Category Archives: 2016

La surprenante évolution démographique russe

imagesEn ce début 2015, la démographie russe a réservé bien des surprises à ceux qui s’y intéressent.

Contrairement à ce que pouvaient laisser supposer les tendances lourdes initiées par la catastrophique situation que la Russie a connue au cours des années 90 (effondrement des naissances et forte dégradation de la situation sanitaire du pays), la Russie a connu au cours de la décennie suivante un printemps démographique hautement improbable, qu’aucun spécialiste n’avait su anticiper.De 1999 à 2014 le nombre de naissances annuelles est ainsi passé de 1.214.689 à 1.947.301 (58% d’augmentation du nombre de naissances en 15 ans c’était hautement improbable pour tout démographe) tandis que pour la première fois depuis 1992 le nombre de décès est passé sous la barre des 2 millions à partir de 2011.Depuis 2009 la population de la Russie augmente grâce à un solde migratoire positif et depuis 2013 la population augmente même sans tenir compte de l’immigration, avec des soldes naturels positifs de 24.013 et 33.688 habitants en 2013 et 2014.Fait intéressant, alors que le taux de fécondité est remonté de 1,2 enfant par femme en 1999 à 1,75 en 2014, ce taux est supérieur à 2 enfants par femme dans la Russie rurale, ou il culmine même à 2,338 enfants par femme en 2014. Le nombre d’avortements officiels est lui passé de 4.103.425 en 1990 à 940.000 en 2014, contribuant sans doute énormément à la hausse du nombre de naissances, en parallèle de la très puissante politique familiale déployée par le gouvernement russe visant à soutenir financièrement les familles ayant un second et un troisième enfant. Continue reading

La guerre pour l’Eurasie va-t-elle s’accentuer ?

imagesGeorge Friedman, président du très célèbre « think-tank » Stratfor, spécialisé dans le renseignement et employeur de certains exécutants des révolutions de couleurs, a récemment donné une longue interview dans laquelle il a expliqué sans langue de bois les intentions stratégiques américaines en Europe et en Eurasie.

L’intéressé nous explique ce que les initiés en géopolitique savaient déjà: à savoir que l’Amérique souhaite conserver son statut de première puissance mondiale et continuer à régenter les affaires de la planète. A ces fins, les Etats-Unis sont déterminés à empêcher tout imprévu, y compris en Eurasie, zone dans laquelle ils ne sont pas en position de force.

Cette incapacité de l’Amérique à exercer un contrôle sur le cœur de l’Eurasie a au moins deux raisons: l’existence de puissances régionales déterminées et dont la puissance militaire est en augmentation (Chine, Russie…) mais aussi un déséquilibre démographique qui mettrait la puissance militaire américaine en totale infériorité en cas d’affrontement sur le terrain.

George Friedman revient sur l’exemple historique de l’alliance entre l’Allemagne (nazie) et de la Russie (Soviétique), et rappelle que seule une alliance entre ces deux puissances continentales ayant une complémentarité naturelle “risquerait” de devenir un concurrent sérieux pour les Etats-Unis. Continue reading

Désoccidentalisation, retour des frontières et rôle de l’Etat

imagesAu cours des années 90, l’effondrement soviétique menaçait d’engloutir avec lui ses principaux voisins dans un grand chaos qui aurait pu s’étendre sur 13 fuseaux horaires, déstabilisant l’Eurasie et peut-être également le monde tout entier. Finalement, il n’y a pas eu de conflagration, le modèle marxiste-léniniste a tout simplement disparu.

Pour la plupart des pays issus du bloc soviétique, seul le modèle occidental semblait pouvoir, à ce moment précis de l’histoire, incarner une solution « viable ». Ce modèle se matérialisait dans la démocratie, l’économie de marché avec sa fameuse « main invisible » qui arrange tout, la fin du grand ensemble autoritaire et la victoire d’une idéologie libérale qui envisageait le règne éternel d’un binôme parfaitement fonctionnel entre le marché tout puissant et l’individu roi, mais surtout consommateur.

Durant la décennie suivante, la donne a changé: Moscou a récupéré son statut de pôle d’influence régional et l’on a assisté à la poursuite de l’extraordinaire développement du modèle chinois. Pendant cette décennie, la crise financière née aux Etats-Unis en 2008 et l’installation progressive de l’Union européenne dans la stagnation, le chômage chronique et la dette publique ont fait naître des doutes sur tout le système de gouvernance démocratique à économie libérale de l’Occident.

Dans de nombreux pays, une vaste désoccidentalisation des esprits a commencé; elle a déjà eu et elle aura sans aucun doute encore de nombreuses conséquences. Elle a tout d’abord permis de penser que la course vers le modèle occidental n’était pas la seule trajectoire envisageable. De plus, elle a fait naître un espoir: le monde de demain ne vivra pas forcément sous la domination politique et financière d’un seul centre de pouvoir, un monde multipolaire paraît possible.En remettant en cause ce modèle unique, le monde se dirige vraisemblablement vers un bouleversement des modèles actuels, que ce soit sur le plan territorial, financier ou politique. Le retour à une pluralité de modèles impliquera probablement la réaffirmation des régulateurs naturels que sont l’Etat et les frontières, avec un retour en force de l’autorité étatique comme modérateur essentiel et primordial du territoire.

Ce retour de l’Etat, des Etats, pourrait s’accompagner de la définition de zones d’influence autour des différents modèles qui pourraient émerger et constituer des ensembles géo-civilisationnels cohérents. Cette évolution vers un monde multipolaire est amorcée, on comprend déjà autour de quels Etats poids-lourds les choses pourraient s’organiser. Toutefois, une telle évolution remet en cause la conception de la construction européenne.

Ceux qui pensaient que la destruction des frontières et les abandons de souveraineté des nations européennes étaient justifiés par la construction d’un super-Etat ont été trompés. Pour le moment, aucun super-Etat ne semble émerger à l’horizon, personne ne sait si la future frontière extérieure commune de l’Europe doit englober ou non la Turquie, la Moldavie ou l’Ukraine. Les autorités de Bruxelles sont atlantistes, mais elles ont bâti avec les USA une relation asymétrique qui ressemble plus à une soumission qu’à une association.Un retour de l’Etat et des frontières pourrait donc structurer de nouveaux pôles d’influence autour de puissances comme la Chine, l’Inde, la Russie ou le Brésil, mais en même temps mettre l’Europe de Bruxelles et nombre de nations européennes, dont la France, sur le banc de touche de l’histoire.

La légitimité des autorités de Bruxelles est contestée par un nombre croissant d’Européens qui ne voient aucun modèle de société cohérent émerger après un demi-siècle de construction européenne. Bruxelles et l’Europe du nord semblent maintenant plus proches de Washington que d’Athènes. En outre, la construction européenne organise une prospérité en partie artificielle, basée sur l’endettement des Etats. Il est facile de vérifier que les pays européens les moins endettés sont les derniers à avoir rejoint l’UE.

Le modèle européen semble avoir de plus en plus de mal à gérer la diversité de sa population et son marché du travail. On ne voit rien des évolutions globalisantes pacifiques, harmonisées par une monnaie unique et un marché financier autorégulé, que nous promettaient les intellectuels et les élites issues du monde d’hier, du monde d’avant.Pour toutes ces raisons, les eurosceptiques sont de plus en plus nombreux dans une Europe qui cherche encore un modèle original d’organisation, alors que de nouveaux pôles de puissance sont en train de s’organiser sur la planète.

La situation est sans appel: la construction européenne ne pourra continuer que si l’Europe devient à nouveau un pôle de civilisation indépendant

Invitation à la conférence : Le martyre du Kosovo

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Les Jeunes de la Droite Populaire ont le plaisir de vous inviter à la conférence débat en présence de Nikola Mirkovic, auteur du « Martyre du Kosovo », sorti aux Editions Jean Picollec (2014).
La conférence débutera dès 18 h 45 jeudi 21 mai au siège de l’UMP La conférence portera sur « les mensonges et désinformations portant sur la Serbie et le Kosovo depuis les années 1990 ».

La Serbie et la France entretiennent des liens depuis le XIIIe siècle. Ces liens ne vont cesser de renforcer au cours du XIXe et XXe siècle. Serbes et Français se battent ensemble durant les deux Guerres Mondiales. Hors, depuis les années 1990, notre principal allié des Balkans jouit d’une mauvaise presse, au point que la France participe au bombardement en Serbie en 1999.

Le Kosovo devient un “état indépendant” en 2008. Plus de la moitié des pays ne reconnaissent pas cet état, dont le Vatican et de nombreux pays de l’Union Européenne.

Nikola Mirkovic interviendra pour vous présenter les mensonges des bombardements de l’OTAN en Serbie 1999. Au cœur, de l’Europe, au Kosovo, des chrétiens vivent dans la peur, reclus dans des enclaves.

Pour plus d’informations : l’événement Facebook : https://www.facebook.com/events/641168686013608/Suite au plan vigipirate, INSCRIPTION OBLIGATOIRE
https://docs.google.com/forms/d/13Nxexr7iar5J5JYr4odA3nmQMlr2XDm4BG_VK6zS_RI/viewform

Appel au gouvernement français de citoyens et d’élus pour la levée des sanctions et pour la livraison des Mistrals à la Russie

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L’absence de François Hollande à Moscou le 9 mai 2015 est une insulte à l’histoire, 70 ans après la victoire des alliés sur la barbarie nazie. Contre le nazisme, le combat du peuple russe fut décisif. Les peuples de France et de Russie furent alliés, frères d’armes, frères de sang, à l’image des hommes du régiment Normandie-Niemen. Vladimir Poutine était présent, lui, sur les plages de Normandie en juin 2014 et n’a pas omis de rendre hommage aux combattants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de France.

Cette absence du président français à Moscou est symptomatique de la politique actuelle de la France sans vision ni stratégie à l’égard de la Russie.

La France peut et doit reprendre l’initiative diplomatique. Elle doit d’abord dire que la levée des sanctions contre la Russie ne peut être liée au respect des accords de Minsk car le gouvernement Ukrainien ne les applique pas et que certains pays de l’OTAN jouent les boutefeux. La loi votée par la Rada est contradictoire aux accords en ce qu’elle ne prévoit ni amnistie générale, ni vote indépendant ni autonomie pour le Donbass déclaré au contraire « zone occupée ». L’envoi de troupes en Ukraine par des pays de l’OTAN est contraire à l’esprit des accords. Lier les sanctions au respect des accords de Minsk, c’est se faire l’otage de la politique intérieure ukrainienne.

La France peut et doit s’opposer au prolongement des sanctions en juillet prochain. Ces sanctions à la justification hasardeuse n’ont pas atteint l’objectif qu’elles s’étaient fixé. Elles ont principalement lésé les intérêts européens et français en particulier. Les deux milliards d’euro d’exportation perdus par la France vers la Russie représentent près de 15 000 emplois pour les secteurs de l’agroalimentaire, de l’énergie et de la défense. Lever les sanctions est un service à rendre à l’économie réelle et à l’emploi en France.

Dans la course à l’absurdité, les autorités françaises se sont distinguées en décidant de leur plein gré de ne pas livrer les Mistrals, pourtant nullement soumis aux sanctions. (cf. Lettre envoyée par des Français au Président de la République, en septembre 2014). Le contrat Mistral est une formidable réussite de la coopération entre la France et la Russie dans un domaine, l’armement naval, où notre pays rivalise avec les Etats-Unis. Les Mistrals sont le fruit du travail de nos meilleurs ouvriers, de nos meilleurs ingénieurs, du meilleur de la capacité technologique de notre pays. Ne pas les livrer coutera au bas mot 1,5 milliards d’euro. Les contribuables français souhaitent-ils consentir à ce sacrifice ? La France refuserait de livrer les Mistrals à la Russie mais vend des Rafales au Qatar, qui peut tourmenter nos consciences à bien des égards.
Les autorités françaises peuvent et doivent livrer les Mistrals car cette décision est la seule conforme à l’intérêt et à la dignité de la France. Le peuple français l’a bien compris. Il attend de ses représentants qu’ils en prennent acte.

Depuis un an l’incompréhension et la méfiance règnent entre la Russie et le reste de l’Europe. Cette division ne réjouit que ceux qui veulent que l’Europe ne soit pas européenne mais sous tutelle.

La France peut et doit rappeler que le dialogue multiséculaire qu’elle entretient avec la Russie est la garantie du dialogue, de la coopération et de la paix en Europe. Sans la Russie, les états européens ne peuvent ni rétablir l’économie ukrainienne ni stabiliser l’Ukraine. Avec la Russie, ils peuvent renforcer leur sécurité énergétique et stratégique pour le plus grand bien de leur prospérité.

La France, la Russie et les autres pays européens peuvent de concert résoudre les crises du Moyen-Orient et d’Afrique. France et la Russie peuvent ensemble stabiliser la Libye, la Syrie, le Yémen et l’Irak, soumis à la ruine et aux massacres de masse, comme ceux des descendants des premiers Chrétiens, ne laissant à des populations désespérées que le choix de la fuite.

Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde, rappelait le général de Gaulle. La France peut et doit redevenir l’«embêteuse du monde » pour porter le projet d’une Europe indépendante au service de la paix.

Pour ces raisons, fidèles au génie diplomatique de la France, soucieux du respect de la parole donnée, conscients de la défense des intérêts de notre pays et de ceux de l’Europe, nous appelons le gouvernement français à lever les sanctions contre la Russie et à livrer les Mistrals.

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