Category Archives: 2014

Что Франция (и правые) выиграли бы, больше смотря в сторону Москвы

imagesAlexandre Latsa, Pierre Gentillet et Thierry Mariani / Александр Латса, Пьер Жентилье и Тьери Мариани

«Для Франции и России быть едиными, значит быть сильными, быть разобщенными, значит быть в опасности. Это необходимость, как с точки зрения географии, так опыта и здравого смысла». Шарль де Голль, 1944.

Последние события на Украине возродили призрак войны в самом сердце Восточной Европы и вызвали серьезный дипломатический конфликт между Европой Брюсселя, Россией и Соединенными Штатами Америки.

Эти события позволили увидеть политическое и дипломатическое бессилие Европы Брюсселя, а также ее полную зависимость от американского партнера, в рамках НАТО и, особенно, в отношениях с Россией. Continue reading

Vers la fin de l’OTAN médiatique?

9nato1
La presse française, qui sur le dossier ukrainien témoigne de sa totale inaptitude à porter un regard neutre et non américano-centré sur les enjeux internationaux, a sans doute « cru » apercevoir un effritement du système Poutine récemment. Deux journalistes américaines travaillant pour la chaîne d’Etat Russia Today ont en effet, l’une démissionné, l’autre émis des critiques quand à la politique russe en Ukraine. Peu de temps après, un professeur du très réputé MGIMO aurait lui comparé Poutine à Hitler, se faisant ainsi sans doute involontairement le docile porte-parole des diplomaties américaine, tchèque ou lituanienne qui tentent de faire croire (mais à qui hormis aux journalistes ?) que la Russie serait prête à envahir l’Europe et déclencher une guerre.

Le rouleau compresseur du flux médiatique occidental fonctionne en parfaite adéquation avec les diplomaties des nouveaux alliés de l’Amérique et de l’Otan en Europe de l’Est. L’objectif unique de ce dispositif organisé est l’extension à l’Est de sa propre sphère d’influence. Ces processus soutenus ont dès la chute du mur visé l’Est du continent et le monde postsoviétique avec des fréquences d’interventions variées, que l’on pense aux bombardements sur la Serbie, aux coups d’Etats organisés via les révolutions de couleurs ou à la création d’Etats fantoches au cœur de l’Europe afin d’y héberger des bases militaires americaines, comme par exemple au Kosovo. Les lecteurs intéressés peuvent se référer à cette excellente analyse de Michel Collon qui met en exergue les liens entre « extension de l’Otan et mensonges médiatiques ». Continue reading

К концу медийного НАТО?

9nato1

 

Французская пресса, которая по отношению к украинскому кризису демонстрирует свою полную неспособность к нейтральному и не американо-ориентированному взгляду на международные проблемы, недавно «поверила» в крушение системы Путина. Одна американская журналистка, работавшая для государственного канала Russia Today, действительно, уволилась, другая подвергла критике политику России на Украине. Вскоре после этого профессор прославленного МГИМО сравнил Путина с Гитлером, делая себя, вероятно, непреднамеренно, послушным рупором американской, чешской и литовской дипломатии, которая пытается заставить поверить (но кого, кроме журналистов?), что Россия готова вторгнуться в Европу и развязать войну.

Дорожный каток западного медийного мейнстрима функционирует в полном соответствии с дипломатией новых союзников Америки и НАТО в Восточной Европе. Единственной ее целью является расширение на восток собственной сферы влияния. Эти действия после падения Стены нацелены на восток континента и постсоветский мир с разной частотой, идет ли речь о бомбардировках Сербии, государственных переворотах, организованных путем цветных революций или создании марионеточных государств в центре Европы для размещения там американских военных баз, как, к примеру, в Косово. Заинтересованные читатели могут обратиться к прекрасному анализу Мишеля Коллона, который подчеркивает связи между «расширением НАТО и медийной ложью». Continue reading

Démission à Russia Today : épisode de la guerre médiatique contre la Russie ?

9rt169

Ces dernières semaines, alors que la bataille médiatique fait rage autour de la bataille pour l’Ukraine, le Mainstream médiatique s’est félicité de l’auto licenciement en direct d’une jeune employé de la chaîne étatique russe Russia Today.

 

Ce geste fut présenté de façon quasi-héroïque par le Mainstream francais. L’acte fut interprété comme le signe d’une résistance (!) contre le pouvoir russe au cœur de son dispositif et les médias présentèrent la jeune et jolie journaliste comme la « femme de la semaine » ou encore celle qui « défia Poutine » (!). Pour certains journaux alors que la « propagande du régime fonctionnait a plein régime, des voix dissidentes se faisaient entendre », pendant que certains journaux titraient que la journaliste avait démissionné pour protester contre « la politique russe en Ukraine » ou encore car elle était « en colère » et « outrée » par Vladimir Poutine. Des médias francais n’hésitèrent pas eux à même parler d’une réelle « fronde » au sein de la chaîne d’Etat. Continue reading

Les leçons de l’EuroMaïdan

9JKT_9868Alors que le gouvernement ukrainien avait accepté nombre de concessions politiques, les violences ont malgré tout repris pour, la semaine dernière, faire plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés.

Tout ce sang versé aura finalement abouti à ce que l’Ukraine revienne à l’ancienne constitution, que des élections anticipées aient lieu mi ou fin 2014 (contre mars 2015 comme initialement prévu) et enfin que ne soit remodifié le code pénal pour prévoir la libération de l’opposante Timochenko, égérie marketing de la révolution de couleur mais emprisonnée pour faits massifs de corruption, incluant la signature de contrats énergétiques avec la Russie trop désavantageux pour l’Etat ukrainien.

Si cette dernière est libérée, on pourrait objectivement imaginer qu’elle puisse être élue présidente, damant le pion à son bras droit (Iatseniouk) qui a pourtant visiblement l’aval de la diplomatie américaine mais aussi de l’Allemagne, le boxeur Klitchko, que certains n’hésitent pas à dépeindre comme le « Van Damme » de la politique ukrainienne. Timochenko pourrait-elle réussir ce tour de force de fédérer et structurer cette opposition si désunie ?

Son étiquette de politique le plus corrompu de l’histoire ukrainienne pourra-t-elle calmer les ardeurs d’une foule qui en grande partie reproche à l’élite politique d’être justement trop corrompue ? Rien n’est moins sûr. Ses origines (juives, arméniennes…) en font-elle une candidate tolérable pour les groupes radicaux qui représentent jusqu’à 30% des manifestants, sans aucun doute la très grande majorité des fauteurs de troubles.

On imagine mal du reste comment l’opposition dite parlementaire pourrait envisager son avenir politique sans se détacher de cette frange d’activistes radicaux qui périphérisent le mouvement Svoboda et dont le président Oleg Tiagnibok appellerait prétendument à pénaliser l’usage de la langue russe, donner un sous-statut aux russes d’Ukraine, lutter contre les élites juives ou encore attaquer des églises orthodoxes russes.

Le retour au calme (civil comme politique) en Ukraine post-Maïdan ne se fera sans doute pas en effet sans un consensus fort avec cette minorité nationaliste radicale et active qui bénéficie d’un périmètre d’action aussi large que l’Etat n’est faible. Ce vecteur nationaliste, qui a débordé le contrôle de l’opposition parlementaire, mérite qu’on s’y arrête car il est fonctionne sur des logiques similaires, que l’on pense à la Russie ou l’Ukraine. En 2011 lors d’une rencontre avec des mouvements associatifs et culturels russes, j’ai échangé quelques mots avec une jeune femme qui représentait une organisation russe assez nationaliste. Cette dernière m’avait expliqué à quel point l’Ukraine à ses yeux était un pays avec un potentiel extraordinaire pour les nationalistes russes.

La Russie lui semblait à jamais bloquée politiquement (pour les nationalistes) tant le pouvoir actuel était fort, ne tolérant pas l’extrémisme et prônant le « vivre ensemble » à la russe. A contrario à ses yeux, l’Ukraine présentait un intérêt certain puisque la révolution de couleur de 2005 avait démontré que le système politique y était fragile et renversable. Une partie Est et pro-russe était certes indémolissable mais à l’Ouest, les espoirs étaient réels selon elle elle d’appuyer des nationalistes locaux pour y bâtir un nouvel Etat au frontière de l’Europe, blanc, nationaliste et orthodoxe. Je lui répondais que ce type de projet avait déjà existé en Croatie et qu’après la victoire des indépendantistes soutenus par les nationalistes (incluant des volontaires de toute l’Europe), ces derniers avaient été exécutés et arrêtés jusqu’au dernier, le pays ayant ensuite pu bénéficier d’un processus d’intégration au sein de la matrice occidentale, incluant subventions et social-démocratisation. La Croatie de 2013, 28ème membre de l’UE, également membre de l’OTAN, avec ses 18% de chômage, ses financements d’entreprises sous perfusion par la BERD et le FMI, sa gaypride et sa future adhésion à la zone Euro en 2015 est il est vrai sans doute loin de l’objectif des nombreux nationalistes qui durant la guerre de Croatie sont allés tenter d’y bâtir un Etat nouveau.

Preuve que certains schémas mentaux ne changent pas, nombre d’entre eux partaient lutter contre un serbo-bolchevisme qui n’existait que dans leur tête, tout comme les nationalistes ukrainiens rossent aujourd’hui certains de leurs concitoyens en hurlant contre un potentiel retour à une Union Soviétique qui n’existe pourtant également plus. L’Ukraine va-t-elle vers une scission de fait pour se transformer en une grande Moldavie à l’Ouest et une Nouvelle Ossétie à l’Est, en Crimée notamment ?

L’EuroMaïdan est donc aussi une leçon pour les gouvernants du monde entier.

La bataille pour l’Ukraine, qui intervient au sein d’une féroce lutte géopolitique des grands ensembles du continent, à également vu la démonstration du double standard le plus abject qui soit. Comme le rappelait Xavier Moreau récemment, l’Ukraine a permis de montrer au monde entier que ce pays était considéré par les Occidentaux comme une sorte de colonie africaine, et un pays dans lequel les blancs occidentaux en cravates pouvaient choisir les élites et décider de l’avenir. Imagine-t-on en effet en France « 15.000 désœuvrés d’extrême gauche ou droite se constituer en bandes armées, se barricader sur la place des Invalides, attaquer des policiers a coups de « cocktails Molotovs » et armes à feu et le tout avec le soutien de capitales étrangères ? ». Cela semble fort peu probable. Pourquoi le serait-ce alors pour l’Ukraine ?

En 1945, le monde s’est retrouvé scindé en deux espaces dont les projets pour l’avenir étaient fondamentalement opposés et similaires à la fois, d’un mondialisme à l’autre. La chute de l’URSS n’a cependant pas arrêté la poussée occidentale que l’on aurait pourtant pu imaginer atténuée récemment par la crise financière de 2008. La prise de pouvoir politique de l’Amérique sur l’Europe via la construction européenne (François Asselineau l’a parfaitement expliqué ici) a permis la constitution d’un territoire utilisé pour y déployer territorialement l’Otan afin de permettre sa projection continentale mais également permettre la création d’un gigantesque marché économique dont les contours se dessinent de plus en plus clairement ces derniers mois : l’union transatlantique, cette nouvelle Otan économique.

Les centres de gouvernances occidentaux et Otano-centrés viennent de clairement démontrer avec l’Ukraine que leurs objectifs d’extensions à l’Est continuent et que les révolutions de couleurs de nouvelle génération ne devraient pas utiliser les libéraux comme fantassins mais bel et bien les nationalistes afin de briser l’espoir de certains pays de constituer de potentiels grands espaces, voir des pôles indépendants.

Ce faisant on peut imaginer que les micro-nationalismes tout comme les régio-nationalismes confirment et confirmeront dans un proche avenir leur rôle de meilleurs alliés de l’extension de l’Otan et d’intégration des nations européennes au sein de la matrice globale occidentale sous domination américaine. Une extension qui devrait permettre à l’Amérique de continuer à tranquillement « dépecer l’Europe » en la privant sans doute définitivement d’une alliance avec la Russie.

Réflexions sur le péril démographique musulman russe (2013)

Праздник Ураза-Байрам в МосквеNombre de commentateurs souvent proche de certains milieux d’extrême droite européens ou néoconservateurs américains mettent en avant comme faiblesse fatale pour la Russie le fait que le pays devrait rapidement devenir un Etat majoritairement musulman. Sa population comprendrait déjà de 13 % à 15 % de musulmans (soit 19 à 22 millions de personnes) et ce nombre devrait rapidement grossir puisque, toujours selon ces experts américains principalement, les femmes du Caucase musulman auraient 10 enfants !

Pour d’autres analystes journalistiques, la Russie comprendrait 30 à 40 millions de musulmans, soit jusqu’à 25 % de la population de Russie, condamnant de façon irréversible le pays à devenir un califat. Pour eux à l’horizon 2050 la Russie devrait se transformer en une sorte de Russabia, pendant russe de l’Eurabia de l’Ouest du continent.

Ces théories se sont brusquement développées lorsque durant les 2 ou3 dernières années sont apparues des vidéos sur les prières de rue de la communauté musulmane à Moscou qui selon certains sites laïcistes « submergeraient Moscou » comme Paris ou d’autres villes d’Europe.

En réalité il n’en est rien. Continue reading