Le 11 avril dernier, s’est tenu à Sciences-po à Paris un colloque ayant pour thème: “la Russie et l’état de droit”. Le colloque se voulait (je cite) intervenir à un moment crucial de l’agenda politique russe:
– 8 mois avant les élections parlementaires à la Douma d’État (décembre 2011)
– 1 an avant les élections présidentielles (mars 2012)
– trois semaines avant le jugement en appel de Mikhaïl Khodorkovsky et de Platon Lebedev
Deux thèmes de discussion se devaient d’être discutés:
–> Quel rôle pour la société civile dans le système politique russe ?
–> L’état du système judiciaire russe
La liste des invités, tout autant que l’affiche utilisée pour promouvoir cet événement en dit long sur ce que l’on pouvait attendre d’un tel évènement:
– Mikhail KASSIANOV, co-président du parti d’opposition “Narodnaya Svoboda”
– Lecture d’un message d’Heidi HAUTALA, Présidente de la Sous Commission des Droits de l’Homme au Parlement Européen, députée européenne Les Verts.
– Zoya SVETOVA, journaliste d’investigation à l’hebdomadaire russe Новое Время
– Leonid GOLOVKO, Docteur en Droit et Professeur à l’Université d’État de Moscou Lomonossov (МГУ им. Ломоноссова), expert de la réforme du système pénal russe
– Vadim KEINER, Directeur de rechercher au Hermitage Capital Management Group : affaire Serguey MAGNITSKY avocat de HCMG, décédé en prison en novembre 2009
– Un membre de l’équipe de défense de Mikhail KHODORKOVSKY.
– Cyril TUSCHI, cinéaste allemand, réalisateur du film documentaire “Khodorkovsky”, présenté au Festival International du Film de Berlin 2011
– Natalia IVANOVA, rédactrice en chef adjointe de la revue Znamia (Знамя), éditrice de la correspondance entre Mikhail Khodorkovsky et Ludmila Oulitskaïa
– Andrey ILLARIONOV, économiste, ancien Conseiller économique et Sherpa au G8 du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine
– Natalie NOUGAYREDE, journaliste au service International du Monde, ancienne correspondante du Monde à Moscou
– Galia ACKERMAN, Présidente de l’Association Franco-Russe des Journalistes, ancienne chef du service Russe à RFI
– Ella POLIAKOVA, Présidente du Comité des Mères de Soldats de Saint-Pétersbourg (ONG)
– Anne NERDRUM, Amnesty International France
– Yury SAMODUROV, Collaborateur Scientifique en Chef du Département des Programmes et Projets Expérimentaux au Centre National pour les Arts Contemporains du Ministère de la Culture de la Fédération de Russie (ГЦСИ), ancien Directeur du Centre Sakharov, condamné en 2010 avec Andrey EROFEEV pour “incitation à la haine religieuse” pour l’exposition “Art Interdit 2006”
– André GLUCKSMANN, philosophe et essayiste français
– François ZIMERAY, Ambassadeur français pour les Droits de l’Homme
Le colloque était précédé de l’AVANT-PREMIÈRE française du film documentaire “KHODORKOVSKY” du réalisateur allemand Cyril TUSCHI, en sa présence.
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J’ai reçu de la part de Henri Paul FALAVIGNA, Président association humanitaire “solidarité enfants de Beslan” cette lettre de réponse que je me permets de publier ici.
Chers Amis,
Lors du colloque de lundi 11 avril 2011, organisé amphithéâtre Emile Boutmy, par les étudiants de l’association franco-russe de Sciences Po Paris, sur l’Etat de droit en Russie : nous avons été invités, puis bien accueillis par l’organisatrice « j’espère que vous répondrez à nos interrogations » mais très vite, Il ne nous échappe pas que les entrées sont étroitement surveillées, pas d’accès sans invitation, et que la parole n’est jamais accordée à la salle, celle-ci à plusieurs reprises tente de s’exprimer , ce sera sans succès en dépit de ses cris !
André Glucksmann, présente les conclusions du colloque et dénonce un pays brutal qui ne respecte pas les Droits de l’Homme, pour preuves : l’ attaque de l’école de Beslan par l’armée russe avec des lance-flammes et l’invasion de la Géorgie en 2008! Nous protestons, nous n’obtenons pas la parole, et pourtant, nous avons une expertise de l’Ossétie?
***Beslan : nous avons enquêté en 2008 avec des journalistes de l’AFP, les enfants et les adultes survivants que nous avons interrogés, donnent le nom de « bandits » aux barbus qui les ont torturés pendant 3 jours. Ils situent la bombe qui a explosé prés du panneau de basket, au fond à gauche du gymnase. La seule interrogation comment et pourquoi a-t-elle explosé à 13 heures ?
***Ossétie du Sud deux journalistes de France3, effectuait un reportage sur les enfants à Beslan, lorsque nous avons appris le 8 aout 2008, l’invasion de l’Ossétie du sud par les géorgiens et leur bombardement de Tshinkivali. A notre demande, Les 2 journalistes : Sylvain Lequesne et son cameraman Jean Jacques Buty , sont allés sur place le 9 aout 2008, recueillir les témoignages de la population ossète sinistrée, traitant leurs agresseurs géorgiens de fascistes, leur reportage transmis au JT de France3 le soir même .son DVD est à disposition.
Il faut attendre la clôture du colloque pour enfin nous approcher André Glucksmann : « faites attention : vous vous décrédibilisé, et nous faites beaucoup de peine, avec d’énormes contre vérités : à Beslan et Tshinkivali la Russie est la victime d’agressions elle ne fait que se défendre, et c’est reconnu actuellement par toutes les diplomaties»
André Glucksman se retourne vers sa voisine et nous présente Nathalie Nougayrède, journaliste du journal Le Monde : “Voici la source de mon information, elle était présente à Beslan. Elle a vu l’emploi de lance-flammes » « Oui, à Beslan, j’ai vu l’emploi de lance-flammes par l’armée russe »,
Nous l’interrogeons « à quelle heure ? » pas de réponse … Nous lui rappelons qu’un assaut organisé et planifié ne dure pas 4 heures comme à Beslan. Lorsqu’à 13 heures les bombes des terroristes explosent, des enfants projetés à l’extérieur, s’enfuient (photos de Paris Match d’une gamine qui cherche à rentrer à nouveau dans l’école pour retrouver sa famille) Tandis que les policiers, surpris, sans prendre le temps de mettre leurs gilets pare-balle, se précipitent au secours des enfants, fendent la foule des familles (il n’y avait pas d’intervention programmée, donc pas de périmètre de sécurité). Les terroristes islamistes étaient une trentaine, ingouches et tchétchènes. Pour les mettre hors de combat dans des divers bâtiments du groupe scolaire proche du gymnase, il faudra plusieurs heures et c’est là seulement que des moyens lourds ont été mis en œuvre pour éliminer les derniers terroristes. Un seul terroriste survivra, il échappe à son lynchage par les familles des enfants de Beslan, jugé il est condamné à la prison à perpétuité (en Russie un moratoire évite la peine de mort)
Lors des prises d’otages, Les protocoles d’assaut des forces spéciales anti-terroristes sont toujours d’une exécution rapide. En France le GIGN est intervenu à l’aéroport de Marseille en moins de 20 minutes….comme Israël à Entebbe et Alpha et Vimpel à la Doubrovka de Moscou.
Il ne faut pas effacer les 3 jours de tortures des enfants: dés le 1er septembre 2004, les terroristes islamistes ont assassiné des parents et des enfants et disposé des bombes dans le gymnase où leurs 1127 otages étaient entassés. Pendant 3 jours les enfants ont été torturés, obligés de survivre devant le sang de leurs parents assassinés, privés de boissons en dépit d’une forte chaleur estivale, les enfants humectent leurs bouches avec leurs urines !
Le 3 septembre ,les terroristes tirent sur les enfants qui s’enfuient, ici photo de Georgi illil, une balle des terroristes reçue dans le dos, sa photo a fait le tour du monde, il est désormais parrainé par notre vice présidente Victoria Faddeeff qui lui adresse beaucoup de tendresse
Comme les américains à la Nouvelle Orléans pour Catherina, à Beslan les russes ont été dépassés par les dimensions exceptionnelles de leur drame.
Les responsables OSSETES avaient leurs enfants dans l’école et redoutaient une intervention. Les explosions ont surpris les autorités et il n’y a pas eu d’assaut organisé.
André Glucksmann : « l’état de droit n’existe pas en Russie: rappelez vous, L’agression de la Russie sur la Géorgie » … Encore une contre vérité reconnue par la diplomatie internationale. La capitale Tshinkivali a été gravement bombardée par les géorgiens lors de leur invasion d’Ossétie du sud le 8 aout 2008. Nous avons le DVD témoignage des journalistes de France3 en reportage en Ossétie, présents à notre demande le 9 aout 2008 à Tshinkivali, au milieu des ruines, après les bombardements de la population civile par les géorgiens.
Pourquoi accuser les victimes ? Pour tenter d’innocenter les coupables ?
Pourquoi oublier la responsabilité première des terroristes islamistes et leurs 3 jours de tortures et d’assassinats d’enfants, qui précédent les explosions du 3 septembre 2004.
André Gluksman: respectons la mémoire des enfants innocentes victimes des terroristes
Henri Paul FALAVIGNA