le biais de la diplomatie, de la médiation, du dialogue inclusif et des consultations sur la base de la coordination et de la coopération, et soutenus tous les efforts allant dans le sens d’une régulation pacifique des crises. Nous soulignons la nécessité de contribuer aux efforts de prévention des conflits, notamment en s’attaquant à leurs causes profondes. Nous reconnaissons la légitimité et le bien-fondé des préoccupations de tous les pays en matière de sécurité. Nous appelons à la protection du patrimoine culturel, en particulier dans les régions touchées par des conflits, afin de prévenir la destruction et le trafic illicite des biens culturels, qui ont une signification vitale pour la préservation de l’histoire et de l’identité des communautés affectées par les conflits. 

8. Pour la protection des civils. Nous déplorons la perte tragique de vies civiles survenue au cours de la période récente et exprimons notre empathie à l’égard des victimes civiles ainsi qu’à leurs familles. Nous appelons à la mise en œuvre de mesures urgentes de protection des vies humaines, en accord avec le droit international.

9. Contre la politique israélienne au Moyen-Orient. Nous réaffirmons notre profonde inquiétude quant à l’aggravation de la situation et de la crise humanitaire dans les territoires palestiniens occupés, en particulier l’escalade de violence sans précédent dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, en conséquence de l’offensive militaire israélienne qui a massivement infligé aux populations civiles des pertes, des blessures et des déplacements forcés, ainsi que des destructions à grande échelle d’infrastructures civiles. Nous soulignons la nécessité urgente d’un cessez-le-feu immédiat, généralisé et permanent dans la bande de Gaza, d’une libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et prisonniers illégalement détenus par les deux parties, mais aussi d’un apport durable, proportionné et sans entrave d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, ainsi que d’une cessation de tout acte d’agression. Nous dénonçons les attaques israéliennes ciblant les opérations des organisations humanitaires, leurs infrastructures, leur personnel et leurs points de distribution. […] Nous prenons note des mesures provisoires de la Cour internationale de justice dans le cadre de la procédure engagée par l’Afrique du Sud contre Israël. Nous réaffirmons notre soutien à l’admission de l’État de Palestine en tant que membre à part entière des Nations Unies, en lien avec notre engagement indéfectible en faveur d’une solution à deux États, fondée sur le droit international, notamment les résolutions correspondantes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que l’Initiative de Paix Arabe qui prévoit la création d’un État de Palestine souverain, indépendant et viable, d’après les frontières reconnues internationalement en juin 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est, et vivant côte à côte avec Israël, dans la paix et la sécurité.

Nous exprimons nos sérieuses inquiétudes quant à la situation que connaît le sud du Liban. Nous condamnons les pertes civiles et les dommages considérables causés aux infrastructures civiles en conséquence des attaques menées par Israël dans des zones résidentielles et appelons à une cessation immédiate des opérations militaires. Nous soulignons la nécessité de préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban et de créer des conditions favorables au règlement politique et diplomatique du conflit […]. Nous condamnons fermement les attaques visant le personnel de l’ONU, les menaces pesant sur leur sécurité et appelons Israël à cesser immédiatement de tels actes.

Nous condamnons l’attaque israélienne visant la représentation diplomatique de la République Islamique d’Iran survenue le 1er avril 2024 dans la capitale syrienne. Cette attaque constitue un manquement au principe fondamental d’inviolabilité des sites diplomatiques et consulaires établi par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963.

10. Guerre en Ukraine. Nous rappelons les positions nationales qui se sont exprimées dans le cadre des forums appropriés, y compris le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies, relativement à la situation en Ukraine et dans sa région. Nous insistons sur le fait que tous les États se doivent d’agir conformément aux objectifs de la Charte des Nations Unis dans leur intégralité et leur interdépendance. Nous accueillons favorablement les propositions correspondantes de médiation et de bons offices visant à garantir un règlement pacifique du conflit par le dialogue et la diplomatie.

11. Désarmement et non-prolifération. Nous appelons au renforcement du régime de non-prolifération et de désarmement, dont nous reconnaissons le rôle dans le maintien de la stabilité globale, de la paix internationale et de la sécurité. Nous soulignons l’importance des efforts entrepris pour hâter la mise en œuvre des résolutions portant sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, à commencer par la Conférence convoquée en lien avec la résolution A/73/546 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Nous appelons toutes les parties invitées à participer à cette conférence de manière constructive et de bonne foi.

Nous appelons également à la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui incite les États à adopter des mesures énergiques et efficaces à l’échelle nationale pour prévenir la prolifération d’armes de destruction massive, de leurs moyens de livraison et des matériaux associés entre les mains d’acteurs non-étatiques, à commencer par les organisations terroristes, et qui propose auxdits États des mécanismes de coopération à l’échelle internationale pour atteindre ces objectifs.

Nous soutenons le maintien d’une durabilité au long cours des activités spatiales, mais aussi la prévention, notamment par le biais de négociations visant à l’adoption d’un instrument juridique multilatéral susceptible d’assurer la sécurité globale, de la course aux armements et de l’installation d’armements dans l’espace. Nous considérons comme un pas important en direction de cet objectif la soumission d’un projet de traité réactualisé, tendant à prévenir le placement d’armes dans l’espace et la menace ou l’usage de la force contre des objets spatiaux, qui a eu lieu lors de la Conférence sur le désarmement de 2014. Nous saluons le consensus qui s’est formé autour du rapport du groupe d’experts gouvernementaux des Nations Unies en date du 16 août 2024, qui présentait des mesures pratiques complémentaires de prévention de la course aux armements dans l’espace et jetait les fondements d’un instrument juridiquement contraignant. Nous soulignons que des engagements pratiques et non-contraignants, tels que des mesures visant à garantir la transparence et à renforcer la confiance, ainsi que les normes, règles et principes universellement reconnus, peuvent contribuer à cette prévention. 

12. Lutte contre la désinformation. Nous exprimons nos vives inquiétudes quant à la croissance exponentielle et à la prolifération de désinformation et de mésinformation, sous la forme d’annonces erronées et de fake news, ainsi que de discours de haine, tout particulièrement sur les plateformes numériques, qui favorisent la radicalisation et l’émergence de conflits. Tout en réaffirmant notre attachement à la souveraineté des États, nous soulignons qu’il est crucial d’assurer l’intégrité de l’information, sa libre circulation et l’accès libre à une information fiable et fondée sur des faits, notamment en promouvant la liberté d’expression et d’opinion ainsi que l’éducation numérique et médiatique, en vue de créer les conditions propices à des interactions propices à l’échange, dans la conformité des dispositions applicables du droit national et international.

Source

2024 : Extension des BRICS

Les BRICS passent donc a la vitesse supérieure et ont adopté la déclaration Johannesburg 2 lors du sommet en Afrique du sud qui vient de se terminer ; Que dit cette déclaration ?

  • Les BRICS se sont prononcés en faveur du renforcement du mécanisme de non-prolifération des armes de destruction massive.
  • Les BRICS sont préoccupés par les conflits dans le monde et insistent sur leur règlement pacifique.
  • Les dirigeants des Brics sont préoccupés par les sanctions unilatérales et leurs conséquences négatives pour les pays en développement.
  • Les Brics notent avec reconnaissance l’initiative africaine sur le règlement du conflit en Ukraine.
  • Les Brics sont attachés à un règlement pacifique des conflits au Niger, en Libye et au Soudan sur la base de l’ONU et de l’Union africaine

Points principaux du discours du président russe Vladimir Poutine :

  • Les colonisateurs contemporains tentent de résoudre leurs problèmes au détriment des autres, en épuisant les ressources des autres pays.
  • Les Brics ne s’opposent à personne, mais la création d’un ordre mondial multipolaire a des adversaires intransigeants.
  • La Russie est en train de régler la question des livraisons gratuites de céréales à l’Afrique malgré les obstacles.
  • Les pays du milliard d’or font tout pour préserver le monde unipolaire.
  • Le pétrole, le gaz et d’autres hydrocarbures n’auront pas d’alternative dans un avenir proche.
  • Les pays occidentaux utilisent leurs “règles” à des fins égoïstes pour remplacer le système du droit international.
  • La Russie continuera de travailler sur le renforcement de l’influence des BRICS.

Les principales déclarations du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov:

  • Les critères d’élargissement des Brics prennent en compte l’autorité, l’importance du pays et sa position sur la scène internationale
  • Les ministres des Finances des Brics créeront un groupe sur la formation d’un système de paiement alternatif
  • Les Brics se concentrent actuellement sur la recherche de moyens de paiement indépendants des États-Unis et de leurs alliés, et il n’est pas question d’une monnaie unique de l’association
  • Les Brics sont favorables au maintien du nom du groupe, et les nouveaux membres n’en ont pas proposé un autre
  • La Russie travaillera sur le champ de bataille, et non diplomatique, puisque l’Occident est déterminé à lui infliger une défaite stratégique
  • La raison de la croissance “explosive” des Brics réside dans la compréhension qu’ont ces pays des processus mondiaux, l’Occident cherchant à maintenir son hégémonie
  • La stratégie américaine pour l’Afrique, dans laquelle on indique aux pays quels partenaires ils doivent choisir, est insultante
  • La Russie entamera des contacts sur les questions d’intégration avec les nouveaux pays des Brics avant le 1er janvier
  • La tenue réussie du sommet des Brics à Kazan l’année prochaine sera assurée
  • L’invasion de la Cédéao au Niger ne sera bénéfique pour personne, elle sera dévastatrice pour des milliers de personnes
  • La Russie ne voit aucun signe indiquant que l’Occident est prêt à remplir les conditions de Moscou pour la relance de l’accord céréalier
  • Moscou est prêt à relancer l’accord céréalier dès que l’Occident tiendra ses promesses
  • La France se propose comme médiatrice dans le règlement de la crise ukrainienne pour qu’on se rappelle d’elle dans le contexte des difficultés rencontrées par l’Europe

Extension des BRICS

L’Arabie saoudite L’Argentine, L’Égypte, Les Émirats arabes unis l’Éthiopie L’Iran rejoindront les Brics à partir du 1er janvier 2024.

L’expansion des BRICS fera qu’après l’expansion :

  • Le PIB des BRICS représentera 37% du PIB mondial.
  • La population des pays BRICS représentera 46% de la population mondiale.
  • Le groupe BRICS détiendra 44,35% des réserves mondiales de pétrole.
  • Les nouveaux pays des BRICS représentent 48,5 millions de kilomètres carrés, soit 36% de la superficie terrestre mondiale, soit plus du double de celui du G7.Les dirigeants des BRICS ont demandé au ministère des Finances et aux Banques centrales de leurs pays de lancer des instruments de paiement basés sur les monnaies nationales.

Vers l’extension des BRICS

Je parlais récemment des BRICS et de la demande d’adhésion de l’Algérie, on apprend que ce seraient autres 13 pays (!) qui auraient demandé de se rapprocher de l’organisation.

La liste comprendrait l’Argentine, l’Iran, l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Égypte, l’Afghanistan, l’Indonésie, le Kazakhstan, le Nicaragua, le Nigéria, le Sénégal, la Thaïlande et les Émirats arabes unis. 

S’ils sont acceptés, ces nouveaux membres BRICS créeraient une entité avec un PIB 30% supérieur à celui des États-Unis, avec plus de 50% de la population mondiale et contrôlant 60% des réserves mondiales de gaz.

La carte MIR : élément de la souveraineté bancaire russe

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Les nouvelles sanctions américaines contre la Russie ont fait réapparaître le risque d’une escalade pouvant potentiellement aboutir, en cas de tension maximale, à une déconnexion totale de l’ensemble des banques de Russie des systèmes internationaux de cartes VISA et MASTERCARD.
A ce titre une déconnexion partielle a eu lieu en mars 2014 auprès de 5 banques lors des événements d’Ukraine (dont SMP Bank, Sobinbank, Bank Rossiya) ainsi que les opérations sur le sol de Crimée pour toutes les banques.
Cela montre la capacité des Etats-Unis à prendre des mesures ciblées aussi bien territorialement que sur certaines banques, Visa et Mastercard étant des sociétés américaines.
A titre de réponse, dès l’été 2014 les autorités russes ont lancé le projet du Système National des Cartes de Paiements appelle NSPK (Nationalnaya Systema Platyojnikh Kart) grâce auquel une carte bancaire nationale portant le nom de MIR est rattaché, MIR signifiant « paix » ou « monde » en russe.
Quel est l’objectif des autorités russes avec la mise en place de ce système ?

STRATPOL : Bonjour, tout d’abord qu’est-ce que MIR ?
Alexandre Latsa : Il s’agit d’une carte bancaire, fonctionnant sur tout le territoire russe, permettant de retirer de l’argent dans n’importe quel distributeur ainsi que de régler des achats en points de vente partout en Russie et payer sur des sites de commerce reliés aux banques présentes sur le sol de la Fédération de Russie.
Point important : le plastique de la carte, la puce, tout comme le protocole de cryptage de la puce sont à 100% de fabrication russe Continue reading

La Russie, au coeur des BRIC et de l’Eurasie

La Russie, 8ème économie du monde a été inclue dans un nouvel ensemble économique créé en 2003 par Goldman Sachs et appelé BRIC . Qu’est ce que les BRIC ?

 

L’ensemble hétéroclite Brésil-Russie-Inde-Chine, ensemble qui représente 40% de la population du monde, 15% du  produit intérieur brut mondial, 1/4 de la surface de la planète, 1/3 des terres agricoles et 40% des réserves de devises. Mais les BRIC cumulent surtout 50% de la croissance économique.  Un ensemble dont l’économie s’est rapidement développé et dont le PIB confondu devrait égaler en 2040 celui du G6 (les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie). 
Chacun des BRIC se situerait en 2050 au même niveau que les principales puissances économiques actuelles : les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, etc. Dans un rapport récent il est estimé que le poids des BRIC dans la croissance mondiale passera de 20% en 2003 à 40 % en 2025.  Par ailleurs, leur poids total dans l’économie passera de 10 % en 2004 à plus de 20 % en 2025. récemment, d’autres acronymes ont été créés, préfigurant bien la très grande multipolarisation de l’économie mondiale :
 

 

A titre d’exemple, pour cette année 2010, la Chine devrait connaître une croissance de 10%, l’Inde de 7,7%, le brésil et la Russie de près de 5%. En ce qui concerne l’Europe, lire cette analyse qui définit la Russie d’après crise comme l’éclair de croissance de l’Europe ! En 2030, la Russie devrait être la première puissance économique Européenne, devant l’Allemagne.
Pourtant la Russie n’a pas été épargné par les 18 derniers mois de crise financière mondiale. La production industrielle y a baissé de 10,8% sur l’ensemble de 2009 et le PNB dans son ensemble de 7,9 %. Une chute du PIB liée et corollaire à la chute du prix du pétrole.

 

Cela alors que l’économie Russe a depuis 10 ans connu une croissance formidable :
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
10,0 5,1 4,7 7,3 7,2 6,4 6,7 8,1 5,6 – 7,9
La chute des matières premières est une des équations majeures dans ce ralentissement économique, le cours du baril a chuté de 147 dollars en juillet 2008 à 35 dollars fin décembre 2009. Le cours de l’aluminium se situait à 3370 dollars la tonne le 10 juillet.Il s’est effondré aux environs de 1600 dollars en décembre. La tonne de cuivre était cotée le 4 décembre à 3 422 dollars, alors qu’elle dépassait les 8000 entre mars et juillet 2008. Le cours du Nickel a également subi une chute spectaculaire.
Voir ici l’évolution des indices de prix du laiton / aluminium / cuivre.
Des la moitié de l’année 2009, dans un contexte international hautement bouleversé, et alors que l’on nous assurait qu’une terrible seconde vague économique était inévitable pour l’automne, de nombreuses voix se sont fait entendre pour proposer d’évincer la Russie des BRIC (devenant des BIC). Ces fantasmes émanaient le plus souvent de médias,  think-tank ou d’intellectuels Atlantistes et anglo-saxons, terrorisés par cette perte d’influence de l’Amérique et du monde anglo-saxon dans les “affaires de la planète”. 
Néanmoins dès la fin 2009, un fort vent de reprise se faisait sentir en Russie et le figaro nous donnait les prévisions suivantes :

En avril 2010, mieux, Reuters donnait cette synthèse fort intéressante de l’économie des BRIC montrant que sur la période de  1999 à 2008, le taux de croissance réel de la Russie a été égal à celui de l’Inde, supérieur à celui du Brésil et juste inférieur à la Chine. En outre, la Russie à la baisse du taux de pauvreté de loin la plus réussie, la plus forte, puisque ce taux a été divisé par deux en Russie, pensant qu’il stagnait en Inde et ne baissait que de 25% au Brésil.

 

 

Mieux, Goldman Sachs affirmait dès le début de l’année 2010 que : “Au sein du groupe BRIC (Brésil, Russie, Inde, Brésil) la Russie constituera dans un avenir proche le pays le plus attrayant sur le plan des investissements … Si d’aucuns appellent à exclure en général la Russie du BRIC, nous jugeons que son marché est le plus attrayant pour le capital social. Nous le recommandons pour les investissements, celui-ci affichant les meilleurs résultats .. Nonobstant toutes les difficultés économiques de cette dernière décennie, la Russie a réussi à accroître son PIB libellé en dollars plus que le Brésil et l’Inde.”

 

Selon les estimations de Goldman Sachs, la croissance s’élèvera en 2010 à 5,8% au Brésil, à 4,5% en Russie, à 8,2% en Inde et à 11,4% en Chine, soit 9,2% pour l’ensemble du BRIC contre 4,4% pour le reste du monde. 
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Toujours au début de cette année, Bloomberg affirmait que en 2030 le G7 serait éclipsé par le E7 (emerging 7) soit les 7 puissances émergentes les plus significatives. Toujours en 2030 donc (alors que la Russie devrait être la principale puissance économique Européenne) le PIB combiné des BRIC + l’Indonésie, la Turquie et le Mexique devrait être 30% supérieur à celui de l’ensemble Amérique-Japon-Allemagne-France-Angleterre-Italie-Canada. Toujours selon le rapport, la Chine devrait devenir la première puissance économique mondiale en 2020.
Je m’arrête sur la Turquie car les échanges entre la Turquie et la Russie  sont croissants : “Le chiffre d’affaires des échanges commerciaux entre les deux pays ne s’est pas seulement accru d’environ 8 fois depuis 2000, mais en 2008, l’année d’avant la crise, la Russie est devenue le premier partenaire commercial de la Turquie et les exportations de la Russie vers ce pays se sont chiffrées à 27,1 milliards de dollars (+ 47,5%) avec des importations en provenance de Turquie pour un montant de 6,1 milliards de dollars (+45,2%).(..) En outre le consortium russe Gazprom livre à la Turquie 63% de ses besoins en gaz (la troisième place après l’Allemagne et l’Italie). En 2008, les livraisons de gaz russe ont dépassé 24,5 milliards de m3 (contre 23,5 milliards de m3 en 2007), y compris 10,5 milliards de m3 acheminés par le gazoduc Blue Stream (qui fonctionne depuis novembre 2005).” Une Turquie qui en ce début 2010 témoigne d’un comportement qui laisse penser que le pays souhaite affirmer son statut de puissance régionale indépendante d’envergure, pont entre l’Orient et l’Europe, comme la Russie l’est au coeur de l’Eurasie entre les mondes asiatiques, européens et musulmans.  Symbole de cette alliance des civilisations, la place de la Russie qui participe à diverses institutions et forums reliant l’Asie à l’Europe, on peut citer l’OSCE, la CEI, la CEE, l’OTSC, l’OCS, ou encore l’ASEM et le BRIC, ou encore l’OCI. Ces organisations pourraient préfigurer la création à court ou moyen terme d’une “Union Eurasiatique”, telle que l’a souhaité avec clairvoyance et lucidité le président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev et en ce sens, l’union douanière commune créée par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan en est le premier pas (source).


Cette situation a été confirmé lors du sommet Eurasiatique de Iekaterinbourg, des 15 et 16 Juin 2009 durant lequel ont eu lieu les discussions de l’ Organisation de Coopération de Shanghai  (qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan et ou l’Iran, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie y ont le statut d’observateurs) mais également  entre les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) à vu ces pays émergents pré-tracer les grandes lignes géopolitiques et géo-économiques de l’avenir comme la création de nouvelles institutions militaires et financières et notamment créer une monnaie de réserve « indépendante d’une nation particulière » (le Yuan ?).
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Le FMI à récemment listé les 10 premières économies mondiales en 2009 par PIB nominal :
 
 
… Et également par PIB à parité de pouvoir d’achat : les 4 BRIC sont dans les 9 premiers et la Russie est devant la France et l’Italie, prédéterminant le tournant historique qui s’annonce dans les décennies à venir ..
 
 

 

 

Des BRIC à l’OCS

Aujourd’hui 16 juin 2009 à eu lieu au coeur du continent Eurasien, dans la ville de Iekaterinbourg, frontière intra-continentale et infra-civilisationelle entre l’Europe et l’Asie, le double congrès de l’OCS et celui (historique car le premier) des BRIC.
L’OCS est galvanisé par le prêt Chinois et se préparerait à agrandir la famille des membres observateurs (Iran / Inde / Mongolie / Pakistan) au Sri lanka et àl a Biélorussie. L’organisation se présente comme une force régionale et continentale mais pour beaucoup elle est devenue une réelle”alternative orientale à l’otan

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Le sommet des BRIC (Brésil / Russie / Inde / Chine) aurait lui pour objectif de préparer à un ordre mondial plus juste, de favoriser le dialogue énergétique, d’augmenter la représentation des pays émergeants, et de contribuer à la réforme de l’architecture financière mondiale.

Que peut on dire des BRIC ?

– Les BRIC comptent déjà pour 22 % de l’économie mondiale et Goldman Sachs prévoit que leur PIB cumulatif sera supérieur à celui des pays membres du G-7 en 2027. (NB : es États-Unis représentaient 50 % de l’économie mondiale à la fin de la Deuxième guerre mondiale, ils n’en font que le quart aujourd’hui).
– La taille de l’économie chinoise a doublé à chaque huit ans au cours des trois dernières décennies. Malgré la récession mondiale, les économies chinoises (+6%) et indiennes (+4,5%) continuent de croître.
– La population des BRIC s’approche des trois milliards d’individus, la Chine et l’inde comptant à eux seuls 37 % de la population mondiale. En plus du poids des nombres, ces pays se sont considérablement enrichis au cours des dernières années. (Selon McKinsey Global Institute, le nombre de véhicules vendus en Chine passera de 26 millions à 120 millions de 2003 à 2020).
– Les BRIC contrôlent 42 % des réserves mondiales de change.
– La Chine est le premier créancier des États-Unis avec des réserves de 2000 milliards de dollars.
– Le seul fait que le président russe Medvedev entend soulever la question de la substitution du dollar a suffi à faire reculer aujourd’hui le billet vert face à toutes les autres devises.

Enfin il est à noter que les BRIC pourraient devenir très rapidement les BRIIC puisque l’indonésie pourrait rejoindre le groupe très bientôt. Indonésie qui est par ailleurs membre invité de l’OCS.
Enfin, le prochain sommet se tiendra au Brésil l’année prochaine.

BRIC uber Alles !

MOSCOU, 20 octobre – RIA Novosti. Les économies émergentes du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) restent la locomotive de la croissance mondiale, a déclaré lundi le premier ministre russe Vladimir Poutine lors d’une réunion du Conseil pour les investissements étrangers.

Les pays du BRIC – le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine – sont la locomotive de l’économie mondiale“, a-t-il indiqué. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance de la Chine atteindra 9,3% en 2009, 6,9% pour l’Inde, 5,5% pour la Russie et 3,5% pour le Brésil.