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Bataille pour l’orient (1)

Au début de l’année, des mouvements de contestation ont éclaté dans de nombreux pays arabes, mouvements présentés par le mainstream médiatique comme étant des soulèvements spontanés de populations qui souhaitaient s’émanciper de leaders vieillissants et corrompus. Ces évènements nous ont été décrits comme une variété de
révolutions traduisant l’aspiration des populations à la démocratie et leur désir d’entrer plain pied dans la modernité et le progrès.

Il y a un rapport tout à fait direct avec les évènements qui se sont produits en Eurasie lors de la décennie précédente. A l’époque le même mainstream médiatique avait également fait passer ces évènements pour des révolutions démocratiques de populations qui souhaitaient tourner le dos à leur passé soviétique pour adhérer à un système occidental synonyme de liberté, démocratie et de progrès.

Pour autant il est aujourd’hui établi que ces révolutions dites de couleur n’étaient pas  des évènements anodins ni spontanés, mais bel et bien de réels coups d’état  démocratiques, sponsorisés de l’extérieur et faisant partie d’objectifs géopolitiques très clairement établis, destinés à permettre à la puissance dominante actuelle (les Etats-Unis) d’asseoir sa maîtrise et son contrôle sur le continent eurasiatique.

Internet, non violence et influence occidentale  

Les récents évènements qui ont frappé le monde arabo-musulman, sous le nom de printemps arabe, sont en grande partie des évènements dont le déclenchement à été activé de l’extérieur, comme les évènements qui ont frappé certains des états d’Eurasie (Ukraine, Serbie, Géorgie) dans le passé récent. Le manque d’organisation et l’état de relative faiblesse de certains états ont permis que ces révolutions aboutissent, mais  cela n’a pas été possible partout, que l’on pense par exemple à la Biélorussie ou la Russie.  Les mouvements du printemps arabe ont commencé en décembre 2010 en Tunisie avant de s’étendre à d’autres pays musulmans : Algérie, Jordanie, Mauritanie, Oman, Yémen, Arabie saoudite, Liban, Egypte, Syrie, Palestine, Maroc, Soudan, Djibouti, Bahreïn, Irak, Libye, Somalie et Koweït. Hors du monde Arabe, Chypre nord (partie turque) et l’Iran seront aussi concernés. Au total 22 pays seront touchés à des degrés divers par ces manifestations, qui dénoncent à la fois la dictature, la corruption, la pauvreté et les mesures d’austérité des gouvernements, ou encore la hausse des prix des produits alimentaires. Certaines de ces révolutions aboutiront à la destitution des leaders des états concernés (Tunisie, Egypte), d’autres à des guerres totales dans le pays concerné (Libye ou Yemen). Dans certains pays, les révolutions tourneront à l’affrontement entre clans (Syrie) ou encore à l’affrontement inter – confessionnel Chiites/Sunnites, comme c’est le cas par exemple à Bahreïn.

Enfin la situation de l’Egypte reste inquiétante puisque le pays semble rentrer dans une logique d’opposition entre un bloc laïque et un bloc islamique radical, en vue des
élections de cette fin d’année.   En clair, 6 mois après le début de ces évènements, aucune révolution n’a concrètement débouché sur une amélioration de la situation si ce n’est au Maroc ou le roi a habilement consenti à quelques réformes constitutionnelles. Derrière le mirage de la démocratie, la plupart des pays concernés ont vu apparaitre des problèmes économiques nouveaux, et pour certains, le début de guerres civiles. Certaines grandes lignes se dégagent déjà et permettent de tirer quelques parallèles avec les révolutions de couleur qui ont eu lien en Eurasie.

Tout d’abord certains de ces mouvements se sont inspirés des méthodes et techniques de révolution non violentes utilisées par les groupes de jeunesse qui ont mené les révolutions de couleurs, que l’on  pense par exemple à Otpor en Serbie ou Pora en Ukraine. Plus que cela, certains des leaders des révolutions arabes ont directement bénéficié des services de ces mouvements en étant formés  par ces derniers, notamment en Serbie et cela depuis 2008, preuve que le  mouvement est tout sauf spontané. Enfin, l’ombre de l’influence américaine, via la kyrielle d’ONGs qui avaient contribué à cofinancer les révolutionnaires (de couleur) est présente tout comme surtout l’influence géopolitique américaine, qui exerce une pression renforcée sur tout le monde musulman depuis le 11 septembre.

L’influence américaine se fait sentir également parce que l’Amérique est lancée dans une nouvelle forme de « grand jeu » contre la Russie et la Chine dans cette partie du monde.  L’administration Américaine avait dès 2003 dévoilé un immense projet de total remodelage des frontières dans la région, projet qui porte le nom de “grand moyen orient”. Enfin, l’utilisation d’internet est un autre point commun de ces révolutions, on a parlé de révolution 2.0 tant l’utilisation notamment des réseaux sociaux a été l’un des fondements structurels du fonctionnement de ces mouvements.    C’est en Tunisie que tout a commencé, mais c’est en Egypte que les liens  et similitudes entre le printemps arabe et les révolutions de couleur d’Eurasie sont les plus évidentes.

Durant le printemps 2008, un mouvement appelé “mouvement du  6 avril” est créé en soutien aux ouvriers d’une ville industrielle, (El-Mahalla El-Kubra), qui planifiaient une grève le 06 avril de cette même année. La grève sera un succès et le président Moubarak devra se résigner à des hausses de salaires.Suite à ces évènements, les deux organisateurs du mouvement, Ahmed Maher et Israa Fattah seront emprisonnés. Mohamed Adel, le chargé de presse du mouvement du 06 avril sera lui envoyé en décembre 2008 aux États-Unis où il rencontre des parlementaires et des informaticiens qui le conseillent pour se protéger sur Internet. Cette structure déjà prête jouera un rôle fondamental dans les évènements de 2011 en Egypte. Un site du 06 avril va être créé, qui reprend avec beaucoup de similitudes la signalétique du poing levé qui est est le symbole des mouvements de jeunesse qui ont animé les révolutions de couleur, que l’on en juge ci dessous.

    Et en Serbie lors de la révolution anti Milosevic :  

    La page Facebook du groupe egyptien « du 6 avril » comprend également ce poing levé. Par quel miracle?  

Budapest – Belgrade – Doha – Le Caire  

Les membres du comité du 06 avril ont raconté comment ils se sont rapidement trouvés en lien avec un site d’Egyptiens expatriés au Qatar appelé “l’académie du changement” et qui faisait notamment la promotion de la transformation des sociétés. Cette académie à rapidement fait la  copie des méthodes et activités d’Otpor. Quel est le lien entre Otpor, Milosevic et le monde arabe? Un retour en arrière d’une décennie s’impose.  Il faut rappeler que le mouvement de résistance Serbe Otpor a été créé, financé et dirigé à distance, depuis les Etats Unis,  par diverses ONG comme Freedom House,  l’Albert Einstein Institute ou encore l’Iri. Pour s’en convaincre il suffit de lire cette interview d’un des fondateurs de Otpor qui explique les liens très poussés entre l’administration américaine et leur jeune mouvement.

Pendant la décennie 2000, la police des frontières serbe a enregistré en quelques mois un flux inhabituel de jeunes serbes en visite dans le monastère serbe de Saint André, situé en Hongrie.

En fait, ces jeunes étaient tous attendus à l’hôtel Hilton de Budapest, où un colonel américain à la retraite, Robert Helvy, les a formés aux techniques les plus avancées d’actions non violentes, en se basant sur les doctrines de Gene Sharp.   Milja Jovanovic, qui au nom d’OTPOR a reçu le prix Free your Mind de MTV, rappelle que l’Union européenne a fait la sourde oreille à leur demande d’aide : « envoyez un formulaire à Bruxelles, et vous recevrez une réponse dans 6 à 8 mois ». En revanche, en l’espace de deux semaines, les fonds nécessaires à l’ouverture de 70 bureaux du mouvement dans toute la Serbie étaient arrivés des Etats-Unis (sources). Conséquence du développement de cette toile révolutionnaire souterraine, les actions d’Otpor aboutiront à la chute du régime de Milosevic.


  Après le changement de régime en Serbie, Otpor mutera pour devenir Canvas, une sorte de Think-tank d’activistes qui promeut la démocratie. L’institut s’affirme aujourd’hui financé en majorité par Slobodan Djinovic, co-fondateur d’Otpor et ami de Srdja Popovic qui a monté après la chute du régime une entreprise de télécommunication en Serbie. Canvas affirme avoir déjà fait des interventions (séminaires, formations, trainings) dans 37 pays à travers le monde et affirme aussi ne travailler qu’avec des groupes dont l’histoire est non-violente.

Canvas a par exemple refusé de coopérer avec le Hamas et le Hezbollah, et soutiendrait assez activement des opposants d’Iran, du Zimbabwe, du Venezuela, du Belarus, de Birmanie et, plus récemment, de Tunisie et d’Egypte. Comme l’affirme Srdja Popovic : « Gandhi a mis trente ans pour faire tomber le régime. Nous avons eu besoin de dix ans. Les Tunisiens l’ont fait en un mois et demi, et les Égyptiens en 19
jours. C’est un 
blitzkrieg démocratique».  

Canvas participe encore publiquement à des ateliers financés tant par l’OSCE, que les nations unies ou encore l’association Freedom House. Lorsque Otpor à rendu publique cette aide Américaine après la chute de Milosevic, beaucoup de membres se sont estimés trompés et ont quitté le mouvement, qui n’a plus aujourd’hui que 5 employés, consultants en révolutions et qui facturent leurs interventions, en informant l’administration américaine. Comme le précise le fondateur de Canvas : « à l’époque, toute l’opposition à Milosevic était aidée par l’Amérique ». Aujourd’hui la liste publique des sponsors de l’organisation ne laisse pas de doutes quand à son orientation   Mais revenons à l’académie du changement qui est basée au Qatar.

Comme le reconnaîtra un de ses membres du nom de Basem Fathy, l’académie travaille avec différents mouvements arabes progressistes, reçoit des financements direct des Etats-Unis, et se concentre sur la protection des droits de l’homme et la surveillances des élections dans divers pays . Le fait que cette académie soit installée dans un pays Islamique, mais allié des Etats Unis n’est pas une  surprise, pas plus que son domaine d’activité. Lors des évènements en Serbie ayant abouti à l’effondrement du régime de Milosevic, l’un des déclencheurs de la révolution de rue avait été le fait que les résultats de l’élection avait été parasités par des annonces émises par un institut de contrôle des élections, le Cesid.

Un dispositif similaire existe pour le monde Arabe, totalement financé par l’ONG américaine NED, il s’agit de la plateforme U-Shahid. Contactés via Facebook, les membres de l’académie basée au Qatar ont donc répondu positivement à la demande de leurs concitoyens et les ont mis en relation avec Otpor/Canvas. Deux responsables d’Otpor, Srdja Popovic et Ivan Marovic leur ont ensuite fourni des documents de travail.En juin 2009, Canvas, le centre de formation à la révolution non violente créé par Otpor, a organisé un colloque sur l’Egypte. Le chargé de presse du mouvement du 06 avril, Mohamed Adel, a même été envoyé en stage pour deux semaines à Belgrade  accompagné de la blogueuse Esraa Abdel Fattah. Ils n’étaient pas seuls, ils ont rejoint àBelgrade d’autres jeunes arabes, Égyptiens, Tunisiens, Algériens ou Marocains, notamment, venus en Serbie pour assister aux formations organisées par l’institut Canvas.   Par ailleurs, des responsables du centre international pour les conflits non violents ont dispensé des formations sur le terrain en Egypte à des militants et blogueurs, en les formant aux méthodes de révolutions non violentes et en distribuant le manuel de Gene Sharp avec ses 198 actions non violentes, que vous pouvez consulter sur le site de l’Albert Einstein Institute.


C’est à cette époque que le manuel de Gene Sharp à été traduit en Arabe et a commencé à circuler sur la toile (source), il aurait été téléchargé plus de 17.000 fois en Egypte durant les évènements anti Moubarak. Voir également ici et la les manuels d’action et de manifestations de rues traduits en Arabe. Al-Jazzera a réalisé un documentaire extrêmement instructif sur cette révolution organisée qui a frappé l’Egypte.

Куда отправляются российские туристы?

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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Август в полном разгаре, и Москва оставлена большинством ее жителей. Париж в августе, Москва в августе, есть что-то приятное в этой относительной летней пустоте большого города. В этом году не так жарко, как и в прошлом. Москва не погружена в дым горящих торфяников, везде есть место, даже если работы на кольцевой дороге стали настоящей катастрофой для движения. В Москве относительно пусты метро и кафе, и, откровенно говоря, это хорошо, чуть меньше сутолоки. 

Для большей части москвичей август ― это месяц вне времени. Многие покидают город и уезжают на Дачу.Эти маленькие деревенские домики, часто не слишком комфортные, позволяют оставить современный мир и вернуться к более нормальным и прямым
отношениям с природой. Рыбалка, отдых и приготовление шашлыков являются, как правило, основными занятиями  реднестатистического Дачника.Но россияне все чаще уезжают в отпуск за границу. Хотя страна огромная и располагающая
разнообразными возможностями для туризма, все больше и больше русских, после падения стены и в соответствии со своими средствами, пользуются возможностью увидеть, наконец, окружающий мир, что было почти невыполнимой задачей во
времена СССР. Начиная с 2000-х годов, поток туристов из России в страны дальнего зарубежья продолжает расти. Направления, выбираемые россиянами, не удивляют, это жаркие страны, на берегу моря. Это места, где можно найти то, чего катастрофически не хватает в России, за исключением юга страны: тепла и света. В 2010 году число российских туристов, выезжавших за границу за первые 9 месяцев этого года, увеличилось на 34% по сравнению с 2009, достигнув почти 9,79 миллионов человек.
Хотя 2009 был годом кризиса, а 2010 годом выхода из кризиса. Интересно посмотреть, куда отправляются российские туристы. Самой посещаемой страной была Турция, с более чем 2,16 миллионами туристов, что на 26% больше по сравнению с 2009 годом. Египет
занимает второе место с более 1,5 миллионами туристов. В этих двух странах россияне составляют соответственно 7,6 и 13,6% иностранных туристов, посещающих страну. На третьем месте находится Китай, который в 2010 посетили чуть более 1 миллиона русских туристов, они представляют собой лишь 2% от общего числа иностранных туристов в Китае.
Самыми посещаемыми россиянами западными странами являются Франция, США и  Германия. Однако новые направления входят в моду среди россиян, принадлежащих к среднему классу. Россия сейчас занимает, к примеру, второе место после США по въездному туризму в Израиль.В 2010 году более  550.000 российских туристов посетили Израиль, увеличение на 37% по сравнению с 2009 и почти 55% за 2008 год.Отмена виз в Израиль для туристов из России, несомненно, стала одной из движущих сил этого туристического бума. Мексика также извлекает прибыль от этого роста российского туризма, поскольку с 2010 года более 27.000 россиян посетили
Мексику, что составило увеличение на 134% в годовом исчислении. В январе-апреле 2011 года число туристов из России уже достигло более 14 тысяч человек, цифры 2010 года, скорее всего, в этом году будут превышены.Вьетнам также разыгрывает российскую карту, поскольку, согласно статистическим данным Национальной администрации по туризму, в последние пять лет число туристов из России увеличивается на 20% – 30% в год, а в 2010 году Вьетнам принял около 100.000 российских туристов. Летом 2011 года многое, однако, изменилось, отчасти из-за изменений международной обстановки. Недавний опрос проведенный Всероссийским центром изучения общественного мнения (ВЦИОМ), показал, что 56% россиян останутся дома и 19% отправятся в отпуск в деревню. Также в этом году  россияне готовы потратить на отдых 17.102 рублей (424 евро) заметно больше, чем в 2010 году (16.207 рублей или 400
евро). По данным Федеральной службы государственной статистики (Росстат), средняя зарплата в России составляла в марте около 548 евро. Нестабильность, возникшая после революций арабской весны, является тревожным фактором как для российских туристов, так и для принимающих стран, таких как Египет, Тунис и Сирия, которые лишились значительной финансовой манны. 
Но несчастье одних стало счастьем для других, поскольку Кипр и Греция, к примеру, в 2011 году извлекают выгоду от наплыва российских туристов, которые прежде оказались бы на другой стороне Средиземного моря. «Cyprus Mail» от 3 мая сообщил, что российский туризм на Кипр находится на подъеме. В 2007 году страну посетили 146.000 туристов, в 2008 году 181.000, в 2009 году 149.000 (влияние кризиса) и 224.000 в 2010 году. В 2011 году почти 300.000 российских туристов должны посетить остров, абсолютный рекорд.Но если поток российских туристов за рубеж растет, Россия, похоже, испытывает трудности с тем, чтобы ее признали привлекательной для иностранных туристов. Германия заняла первое место в 2010 году по числу туристов, посетивших Россию, с более чем 306.000 въездами, затем следуют США и Великобритания (по 145.000). Финляндия занимает четвертое место с
110 тысячами туристов. В общей сложности, в 2010 году только 4,5 миллиона туристов посетили Россию. Кроме того, значительно снизилось число туристов из западных стран, в среднем от 10 до 15% за 2011 год. Почему? Многие туристы
указывают на трудности процедуры получения виз или отсутствие соответствующей инфраструктуры. Цены на проживание в России, помимо услуг туроператоров, часто являются проблемой, потому что в некоторых городах тарифы в отелях, действительно, чрезмерно высоки.
 
Чтобы решить эту проблему, российские власти России разработали амбициозный план по превращению России в важнейшее туристическое направление. Начиная с этого года, 62,5 миллиона евро будут направлены на развитие туризма в шести регионах. А в ближайшие семь лет более 7,5 миллиардов евро будут потрачены на туристическую инфраструктуру. Цель состоит в том, чтобы к концу этого срока до 25 миллионов иностранных туристов посещали Россию, и чтобы в 2018 году туристический рынок России приносил доход в 15 миллиардов долларов. Московские власти, в свою очередь, представили программу по увеличению числа иностранных туристов, посещающих столицу России, до почти 10 миллионов человек к 2020 году. Несомненно, совершенствование и модернизация
инфраструктуры являются первоочередными для развития туризма в России. Отсутствие рекламы также не способствует  ривлекательности страны, в то время как Россия изобилует живописными городами и деревнями, и обширными пространствами все еще нетронутой природы. Помимо национальных планов по  развитию туризма в России, есть и региональные инициативы, как в Карелии, где предусматривается увеличение к 2015 году на 50% числа иностранных туристов, посещающих регион. Это увеличение туризма происходит отчасти путем укрепления европейской интеграции, поскольку российские специалисты по туризму разработали большой проект, направленного на создание нового международного маршрута ― Скандинавского кольца ― связывающего
скандинавские страны c европейским севером России.
Перевод
Уголин (Ursa-Tm)

Ou vont les touristes russes?

L’article original a été publie sur Ria Novosti.
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Le mois d’août est bien entamé et Moscou désertée par le gros de ses habitants. Paris au mois d’août, Moscou au mois d’août, il y a quelque chose d’agréable dans ce vide relatif d’une grande ville en plein été. La température cette année n’est pas caniculaire comme l’année dernière, Moscou n’est pas noyée dans la fumée des tourbières, et il y a de la place partout, même si les travaux sur l’anneau périphérique  (le Koltso) sont une vraie catastrophe pour la circulation. A Moscou, le métro est relativement vide et les cafés aussi et franchement ça fait du bien, un peu moins de cohue. Pour une grande partie des moscovites le mois d’août est un mois hors du temps. Nombreux sont ceux qui quittent la ville et partent à la Dacha.

Ces petites maisons de campagne, au confort parfois sommaire, permettent de sortir du monde moderne et revenir à une relation plus saine et directe avec la nature. La pêche, le repos, et la préparation des shashliks (brochettes) sont généralement les occupations principales du Dachnik lambda.

Mais les Russes sont également de plus en plus nombreux à partir en vacances à l’étranger. Bien que le pays soit immense, proposant des théâtres de tourisme très variés, de plus en plus de russes ont, dès la chute du mur, et à la mesure de leurs moyens, profité de la possibilité d’aller enfin voir le monde extérieur, ce qui était quasiment mission impossible à  l’époque de  l’URSS. Dès les années 2000 le flux de touristes russes vers les pays étrangers n’a cessé de se développer. Les destinations prisées par les russes sont, ce n’est pas une surprise les pays chauds, en bord de mer. Des endroits ou on trouve ce qui fait cruellement défaut en Russie, hormis dans le sud du pays: de la chaleur et de la lumière.

En 2010, le nombre de touristes russes ayant voyagé à l’étranger pendant les 9 premiers mois de l’année avait augmenté de 34 % par rapport a 2009, pour atteindre près de 9,79 millions de personnes. Bien sur l’année 2009 était une année de crise, et 2010 une année de sortie de crise. Il est intéressant de regarder ou vont ces touristes russes. La Turquie a été le pays le plus visité par les Russes avec plus de 2,16 millions de touristes, soit une hausse de 26% en 2010 par rapport à 2009.
L’Egypte se classe en deuxième position avec plus de 1,5 million de touristes. Dans ces deux pays, les russes représentent respectivement 7,6 et 13,6% des touristes étrangers qui visitent le pays. En 3ème position on trouve la Chine qui en 2010 a vu un peu plus de 1 million de touristes russes visiter le pays, ces derniers ne représentant que 2% du total des touristes étrangers en Chine. Les pays occidentaux les plus visités par les Russes sont la France, les Etats Unis et l’Allemagne. Mais de nouvelles destinations deviennent à la mode chez les Russes de la classe moyenne.

La Russie occupe par exemple aujourd’hui le deuxième rang, après les États-Unis, dans le tourisme entrant en Israël. En 2010 plus de 550.000 touristes russes ont visité Israël, une augmentation de 37% par rapport à 2009 et de près de 55% par rapport à 2008. L’abolition des visas pour les touristes russes en Israël a sans doute été l’un des facteurs déclenchants de cet essor touristique. LeMexique est aussi l’un des bénéficiaires de cette hausse du tourisme des Russes puisqu’en 2010 plus de 27.000 Russes ont visité le Mexique, soit une hausse de 134% en glissement annuel. En janvier-avril 2011, le nombre de touristes russes y a déjà atteint plus de 14.000 personnes, les chiffres de 2010 seront sans doute dépassés cette année.

Le Vietnam également joue la carte russe puisque selon les statistiques de l’Administration nationale du tourisme,  au cours de ces cinq dernières années, le nombre de visiteurs venus de Russie a augmenté de 20% à 30% par an, et en 2010, le Vietnam a accueilli près de 100.000 Russes.
Pour l’été 2011 les choses semblent cependant avoir sensiblement changé, en partie à cause du contexte international. Selon un récent sondage du Centre d’étude de l’opinion publique russe (VTsIOM), 56% des Russes resteront à la maison et 19% partiront à la campagne pendant les vacances.

En outre les Russes sont cette année prêts à dépenser 17.102 roubles (424 euros) pour leurs vacances d’été soit sensiblement plus que en 2010 (16.207 roubles soit 400 euros). Selon le Service fédéral russe des statistiques (Rosstat), le salaire moyen en Russie s’est chiffré à quelque 548 euros en mars dernier.

L’instabilité née des révolutions du printemps arabe est un facteur inquiétant, tant pour les touristes russes que pour les états d’accueil comme l’Egypte, la Tunisie ou la Syrie, qui voient disparaitre une manne financière importante. Mais le malheur de certaines destinations soleil fait le bonheur des autres, puisque Chypre et la Grèce par exemple semblent bénéficier en 2011 d’un afflux de touristes russes qui allaient sans doute précédemment de l’autre côté de la méditerranée. Le Cyprus Mail du 3 mai dernier expliquait que le tourisme russe vers Chypre était en plein essor. Avec 146.000 touristes en 2007, 181.000 en 2008, 149.000 en 2009 (effet de la crise) et 224.000 en 2010. Pour l’année 2011, ce sont près de 300.000 touristes russes qui devraient visiter l’ile, un record absolu.

Mais si les flux de touristes russes vers l’étranger sont en hausse, la Russie semble avoir du mal à s’imposer comme une destination attractive pour les touristes étrangers. L’Allemagne se classe la première en 2010 pour le nombre de touristes ayant visité la Russie, avec plus de 306.000 entrées, suivie des États-Unis (145000), à égalité avec la Grande-Bretagne. La Finlande occupe la quatrième place avec 110.000 touristes. Au total, en 2010, seulement 4,5 millions de touristes ont visité la Russie. De plus, le nombre de touristes issus des pays occidentaux est en net recul, en moyenne de 10 à 15% pour l’année 2011. Pourquoi? Nombre de touristes pointent du doigt les difficultés de la procédure d’obtention des visas ou l’absence d’infrastructures adaptées. Le prix des séjours en Russie hors tour-opérateurs est souvent un problème car il est vrai que dans certaines villes du pays les tarifs des hôtels sont excessivement élevés.

Pour résoudre ce problème, les autorités russes ont développé un ambitieux projet de transformation de la Russie en une destination touristique majeure. Dès cette année, 62,5 millions d’euros du budget seront alloués au développement du tourisme dans six régions du pays. Et dans les sept prochaines années, plus de 7,5 milliards d’euros seront dépensés pour l’infrastructure touristique. L’objectif est que d’ici la fin de cette période, jusqu’à 25 millions de touristes étrangers visitent la Russie et que le marché du tourisme en Russie se développe jusqu’à générer des rentrées de 15 milliards de dollars par an en 2018. Les autorités de la ville de Moscou, de leur côté, ont présenté un programme qui vise à faire passer le nombre des touristes étrangers dans la capitale russe à près de 10 millions de personnes d’ici 2020.

Sans aucun doute, l’amélioration et la modernisation des infrastructures est une priorité pour que le tourisme puisse se développer en Russie. Un défaut de communication de la partie russe semble également responsable du faible attrait que le pays procure, alors que la Russie regorge de villes et villages pittoresques, et d’espaces immenses où la nature  est encore intacte.

En dehors des plans nationaux pour développer le tourisme en Russie, il y a des initiatives régionales comme c’est le cas en Carélie, où il est prévu de faire augmenter d’ici à 2015 de 50% le nombre de touristes étrangers qui visitent la région. Cette hausse du tourisme se fera en partie par le renforcement de l’intégration européenne, puisque les spécialistes russes du tourisme local ont élaboré un grand projet qui prévoit de créer un nouvel itinéraire international – l’Anneau scandinave – reliant les pays scandinaves au nord européen de la Russie.

Moscou – Pékin

Le réseau ferroviaire Eurasiatique poursuit son développement. 
Le 15 août, Russian Railways (chemins de fer de Russie) a inauguré un nouvel itinéraire international reliant Moscou à Pékin. Le lancement d’un train touristique sur cette ligne constitue une étape importante pour le développement du tourisme ferroviaire international. Les trains touristiques se distinguent des trains grandes lignes par le fait que le voyageur n’est pas réduit à réaliser un trajet d’un point à un autre: le processus de voyage lui-même constitue un élément central du programme touristique.
Des touristes de 20 pays, provenant de presque tous les continents (Amérique latine, Asie, Australie et Europe) voyageront à bord du train Moscou -Pékin, qui a pris le départ le 15 août 2011 et arrivera en gare de Pékin le 29 août. 
Le train Moscou – Pékin comporte 21 wagons.
Les rames sont constituées des types de wagons suivants :
– voitures-couchettes (pouvant accueillir trois ou quatre passagers).
– voitures-lits (pouvant accueillir un ou deux passagers).
– voitures luxe (pouvant accueillir un ou deux passagers).
 

Le train comporte deux wagons restaurants, un wagon bar, un wagon salle à manger, et un wagon spécial équipé de cabines de douche. Le wagon équipé des douches est destiné aux passagers voyageant dans les voitures-couchettes et les voitures-lits. Les passagers voitures luxe ont la possibilité de prendre une douche à l’intérieur de leur compartiment.


Le trajet du train Moscou – Pékin prévoit des escales et des programmes touristiques dans les villes de Kazan, Ekaterinbourg, Novossibirsk, Krasnoïarsk, Irkoutsk, Oulan-Oude, Oulan-Bator et Erlian. L’itinéraire d’excursions prévoit un voyage sur le lac Baïkal. Au cours du voyage, les voyageurs se verront proposer de goûter des plats de la cuisine nationale, et déguster des produits gastronomiques.  En outre, les participants du périple pourront prendre part à divers programmes de divertissement et soirées musicales, visionner des films et s’essayer à l’apprentissage de la langue russe.
Le service est assuré en sept langues.
Parallèlement, on lancera un train touristique dans le sens contraire, entre Pékin et Moscou, dont le premier voyage s’étendra entre le 20 août et le 4 septembre.

Source : la lettre d’information de la RZD

Демографическая ситуация на середину 2011

Цифры, характеризующие демографическую ситуацию в России за первые 6 месяцев 2011 года уже доступны.

Рождаемость снизилась, за первые 6 месяцев 2010 года было зарегистрировано 868.836 рождений против 842.579 за первые 6 месяцев
2011 года. То есть на 26.257 рождений меньше за 6 месяцев.


Как ожидается, в 2011 году должны родиться 1,7 миллионов человек, как в 2008 году, когда во второй части года родилось больше, чем в первой. В  2011 году должно произойти примерно такое же число рождений, как в 2008 году.


Смертность также снижается, 1.010.988 смертей произошли за первые 6 месяцев 2010 против 981.399 в 2011 году. То есть на 29.589 смертей меньше за 6 месяцев.


В 2012 год должно быть менее 2 миллионов смертей, впервые с 1993 года, что является хорошей новостью. Отметим снижение числа смертей в дорожных авариях, из-за туберкулеза и сердечно-сосудистых заболеваний. Наконец, уровень младенческой смертности значительно снизился, в 2005 году одиннадцать детей из 1000 умирали в России в возрасте до одного года, против всего лишь 3,5 смертей на 1000 рождений в Европе. В первой половине 2011 года коэффициент младенческой смертности составил 7,1 / 1,000.

Число браков растет, с 463.263 за первые 6 месяцев 2010 года против 473.263 зарегистрированных браков за первые 6 месяцев 2011 года, то есть на 10.018 браков больше.

Количество разводов также увеличилось за 6 месяцев 2011 года (320.302) по сравнению с 2010 годом (310.467), то есть 9.835 больше.
Итог первой половины 2011 года: депопуляция России продолжает
замедляться, с января по июнь 2010 года Россия потеряла 142.152 жителей, против138.220 в этом году. Увеличение числа браков превышает рост числа разводов, что обнадеживает.
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Два показателя, похоже, подтверждают улучшение общей ситуации.

Первый касается СПИДа, в сентябре 2009 года я объяснял, что проблема СПИДа будет сдерживаться и что количество зараженных
снизится. Похоже, что 2011 год знаменует собой начало этого снижения. С 1987 года и первых случаев СПИДа, отмеченных в России, ежегодно регистрировалось от 55.000 до 56.000 новых случаев заболевания, и устойчивый рост. В 2009 было выявлено 58.527 инфицированных, против 58.633 в 2010 году.

За первые 6 месяцев 2011 года отмечено 23.000 случаев заболевания, что, похоже, отражает начало замедления эпидемии. Напомню, что официально на 1 июня 2011 года в России носителями вируса СПИДа являются 612.600 человек. Еще одна хорошая новость, число случаев смерти от рака снизилось на 1,1% за первые 6 месяцев 2011 года, чего не происходило с 1999 года.

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Дело Брейвика, русский след?

Оригинальная статья была опубликована в Риа Новости
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Европе решительно не повезет. Теперь, когда она находится в кризисе политическом, демографическом, духовном и финансовом, ненависть обрушилась на небольшую скандинавскую страну, считающуюся северным эмиратом: Норвегию. Эта страна с 4,7 миллионами жителей в настоящее время относится к самым богатым в мире, с развитой социальной политикой.
Норвегия занимает первое место по индексу развития человеческого потенциала и является одним из членов-основателей НАТО. Ее процветание в значительной степени основывается на сырье, страна не входит в зону евро, но является частью Шенгенской зоны. Как в такой стране могла случиться трагедия 22 июля? Скандинавия не чужда насильственным действиям. В сентябре 2008 года в Финляндии, к примеру, неуравновешенный человек открыл огонь в своей школе, по образцу этих американских серийных убийц, которые путают реальность и видеоигры. Но на этот раз сведения о норвежском убийце удивляют. Он называет себя христианином-протестантом, неоконсерватором, масоном, и он решил перейти к вооруженной борьбе с новым европейским мультикультурализмом. Не менее удивительно демонстрируемое им до последнего времени спокойствие, тогда как он рискует получить 21 год тюрьмы как минимум, против него может быть выдвинуто обвинение в преступлении против человечности.Брейвик, который много лет назад осуществил десоциализацию, которая должна была дать ему время для перехода к активным действиям, и готовился стать мучеником, кажется не жертвой злоупотребления видеоиграми, но, напротив, глубокого бунта против общества, что он выразил, сея смерть вокруг себя. Ненависть Брейвика была обращена не против иммигрантов, но против основной левой партии страны, которая в его глазах является ответственной за миграционную политику, которая изуродовала его  орвегию, навязывая ей модель мультикультурной цивилизации. Это то, о чем многие не знают: Норвегия является одной из самых щедрых и самых открытых стран Европейского Союза, и одной из тех, кто принимает больше всего иностранцев, которые составляют почти 12%
населения, а в столице Осло ― около 30%.Радио «Голос России» попросило меня высказаться о вероятности подобного взрыва в России, а также о том, что я думаю об экстремистских веб-сайтах, которые открыто защищали Брейвика, как на платформе Livejournal, так и в ВКонтакте, русском Facebook. Действительно, разве не читали мы во французской прессе, что Брейвик положительно оценивал Путина и российскую управляемую демократию? Разве не ясно сказано в его манифесте, что движение тамплиеров-освободителей, которое спасет Европу, должно принадлежать к российской молодежной структуре «Наши»?

В этом источник путаницы и смешения, одновременно присутствующих как в статьях в прессе, так и в заявлениях этого серийного убийцы. Какая связь с политической системой России или движением «Наши»? Кажется очевидным, что Брейвик совершенно не знаком с Россией. Если бы он присмотрелся к организации «Наши», то понял бы, что это движение более патриотическое, чем националистическое, которое рассматривает себя как антифашистскую и демократическую структуру, хорошо интегрированную в политическую жизнь страны. «Наши» защищают многоликую Россию и государство, о чем свидетельствует их поведение во время русского марша, когда они развертывают флаги каждого региона страны. Или же организации антифашистских отрядов для предотвращения нападений на иммигрантов в дни, когда те подвергаются опасности. Их сайт, снабженный многочисленными фотографиями, ясно высказывается по этому поводу и не оставляют сомнений в реальной направленности движения. К
тому же они яростно отрицали обвинения в свой адрес, вызванные цитатами из декларации Брейвика.

Что касается Путина, то с момента своего избрания он неустанно защищает многонациональную Россию, заявляя, что «Россия ― это многонациональное государством, именно это делает его сильным. Те, кто подрывают устои государства, что бы они ни говорили, несомненно, дестабилизируют страну». Что, следовательно, далеко от фантазий Брейвика. Очевидно, действия части плохо информированной прессы, которая занимается дезинформацией (из-за некомпетентности или непреднамеренно), серьезно
вредят здоровью и Брейвик является ее первой жертвой. Можно задаться вопросом, почему только малое количество статей было посвящено другим высказываниям норвежца, посвященным Уинстону Черчиллю или же Николя Саркози, которого Брейвик считает «неплохим» из-за его борьбы с исламизацией Франции.

Можно ли представить безумца, открывшего огонь на улице по невинным людям в России по тем же причинам, что Брейвик? Мне кажется, что есть фундаментальное отличие между европейскими государствами, стареющее населения которых раздражено массовой и недавней иммиграцией, меняющей их образ жизни, и Россией, страной «мультикультурной изначально». Конечно, очень легко открывать страницы Facebook и отправлять анонимные комментарии для создания иллюзии массовой активности, как это имело
место в декабре 2010 года во время беспорядков в Москве. Конечно, всегда будет радикальное меньшинство, радующееся акту насилия в отношении системы, которую они считают виновной во всех бедах. Но проблема состоит в том, что никто не может помешать сумасшедшему совершить подобное преступление, вроде тех, что регулярно происходят в Соединенных Штатах. Ни одна страна не может чувствовать себя в безопасности в эпоху интернета, когда можно раздобыть оружие практически в любой точке мира.

Я не думаю, что дело Брейвика имеет какую-либо связь с Россией. Напротив, оно, несомненно, является признаком беспорядка в меняющейся  Европе, которая сталкивается с глубоким изменением своего окружения и своей идентичности. Как заявил
на днях директор Института стран СНГ Константин Затулин: «Европа теряет свою идентичность и культуру». Более показательным является то, что итальянские и румынские депутаты и сенаторы уже в некотором смысле оправдали часть идей так
называемого тамплиера Брейвика. Без экономического подъема и, особенно, без создания достойной миграционной политики, Европейский Союз, очевидно, ожидает период серьезной нестабильности.

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Affaire Breivik, la piste russe?

L’article original a été publie sur Ria Novosti

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L’Europe n’a décidément pas de chance. Alors qu’elle est en pleine crise politique, démographique, morale et monétaire, voila que la foudre de la haine s’abat sur un petit pays scandinave considéré comme un émirat du nord: la Norvège. Ce pays de 4,7 millions d’habitants compte aujourd’hui parmi les plus riches du monde, avec une politique sociale très développée. La Norvège est classé première pour l’indice de développement humain et est membre fondateur de l’Otan. Sa prospérité est en grande partie due aux matières premières, et le pays ne fait pas partie de la zone euro, mais il fait partie de l’espace Schengen. Comment a-t-on pu en arriver au drame du 22 juillet dans ce pays?

 

La Scandinavie n’est pas étrangère aux actions violentes. En septembre 2008 en Finlande par exemple, un déséquilibré avait ouvert le feu dans son lycée, sur le modèle de ces serial-killers américains, qui confondent réalité et jeux vidéo. Mais cette fois le profil du tueur norvégien étonne. Il se dit chrétien protestant, néoconservateur, franc-maçon et il a décidé de passer à la lutte armée contre le nouveau multiculturalisme européen. Tout aussi étonnant, le calme dont il fait preuve jusqu’à présent tout du moins, alors qu’il risque au minimum 21 ans de prison, et qu’une accusation de crime contre l’humanité pourrait être retenue contre lui.

 

Breivik, qui avait entamé il y a déjà plusieurs années une désocialisation destinée à lui laisser le temps de passer à l’acte et se préparer à devenir un martyr, ne semble pas avoir été victime d’un excès de jeux vidéos, mais au contraire d’une profonde révolte contre la société, qu’il a exprimée en semant la mort autour de lui. La haine de
Breivik ne s’est pas retournée contre les immigrés mais contre le principal parti de gauche du pays, jugé à ses yeux responsable de la politique migratoire qui aurait défiguré sa Norvège en lui imposant un modèle de civilisation multiculturel. C’est une chose que beaucoup de gens ignorent : La Norvège est l’un des pays les plus généreux et les plus ouverts de l’union européenne, et l’un de ceux qui a accueilli  le plus d’étrangers, qui représentent près de 12% de la population, avec un taux proche de 30% dans la capitale Oslo.

 

La radio “Voix de la Russie” m’a demandé mon opinion sur les probabilités d’une telle explosion en Russie et aussi ce que je pensais de ces sites internet extrémistes qui
prennent ouvertement la défense de Breivik, tant sur la plateforme Livejournal que sur Vkontatke, le Facebook russe. N’a-t-on pas en effet Poutine et la démocratie dirigiste russe? Celui-ci n’a-t-il pas clairement dit dans son manifeste que le mouvement de templiers libérateurs qui devaient sauver l’Europe devait s’apparenter à la structure de jeunesse russe Nashi?

Il y a là une source de confusions et d’amalgames qui viennent à la fois de ces articles de presse et des déclarations de ce serial killer. Quel rapport avec le régime politique de la Russie ou avec le mouvement Nashi? Il semble évident que Breivik ne connait pas du tout la Russie. S’il avait observé l’organisation Nashi, il aurait constaté que c’est un mouvement plus patriote que nationaliste, qui se revendique comme une structure démocratique et antifasciste, bien intégrée dans la vie politique du pays. Les Nashi défendent la Russie plurielle et l’état, comme en témoigne leur attitude lors de la marche russe ou ils déploient des drapeaux de chaque province du pays. Ou encore l’organisation de milices antifascistes pour prévenir les agressions contre les  immigrés lors des journées à risques. Leur site est clair à ce sujet, avec de nombreuses photos qui ne laissent aucun doute sur l’orientation réelle du mouvement. Ils ont du reste violemment démenti les accusations à leur égard suite aux citations de Breivik.

 

Quand à Vladimir Poutine, il a inlassablement défendu la Russie multiethnique depuis son élection en affirmant que “La Russie est un État multiethnique, et c’est précisément ce qui fait sa force. Ceux qui torpillent ces fondements de l’État, quoi qu’ils en disent, déstabilisent, sans conteste, le pays”.  On est donc bien loin des
fantasmes de Breivik. Visiblement, l’abus d’une certaine presse mal informée et qui désinforme (par incompétence ou de façon involontaire) nuit gravement à la santé et Breivik en est la première victime. On peut du reste se demander pourquoi il n’y a que si peu d’articles consacrés aux autres références du Norvégien, que ce soit Winston Churchill, ou encore Nicolas Sarkozy, jugé par Breivik “pas mauvais” dans sa lutte contre l’islamisation de la France.

 

 Peut-on alors imaginer qu’un fou ouvre le feu dans la rue en visant des innocents en Russie  pour mêmes raisons que Breivik? Il me semble qu’il y a des différences fondamentales entres les nations européennes, dont la population vieillissante se crispe face à une immigration souvent massive et récente, bouleversant les modes de vies, et la Russie, qui est un pays “multiculturel de souche“. Bien sûr il est très facile de créer des pages Facebook et d’envoyer des commentaires anonymes pour donner l’illusion d’une masse active, comme cela avait été le cas en décembre 2010 lors des émeutes à Moscou. Bien sûr il y aura toujours une minorité de radicaux pour se réjouir d’un acte de violence contre un système qu’ils jugent coupable de tous les maux. Mais le problème est surtout que personne ne peut empêcher un fou de procéder à un acte criminel de cet ordre, comme c’est le cas très régulièrement aux Etats-Unis. Aucun pays n’est donc à l’abri, à l’heure d’internet et alors qu’il est possible de se procurer des armes à peu près partout dans le monde.

 

Je ne crois pas que l’affaire Breivik ait un rapport quelconque avec la Russie. Par contre elle est sans doute le signe d’un dérèglement au sein d’une Europe en totale mutation et qui fait face à une modification profonde de son environnement et de son identité. Comme l’a précisé récemment le Directeur de l’Institut des pays de la CEI, Konstantin Zatouline: “l’Europe perd son identité et sa culture”. Plus significatif peut être, des députés et sénateurs européens Italiens et Roumains ont déjà dédouané en quelque sorte certaines idées du soit disant templier Breivik. Sans une reprise économique solide et surtout la mise en place d’une politique migratoire digne de ce nom l’union européenne se prépare visiblement des périodes de forte instabilité.

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Le point demographique de mi-2011

Les chiffres de la situation démographique en Russie pour les 6 premiers mois de 2011 sont disponibles.
La natalité est en baisse, il y avait eu 868.836  naissance sur les 6 premiers mois de 2010, contre 842.579 sur les 6 premiers mois de 2011. Il y a donc 26.257 naissances de moins sur 6 mois.
L’année 2011 devrait voir un peu plus de 1,7 millions de naissances comme c’est le cas depuis 2008, la seconde partie de l’année étant plus fertile que la première. L’année 2011 devrait voir sensiblement le même nombre de naissances qu’en 2008.

La mortalité est également en baisse, 1.010.988 décès ont eu lien sur les 6 premiers mois de 2010 contre 981.399 en 2011. Il y a donc eu 29.589 décès de moins en 6 mois.

L’année 2012 devrait voir mois de 2 millions de décès, pour la première fois depuis 1993 ce qui est une excellente nouvelle. A noter la baisse du nombre de décès par accidents de la route, par la tuberculose a cause des maladies cardio-vasculaires. Enfin la mortalité infantile est en baisse  notable, en 2005, onze enfants sur 1.000 mouraient en Russie avant l’âge d’un an, contre seulement 3,5 morts sur 1.000 naissances en Europe. Au premier semestre de 2011, le taux de mortalité infantile était de 7,1/1000.

Le nombre de mariages est en hausse, de 463.263 pour les 6 premiers mois de 2010 contre 473.263 pour les 6 premiers mois de 2011, soit 10.018 mariages de plus.

Le nombre de divorces est lui en hausse sur les 6 premiers mois de 2011 (320.302) par rapport a 2010 (310.467), soit 9.835 de plus.

Bilan de cette  moitie d’année 2011, la dépopulation de la Russie continue a ralentir, de janvier a juin 2010 la Russie avait perdu 142.152 habitants, contre138.220 cette année. La hausse du nombre de mariages est supérieure a la hausse du nombre de divorces, ce qui est encourageant.
*
Deux indices semblent confirmer l’amélioration de la situation générale.
Le premier concerne le sida, en septembre 2009 j’expliquais que le problème du Sida allait etre contenu et que le nombre de contaminés allait baisser. Il semble que l’année 2011 marque le début de cette baisse. Depuis 1987 et le premier cas de sida recencé en Russie, chaque année voyait entre 55.000 et 56.000 nouveaux
cas, et une hausse constante. En 2009 58.527 infectés ont été dépistés, contre 58.633 en 2010.
Sur les 6 premiers mois de 2011 23.000 cas ont été recensés, ce qui semble traduire le début d’un ralentissement de l’épidémie.
Je rappelle que officiellement 612.600 personnes sont porteuses du virus du sida au 1 juin 2011 en  Russie.
Autre bonne nouvelle, le nombre de décès par cancer a baissé de 1,1% sur les 6 premiers mois de 2011 ce qui n’était pas arrivé depuis 1999.