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Printemps en Crimée : vers la fin du monde unipolaire ?

La visite du président américain a vraisemblablement confirmé l’improbable : le « mouvement géostratégique » russe pourrait initier la sortie du monde de l’instant unipolaire qu’il connaît depuis 1991 et marquer le coup d’arrêt de la domination totalitaire américaine (politique, économique ou militaire) en Europe et en Eurasie.

A la veille de sa tournée de six jours en Europe, le président américain assurait pourtant que les sanctions contre la Russie seraient lourdes et sévères. Sa tournée en Europe devait soi disant lui permettre de réaffirmer la totale unité entre l’Amérique et l’Europe au sein de l’OTAN (pour le « bien du monde ») et par la même l’isolement de la Russie sur la scène internationale.

Cette totale unité de l’Amérique et de l’Europe selon les règles de l’OTAN reste en réalité à sens unique et la délégation américaine n’a même pas pu contenir son mépris lors dupathétique discours du président du Conseil européen Herman Von Rompuy lors de sa conférence de presse avec le président américain à Bruxelles.

Si l’Europe a rarement semblée aussi désunie, il en va visiblement de même pour l’intangible partenariat euro-américain.

Barack Obama a en effet pu constater à quel point les nations européennes, à la grande différence de Bruxelles, refusent clairement et simplement le diktat américain contre la Russie. Certaines comme la Suisse ou la Finlande affirmant clairement leur refus d’intégrer certaines personnalités russes sur les « listes américaines » pendant que d’autres, comme la France, choisissaient souverainement de poursuivre de lourds échanges économiques (et militaires) avec la Russie, comme la livraison des Mistral.

Les nations européennes n’ont évidemment aucun intérêt à se brouiller avec la Russie alors que leurs échanges économiques réciproques sont non seulement très importants mais surtout croissants, comme c’est le cas pour la France par exemple. France qui comme lerappelait récemment Emmanuel Quidet, président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe, est devenue le « 3ème investisseur étranger en Russie (…) alors qu’elle occupait la 9ème place en 2008 ».

Si le président du Conseil européen a été littéralement humilié, le président américain ne manque visiblement pas non plus d’humour lorsqu’il affirme que la Russie est aujourd’hui devenue une « puissance régionale en perte d’influence ». Cette image du colosse aux pieds d’argile qui accompagne la Russie depuis son retour dans les affaires du monde ne s’applique en effet certainement plus sur le plan politique comme les événements en Crimée viennent de le confirmer.

La Russie est au contraire en train de redevenir un modèle régional que les habitants de Crimée sont les premiers mais sans doute pas les derniers à reconnaître publiquement. Il y a sans doute une raison simple à cela. La politique américaine de prise de contrôle des pays de l’ex-espace soviétique au cours de la dernière décennie s’est avéré un échec avec des effets retors imprévisibles : la prise de pouvoir d’élites aux ordres (issues des révolutions de couleurs ou de processus politiques plus traditionnels) dans les pays voisins de la Russie a entrainé un affaissement et un appauvrissement de ces Etats.

Dans le même temps (depuis 2000) les élites russes ont elles mis fin à la récession économique, permis le doublement du PIB par habitant (en monnaie constante), créé une balance des paiements courants devenue fortement et structurellement excédentaire, réduit l’inflation à moins de 6% (contre 100% dans les années 90), réduit la dette publique de 90% à moins de 10% du PIB, réduit le taux de pauvreté de plus de 50%, permis la hausse des réserves de change par 48 fois, la nationalisation de 95% du secteur énergétique, la hausse des salaires dans le public par 18,5, la hausse des pensions par 12, l’arrêt de l’effondrement démographique et surtout stoppé le processus de décomposition politique et d’éclatement territorial qui guettait le pays.

Une situation inverse à celle que connaît par exemple l’Ukraine d’aujourd’hui (mais pas seulement) et les habitants de Crimée, en votant leur rattachement à la Russie, ont clairement exprimé leur soutien à ce modèle fort. Un modèle fondé sur la réaffirmation de l’autorité de l’Etat et dans lequel les oligarques ont été mis en prison pendant qu’en Ukraine, l’Etat s’effondre alors que les oligarques sont en train d’arriver au pouvoir, que ce soit dans les régions ou au sommet de l’Etat, les deux candidats présidentiables, Timoshenko et Porochenko étant tous deux oligarques.

Que se passera-t-il demain si des millions d’Ukrainiens supplémentaires, des millions de Kazakhes, de Biélorusses ou des dizaines de milliers de Moldaves choisissent, par pragmatisme et face à des situations économiques désespérées, de vivre comme des Russes et non comme des Grecs ?

Reparti quasi-bredouille de sa tournée européenne, le président américain a martelé l’importance des pays Baltes et de la Pologne dans le dispositif d’extension de l’OTAN sur la frontière Est de l’Europe en affirmant « qu’aujourd’hui des avions de l’Otan patrouillent dans les cieux de la Baltique, nous avons renforcé notre présence en Pologne et nous sommes prêts à faire plus ».

De plus, cela signifie visiblement pour les stratèges américains de transformer du gaz de schiste et de tenter de le vendre sous forme de gaz naturel liquéfié justement aux pays baltes et à la Pologne (dont la dépendance énergétique envers la Russie est aujourd’hui quasi totale), transformant ainsi les plus fidèles alliés européens de l’OTAN en relais militaro-énergétiques américains au cœur du continent. Une mesure qui traduit bien l’inquiétude et l’impuissance de la diplomatie américaine alors que les contributions de la plupart des pays d’Europe à l’OTAN sont elles en baisse.

A la veille de la création du marché transatlantique, pour lequel le président Obama aactivement mais prudemment plaidé lors de sa visite, cette impuissance semble parfaitement correspondre avec le besoin croissant de Russie qu’expriment pragmatiquement les nations européennes. Un besoin croissant de Russie pour, paradoxalement, avant tout tenter de surmonter au mieux les conséquences terribles sur leurs économies de la crise financière américaine de 2008.

Assistons-nous aux prémisses d’un nouvel ordre stratégique mondial ?

В России 146 миллионов жителей

Читатели «Голоса России», интересующиеся демографической ситуацией в России, знают, что с 2009 года население больше не сокращается (благодаря иммиграции) и что с 2013 года отсутствует естественная убыль населения, поскольку количество рождений (1.901.182) превысило количество смертей (1.878.269), в результате чего естественный прирост населения составил 22.913 человек.Праздничный салют в Москве, Симферополе и Севастополе в честь присоединения Крыма
С иммиграцией (296.959 в 2013 году) российское население фактически выросло на 319.872 человек, увеличившись с 143.347.059 человек на 1 января 2013 года до 143.666.931 на 1 января 2014. Continue reading

La Russie a 146 millions d’habitants

Les lecteurs de La Voix de la Russie qui s’intéressent à la démographie en Russie savent que depuis 2009, la population ne baisse plus (grâce à l’immigration) et que depuis 2013, la population ne baisse plus même naturellement, le nombre de naissances (1.901.182) ayant excédé celui des décès (1.878.269), ce qui a entraîné une hausse naturelle de population de 22.913 habitants.


Праздничный салют в Москве, Симферополе и Севастополе в честь присоединения Крыма

Avec l’immigration (296.959 personnes en 2013) la population russe a en réalité augmenté de 319.872 habitants, passant de 143.347.059 habitants au 1er janvier 2013 à 143.666.931 au 1er janvier 2014. Continue reading

От Сараево 1914 к Симферополю 2014?

BOSNIA-MOSTAR/SFOR TROOPSВ то время как мы отмечаем столетие с начала Первой мировой войны, с 1991 года Европа никогда не была так близка к новому конфликту.

Последние события на Украине позволяют сделать предварительные выводы относительно мировой реорганизации, которая должна стать следствием этих событий.

От «цветных революций» к «смертельной весне» Continue reading

De Sarajevo en 1914 à Simferopol en 2014?

BOSNIA-MOSTAR/SFOR TROOPSAlors que nous fêtons le centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, l’Europe n’a jamais depuis 1991 paru aussi proche d’un nouveau conflit.

Les événements récents en Ukraine permettent de tirer de premières conclusions quant à la réorganisation mondiale qui devrait faire suite a cet événement.

Des « révolutions de couleurs » aux « printemps mortels » Continue reading

Ce que la France gagnerait à regarder davantage vers Moscou

imagesUne tribune de Alexandre Latsa, Pierre Gentillet et Thierry Mariani, publiée initialement sur Atlantico.

“Pour la France et la Russie, être unies, c’est être fortes, être désunies, c’est être en danger. C’est une condition indispensable du point de vue de la géographie, de l’expérience et du bon sens.” Charles De Gaulle, 1944″.

Les événements récents en Ukraine ont fait ressurgir le spectre d’une guerre au cœur de l’Europe orientale et déclenché un sérieux conflit diplomatique entre l’Europe de Bruxelles, la Russie et les Etats-Unis d’Amérique.

Ils ont surtout permis de contempler l’impuissance politique et diplomatique de l’Europe de Bruxelles tout autant que sa totale dépendance vis-à-vis de son partenaire américain, au sein de l’OTAN, notamment dans le cadre de ses relations avec la Russie.