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Bataille pour l’Eurasie (1)

Cet article a été publie originellement dans le second numéro de la revue perspectives libres

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La situation dans le monde arabe secoué par des révoltes populaires risque d’aboutir à la désintégration de certains Etats et leur fractionnement en petits éclats. Un scénario similaire a également été préparé pour la Russie mais ce scénario n’a aucune chance de réussir[1].

Dimitri Medvedev, Vladikavkaz, Ossétie du Nord, 22 février 2011.

Durant la dernière décennie, une partie des pays de l’ex monde Soviétique, (Europe centrale et Asie centrale) a été frappée par une vague de révolutions. Ces révolutions, du moins celles ayant abouti, ont entrainé des changements de pouvoir et donc d’orientation politique au sein des états concernés. Ces changements de régime se sont tous déroulés selon des scénarios identiques, non violents, et présentés par le main-stream médiatique comme des révolutions démocratiques, provoquées par une jeunesse avide de liberté et qui souhaitait faire vaciller des régimes politiques crypto-soviétiques, faiblement démocratiques, et corrompus. Ces “révolutions de couleur[2]“ ou “révolutions oranges“ (du nom de la révolution en Ukraine), nous ont été présentées en quelque sorte comme complémentaires et suite logique des “révolutions de velours[3]“ qui marquèrent le début de l’émancipation des nations est-européennes du joug Soviétique. Pourtant, comme nous allons le voir, ces changements politiques ne sont pas le fruit du hasard, ni la conséquence de la volonté politique d’une opposition démocratique. Elles sont bel et bien des opérations géostratégiques planifiées, organisées et dirigées de l’extérieur des pays concernés.

Bataille pour l’Eurasie

Le 20ème siècle a vu le remplacement de la domination Anglaise par la domination Américaine. Ce remplacement d’une puissance maritime par une autre ne modifiera pas l’approche de ces états à l’égard du monde, notamment continental. Cette nécessité pour toute puissance dominante (Angleterre au 19ème siècle et Amérique au 20ème) d’affirmer sa présence au cœur de l’Eurasie, est essentielle et passe obligatoirement nous allons le voir, par un reflux de l’influence Russe dans cette zone, qui correspond pourtant à son étranger proche. Cette théorie de la percée en Eurasie est un élément essentiel à intégrer pour qui veut comprendre la relation de l’Amérique avec la Russie, comme l’avait été au siècle précédent celle de la Russie avec l’Angleterre, au sein du grand jeu [4] en Asie centrale.

En effet ces deux puissances obéissent aux mêmes lois géopolitiques et aux mêmes contraintes géographiques. Le caractère insulaire de ces états fait que leur volonté de domination mondiale passe par deux contraintes obligatoires: d’abord la maitrise des mers (d’où leur puissance maritime) mais aussi l’obligation pour ne pas rester isolées, de s’ingérer dans centre géographique du monde, là ou se trouve concentré le gros de la population et des ressources énergétiques mais également là ou se décide l’histoire. Cet objectif émane d’une doctrine géopolitique anglo-saxonne, qui définit les rapports entre puissances mondiales comme une opposition entre les puissances dites maritimes (Angleterre, Amérique), et celles dites continentales (Allemagne, Russie, Chine). Cette théorie est notamment celle d’un des pères de la géopolitique moderne, Halford Mackinder (1861-1947), qui a défini l’existence d’un “pivot du monde“ (Heartland) situé au cœur de l’Eurasie, dans une zone couvrant l’actuelle Sibérie et le Caucase.

Mackinder redoutait (nous sommes avant la seconde guerre mondiale) que cette zone du monde ne s’organise et ne devienne totalement souveraine, excluant ainsi l’Amérique (située sur une île excentrée) de la gestion des affaires du monde. Le plus grand danger selon Mackinder serait une alliance des deux principaux empires continentaux que sont l’Allemagne et la Russie. Il appelle donc à la constitution d’un front d’états susceptibles d’empêcher une telle coalition de voir le jour. En 1945, l’URSS est vue de par sa taille et son influence comme la principale puissance susceptible d’unifier ce “Heartland“. Elle est donc devenue par défaut l’adversaire principal de l’Amérique.

Une seconde théorie développée par Nicholas Spykman (1893-1943) considère elle que la zone essentielle n’est pas tant le Heartland que la région intermédiaire entre ce dernier et les mers riveraines. Cette seconde théorie, complétant la première, montrait l’importance d’empêcher la puissance continentale principale (URSS hier et Russie dès 1991) d’avoir accès aux mers. A cette fin, un front d’états doit également être créé mais afin de créer un tampon entre l’URSS et les mers voisines (mer du nord, mer caspienne, mer noire, mer méditerranée).

Cet endiguement continue aujourd’hui pour l’historienne Natalia Narochnitskaya et passe par “l’exclusion de la Russie du nord de l’ellipse énergétique[5] mondiale, zone qui comprend  la péninsule arabe, l’Irak, l’Iran, le Golfe persique, le Caucase nord (Caucase russe) et l’Afghanistan. Concrètement il s’agit de couper à la Russie l’accès aux détroits, aux mers, aux océans ainsi qu’aux zones à forte ressources énergétiques, et donc la repousser vers le Nord et vers l’Est, loin de la Méditerranée, de la Mer noire, de la Mer caspienne.

Il y a donc une première ligne de pénétration allant des Balkans à l’Ukraine pour le contrôle de la mer Egée et de la mer Noire, et une seconde ligne allant de l’Égypte à l’Afghanistan pour le contrôle de la mer Rouge, du Golfe persique et de la mer Caspienne. Il n’y a rien de nouveau dans cette stratégie, sinon l’enjeu pétrolier qui l’a relancée“. Il s‘agit également de séparer la Russie de l’Europe occidentale, afin d’éviter les alliances continentales notamment entre les deux puissances que sont en ce début de 21ème siècle a Russie émergente et l’Allemagne, première puissance Européenne.

A l’origine des révolutions de couleurs: le projet de démembrement dela Russie

La volonté d’affaiblir et de démembrer la Russie en plusieurs états est ancienne. Lors du grand jeu[6] au 19ème siècle, pendant la lutte opposant les empires russes et britanniques en Asie centrale et dans le Caucase, l’Angleterre avait bien compris l’importance et donc la menace pour elle des récentes conquêtes russes aux dépens de l’empire Ottoman. Ces conquêtes ouvraient à la Russie, la voie de la méditerranée et de la mer noire. Dès 1835 l’Angleterre tente donc de déstabiliser la Russie par des notamment des livraisons d’armes dans le Caucase (affaire de la goélette Britannique Vexen[7]), ou encore par la création de comités Tchétchènes ou Tcherkesses lors du congrès de Paris en 1856, après la guerre de Crimée[8].

Ce front Caucasien sera, au cours du 20ème et 21ème siècle une sorte de zone molle par laquelle l’Angleterre puis l’Amérique tenteront de déstabiliser la Russie. Au début du 20ème siècle en effet des responsables des républiques musulmanes de Russie, principalement dans le Caucase et en Asie centrale, tenteront d’organiser la bataille vers leur indépendance. Deux lignes s’opposent, les partisans d’un nationalisme territorial et les partisans d’une union panturque (le rôle des intellectuels turcs appelant à la réunification panturque étant relativement importante au sein de ces mouvements). Le but de ces “indépendantistes” va rapidement être de s’attirer les grâces des démocraties Occidentales et à ce titre un “appel” fut lancé pendant le congrès de Versailles, supposé soutenir l’émergence des nations du Caucase. Les Bolcheviques ne laissant guère de place à de quelconques volontés indépendantistes, dès 1922, les principaux responsables politiques indépendantistes doivent s’exiler.

Une première vague vers Istanboul, ce qui discréditera le mouvement en le confondant avec l’expansionnisme turc et une seconde vague émigre en Europe notamment en France et en Allemagne.  La France est déjà qualifiée à cette époque par le Bachkir Zeki Velidov de “centre de combat Turco-musulman” contre  la Russie. C’est Józef Piłsudski[9], premier ministre Polonais, qui donna le nom de Prométhéisme[10] à ce mouvement. Rapidement une revue Prométhée fut créée en France, Allemagne, Angleterre, Tchécoslovaquie, Pologne, Turquie ou encore en Roumanie. Lorsque la seconde guerre éclate et après le pacte Germano-Soviétique les prométhéens se rangeront du côté de l’Angleterre et de  la Pologne, contre l’Allemagne et l’URSS.

Le mouvement « prométhéen » bénéficiera de soutiens financiers forts en Pologne et de soutiens politiques en France, via par exemple le comité France-orient, sous le parrainage du président du sénat Paul Doumer. Le principal projet était la création d’une fédération du Caucase sur le modèle helvétique. Après la perte dela Pologne, le mouvement fut happé par les stratèges nazis qui envisagèrent le morcellement de l’URSS en petites entités, plus faciles à contrôler et vaincre militairement. Les Allemands créeront notamment dans cette optique des légions SS au Turkestan Russe ainsi que des divisions dans le Caucase musulman. Après la victoire de l’URSS et la reconnaissance de ses frontières parla SDN les prométhéens se tournent vers l’Amérique avec la création d’une “ligue prométhéenne de la charte de l’Atlantique”.

Après le soutien Turco-musulman, le soutien Catholique et anti-communiste, puis le soutien nazi, le mouvement trouvera des soutiens inattendus au sein dela CIA qui en fera un instrument de lutte contre l’URSS en pleine guerre froide. La grande confusion idéologique qui ressort de ces évolutions amènera au développement d’une ligne “prométhéenne” qui se définira par défaut comme antirusse. Globalement, on peut parler d’une sorte de front Orange-Vert, coalition tout à fait hétéroclite entre intérêts occidentaux et intérêts islamico-indépendantistes du Caucase, contrela Russie.


[1] http://fr.rian.ru/politique/20110222/188688973.html

[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volutions_de_couleur

[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_de_velours

[4]http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Jeu_%28g%C3%A9ostrat%C3%A9gie%29

[5] http://www.idc-europe.org/fr/showerInformation.asp?Identificateur=18

[6]http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Jeu

[7]Que reste t-il de notre victoire par Natalia Narochnitskaya, page 171

[8]Que reste t-il de notre victoire par Natalia Narochnitskaya, page 171

[9] http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%B3zef_Pi%C5%82sudski

[10]http://en.wikipedia.org/wiki/Prometheism

С Днем Победы!

 Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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В следующий понедельник будет 9 мая. Этот день на западе Европы не так важен, как в России. Верно, что западные европейцы празднуют окончание Второй мировой войны 8 мая, что на самом деле является датой прекращения военных действий, капитуляция была подписана накануне, 7 мая. В Западной Европе 9 мая является днем Европы, днем ЕС как политического образования. Но Советский Союз принял во внимание подписание капитуляции только на следующий день, 9 мая, когда его солдаты сражались в самом сердце Берлина. Поэтому Москва, как и многие другие страны бывшего Советского Союза, празднует окончание Второй мировой войны 9 мая, а не 8.


Именно СССР заплатил самую высокую дань в европейской гражданской войне. Страна потеряла более 20 миллионов человек, население СССР за время Второй мировой войны сократилось на 12%. После разрыва пакта о ненападении, 22 июня 1941 года нацистская Германия напала на СССР и через шесть месяцев, к середине зимы 1941 года, немецкие солдаты дошли до Москвы, оккупируя завоеванные по пути страны (Украину, Беларусь, страны Балтии…). Провал взятия Москвы стабилизирует фронт к западу от столицы весной 42, в то время как бои переместились к Кавказу, до страшной битвы под Сталинградом, где немецкие войска будут окружены. Сталинградская битва считается решающей битвой Второй мировой войны. Она продлится шесть месяцев и сделает Сталинград местом первого городского сражения. Бои велись за каждую улицу, каждый завод, каждый дом, каждый подвал и каждую лестницу.


В Волгограде (бывшем Сталинграде), на знаменитом Мамаевом кургане (102-метровый холм, возвышающийся над Волгой), бои будут настолько жестокими, что Советский Союз потеряет 10.000 человек за один день, защищая этот стратегический пункт. Над холмом в настоящее время возвышается огромный мемориал: статуя Матери-Родины . В ноябре 1942 года, лишенные тылового снабжения и перед лицом несокрушимого духа советской армии, немецкие войска будут наконец разбиты.


Битва стоила жизни 487.000 советских солдат, 629.000 были ранены. С немецкой стороны 380.000 солдат вермахта будут убиты, ранены и попадут в плен. Летом 1943 года немецкие войска потерпят еще одно крупное поражение в ходе Курской битвы, величайшего танкового сражения в истории. Только за 50 дней боев вермахт потерял 500.000 человек (убитыми, ранеными, пропавшими без вести), около 1.200 танков и около 2.000 самолетов. Красная Армия потеряла более 200.000 убитыми, а ее танковые потери были больше, чем у врага, также она лишилась более 2.800 самолетов. Советский Союз сам, в одиночку, сдерживал почти все немецкие военные усилия в Европе. Начиная с осени 1943 года, немецкая военная машина сломлена, началось отступление, которое в апреле 1945 года приведет советских солдат в Берлин.


Мне посчастливилось оказаться на улицах Москвы 9 мая прошлого года, в 65-ю годовщину окончания войны. В Москве и во всех других городах России 9 мая ― особенный день. Весь город замирает, сосредоточившись на истории. Москвичи наблюдают за военным парадом, который проходит перед Кремлем, а затем продолжается на Арбате. По пути тысячи зрителей приветствуют защитников родины криками «Россия, Россия!». Прошлогодний парад был исключительным в нескольких отношениях: во-первых, более 10.000 солдат прошли торжественным маршем в Москве и что более чем 100.000 по всей России. В московском параде приняли участие около тысячи иностранных солдат из 24 стран, включая США, Великобританию, Польшу, Армению, Азербайджан, Беларусь, Казахстан, Киргизию, Молдову, Таджикистан, Туркменистан и Украину. Кроме того, в российской столице также присутствовали делегации ветеранов из Канады, Израиля, Словении, Абхазии и Южной Осетии. Франция делегировала знаменитый истребительный авиационный полк Нормандия-Неман.


Но значение этого дня не измеряется только количеством солдат и пышностью пышностью парадов. Именно после военного парада чувство народного единства является самым сильным и самым удивительным для иностранных наблюдателей. Постепенно, с течением дня, центр становится доступным, и москвичи заполняют улицы своего города.


Ветераны идут среди этой огромной толпы, которая говорит с ними и благодарит их. Молодые и немолодые люди предлагают им цветы. Эти молодые девушки, которые обнимают ветеранов с почти семейной любовью, потрясают. Перед Вечным огнем на могиле Неизвестного солдата образуется огромная непрерывная очередь, люди приходят, чтобы возложить цветы. Помимо цветов, повсюду в городе можно видеть маленькие черно-оранжевые ленточки, которые с 2005 года сопровождают этот день. Эта лента, которая символизирует мужество и победу, существует с 19-го века, она была создана царем Александром I. Лента была военной наградой за «неустрашимую храбрость».


Она получила название «Георгиевская ленточка», и в День Победы, 9 мая, граждане ее носят или на лацканах, или на женских сумках, или же привязывают к антеннам автомобилей. Ныне она свидетельствует об уважение к тем, кто пал на поле боя во время Второй мировой войны. Эта лента стала настоящей институцией, символом патриотизма, который некоторые москвичи носят на протяжении всего года.


Всеобщая радость продолжается и вечером, потому что концерты и многие мероприятия проводятся до поздней ночи. Одна из самых невероятных вещей ― спокойствие и гражданственность толпы во время этого праздничного дня. Об этом можно судить по тому, что в прошлом году 9 мая на улицы вышли почти 2,5 миллиона москвичей, и до грандиозного вечернего фейерверка не было отмечено ни одного серьезного инцидента.


Присутствовать на праздновании 9 мая в России ― вероятно, один из лучших способов понять постоянство русского патриотизма, в то время, когда во многих европейских странах запада патриотизм настолько осуждаем. Каждый год это единство показывает, что русский народ умеет чествовать свои победы, своих ветеранов и своих героев.


С днём победы! Ура!
 
Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

S Dnem Pobedi!

Cet article a été publié originellement sur Ria-Novosti

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Lundi prochain sera le 9 mai 2011. Le 9 mai à l’ouest de l’Europe n’a pas du tout la même importance qu’en Russie. Il est vrai que les européens de l’ouest fêtent la fin de la seconde guerre mondiale le 08 mai, qui est en fait la date de cessation des hostilités militaires, la capitulation ayant été signée la veille, le 7 mai.  En Europe de l’ouest, le 9 mai est la journée de l’Europe, la journée qui identifie l’Union européenne en tant qu’entité politique. Mais l’Union Soviétique n’a pris en compte la signature de la capitulation  que le lendemain, soit le 9 mai alors que ses soldats sont en train de se battre au cœur de Berlin. Pour cette raison, Moscou comme encore nombre de pays de l’ex-URSS célèbrent la fin du second conflit mondial le 9 mai, et non le 8 mai.

C’est l’URSS qui a payé le plus lourd tribut à la guerre civile Européenne. Avec plus de 20 millions de morts civils et militaires, la population de l’URSS a diminué de 12% pendant la deuxième guerre mondiale. Après la rupture du pacte de non agression le 22 juin 1941, l’Allemagne nazie attaqua l’URSS et les soldats allemands atteignirent Moscou 6 mois plus tard, au cœur de l’hiver 1941, en occupant les pays conquis en route (Ukraine, Biélorussie, pays Baltes..). L’échec de la prise de Moscou stabilisera le front à l’ouest de la capitale au printemps 42, pendant que les combats se déplaceront vers le Caucase, jusqu’à la terrible bataille de Stalingrad ou les troupes Allemandes seront encerclées. La bataille de Stalingrad est considérée comme la bataille décisive du second conflit mondial. Elle durera 6 mois et fera de Stalingrad la première des batailles urbaines. Les combats feront rage pour chaque rue, chaque usine, chaque maison, chaque sous-sol et chaque escalier.

A Volgograd (ex-Stalingrad), sur le fameux kourgane Mamaïev (une colline de 102 mètres surplombant la Volga), les combats seront tellement violents que les Soviétiques perdront 10.000 hommes en une journée pour défendre ce point stratégique. L’endroit est maintenant dominé par un immense mémorial: la statue de la Mère Patrie. En Novembre 1942, privées de logistique et face à une armée Soviétique au moral indestructible, les troupes Allemandes sont finalement vaincues. La bataille aura coûté la vie à 487.000 soldats Soviétiques et fait 629.000 blessés. Coté Allemand 380.000 soldats de la Wehrmacht seront tués, blessés et prisonniers. Durant l’été 1943, les troupes Allemandes subiront une autre défaite majeure lors de la bataille de Koursk, la plus grande bataille de chars de l’histoire. En 50 jours de combat seulement, la Wehrmacht perd 500.000 hommes (tués, blessés, disparus), près de 1.200 chars et environ 2.000 avions. L’Armée rouge compte elle plus de 200.000 tués et ses pertes en blindés sont supérieures à celles de l’ennemi tandis qu’elle perd plus de 2.800 avions. L’Union Soviétique a alors à elle seule a contenu la quasi totalité de l’effort militaire Allemand en Europe. Dès l’automne 1943, la machine de guerre allemande est cassée et le reflux entamé, reflux qui amènera les soldats Soviétiques a Berlin au mois d’avril 1945.

 

J’ai eu la chance d’être dans les rues de Moscou le 9 mai dernier, pour le 65ème anniversaire de la fin de la guerre. A Moscou et dans toutes les autres villes de Russie, le 09 mai est une journée qui n’est pas comme les autres. La ville entière est à l’arrêt, focalisée sur l’histoire. Les Moscovites assistent d’abord au défilé militaire qui passe devant le kremlin avant de continuer dans la rue Arbat. Sur le trajet, des milliers de spectateurs acclament les défenseurs de la patrie qui défilent aux cris de “Russie, Russie”. La parade de l’année dernière a été exceptionnelle à plusieurs égards: tout d’abord plus de 10.000 soldats ont défilé à Moscou et (plus de 100.000 dans toute la Russie). Près d’un millier de soldats étrangers ont pris part au défilé de Moscou, en provenance de 24 pays, notamment des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de Pologne, d’Arménie, d’Azerbaïdjan, de Biélorussie, du Kazakhstan, du Kirghizstan, de Moldavie, du Tadjikistan, du Turkménistan et d’Ukraine. En outre, des délégations d’anciens combattants canadiens, israéliens, slovènes, abkhazes et sud ossètes étaient également présentes dans la capitale russe. La France avait délégué le si fameux régiment de chasse Normandie-Niemen.

Mais l’importance de cette journée se ne mesure pas seulement  au nombre de soldats présents et au faste du défilé. C’est après la parade militaire que la sensation de communion populaire est la plus intense et la plus étonnante pour un observateur étranger. Au fur et à mesure que la journée avance, le centre ville redevient accessible et les moscovites envahissent les rues de leur ville. Les vétérans encore en vie marchent au milieu de cette immense foule qui leur parle et les remercie. Des jeunes et des moins jeunes leur offrent des fleurs. Le spectacle de ces jeunes filles qui embrassent les vétérans avec un amour presque familial donne le frisson. Devant la flamme du soldat inconnu, une file immense et ininterrompue se forme, les gens viennent déposer des fleurs.

En dehors des fleurs, on voit aussi partout dans la ville les petits rubans noir et oranges qui depuis 2005 accompagnent cette journée. Ce ruban, qui symbolise le courage et la victoire, date du 19ième siècle, c’est une création du Tsar Alexandre 1er. Il devait récompenser, dans l’armée, le “courage intrépide”. Il a pris le nom de “ruban de Saint Georges” et pour le jour de la victoire, le 9 mai, les citoyens le portent, soit sur le revers des vêtements, soit sur le sac à main des femmes, ou encore accroché aux antennes des voitures. Il témoigne maintenant du respect envers ceux qui sont tombés sur le champ de bataille durant la seconde guerre mondiale. Ce ruban est devenu une véritable institution, un symbole patriotique qui est même désormais porté toute l’année par certains Moscovites.

La liesse populaire continue dans la soirée, puisque des concerts et de nombreux événements ont lieu jusque tard dans la nuit. L’une des choses les plus incroyables est le calme et le civisme de la foule, pendant cette journée de célébration. Que l’on en juge, le 9 mai dernier près de 2,5 millions de Moscovites étaient dans les rues, jusqu’au grandiose feu d’artifice de la soirée, sans qu’aucun incident majeur ne soit répertorié.

Assister à “un 9 mai en Russie” est sans doute l’une des meilleures façons de comprendre la permanence du patriotisme russe, à l’heure ou dans de nombreux pays européens  de l’ouest le patriotisme est si décrié. Chaque année, cette communion montre que le peuple russe  sait célébrer ses victoires, ses vétérans, et ses héros.

С днём победы!  Ура!

Critics despite bombs

And yet the abominable happened. At 14:30 on Monday January 24th, a suicide bomberdetonated his bomb in the arrival lounge of Domodedovo International Airport. The attack occurredafter Russian’s president visit to the Middle East and on the eve of the World Summit in Davos. It clearly intended to undermine theRussian government and to make the international community worry,  by targetingforeigners. The toll was heavy: 35 dead and 180 injured. Besides, Russia could have ended the year in a worse way as the airport
suicide bomber was apparently linked to a terrorist cell, a cell that had been however identified and dismantled. This cell had planned an attack on the Red Square, in the evening of December 31.

 

Even in such a difficult time, Russia has only been facing much criticism and little support, with a special mention to the French press which, one more time, stands out. For Helene Blanc on France-Info[1], for example, one must be be particularly careful she says, mentioning the series of attacks that killed 293 in Russia in 1999: “TheChechens were not to blame for the attacks, although they were held responsible for it, as it was the work of the FSB” Anne Nivat says[2] that: “Putin, just like Medvedev, exploit the obsession about security in order to get votes and both were elected because of their rhetoric on Chechnya”. The correspondent ofLe Figaro in Russia, Pierre Avril, tells us[3] that “the country is close
from a civil war”. In the end, Vincent Jauvert thinks that the attack proves “the failure of the Putin system [4]”.
This assertion has already been hammered this summer, when the fires that hit Russia had supposedly demonstrated the failure of   hypothetical “Putin system”[5]. In addition,Mr Jauvert added: “The corrupt and incompetent security services have not identified the suicide bomber”.

 

Yet, far from the posh suburbs editorial offices of Paris or Moscow, in the field, the results of Russia’s anti-terrorism fight speak for  themselves. In 2010 alone, in Northern Caucasus,  301 terrorists were killed and 468 were arrested. 4,500 raids were conducted, as well as
50 major anti-terrorist operations. 66 attacks have been foiled, although 500 terrorist acts (including 92 explosions and attacks) have killed over 600 people. In 2012 in Russia, over 360 Russian policemen were killed while on duty. Of course, the Muslim Caucasus and Chechnya particularly, have systematically been presented by Western media as a region of the world, occupied by tyrannical Russia aspiring to its independence and freedom. From that point of view, terrorism in Caucasus would only be a desperate reaction of local people against  oppression.  A large part of the French population, still having in mind the nostalgia of the Gaul village besieged by the mighty Rome, and being misinformed about the reality in the country itself, is easily persuaded. Yet this is not reality. The goal of terrorists is not to liberate oppressed people but to enslave them. Caucasian terrorists are more and more linked to the Wahhabi movement, an Arabian fundamentalist movement under strong foreign influence. This Wahhabi movement is connected to a destructive and revolutionary ideology which seeks to establish an Islamic Emirate across the whole region.  Its core probably finds its roots in the first Chechnya war, when numerous foreign auxiliaries (Arabs, Afghans…) have joined the Chechens, thinking to transform the war of independence war into a religious conflictand bring the holy
war in the region.

 

We know what happened next: Chechen nationalists though they lost the war on the ground against the federal army, ultimately obtained a very important political and religious independence for Chechnya, but within the federation.

 

Since then, tensions   between Caucasians and foreigners haveexploded. Caucasians acknowledge with difficulty the foreigners methods and their uncompromising radicalism which is far from the Caucasian Sufism and not really adapted to the local traditions. Kadyrov also recently and symbolically proclaimed the defeat of Wahhabism in Chechnya. The separation of Caucasus and Russia as wished by the Wahhabis, by the Islamists and by some intellectual foreigners, would not be a solution in any way.

 

It seems clear that the primary consequence of such a  decision would be an abandon of the area and a start of internal conflicts and probable development of internal terrorism. Let’s also remember that these regions of southern Russia are mostly Russianand since much longer time for instance than the city of Nice has been French. Moreover, many Muslims feel Russian and full citizens of the Russian Federation. They indeed represent one of the facets of the Russian multicultural identity.

 

It would be really nice if foreign commentators could focus their attacks and their energy on criminals and not on the Russian state.

 

As far as I know, from Madrid to London or Moscow,victims are victims of a one and only terrorism. I do not recall having read from Russian commentators, when similar events struck other European democracies such as Spain or England, in 2004 and in 2005, that the attacks meant a failure of the countries’s governments or that their security services had not done their job properly. The reason is that it is virtually impossible to prevent all terrorist attacks. The Spanish, the Israelis, the Turks or the Indians, whose countries are often targeted by terrorism, have since  long understood the need for drastic security measures in order to prevent most of these attacks, with varying degrees of success. So even if those measures restrict some individual liberties, they are probably essential in order to let life to follow a peaceful course despite the threat.

 

Minds are prepared if further attacks occur in Russiaand perhaps again in the capital, a fact which unfortunately seems inevitable. The goal of terrorists is always to frightenthe population and to destabilize the society. But we, Russian and foreign citizens, must not be destabilized. Rather, it is the coordination of a determined State and of a united and attentive population that will be the best shield against  terrorism.

 

Russia has the ability to overcome these challenges. As Alexei Pimanov, broadcaster of the program Chelovek i Zakon[6] (Rights and law) perfectly summarized in a recent broadcasting dedicated to these events: “Those who spontaneously and voluntarily offered their help after the attack, those who transported passengers for free from the airport to the subway, those who gave their blood and those who helped the rescue in the first difficultmoments, those people represent the real Russia”.


[1] http://www.franceinfo.fr/monde-europe-2011-01-25-attentat-suicide-a-l-aeroport-de-moscou-domodedovo-la-piste-511239-14-15.html

[2] http://issuu.com/bollore/docs/direct_matin_816

[3] http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/01/26/04016-20110126ARTFIG00689–davos-medvedev-veut-rassurer-les-investisseurs.php

[4] http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/01/27/la-faillite-du-systeme-poutine.html

[5] http://www.lejdd.fr/International/Europe/Actualite/La-faillite-du-systeme-Poutine-212361/

[6] http://chelovekizakon.ru/chiz/archive/20110127/programma-chelovek-i-zakon-efir-27-yanvarya-2011-g-8450

 

Пасхальные субботники!

La version Française de cet article est disponible ici

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 Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости

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 В эти выходные весна пришла в Москву. Я не говорю вам о той робкой весне, которая иногда случается в Москве при выходе из зимы, нет, я говорю о настоящей весне, которая сопровождается светом, зеленью, теплом и жизнью.


Температура достигла 16 или 17 градусов, город оказался под сильным солнцем, и москвичи этим воспользовались, чтобы отправиться гулять по улицам и паркам столицы, радуясь свету и особенно первому теплу. Я настойчиво подчеркивал в своей предыдущей статье суровость московской зимы. Правда, что совсем недавно шел снег, и что эта зима была очень трудной. Каждый год решительный переход к весне и лету происходит с такой быстротой и неистовством, что я теряюсь. Холод казался настолько полно и глубоко укоренившимся, что я спрашиваю себя, как трава может появляться так быстро, а природа так легко вновь занимает свое место.


Этот год бьет рекорды, потому что температура в эту последнюю неделю апреля должна дотянуть почти до 20 градусов. «Какое счастье», ― сказала встреченная мною утром в субботу соседка по этажу Инна, которая собиралась провести некоторое время на скамейке в местном парке, чтобы насладиться хорошей погодой. Все москвичи вам скажут, что после зимы в Москве и связанной с ней страшной нехваткой света, ваш организм просит только об одном: света и солнца. Поэтому я, как Инна, тоже предпочел провести выходные на открытом воздухе, в моем районе, в конце одной из этих бесконечных линий метро. Я провел большую часть времени, разгуливая без цели, фланируя и просто наслаждаясь приходом весны и отмечая этот праздничный день, которым является Пасха.


К тому же все больше русских отмечают этот праздник, согласно информационному христианскому сайту в 2000 году только 10% россиян заявили, что постятся. В 2011 их уже 35%. Кроме того, десятки миллионов россиян присутствуют на вечерней службе, а затем в крестном ходе в полночь вокруг каждой церкви. Это религиозное возрождение набирает обороты, оно поддерживается властью и, в конечном счете, очень похоже на что, что наблюдается в других бывших коммунистических странах, которые пострадали от демократических и экономических преобразований, зачастую весьма тяжелых во время политических потрясений.


Квартал, в котором я живу, это довольно типичный квартал на московской окраине, спальный район, очень зеленый. В субботу я сидел на террасе «Ëлки-Палки», этой российской сети ресторанов традиционной кухни. Терраса была заполнена людьми и находилась напротив террасы McDonalds, также полной. Для меня остается загадкой, в то время как некоторые рассуждают о навязчивом примитивном антиамериканизме русских, что McDonalds так популярен в Москве, на мой взгляд, настолько, насколько супермаркеты «Ашан». Количество людей на улицах может иметь и другое объяснение. Суббота была немного необычным днем, потому что это был первый в году субботник. Объяснение: в первые годы Советского Союза коммунисты работали добровольно по субботам, чтобы содействовать скорейшему построению социализма.


Первый коммунистический субботник состоялся 1 мая 1920 года в Москве, в нем участвовал Ленин, а сцена была увековечена в живописи. В 50-е годы эта традиция была возрождена во многих странах коммунистического блока, в Европе и Центральной Азии. Российское государство в последние годы возродило эту традицию. Каждый год количество участников увеличивается. В эти выходные состоялся первый в году субботник, около 1,5 миллионов москвичей приняли в нем участие, то есть каждый десятый. Люди убирают улицы, пешеходные переходы, парки от мусора. По этому случаю в Москве были отремонтированы 20.000 фасадов, высажены около 2.000 деревьев и 9.000 кустарников. Все это, я повторяю, добровольно и традиционно. Иностранцы, особенно французы, могут только удивляться подобной инициативе, работа в выходные дни, даже оплачиваемая, является во Франции табу и предметом многочисленных споров.


В плотности толпы на улицах, прилегающих к метро, на протяжении всех выходных, было что-то жизнерадостное, беззаботное. Множество людей, вытолкнутых на улицу странной смесью религии, советской традиции и праздником солнца. Наблюдая толпу, гуляющую по улицам, я говорил себе, что эта русская весна выглядит достаточно хорошо, и не только в плане климата. В международном плане Россия кажется избежала, по крайней мере, временно, потрясений, подобных тем, что происходят в арабском мире и Африке. Она не должна, к примеру, опасаться волны неконтролируемой иммиграции, подобной той, что испытывает в настоящее время на своих южных границах Европа. Страна также не участвует в каком-либо вооруженном конфликте за рубежом, и поэтому защищена от возможного эффекта бумеранга.


Снижение напряженности в отношениях с НАТО на западе и укрепление связей с азиатскими странами в рамках группы БРИК (Бразилия, Россия, Индия, Китай и Южная Африка) усиливают ее позиции в качестве региональной державы. Напряженность в арабском мире вызвала увеличение цен на нефть, что должно позволить России увеличить финансовые поступления и закончить год со значительно меньшим дефицитом бюджета, чем предусматривалось. Внутри страны эти неожиданные денежные поступления должны облегчить государству выполнение обещаний и колоссальных социальных обязательств, о которых 20 марта заявил премьер-министр Владимир Путин в своем выступлении в Думе, посвященном работе правительства. В целом, экономические показатели находятся в «зеленой зоне», и в России, как ожидается, должен быть значительный экономический рост в 2011 году, но также в 2012, в год президентских выборов. Все эти элементы позволяют чувствовать осторожный оптимизм на предстоящие месяцы, оптимизм, который делает еще приятнее эту чудесную московскую весну.

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Les subbotnikis de Pâques!

Русскую версию можно прочитать здесь

 Cet article a été publié originellement sur Ria-Novosti

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Се week-end, le printemps est arrivé à Moscou. Je ne vous parle pas du timide printemps que Moscou connaît parfois à la sortie de l’hiver, non je vous parle du vrai printemps, celui qui s’accompagne de lumière, de verdure, de chaleur et de vie.
La température a atteint 16 ou 17 degrés, la ville s’est retrouvée sous un intense soleil, et les Moscovites en ont profité pour aller flâner dans les rues et les parcs de la capitale, afin de bénéficier de la lumière et surtout des premières chaleurs. J’ai insisté dans ma précédente tribune sur la rigueur de l’hiver moscovite. C’est vrai qu’il a encore récemment neigé et que cet hiver a été vraiment difficile. Chaque année, le basculement définitif vers le printemps et l’été se fait avec une rapidité et une violence qui me laisse pantois. Le froid semble si totalement et profondément incrusté que je me demande comment l’herbe peut surgir si rapidement et la nature si facilement reprendre sa place.
Cette année bat des records, puisque les températures en cette dernière semaine d’avril devraient frôler les 20 degrés. “Que du bonheur”, me disait ma voisine d’étage, Inna, que j’ai croisée samedi matin et qui s’apprêtait à aller passer un moment sur un banc dans un parc du quartier afin de profiter du beau temps. Tous les Moscovites vous le diront, après un hiver à Moscou et le terrible manque de lumière lié, votre organisme ne vous demande qu’une chose: de la lumière et du soleil. Par conséquent comme Inna, j’ai également opté pour un week-end à l’extérieur à me balader dans mon quartier, tout au bout d’une de ses interminables lignes de métro. J’ai passé une bonne partie de mon temps à déambuler, flâner et simplement profiter de l’arrivée du printemps tout en célébrant cette journée fériée qu’est Pâques.
D’ailleurs les Russes sont de plus en plus nombreux à célébrer cette fête, selon le site chrétienté info si seulement 10 % des Russes déclaraient faire carême en 2000. Ils sont 35 % en 2011. De la même façon, plusieurs dizaines de millions de Russes suivront aussi l’office du soir, puis la procession de minuit autour de chaque église. Ce renouveau religieux prend de l’ampleur, il est accompagné par le pouvoir et finalement assez similaire à celui qu’on observe dans les autres pays anciennement communistes et qui ont souffert d’une transition démocratique et économique souvent difficile lors des bouleversements politiques.

Le quartier dans lequel je réside est un quartier assez typique de la banlieue moscovite, un spalny rayon (quartier dortoir) très vert. Samedi je me suis assis à la terrasse d’un Elki-Palki, cette chaîne russe de restaurants traditionnels. La terrasse était pleine et faisait face à la terrasse d’un McDonalds, également pleine. Cela reste une énigme pour moi, alors que certains fantasment sur l’obsessionnel anti-américanisme primaire des Russes de constater que finalement McDonalds est si populaire à Moscou, en tout cas à mon avis au moins autant que les supermarchés Auchan. La densité de la population dans les rues avait peut être aussi une autre explication. Samedi était une journée un peu inhabituelle puisqu’il s’agissait du premier subbotnik de l’année. Explication: Dans les premiers temps de l’URSS, les communistes travaillaient bénévolement les samedis (samedi = subbota), afin de contribuer à une édification plus rapide du socialisme. Le premier samedi communiste a eu lieu le 1er mai 1920 à Moscou, Lénine y participa et la scène fut immortalisée en peinture. Dans les années 50, cette tradition fut reprise dans nombre de pays du bloc communiste, en Europe et en Asie centrale. L’état russe a relancé ces dernières années cette tradition. Tous les ans, le nombre de participants augmente. Ce Week-end à donc eu lieu le premier Subbotnik de l’année, et près de 1,5 million de Moscovites y ont participé, soit un habitant sur dix. Les activités sont tant le nettoyage des routes que des passages piétons, des parcs ou des poubelles. A cette occasion, 20.000 façades ont été rénovées dans Moscou et environ 2.000 arbres et 9.000 arbustes plantés. Tout cela je le répète est bénévole et traditionnel. Les étrangers, notamment français, ne peuvent qu’être surpris par une telle initiative, le travail du week-end, même rémunéré étant très tabou en France et sujet à de nombreuses polémiques.

La forte densité de la foule présente dans les rues adjacentes aux sorties de métro durant tout le week-end avait quelque chose de vivant, qui inspirait également une certaine insouciance. Une multitude de gens poussés vers l’extérieur par un étrange mélange de religion, de tradition soviétique et de fête du soleil. En observant la foule qui déambulait dans les rues, je me disais que finalement ce printemps russe se présente assez bien, et pas seulement dans le domaine du climat. Sur la scène internationale, la Russie semble être épargnée tout du moins provisoirement par les secousses qui frappent le monde arabe et l’Afrique. Elle ne devrait pas par exemple craindre de vagues d’immigration incontrôlée, comme l’Europe en subit actuellement à travers ses frontières sud. Le pays n’est pas non plus engagé dans un quelconque conflit armé à l’étranger, et donc à l’abri d’un éventuel effet boomerang à son encontre.

La baisse de tension avec l’Otan à l’ouest et le renforcement des liens avec les pays asiatiques au sein du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et République sud-africaine) consolide sa position de puissance régionale. Les tensions dans le monde arabe ont par contre entraîné une hausse du prix du pétrole qui devrait permettre à la Russie d’augmenter ses rentrées financières et de terminer l’année avec un déficit budgétaire bien plus faible que prévu. Sur le  plan intérieur, cette trésorerie inattendue mais bienvenue devrait rendre plus facile pour l’état la tenue de promesses et d’engagements sociaux colossaux, exprimés par le premier ministre Vladimir Poutine le 20 mars dernier dans son discours sur le travail du gouvernement à la Douma. Les indicateurs économiques globaux semblent au vert, alors que la Russie devrait connaître une croissance économique assez forte en 2011 mais également en 2012, année de l’élection présidentielle. Tous ces éléments permettent de ressentir un optimisme prudent pour les mois à venir, optimisme qui rend encore plus doux cet agréable printemps moscovite.

Le point démographique – Janvier, Février 2011

Les statistiques démographiques de la période janvier / février 2011 sont disponibles et elles sont encourageantes.

La natalité

Janvier 2011 a été un bon mois, avec 132.954 naissances contre 132.371 en janvier 2010, soit une hausse de 583 naissances. Février 2011 a lui vu par contre une baisse du nombre de naissances assez significative, 133.593 naissances contre 135.015 l’année dernière, soit 1.422 naissances de moins.

Ces deux premiers mois de 2011 ont vu 266.547 naissances contre 267.386 durant les deux premiers mois de 2010 soit 839 naissances de moins.



La mortalité

La mortalité est très fortement en baisse, 170.508 décès en janvier 2011 contre 176.316 en janvier 2010. Même schéma en février 2011 avec 155.042 décès contre 160.701 en février 2010.

Ces deux premiers mois de 2011 ont vu 325.550 décès contre 337.017 durant les deux premiers mois de 2010 soit 11.467 décès de moins.



Mariages et divorces

Le nombre de mariage sur ces deux premiers mois est en légère baisse, 126.846 sur les deux premiers mois de 2011 contre 127.835 sur les deux premiers mois de 2010, soit 929 mariages en moins.

Les divorces sont eux en baisse, avec 88.060 contre 92.112 pendant la même période l’année dernière soit 4052 divorces en moins.



Analyse et prévisions

La perte de population sur les deux premiers mois de 2010 était de 69.631 habitants, elle n’est « que » de 59.003 habitants pour ces deux premiers mois.


Janvier et février sont traditionnellement (depuis 2 ans) des mois à natalité faible et à mortalité assez élevée, à cause de l’hiver. Mars sera un moins crucial, pour déterminer la tendance sachant que c’est régulièrement un mois à haute fertilité et ce depuis 10 ans. 

On peut imaginer en étant un peu optimiste que le nombre de naissances devrait sensiblement augmenter cette année et dépasser 1,8 millions. La baisse de la mortalité semble confirmée. L’année dernière à encore connu plus de 2 millions de décès. Cette année, et sans accident climatique type canicule, le nombre de décès devrait être inférieur à 2 millions, vraisemblablement plus proche de 1,9 millions.

Par conséquent la perte nette de population pour 2011 devrait encore se réduire, et avoisiner les 100/120.000 habitants, contre 240.000 en 2010. Vraisemblablement, sur la même logique, l’équilibre démographique pourrait être atteint en 2012, avec un shéma du genre: 1.850.000 naissances et autant de décès.

Выжить в Москве

La version Française de cet article est disponible ici

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 Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости

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«Привет, Александр! Я с большим интересом прочитал твою статью «Far-Est», а также и другие твои статьи на сайте РИА Новости. Я живу в Бордо и собираюсь переехать в Москву, какова там жизнь для иностранца?
Заранее благодарю, Людовик».



Дорогой Людовик, переезд в Москву ― это почти приключение. «Я был в 16.000 льё от места моего рождения, я был в Москве, в городе тысячи и трех колоколен и семи вокзалов», это написал Блез Сандрар (Blaise Cendrars, настоящее имя Фредерик Заузер, 1.9.1887 ― 21.1.1961, французский и швейцарский писатель ― прим. перев.). Моим первым впечатлением было ошеломление плотностью дисциплинированной толпы, спускающейся в метро, и шумом прибывающих на станции поездов.


Поначалу город мне казался довольно трудным для восприятия, и даже враждебным. Это мегаполис с 12 или 15 миллионами жителей, но отличающийся от других мегаполисов планеты, здесь есть чисто русские особенности, например, добавляет трудностей встреча с кириллицей. Поначалу, признаюсь, я был подавлен шириной магистралей и улиц, а также относительными трудностями в поиске некоторых адресов. Конечно, ты мне скажешь, можно ездить на автомобиле! Ну так что же, сразу видно, что ты никогда не водил машину в Москве.


Город между 6 часами утра и 10 часами вечера представляет собой гигантскую пробку, нередко можно потратить два часа на перемещение из центра, в центре, в центр! Уличное движение является бичом этого города, и я предпочитаю не затрагивать проблему парковочных мест, которые невозможно найти.


Далее, приезжающих ждет встреча с русской зимой. Поначалу это тяжело. В некоторые дни даже короткий путь пешком между станцией метро и офисом является физическим испытанием, когда приезжаешь из страны с умеренным климатом. Русские ходят без всяких проблем по льду, и понимаешь, что этому нужно учиться. Зима длится пять месяцев (например, еще на прошлой неделе шел снег), температура часто опускается ниже – 15° (в феврале было – 30°), а небо почти всегда закрыто тучами.


Город действительно очень большой, станции метро расположены друг от друга дальше, чем в Париже, так что приходится проводить много времени на улице, что позволяет максимально «пользоваться» холодом. Лето, как правило, слишком жаркое и слишком короткое, за исключением последнего, знойного, когда Москва почти два месяца оставалась в густом дыму и запахе гари из-за пожаров, которые опоясывали город. Наконец, в Москве дорогая недвижимость, очень дорогая, слишком дорогая. Но не для, к примеру, Наоми Кэмпбелл, которая недавно переехала в новый комплекс в центре города.


И, чтобы завершить негативную картину, напомню: Москва является мишенью терроризма: в течение последних двенадцати месяцев два теракта стоили жизни сотне человек, многие сотни получили ранения.


Тем не менее, я не хочу разочаровывать тебя, я просто хотел быть объективным, перечисляя различные негативные моменты, о которых нельзя забывать. Есть моменты положительные, их много, во всяком случае, достаточно для того, чтобы как и многие московские французы, я никогда не испытывал желания покинуть этот город, в котором я планирую провести большую часть своей жизни.


Москва очаровывает, это город просто исключительный. У нее есть преимущества истинного мегаполиса, и многое здесь работает круглые сутки. В любое время дня и ночи можно делать покупки, есть или что-нибудь выпить, быть на людях, найти развлечение, жизнь. Бары и рестораны открыты, есть магазины, которые никогда не закрываются, есть даже банки и офисные здания с ночным сервисом.


Здесь энергия города ощущается в ритме молодых москвичей, которые танцуют в ночных клубах, в плотности автомобильного движения, или же в количестве людей, которых можно встретить повсюду и в любое время. Этот город более живой, чем другие, и это не иллюзия. Она всегда активна, и я, Людовик, люблю Москву за это. С работой то же самое, не редкость, когда в Москве деловые встречи происходят вечером или же в выходные.


Нужно признаться, дорогой Людовик, что это сильно отличается от Бордо, сонного города-музея, с супермаркетами, закрывающимися в будние дни в десять вечера, или ночными клубами набережной Палюдат, которые открываются и закрываются в установленное время. В Москве этого понятия фиксированного графика практически не существует. Музыкальный хит, вышедший в 2009 году, прекрасно характеризует сложившуюся ситуацию в своем названии: «Moscow Never Sleeps» (Москва никогда не спит). Последний приятный сюрприз, город относительно зеленый, поскольку почти 40% его площади покрыты парками и садами, это гораздо больше, чем во многих европейских городах и в самом деле приятно, особенно весной и летом.


Русские приветливые, даже если на первый взгляд москвичи кажутся вечно спешащими и мало улыбающимися. Жители российской столицы привыкли к «чужим». Страна является империей, которая включает в себя огромное разнообразие народов и религий. Сделав необходимые усилия и соблюдая определенные правила, все это разнообразие довольно легко находит свое место в московской жизни, включая иностранцев.


Вероятно, что довольно скоро тебе начнут улыбаются молодые москвички, осторожно, Людовик, немного рассудительности не повредит. Многие гости попадают под очарование Москвы, города любви и романтики, и ее красавиц. Это не всегда получается, но я знаю многих мужчин, которые здесь очень счастливы с точки зрения любви, теплота русских женщин абсолютно не имеет, по моему опыту много путешествующего человека, ничего равного на нашей маленькой планете.


Если приехать в Москву в качестве иностранного работника крупной международной компании, это, безусловно, позволит, избежать многих трудностей. Это жизнь между офисом в самом центре и роскошными апартаментами там же, между двумя поездками в крутую штаб-квартиру своей самой крутой компании. Этот тип экспатов, однако, только «проходит» через Москву. Их образ жизни практически неотличим от того, который они могли бы вести в Шанхае, Нью-Йорке или Брюсселе.


Это не одно и то же для того, кто хочет попытать счастья в одиночку, с мыслью иммигрировать и интегрироваться в российское общество, даже найти новую родину. У него будут трудности при встрече с русским языком, с другой системой мышления, он должен будет приспособиться к некоторым административным трудностям, которые, как правило, сводят иностранцев с ума. В Россию не приезжают запросто, российская администрация часто очень требовательна, это лабиринт, который требует усилий в понимании и терпения. Но в конечном итоге, игра стоит свеч.


Россия никого не оставляет равнодушным, в том, что касается Москвы, это еще более верно, но она может быстро отправить тебя в нокаут. Многие люди, которые жили в этом городе, иногда чувствуют себя неспособными вернуться туда снова, только уехав из Москвы, понимаешь, какой безжалостный и стимулирующий темп она навязывает.


Тем не менее, Людовик, я привязан к этому городу и его образу жизни, особенно когда я могу регулярно куда-то уезжать, чтобы восстановить силы. После нескольких дней отсутствия, я всегда хочу снова вернуться на ринг и, как многие москвичи, рад «выживать» в Москве

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Survivre à Moscou

Cet article a été publié originellement sur Ria-Novosti

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Bonjour Alexandre, j’ai lu avec beaucoup d’attention ta tribune Far-est, ainsi que d’ailleurs tes autres tribunes sur Ria-Novosti. J’habite Bordeaux et me pose la question de déménager  à Moscou, comment y est la vie pour un étranger? Merci d’avance, Ludovic.


Cher Ludovic, un déménagement à Moscou est presque une aventure. “J’étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance, j’étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares”, c’est Blaise Cendrars qui a écrit ça. Moi, mes premières impressions, c’était de me sentir assommé par la densité des foules disciplinées qui s’engouffraient dans le métro, et par le bruit des rames qui arrivent dans les stations.

Au premier abord, la ville me semblait plutôt difficile à appréhender, et même hostile. C’est une mégalopole de 12 ou 15 millions d’habitants, mais pas tout à fait comme les autres mégalopoles de la planète, il y a des particularités bien russes, et tout de suite, la rencontre avec l’alphabet cyrillique ajoute une difficulté. Au début je l’avoue j’étais écrasé par la largeur des artères et des rues, et la relative difficulté à trouver certaines adresses. Bien sur tu vas me dire, autant circuler en voiture! La belle affaire, on voit bien que tu n’as encore jamais conduit à Moscou.

La ville est entre 6 heures du matin et 22 heures un bouchon géant, il n’est pas rare de mettre 2 heures pour un déplacement du centre, dans le centre, vers le centre! La circulation est la plaie de cette ville, et je préfère ne pas aborder le problème des places de parking, impossibles à trouver.

Après, pour celui qui arrive, il y a la rencontre avec l’hiver russe. Au début, c’est dur à supporter. Certains jours, même le petit trajet à pied, entre la station de métro et le bureau est une épreuve physique, quand on vient d’un pays tempéré. Les russes marchent sans aucun problème sur le verglas, et on comprend qu’il va falloir apprendre. L’hiver dure 5 mois (il a par exemple encore neigé la semaine dernière), les températures dépassent fréquemment les -15° (il a fait -30° en février dernier), et le ciel est presque tout le temps couvert.

La ville est vraiment grande, les stations de métro sont bien plus espacées qu’à Paris, donc on passe beaucoup de temps dehors, ce qui permet de “profiter” un maximum du froid. Les étés sont généralement trop chauds et trop courts, sauf le dernier, caniculaire, et pendant lequel Moscou est restée noyée dans une épaisse fumée et une odeur de brûlé pendant presque deux mois, à cause des incendies qui ont ceinturé la ville. A Moscou enfin l’immobilier est cher, vraiment cher, trop cher. Sauf par exemple pour Naomi Campbell, qui vient de s’installer dans un nouveau complexe du centre ville.

Pour clore le tableau négatif, Moscou est une capitale visée par le terrorisme: pendant les douze derniers mois, deux attentats ont coûté la vie à une centaine de personnes, il y a eu plusieurs centaines de blessés.

Pour autant, je ne souhaite pas te décourager, j’ai juste voulu être objectif, en listant ces divers points négatifs qu’il ne faut pas oublier. Il y a aussi des points positifs, et il y en a beaucoup, en tout cas suffisamment pour que, comme de nombreux Français de Moscou, je n’aie jamais eu envie de quitter cette ville et même que j’envisage d’y rester encore une bonne partie de ma vie.

Moscou est fascinante, c’est une ville tout simplement exceptionnelle. Elle a les avantages des vraies mégalopoles, et beaucoup de choses fonctionnent ici   H-24. A n’importe quelle heure du jour et de la nuit, il est possible de faire tant les courses que de manger ou boire quelque chose, sortir, trouver de l’animation, de la vie. Les bars et les restaurants sont ouverts, il y a des boutiques qui ne ferment jamais et même des banques et des immeubles de bureaux qui ont un service de nuit.

Ici, l’énergie de la ville se ressent tant dans le rythme des jeunes Moscovites qui dansent sur les pistes des boîtes de nuit, que dans la densité du trafic automobile, ou dans la masse de gens que l’on peut rencontrer partout à n’importe quelle heure. Cette ville est plus vivante que les autres, ce n’est pas une illusion. Elle est toujours en activité et moi, Ludovic, j’aime Moscou pour ça. Pour le travail c’est pareil, il n’est pas rare qu’à Moscou des rendez-vous d’affaires se déroulent en soirée ou alors le week-end.

Il faut bien avouer, cher Ludovic, que ça pourrait drôlement te changer de Bordeaux, ville musée et somnolente, avec ses supermarchés qui ferment à 22 heures en semaine, ou ses boîtes de nuit des quais de Paludate, qui ouvrent et ferment à heures fixes. A Moscou, cette notion d’horaires fixes n’existe pratiquement pas. Un hit musical sorti en 2009 a d’ailleurs parfaitement résumé la situation dans son titre: “Moscow Never Sleeps“ (Moscou ne dort jamais). Dernière bonne surprise, la ville est relativement verte, puisque près de 40% de sa surface est composée de parcs et jardins, c’est nettement plus que dans nombre de villes européennes et réellement plaisant surtout pendant le printemps et l’été.

Les Russes sont accueillants même si au premier abord les Moscovites ont toujours un air pressé et peu souriant. Les habitants de la capitale russe ont l’habitude des “autres”. Le pays est un empire, qui comprend une immense variété de gens et de religions. A condition de faire les efforts nécessaires et de respecter certaines règles, toute cette diversité trouve assez facilement sa place dans la vie à Moscou, y compris les étrangers.

Il est plausible qu’une ou des jeunes Moscovites te sourient assez rapidement, prudence Ludovic, un peu de discernement peut être utile. Beaucoup de visiteurs tombent sous le charme de Moscou, ville de l’amour et du romantisme, et de ses beautés. Ca ne marche pas toujours, mais je connais beaucoup d’hommes qui y sont très heureux d’un point de vue sentimental, la chaleur des femmes russes n’ayant, selon mon expérience de globe-trotter, absolument aucun équivalent sur notre petite planète.

Venir à Moscou comme expatrié employé d’une multinationale évite certes beaucoup de difficultés. C’est une vie entre un bureau de l’hyper-centre et un appartement luxueux de ce même hyper-centre, entre deux déplacements vers l’hyper-siège de son hyper-société. Ce type d’expatrié ne fait cependant que “passer” à Moscou. Il a un style de vie quasi identique à celui qu’il pourrait avoir à Shanghai, New-York ou Bruxelles.

C’est bien différent pour celui qui veut tenter sa chance seul, avec l’idée d’immigrer et de s’intégrer à la société russe, voir se trouver une nouvelle patrie d’adoption. Il va rencontrer en dehors des difficultés de la langue russe des rythmes différents, un système de pensée différent, et il devra se plier à quelques difficultés administratives qui rendent généralement fous les étrangers. On n’entre pas en Russie comme dans un moulin ou un hôtel, l’administration russe est souvent très pointilleuse, c’est un labyrinthe qui demande des efforts de compréhension et de la patience. Mais finalement, le jeu en vaut bien la chandelle.

La Russie ne laisse personne indifférent, et pour ce qui est de Moscou c’est encore plus vrai, mais elle peut te mettre assez rapidement K.-O. debout. Nombre de gens qui ont vécu un temps dans cette ville se sentent parfois difficilement capables de le refaire, c’est sans doute seulement en la quittant qu’on se rend compte quel rythme impitoyable et stimulant elle impose.

Pour autant Ludovic, je suis attaché à cette ville et à son mode de vie, surtout quand je peux régulièrement m’en échapper pour aller reprendre des forces ailleurs. Après une absence de quelques jours, j’ai néanmoins toujours envie de rentrer de nouveau sur le ring et comme nombre de Moscovites être content de “survivre” à Moscou.

Русофобия Во Франции ?

Дорогие друзья,
11 апреля 2011 года состоялся коллоквиум «Правовое государство в России», организованный студентами-членами франко-русской ассоциации Парижского Института политических исследований. При входе мы выразили организатору коллоквиума надежду услышать ответы на наши вопросы. Но в течение всей встречи мы заметили, что ни разу слово не было дано залу.
В своей заключительной речи, философ Андре Глуксманн представил Россию как жестокое государство, не уважающее права человека. Как доказательство он предложил атаку школы в  г. Беслан в 2004 году русскими войсками с использованием огнеметов, а также вторжение в Грузию в 2008 году.

Будучи компетентными в делах Осетии мы хотели опротестовать эту ошибочную версию, но, к сожалению, нам не дали слова (что неприемлемо для встречи, касающейся прав человека).

Касаемо Беслана, в 2008 году мы ездили в Северную Осетию в сопровождении журналистов агентства AFP. Мы опросили детей и взрослых. Дети называют «бандитами» бородатых террористов, которые в течение трех дней над ними издевались. Террористы установили бомбу недалеко от баскетбольного кольца, в глубине зала.
Единственный вопроспочему и как она взорвалась в 13.00?

Касаемо Южной Осетии, два журналиста телекомпании «France 3» снимали репортаж о детях Беслана в августе 2008 года в Беслане. 8 августа мы узнали о вторжении Грузии в Южную Осетию и обстреле Цхинвали. По нашей просьбе 9 августа 2008 года Сильван Лекен и кинооператор Жан-Жак Бюти поехали на место событий для сбора материала и свидетельств пострадавшего населения. Их репортаж был показан в этот же день на канале France 3. Мы в любой момент можем показать этот фильм.

Поговорить с господином Глуксманном мы смогли только по окончании коллоквиума. Мы отметили, что он себя компрометирует приводя недостоверную информацию. Наоборот, в Беслане и Цхинвали Россия была жертвой агрессии. Россия лишь защищала население и сегодня это признано мировым сообществом.

Андре Глуксманн обратился к стоящей рядом Наталье Нугеред, журналистке журнала «Le Monde»: «Вот мой источник информации, она была в Беслане и видела использование огнеметов».
Наталья Нугеред: «Да, я видела использование огнеметов русской армией в Беслане».  
На наш вопрос, в котором часу это было, ответа не последовало…
Мы напомнили, что запланированный и организованный штурм не может длиться 4 часа как это было в Беслане. Когда бомбы террористов взорвались, дети были выброшены на улицу (фотография маленькой девочки, пытающейся вернуться в школу в поисках своей семьи, журнал « ParisMatch»). Тогда как застигнутые врасплох милиционеры, не успев надеть бронежилеты, кинулись спасать детей, пробираясь сквозь толпу родственников (штурм не был запланирован, поэтому периметр безопасности еще не был определен).

Всего исламских террористов было тридцать, ингуши и чеченцы. Потребуется несколько часов, чтобы уничтожить террористов и именно тогда было задействовано тяжелое оружие. Один террорист остался в живых, он избег линчевания семьями пострадавших. Он был осужден и приговорен к пожизненному заключению ( в России действует мораторий на смертную казнь).
Нельзя вычеркнуть 3 дня детских страданий: с 1 сентября 2004 года исламские террористы убивали родителей и детей, устанавливали бомбы в школе, в которой находились 1127 заложников. В течение трех дней они издевались над детьми, вынужденными выживать на крови убитых родителей.

Дети руководителей Беслана также были в школе. Взрывы застали руководство врасплох, так как штурм не был запланирован.

Позже Андре Глуксманн утверждает: «Правовое государство не существует в России, вспомните агрессию России по отношению к Грузии».

Это также неверная информация, так как грузинская армия получила приказ открыть огонь 7 августа в 23.30*. У нас есть диск с доказательствами журналистов France 3, которые  в этот момент находились в Северной Осетии и по нашей просьбе поехали на место событий. 

Зачем обвинять невиновных? 
Чтобы оправдать виноватых? 

Зачем забывать ответственность исламских террористов за три дня мучений и убийства детей?

Господин Глуксманн, почтим память детей, невинных жертв терроризма в городе Беслан. 
* Читать отчет «Танки августа»: http://www.cast.ru/files/Ta_fr_cp_1_2.pdf (en français) 
Анри-Поль Фалавинья

Президент ассоциации «Солидарность с детьми Беслана»