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Chroniques de la vieille Europe : cap Russie !

Votre serviteur a été interviewé en direct sur le journal de la nuit ce 09 février, notamment sur l’année croisée et les élections en Ukraine …

Le “Libre journal de la nuit de la vieille Europe” est une émission diffusée toutes les 4 semaines, le mardi de 21h30 à 23h00 sur Radio Courtoise.
Présentation : Patrick Péhèle (journaliste), Philippe Christèle (consultant international), Xavier van Lierde (journaliste), Lucien Valdes (journaliste), Grégoire Gambier (journaliste), Olivier Lebrun (spécialiste sur la Défense).
Dans chaque émission les chroniqueurs commentent l’actualité géopolitique, européenne et culturelle. Un invité est reçu autour d’un thème consacré à l’actualité ‘européenne (géopolitique, diplomatie, économie, littérature, cinéma…).
Les interventions sont écoutables sur le site “chroniques de la vieille Europe“.
La Russie a déjà été traitée avec de prestigieux intervenants notamment :

– Andréï Gratchevjournaliste, écrivain, ancien porte-parole de Mikhaïl Gorbatchev.
Georges Nivat, professeur de littérature russe à l’Université de Genève et à l’Université européenne de Saint-Pétersbourg sur la Russie et la politique de Vladimir Poutine.
– Jean Robert Raviot sur son dernier livre “Démocratie à la russe, pouvoir et contre-pouvoir en Russie” au édition Ellipses.
Alexandre Douguine sur sa conception géopolitique d’Eurasisme.

Balkans Infos et la Russie

La revue Balkans-Infos a eu la bonne idée de faire un numéro sur la Russie le mois dernier, en l’honneur de l’année croisée Franco-Russe.

J’ai l’honneur que mes “25 mythes” aient été repris a côté d’un texte de Natalia Narotchniskaia.

J’incite une nouvelle fois mes lecteurs à s’abonner à cette revue de très bonne qualité dont j’avais interviewé le fondateur Louis Dalmas sur ce blog en avril 2009.

Russie : ce qui va changer en 2010

Russia Beyond the Headlines publie un article très intéressant intitulé : Ce qui va changer en 2010 !

Au premier janvier 2010 :

* La Russie a entamé la valorisation des retraites, c’est-à-dire la révision du montant des allocations de retraite pour les personnes ayant commencé à travailler avant 2002. Globalement, le montant des retraites augmentera de 10%, plus 1% pour chaque année travaillée jusqu’en 1991. Les personnes handicapées toucheront des pensions de travail qui dépendront de groupes d’invalidité, sans prise en compte de leur capacité ou non à travailler.


* Les familles pourront commencer à utiliser l’argent du « capital maternel », prime distribuée à la naissance du deuxième enfant et des suivants. Il y a tout juste trois ans que le soutien aux familles avec enfants a été mis en place. Actuellement, le montant de ce capital est de 343 400 roubles (environ 8 100 euros).
* Les médicaments vitaux et essentiels, rassemblés sur une liste, verront leurs prix régulés. Ces prix seront dorénavant fixes et les régions devront se conformer aux restrictions concernant les autorisations de majoration de prix.
* Les tarifs des monopoles naturels sont en augmentation en ce début d’année. En effet, le coût de l’électricité a augmenté de 10% pour les particuliers et de 7,6% pour les industries. Les entreprises ont vu le prix de gaz augmenter de 15%, contre 5% pour les particuliers. De plus, le prix du gaz pour les particuliers sera majoré de 15% au premier avril 2010.
* La contribution sociale généralisée a été annulée. A sa place, les employeurs paieront 20% sur les salaires de leurs employés au Fonds de pension, 3,1% à l’Assurance Maladie et 2,9% à la Sécurité sociale. Le taux cumulé de ces cotisations restera dans les limites de la contribution sociale généralisée, soit 26%.
* Une Cour d’assises a été établie en Tchétchénie, la seule région de Russie qui n’en était toujours pas dotée fin 2009. Malgré l’établissement de jurys d’assises sur l’ensemble du territoire national (l’absence de Cour d’assises en Tchétchénie avait constitué l’une des raisons justifiant la mise en place du moratoire sur la peine capitale) et la possibilité formelle de condamner à la peine de mort, la Cour constitutionnelle de Russie a prolongé le moratoire sur la peine capitale.
* Neuf importants producteurs russes de boissons gazeuses, de chips et de confiseries se sont engagés à limiter la publicité pour les produits alimentaires et les boissons à destination des enfants de moins de 12 ans. L’interdiction a été appliquée à la publicité pour les produits alimentaires ne répondant pas aux normes définissant une alimentation saine, établies par le ministère de la Santé et du Développement social, et les normes sur l’alimentation infantile en Russie.
* Les musées, les archives et les bibliothèques nationaux et municipaux seront désormais exonérés de TVA dans les cas d’importation depuis l’étranger de biens culturels, quelle que soit leur nature, autrement dit, les achats et les dons privés de mécènes étrangers ne seront pas sujets à la TVA.
* L’obligation relative au montant minimal du capital des banques, qui s’élève à 90 000 000 de roubles (plus de 2 millions d’euros), a été mise en place. Selon les prévisions de la Banque de Russie, 80% des petites banques devraient conserver leur licence.
* Les licences de construction, de conception de projets et d’études d’ingénierie sont supprimées. L’activité des entreprises de bâtiment et d’ingénierie sera contrôlée par les organismes autorégulés.
* Les modifications portées aux Codes Fiscal, Pénal et Code de Procédure pénale de Russie, ainsi qu’à la loi “Police” sont entrées en vigueur. Dès à présent, une personne jugée pour la première fois pour le non-paiement de ses impôts sera affranchie de responsabilité pénale si elle s’acquitte de la totalité de la somme due, des pénalités de retard et des amendes. De plus, l’auteur présumé d’une fraude fiscale ou l’accusé ne pourra pas être placé en garde à vue.
* Le tarif douanier commun de l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan est effectif depuis début 2010. Cela a entraîné un changement de taxes douanières pour environ 18% des types de produits. Qui plus est, au premier juillet 2010, on prévoit l’entrée en vigueur du Code des douanes.
* Parmi les nouveautés de 2010, on note également la nouvelle loi permettant aux particuliers et aux entreprises d’accéder librement aux informations relatives aux activités des autorités nationales et locales.
* Le prix minimal d’une bouteille de vodka de 0,5 l s’élève depuis le début de l’année à 89 roubles. La vodka vendue à un prix inférieur est désormais étiquetée comme contrefaçon. Pour les bouteilles de volume différent, le prix minimal est calculé au prorata du volume.
* Le 10 janvier 2010, un nouveau type de peine a été établi en Russie, la liberté limitée. La détention à domicile sur décision du tribunal entend que le condamné n’a pas le droit de changer librement de domicile, de lieu de travail ou d’études, ou par exemple de se rendre dans certains endroits. Cette peine peut s’appliquer pour un délai de deux mois à quatre ans pour les délits mineurs, et de six mois à deux ans pour des délits majeurs (comme peine supplémentaire).
* En outre, le premier février entrera en vigueur la loi sur le commerce. Le gouvernement pourra fixer les prix maximaux pour certains types de produits alimentaires essentiels, pour une période maximale de 90 jours.
* Le premier mars le délai de privatisation gratuite du logement doit prendre fin (la possibilité d’une prolongation de ce délai sera débattue à la Douma) et le 8 mars, l’application de la prime à la casse sera mise en place pour les voitures des constructeurs nationaux et étrangers, âgées de plus de dix ans.
* A partir du 26 juin, tous les paquets de cigarettes et autres produits de tabac porteront l’inscription “Fumer tue”, qui occupera au minimum un tiers de la partie frontale du paquet.
* A compter du premier juillet, toutes les décisions de justice seront publiées sur internet.

Forza Italia !

Malgré cette année croisée franco-Russe, c’est toujours en Italie qu’il se passe des choses intéressantes, comme vous pouvez le voir, pas besoin d’année croisée Russie / Italie pour que Berlusconi affiche les bonnes couleurs !

J’en profite également pour signaler la version Italienne de mon article sur les “Mythes Russophobes” par nos collègues de la revue Eurasia, qu’ils en soient remerciés.

10 ans déjà

En cette journée d’élections en Ukraine, veuillez trouver une traduction en Francais du dernier article de Patrick AMSTRONG sur Russia Other Points of view
 
Patrick_Armstrong Déjà 10 ans.

Poutine est devenu président dans les derniers jours de 1999 et a été “élu” en Mars 2000. Lorsque celui ci est arrivé au pouvoir, il s’est fixé quatre tâches essentielles, comme indiqué dans son ouvrage :

1) Inverser le déclin économique
2) Inverser la désintégration de la Russie
3) Augmenter l’influence de la Russie dans le monde
4) Re-instaurer un “ordre légal”
A ce moment la, dans les premiers mois de 1999, les indicateurs économiques s’effondraient littéralement et la Russie semblait sur le point de s’écrouler (cela était une crainte répétée et très palpable dans ses premiers discours). La Russie était vue comme une puissance négligeable par le reste du monde et la règle de droit en Russie était la corruption et l’incompétence.
Aujourd’hui personne ne peut dire nier les progrès dans ces domaines.
L’économie tout d’abord s’est redressée, certes la hausse du coût des matières premières a été une aide précieuse mais cette manne financière n’a pas été gaspillée.

La restauration du pouvoir central de l’état (un peu trop forte à mon avis) fait que plus personne ne parle de la désintégration de la Russie. La Russie est désormais prise au sérieux avec la encore un double effet contradictoire : pour ceux qui voient une Russie faible comme un danger et une Russie forte comme une menace, l’effet Poutine aura de toute façon été négatif, mais ces gens la ne seront jamais satisfaits par la Russie, qu’elle soit forte ou faible.
La Russie doit être aujourd’hui prise plus au sérieux (même si je pense que Poutine et son équipe surestiment sa puissance et son influence).

Peu de politiques peuvent se vanter de tant de succès dans la réalisation de leurs plans.

L’équipe est donc encore au pouvoir et la deuxième partie du pouvoir est désormais lancée. Poutine a stoppé le déclin et c’est à Medvedev de “moderniser” la Russie. L’économie certes peu continuer à augmenter mais elle a besoin de “fondements modernes”, la centralisation de l’époque Poutine doit être assouplie, la Russie doit désormais sa position et son image pour être vu comme un  “problem solver” plus que comme un “problem causer” ce qui implique un changement d’attitude de la Russie face au monde mais également du reste du monde envers la Russie.
Et bien sur la “loi” doit remplacer le nihilisme légal. Medvedev ne verra sans doute pas la résolution de ces problèmes mais les améliorera considérablement. Je me souviens d’une remarque du professeur Léonid  Abalkin il y a 15 ans environ qui estimait que dans le cadre de l’évolution de la Russie, le premier palier prendrait 1 an, le deuxième 5 ans et le troisième 30 ans. L’équipe Poutine est très populaire en Russie aujourd’hui et cela pour une bonne raison : cette équipe a fait ce que les gouvernements sont nommés pour faire. Le renversement a été total dans les 10 dernières années, plus personne n’écrit que “la Russie est finie“, mais au contraire on parle de la “résurgence Russe” (notez que malgré tout cela reste un problème).
la réalité est que la Russie fait “mieux” que les 12 membres de l’URSS et que l’équipe au pouvoir actuellement à un support réel et persistant de la part des Russes qui ne font que constater l’évolution de la société dans laquelle ils vivent, et l’évolution “réelle” des choses autour d’eux. C’est la raison pour laquelle les élections en Russie semblent si peu surprenantes, les Russes votent pour le ‘maintien’ d’un système lié à l’équipe en place. Ce n’est pas le cas avec l’Ukraine ou la même chose n’existe pas, le pays ayant le taux de support à son gouvernement le plus “faible” au monde.

Les révolutions de couleur à l’assaut du Heartland

A la chute du mur, l’Europe pense enfin se réunifier sur les décombres du dernier des “totalitarismes” et rêve d’unité. Sur l’espace postsoviétique, le lobby Américain tisse sa toile et pour ce faire, n’hésitera pas à utiliser les fameuses “associations” pour noyauter les élites, “lobbyer” activement et surtout trouver un subterfuge à la guerre militaire pour renverser les régimes jugés “gênants”, via ce que l’on appelle un processus appelé “révolutions de couleur“.

Le concept à été popularisé dans les années 2000, pour définir les ” transformations politiques dans l’espace post soviétique”. C’est du moins la façon dont cela nous a été présenté. En fait, le concept est bien plus ancien, puisqu’il date des années 80, en pleine guerre froide. A l’époque le gouvernement Reagan nous l’avons vu a financé et développé une kyrielle d’institutions, d’organisations destinées à “contrer” par tous les moyens non violents l’influence Soviétique. La plupart étant nous l’avons démontré liées structurellement et bénéficiant de financement indirect du gouvernement Américain via l’USAID. En plus de  la NED et de son réseau tentaculaire, en 1983 sera créé l’USIP, et l’Albert Einstein Institution. Cette dernière organisation était initialement chargée d’imaginer une forme de défense civile pour les populations d’Europe de l’Ouest en cas d’invasion par le Pacte de Varsovie. Elle a rapidement pris son autonomie et modélisé les conditions dans lesquelles un pouvoir étatique, de quelque nature qu’il soit, peut perdre son autorité et s’effondrer. Le concept des révolutions de couleurs, soit d’organiser des coups d’états sans violences était né.

(Ce texte est une reprise updatée d’une synthèse de plusieurs articles publiés notamment sur le Réseau Voltaire).

Historique des révolutions de couleurs

 


En Bulgarie en 1990, la première « révolution colorée » réussit. Mécontent du résultat des élections (victoire des communistes), l’opposition hurla à la fraude électorale et descendit dans la rue, instaurant le chaos dans le pays, et ce pendant plusieurs mois.. D’intenses pressions firent céder le parlement Bulgare et un candidat jugé “fiable” par Washington pris le pouvoir après un tapage médiatique appuyé par  la NED

En Serbie en 2000, les réseaux Soros, l’Open Society, Freedom House et  la NED organisèrent de grandes manifestations entre les deux tours de la présidentielle de l’année 2000. Soutenu par les nationalistes, la révolution pris le nom de révolution des bulldozers car des milliers de mineurs utilisèrent des bulldozers pour prendre d’assaut la capitale et le parlement et ce sans attendre le résultat des élections, (!). Le nouveau gouvernement nommera un premier ministre qui sera assassiné pour avoir “donné’” Milosevic au TPI, ou ce dernier y mourra avant son éventuel jugement. Les troupes Américaines installeront la plus grosse base militaire US au Kosovo et achèveront de faire de cette province Serbe un état indépendant qui n’est toujours 10 ans plus part par reconnu par la majorité des pays du monde.


Géorgie 2003 : Washington, Londres et Paris organisent la “révolution des roses”. Selon le schéma classique, l’opposition dénonce des fraudes électorales lors des élections législatives et descend dans la rue. Les manifestants contraignent le président Edouard Chevardnadze à fuir et prennent le pouvoir. Son successeur Mikhaïl Sakashvili ouvre le pays aux intérêts économiques US et rompt avec le voisin russe. 5 ans plus tard, en août 2008, Sakashvili bombarde la population d’Ossétie du Sud, tuant de nombreux Ossètes, dont la plupart ont la double nationalité russe et des soldats Russes du maintien de la paix sous mandat de l’ONU. Moscou riposte. Les conseillers états-uniens et israéliens présent s’enfuient, le pays est dévasté.


En 2004 en Ukraine : l’élection présidentielle en Ukraine a donné lieu à une manipulation médiatique pour démontrer que les Ukrainiens se sont retrouvés spontanément, bravant le froid et les obstacles du pouvoir pour exiger un changement de régime et plus de démocratie en Ukraine. En effet dès la clôture du scrutin, des résultats divergents sont donnés et des milliers d’Ukrainiens se regroupent sur la place centrale de Kiev ou Viktor Iouchenko appellera à la résistance non-violente contre la dictature. L’OSCE et Freedom House condamneront les falsifications électorales pendant que Vladimir Poutine et Loukachenko reconnaitront la victoire du candidat désigné vainqueur par la commission électorale Ukrainienne. Après 15 jours de manifestation et de pression médiatique (OSCE, OTAN, Conseil de l’Europe, Parlement européen … etc etc) le résultat des élections sera finalement annulé et un troisième tour organisé qui verra la victoire du candidat « Orange ».


Kirghizstan 2005 : l’opposition kirghize conteste le résultat des élections législatives et amène à Bichkek des manifestants du Sud du pays qui renversent le président Askar Akaïev. C’est la “révolutions des tulipes”. L’Assemblée nationale élit comme président le pro-US Kourmanbek Bakiev. Ne parvenant pas à maîtriser ses supporters qui pillent la capitale, il déclare avoir chassé le dictateur et feint de vouloir créer un gouvernement d’union nationale. Il fait sortir de prison le général Felix Kulov, ancien maire de Bichkek, et le nomme ministre de l’Intérieur, puis Premier ministre. Lorsque la situation est stabilisée, Bakaiev vend les quelques ressources du pays à des sociétés US et installe une base militaire US à Manas. 


La même année, Inosmi titrait cette phrase de Nuri Turkel : “cette révolution a fait naître de grands espoirs pour le futur de plus de 10 millions d’Ouïgours qui vivent au Turkestan Oriental (Xinjiang) …. “



Liban 2005 : dans les heures qui suivent l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafik Hariri, la rumeur se répand au Liban qu’il a été tué par « les Syriens ». L’armée syrienne, qui — en vertu de l’Accord de Taëf — maintient l’ordre depuis la fin de la guerre civile, est conspuée. Le président syrien est personnellement mis en cause par les autorités états-uniennes, ce qui tient lieu de preuve pour l’opinion publique.  La Syrieretirera alors ces soldats. Des élections législatives sont organisées qui voient le triomphe de la coalition « anti-syrienne ». C’est la “révolution du cèdre”. Lorsque la “ferveur” retombe, chacun se rend compte que le départ de l’armée syrienne ne change rien économiquement et que le pays n’a plus les moyens de se défendre. Le principal leader « anti-syrien », le général Michel Aoun, se ravise et passe dans l’opposition. Furieux, Washington multiplie les projets pour l’assassiner mais celui-ci s’alliera au Hezbollah autour d’une plate-forme patriotique.



Kenya 2006 :  la NED réorganise l’opposition au président kenyan Mwai Kibaki et finance la création du Parti orange de Raila Odinga. Celui-ci reçoit le soutien du sénateur Barack Obama, accompagné de spécialistes américains. mais perdra les élections législatives de 2007. Soutenu par le sénateur John McCain, il conteste la sincérité du scrutin et appelle ses partisans à descendre dans la rue. C’est alors que des messages SMS anonymes sont diffusés en masse aux électeurs de l’ethnie Luo. « Chers Kenyans, les Kikuyu ont volé l’avenir de nos enfants…nous devons les traiter de la seule manière qu’ils comprennent… la violence ». Le pays, pourtant un des plus stables d’Afrique, s’embrase soudainement. Après des journées d’émeutes, le président Kibaki est contraint d’accepter la médiation de Madeleine Albright, en sa qualité de présidente du NDI (le pseudopode démocrate de  la NED). Un poste de Premier ministre est créé qui revient à Odinga. Les SMS de la haine n’ayant pas été envoyés depuis des installations kenyanes, on se demande quelle puissance étrangère a pu les expédier.


Grèce 2008
 : des manifestations estudiantines paralysent
  la Grèce 
à la suite du meurtre d’un jeune homme de 15 ans par un policier. Rapidement des casseurs font leur apparition. Ils ont été recrutés au Kosovo voisin et acheminés par autobus. Les centres-villes sont saccagés. Washington cherche à faire fuir les capitaux vers d’autres cieux et à se réserver le monopole des investissements dans les terminaux gaziers en construction. Une campagne de presse va donc faire passer le gouvernement Karamanlis pour celui des colonels et entrainer un changement de premier ministre pour permettre la nomination de Papandreaou.

Les révolutions de couleur qui ont échoué


La première tentative de « révolution colorée » a échoué en 1989 en Chine. Il s’agissait de renverser Deng Xiaoping afin d’ouvrir le marché chinois et à faire entrer  la Chine dans l’orbite US. Les jeunes partisans de Zhao envahirent la place Tienanmen. Ils furent présentés par les médias occidentaux comme des étudiants a-politiques se battant pour la liberté face à l’aile traditionnelle du Parti, alors qu’il s’agissait d’une dissidence à l’intérieur du courant de Deng entre nationalistes et pro-US. Après avoir longtemps résisté aux provocations, Deng décida de conclure par la force. La répression fit entre 300 et 1000 morts selon les sources, et la première révolution de couleur échoua.



Au Vénézuela en 2002 : la bourgeoisie de Caracas descend dans la rue pour conspuer la politique sociale du président Hugo Chavez. Par d’habiles montages, les télévisions privées donnent l’impression d’une marée humaine. Ils sont 50 000 selon les observateurs, 1 million d’après la presse et le département d’État. Survient alors l’incident du pont Laguno. Les télévisions montrent clairement des pro-Chavistes armes à la main tirant sur la foule. Dans une conférence de presse, le général de  la Garde nationale et vice-ministre de la sécurité intérieure confirme que les « milices Chavistes » ont tiré sur le peuple faisant 19 morts. Il démissionne et appelle au renversement de la dictature. Le président ne tarde pas à être arrêté par des militaires insurgés. Mais le Peuple par millions descend dans la capitale et rétablit l’ordre constitutionnel. Une enquête journalistique ultérieure reconstituera en détail la tuerie du pont Llaguno. Elle mettra en évidence un montage fallacieux des images, dont l’ordre chronologique a été falsifié comme l’attestent les cadrans des montres des protagonistes. En réalité, ce sont les Chavistes qui étaient agressés et qui, après s’être repliés, tentaient de se dégager en utilisant des armes à feu. Les agents provocateurs étaient des policiers locaux (formés par une agence US).


 



Birmanie 2007 : de nombreux Birmans s’insurgent contre l’augmentation des prix du fuel domestique. Les manifestations dégénèrent. Les moines bouddhistes prennent la tête de la contestation. C’est la “révolution safran”. En réalité, Washington n’a que faire du régime de Rangoon ; ce qui l’intéresse, c’est d’instrumenter le Peuple birman pour faire pression sur  la Chine qui a des intérêts stratégiques en Birmanie (pipelines et base militaire de renseignement électronique). Les manifestations dégénèreront et le pouvoir les réprimandera violemment pour rétablir l’ordre et depuis la situation est instable.



Ouest de  la Chine, 2009  : le Xinjiang est une région riche, productrice de matières premières et une futur zone de transit des approvisionnements énergétiques de  la Chine dont le pipeline Chine-Russie. Des incidents avaient déjà eu lien en 2008 mais pas de l’ampleur de ceux de 2009. Les incidents ont été présentés comme des heurts interethniques violemment réprimandés par les autorités Chinoises. Pourtant nombres de commentateurs avisés voient la main de Washington derrière ces événements ( la NEDfinancant officiellement « l’Association américaine des Ouïghours » et le « Congrès ouïghour mondial ») et cela afin de :


– Créer une ” Ukraine Ouighoure “
– Priver  la Chine des ressources de la région
– Mettre la main sur ces ressources comme cela a été tenté en Russie
– Empêcher une projection de  la Chine vers l’espace Centre-Asiatique .
– Desenclaver  la Mongolie par rapport à  la Chine et à  la Russie

Comme ailleurs, internet sera utilisé par la diaspora de l’étranger, pour diffuser des « faux » et des « manipulations », relayés par les ONGs connues et ce afin de déstabiliser l’opinion.


Il ne faut pas oublier cette phrase prophétique de Nuri Turkel : “cette révolution a fait naître de grands espoirs pour le futur de plus de 10 millions d’Ouïgours qui vivent au Turkestan Oriental (Xinjiang) …. “


Moldavie 2009 : lors des élections parlementaires, le parti communiste moldave, pro Russe remporte les élections à la majorité absolue. Les observateurs internationaux affirment que les élections sont conformes mais l’opposition refuse sa défaite et sur le modèle Ukrainien conteste les résultats. Dès lors des émeutes éclatent et 50.000 manifestants attaquent les bâtiments officiels, appellent à la réunification avec  la Roumanie et scandent des slogans pro Occidentaux. Les autorités accuseront  la Roumanie d’avoir poussé des nationalistes Roumains pour déstabiliser le pays. Le président de  la Moldavie acceptera de nouvelles élections qu’il remportera de nouveau mais sans obtenir la majorité. Les partis d’opposition se coalisent et tentent depuis juillet d’élire un président mais sans succès. Le pays déjà le plus pauvre d’Europe est dans une impasse politique.

Iran 2009 : la révolution verte s’inscrit dans cette longue liste de pseudos révolutions. L’administration Bush prend la décision de commanditer une « révolution colorée » en Iran après avoir confirmé la décision de l’état-major de ne pas attaquer militairement ce pays, ce choix étant validé par l’administration Obama. Le scénario prévoyait un soutien massif au candidat choisi par l’ayatollah Rafsandjani, le renversement du président Ahmadinejad et du guide suprême l’ayatollah Khamenei et l’installation d’un gouvernement de transition dirigé par Moussavi. Ce scénario est ancien (2002), et un séminaire a eu lieu à l’American Enterprise Institute, autour du sénateur Joseph Lieberman à propos du « grand marchandage » : Moscou accepterait-il de laisser tomber Téhéran en échange du renoncement de Washington au bouclier anti-missile en Europe centrale ?



Méthode et analyses

Dans tous les cas, Washington prépare à l’avance le gouvernement « démocratique », ce qui confirme bien qu’il s’agit d’un coup d’État déguisé. Le but de Washington des régimes qui lui ouvrent sans conditions les marchés intérieurs, s’alignent sur sa politique étrangère, voir pour indirectement affaiblir des états concurrents. Le mécanisme principal des « révolutions colorées » consiste à focaliser le mécontentement populaire sur la cible que l’on veut abattre, mais en utilisant une majorité manipulée qui croit lutter pour le « bien », la « démocratie » et la « justice », ces impératifs que l’occident à normé comme étant les référents essentiels de notre civilisation.


Pour “tenir” ces semaines de manifestations de rue jusqu’à l’assaut sur le parlement, des permanents existaient, révolutionnaires professionnels regroupés au sein de mouvements de jeunesses, réels fer de lance et gestionnaires pratiques des révolutions de couleurs. Financés par les ONGs oranges (de  la NED, à Freedom House à l’Open Society), ces mouvements sont par exemple Otpor, Pora, OK98, Kmara,Mjaft, Oborona, My, Kahar, Kelkel ou encore Zubr.


Otpor à par exemple envoyé ses cadres se former dès les années 2000 aux techniques de coup d’état non violent (techniques de Gene Sharp et de l’Albert Einstein Institute). La formation aura lieu à Budapest et sera dispensée par Robert Helvey, mandaté par l’IRI de McCain. Après le renversement du régime Serbe (700.000 personnes le 05 10 2000), OTPOR échouera en politique et se fondra dans le mouvement politique au pouvoir de Boris Tadic. Certains cadres choisiront de monter un institut de promotion de leur méthode d’action non violente (filiale locale de l’AEI). Deux cadres de ce « centre », Aleksandar Maric et Stanko Lazendic seront notamment employés par Freedom House pour dispenser des cours de formation en Ukraine. Pour déstabiliser le régime Ukrainien (kouchma-Ianoukovitch), plus de 10 000 cadres de Pora et du Committee on Voters of Ukraine perçoivent un salaire à hauteur moyenne de 3 000 dollars par mois. Ces « salaires » sont entièrement financés par les États-Unis, via l’USAID et  la NED. Egalement des milliers de tentes et de couvertures ont été mises à disposition des manifestants pour camper place de l’Indépendance où des repas gratuits sont servis. L’ensemble de la logistique a été préparée par l’USAID. Ces jeunes sont aussi des spécialistes de l’utilisation des « nouveaux réseaux » de type Facebook, ou Twitter, voir de contrôle du SMS (avec l’aide d’hyper structures Américaines) afin d’influer massivement sur une population désemparée. Cela a été particulièrement flagrant en Iran lors de la contestation anti Amadinedjad via Twitter.


Nous l’avons vu ces mouvements de jeunesses ont au préalable reçu des stages de formation à l’action non violente (théories de Gene Sharp, fondateur de l’Albert Einstein Institution) ainsi qu’à la communication et à ne « jamais » nommer le bouc émissaire réellement visé. Cette théorie de la « non violence » s’est développée en Amérique dans les années 80 (également au ceur de la guerre froide) pour préparer une éventuelle résistance en Europe en cas d’invasion de l’armée rouge. Ce philosophe assez peu connu à publié de 1985 à 2005 de nombreux ouvrages sur ces théories de résistance non violente.  La CIA prendra rapidement en main l’AEI en installant à sa direction un de ses hommes : Robert Helvey et l’institut disposera de financements abondants de l’International Republican Institute (IRI), l’une des quatre branches de  la National Endowment for Democracy (NED). Gene Sharp formera les leader des principaux coup d’états softs de ces 15 dernières années.


Certaines de ces révolutions de couleur ont échouées, en Iran, mais également en Russie (ou pourtant les militants de Kmara ont commencé à former leurs collègues de Oborona) ou en Biélorussie. Il est difficile de clairement expliqué pourquoi la « recette » n’a pas fonctionné à un endroit alors qu’elle marchait ailleurs, néanmoins en Serbie ou en Ukraine, le pouvoir politique était bien évidemment moins solide et plus naïf que en Iran ou en Russie. Egalement, la méthode est aujourd’hui connue. Si en Iran, la personnalité de l’autorité suprême (le guide ) à suffit pour maitriser les ardeurs populaires, le pouvoir Russe lui a réagi bien en amont en créant un anti-mouvement Orange via la jeunesse Russe qui a atteint son apogée avec la manifestation monstre des Nashis en 2005 à Moscou, après les événements en Ukraine.


La popularité des leaders semble aussi importante, le principal déclencheur des mouvements étant la focalisation de l’opinion sur le « leader » devenant soudainement responsable de tous les maux. Ce n’est pas le cas avec des leaders comme Poutine, Chavez ou Loukachenko, dont les états connaissent des croissances économiques notables et une amélioration de niveau de vie. La situation était peut être différente en Ukraine et Serbie d’après guerre.


Le bilan des révolutions de couleur

Qu’en est t’il des révolutions de couleur à l’heure ou j’écris ces lignes ? Dans tous les pays, elles sont plus ou moins des échecs. Aucun régime post-révolution de couleur n’a bénéficié (de par cette révolution) d’un essor, d’un tremplin vers une situation économique ou politique plus stable. Bien au contraire, les gouvernements Orange ont tous échoués.


  La Serbie n’a pas intégré l’UE et seul une manœuvre politique de bas étage (couper le principal parti d’opposition en deux) permet au pouvoir Orange de Tadic de garder le pouvoir. N’oublions pas que l’homme phare issu de la révolution Orange, Vojislav Kostunica est retourné dans l’opposition à l’Amérique et que Dzinzic a été assassiné. Enfin le Kosovo est perdu et les criminels de guerre toujours pas arrêtés.


– En Ukraine, la situation économique s’est aggravé, le président Orange est crédité de 5% des voix aux prochaines élections en 2010 et son bras droit, la nationaliste Ioulia, renégocie avec Moscou.


– Le pouvoir Orange de Georgie est au bord du gouffre après s’être lancé dans une offensive militaire insensée, attaquant des civils et des militaires sous mandat de l’ONU en 2008. Le pays est ruiné, Sakachvili sur un siège éjectable.


– Au Liban le départ de l’armée Syrienne n’a rien arrangé et la terrible guerre de 2006 avec Israel a renforcé l’image du Hezbollah comme défenseur naturel du pays, qui n’a presque pas d’armée.


– Au Kirgistan, le gouvernement est plus ou moins tombé mais la base de Manas est maintenue, au grand dam de Moscou, néanmoins le pays est toujours dans l’instabilité la plus totale.


– En Grèce, la nomination de Papandreaou (candidat des états-unis) suite aux émeutes n’a pas du tout réglé le grave problème économique du pays et les rapprochements Euro-Turcs envisagés par l’Amérique n’ont pu avoir lieu,  la Turquie de son côté donnant de nombreux signes d’impatience et de désaccord, notamment que ce soit suite à l’affaire du Xingjang (ou des turcophones ont été maltraité) ou dans ses relations avec Israël.



L’avenir des révolutions de couleur


Pour Karine Ter Sahakian les régimes nés de ces révolutions de couleur n’ont aucun avenir. De la déclaration de l’OTAN qui affirme que Géorgie et Ukraine ne sont pas prêts à rejoindre l’OTAN, à la désintégration de structures totalement superficielles comme le GUAM (destiné uniquement à fédérer les états Orangisés et contrer les intérêts Russes), ou l’échec des régimes politiques Oranges (aggravé par la crise économique), cette dernière affirme que : « L’effondrement des « révolutions de couleur » dans l’espace post-soviétique est tout à fait naturel, voir simplement inévitable. L’enjeu de la démocratie et du libre marché, dont George Bush se gargarisait avec beaucoup d’enthousiasme, s’est avéré prématuré ».


Certes la crise financière a considérablement affaibli les régimes déjà fragiles, dont le principal donateur, à savoir l’Amérique. Mais également la rhétorique des « honnêtes manifestations spontanées et démocratiques » a été parfaitement décryptée et décodée par les régimes politiques s’estimant menacés. Des contre mesures efficaces ont facilement pu être mises en place et ont fait leur preuve en Russie ou en Biélorussie par exemple.


Coup d’arrêt enfin, l’habile défense militaire Russe de août 2008 ou  la Russie à démontré qu’elle était prête à militairement s’opposer à ces viols démocratiques et protéger ces citoyens, mêmes à l’extérieur de ses frontières. Les chutes prévisibles et très proches des régimes « symboliques » des révolutions de couleur, à savoir les régimes Sakashvili et Iouchenko « pourraient » même marquer une sorte de reflux de l’influence Américaine en Eurasie. Enfin, il ne faut pas oublier de préciser que les principales victimes sont les « peuples » de ces pays, tout autant les opposants que la majorité manipulée.


Néanmoins, il convient d’être vigilant car le plan de conquête du Heartland si il manque (provisoirement ?) de crédits n’est pas pour autant arrêté, par un miraculeux effet Obama. En effet, les récentes déclarations de Joe Biden laisse penser que les révolutions de couleur sont clairement déjà « envisagées ». Elles devraient évidemment viser les alliés de Moscou (Biélorussie et Kazakhstan en tête) mais également l’Azerbaïdjan que se disputent  la Russie, l’Amérique et l’Iran pour son pétrole bien sûr mais également pour son emplacement géo-stratégique au bord de la Caspienne, seul des états touchant cette mer que Washington peut tenter de renverser. Azerbaïdjan ou en 2005 furent fondés trois organisations étudiantes : « Yox (Non) », « Magam (C’est le moment) » et « Yeni Fikir (Nouvelle Pensée) », organisations pour l’instant en sommeil ?



A lire également : les ONGs et la démocratie par l’IDC.

A l’assaut de l’Eurasie

Au début du siècle dernier, stratèges et théoriciens Anglo Saxons définissent les impératifs pour l’Angleterre, puis l’Amérique afin de maintenir leurs positions dominantes. Très succinctement, ces puissances “navales”, géographiquement isolées doivent éviter l’émergence d’un concurrent fort, surtout si celui-ci est sur le continent. L’effondrement de l’Angleterre et l’avènement des empires en Europe confirmera aux Américain l’impérieuse nécessité pour eux de ne pas s’en faire expulser du continent, mais au contraire d’y prendre position.
Dès le milieu du siècle, la seconde guerre mondiale offre une occasion inespérée pour l’Amérique, dans une Europe affaiblie et divisée, puisque des deux rivaux continentaux (Allemagne nazie et Russie soviétique), il n’en reste qu’un. Cette lutte contre l’URSS a en fait un autre objectif : la prise de pouvoir économique par l’accès aux matières premières et aux ressources naturelles, concentrées au cœur de l’Eurasie. Pour ce faire, l’Amérique propose à l’Europe dévastée le “plan marshall” (1947) destiné à sa reconstruction. 16 états Européens, et la Turquie se partageront les fonds en créant l’OECE dont le but public était “la coordination de l’effort de reconstruction et la libéralisation du commerce et des échanges monétaires”. Ce plan Marshall nous le verrons était en fait un cheval de troie, pour “infiltrer” le continent et assouvir la domination Américaine en Europe de l’ouest dans un premier temps, puis vers l’est, au fur et à mesure de l’effondrement de l’URSS. 
Pour ce faire, les stratèges Américains n’utiliseront pas la « guerre », mais des méthodes plus subversives d’entrisme et de prise de contrôle de l’intérieur. Pour ce faire de nombreuses “associations”, “institutions”, “fonds” ou “ONGs” vont apparaître, qui serviront à “défendre les intérêts Américains” et ” promouvoir la vision Américaine du monde”, notamment sur le continent. Ces associations apparaissent en trois temps : une première vague pendant le second conflit mondial (destinées à lutter contre le nazisme), une seconde pendant la guerre froide (lutte contre l’URSS) et enfin depuis la chute du mur pour étendre l’influence Américaine à l’est et de façon bien plus offensive, servir de fer de lance à de réels coups d’états (révolutions de couleur), présentés via les relais médiatiques (dont les leurs nous le verrons) comme de simples “basculements démocratiques” dans des zones du monde en “transition démocratique”.

Qu’elles soient d’obédience démocrates ou républicaines, les objectifs, méthodes et modes de financements sont très similaires. Celles ci en fait compléter le travail officieux de la CIA et permettre l’installation de gouvernements aux ordres, généralement dans des zones jugées stratégiques. Il est enfin intéressant de noter que les cerveaux de ces associations sont très régulièrement d’anciens Trotskystes, reconvertis à l’Atlantisme forcené, souvent via le néo-conservatisme (america uber alles). Ces « intellectuels » viennent en fait presque tous de la gauche, radicale et ce jusqu’en 1970 date à laquelle l’évolution de l’ultra gauche contre la guerre du Vietnam heurte la perception de l’Amérique qu’ont ces enfants d’immigrants qui ont fuit l’Europe pour le nouveau continent. Ceux-ci rallieront donc dans un premier temps Reagan, puis Clinton et Bush après le 11/09. On peut traduire ce courant comme étant un : « produit de l’influente branche juive du trotskysme américain des années 30 et 40, qui a évolué en libéralisme anticommuniste des années 50 aux années 70, puis en une sorte de droite impériale et interventionniste sans précédent dans l’histoire politique ou la culture américaines. » Parmi les « noms » les plus éminents de ces anciens rebelles de gauche passés à l’interventionnisme évangélique militaire et à une vision unilatérale du monde, on peut citer Paul WolfowitzAlbert WohlstetterIrving KristolWilliam KristolDavid HorowitzMichael Ledeen,Danielle PletkaDavid FrumMichael NovakElliott AbramsRobert KaganJames WoolseyWilliam BennettZalmay KhalilzadGary SchmittNorman Podhoretz, ou encore Richard Perle.
Cette infiltration et prise de contrôle des anciens trotskystes au sein d’associations qui orientent la politique intérieure et extérieure Américaine, influent sur les politiques ou les dirigeants de la CIA voir de grandes multinationales présente une similitude avec les pays Européens, France en tête. En France en effet de nombreux « ex Trotskystes » ont des positions influentes d’intellectuels renommés (Bernard henry levy, Finkelkraut, Gluksman, Goupil, Brukner..) ou encore sont à la tête de mouvements politiques majoritaires (Kouchner, Cohen-Bendit, José Bové ..). Ces « nouveaux intellectuels » sont rangés au cœur du système et non plus dans sa périphérie et ont la faveur de nos médias nationaux, voix du « système » qu’ils étaient si prompt à critiquer. Du soutien à Mao ils sont passés au soutien à l’Amérique. Ils ont combattu les Soviétiques et applaudi la désintégration de la Russie sous Eltsine. Ils ont soutenu la révolution indépendantiste Tchétchène, même si elle était en partie dirigée par des Wahabites, se faisant l’écho des indépendantismes ethnico-religieux tant rêvés par les ennemis prométhéistes de la Russie. Fidèles à la volonté de leur maitres, ils ont religieusement soutenu la guerre de l’OTAN contre la Serbie, et soutenu les nationalismes Croates et Bosniaques, fondé sur la le sang et la religion. Ils se voudraient les guides moraux d’une république qui vient affirme sous le gouvernement Sarkozy son asservissement Atlantiste. Ils sont partisans d’une ligne « dure » contre le Kremlin et les fer de lance d’une Russophobie suintante dans nos médias nationaux. Enfin deux des plus fameux (BHL et Gluksmann) étaient les conseillers Russie des deux finalistes de la présidentielle Française, respectivement Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

L’après guerre …

Freedom House à été créé en 1947 pour répondre à la menace nazie et pousser l’opinion publique à l’interventionnisme dans le conflit mondial. FH soutiendra le plan Marshall en 1949 et se fera rapidement et vigoureusement l’avocat de la politique Américaine en soutenant l’action militaire en Irak, le développement de l’OTAN et en aidant les sociétés postcommunistes dans l’établissement de « médias indépendants, groupe de réflexion non gouvernementaux, et des institutions de base pour des élections politiques ». En 1982, Paul Wolfowitz et les néoconservateurs font entrer en nombre les militants trotskistes dans ces divers organismes, spécialistes de l’entrisme, les seconds défendront les premiers. En 1986, Freedom House met en place à Londres une officine de diffusion d’articles de commande dans la presse internationale via un programme financé par la CIA et lequel seront employé Vladimir Bukovsky, Adam Michnik, André Glucksmann, Jean-François Revel, et quelques autres. Les articles sont repris au Royaume-Uni dans The Daily Mail, The Daily Telegraph et The Times et dans le Wall Street Journal. En 1999, Freedom House a créé le Comité américain pour la paix en Tchétchénie (The American Committee for Peace in Chechnya – ACPC), dirigé par un trio (Zbigniew Brzezinski, Alexander Haig et Stephen J. Solarz) qui a organisé, financé et soutenu le Jihad contres les Soviétiques en Afghanistan. FH compte 120 permanents dans 12 pays (Jordanie, Ukraine, Serbie ..), dirigés par un board de directeurs composé de démocrates comme de républicains et dans lequel on retrouve à la fois l’ancien directeur de la CIA ou encore des stratèges comme Brezinski. FH affirme avoir soutenu des citoyens engagés dans des révolutions en Serbie, en Ukraine, et au Kirghizistan, mais à également œuvré en Jordanie, Algérie, Ouzbékistan et Vénézuela. FH se veut une organisation non lucrative et est financée en grande partie par le gouvernement Américain, mais également par de nombreux donateurs. FH a longtemps été présidé par le représentant démocrate du Nouveau Mexique, Bill Richardson qui cumulait ses fonctions avec celles de vice-président de l’Institut démocrate pour les Affaires internationales (NDI), aux côtés de Madeleine K. Albright. James Woolsey, l’ancien patron de la CIA et inventeur du Congrès national irakien, lui a ensuite succédé et depuis 2005 Freedom House est dirigé par Peter Ackerman (dont nous reparlerons, gardez bien ce nom en tête).

Toujours lié au plan Marshall sera créé en 1972 une institution qui porte son nom : le German Marshall Fund of the United States. Elle se développera rapidement (dès la chute du mur) en Europe de l’est, pour “contribuer” à la transition démocratique des ex-pays communistes. L’institution qui se veut indépendante et apolitique qui a pour ambition de promouvoir les relations transatlantiques, en encourageant un échange d’idées et une coopération accrue entre les États-Unis et l’Europe.

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L’USAID , créé en 1961 sous le gouvernement Kennedy gère l’aide économique et humanitaire dans le monde. Le directeur de l’USAID est nommé par le président des états-unis et confirmé par le sénat Américain. L’USAID finance de nombreuses autres ONGs comme la NDE ou Freedom House, chargées de soutenir par des moyens légaux le travail de la CIA et notamment l’infiltration des partis politiques pro Occidentaux. L’organisation est soupçonnée de soutenir les partisans de l’Amérique à tous les niveaux (notamment politique). Un exemple ? Lorsque le Yémen a voté contre la résolution américaine d’utilisation de la force en IRAQ en 1990, l’ambassadeur des nations unies Thomas Pickering a trouvé l’ambassadeur Américain en lui disant ” ce non vote va vous coûter cher”. Dans les jours qui suivirent, l’aide Américaine via USAID fut coupée, le Yémen eu des problèmes avec la banque mondiale et le FMI, et 800.000 yéménites furent exclus d’Arabie Saoudite.

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En 1961 sous la coupe de Kennedy fut également créé le “corps pour la paix” et “l’alliance pour le progrès” paravent destiné à oeuvrer contre la menace communiste en Amérique du sud. L’alliance fut néanmoins un échec et disparu en 1973.

La connection Washington ?

Egalement lié au plan Marshall, la “Brookin institution” à un rôle important. L’institution connu son heure de gloire lorsqu’un de ses membres, léo pasvolsky, également membre du Conseil des Relations Etrangères (un think tank qui a pour vocation a analyser la politique mondiale et comprend plus de 4.000 membres issus du milieu des affaires, de la politique et de l’économie) contribuera dès 1942 à conseiller le président Roosevelt, notamment pour l’établissement du système de “nations unies” (il en rédigea la charte) mais également pour le fonctionnement du “plan marshall”. Les experts de l’institution démontreront leur influence après le 11/09 en “témoignant devant le congrès et l’opinion publique Américaine pour réaffirmer le rôle moteur de l’Amérique à l’étranger“.

En face de celle ci, de l’autre côté de massachusset avenue à Washington, se situent deux autres “institutions” intéressantes : L’institut Peterson et également la fondation Carnégie qui est une organisation non gouvernementale ainsi qu’un cercle de réflexion et d’influence global dédiée au développement de la coopération interétatique et à la promotion d’un engagement actif des États-Unis sur la scène internationale. Devenu l’un des plus riches et importants think-tanks libéraux du monde, la fondation à joué un rôle prédominant en Russie en ouvrant une filiale à Moscou en 1993 qui a conseillé l’ex président Eltsine dans le processus de privatisation de l’économie ex-soviétique, grâce à l’interface de personnalités comme Yegor Gaidar, récemment disparu. La fondation prendra ensuite position pour défendre Mikhail Khodorkovsky, qui était régulièrement orateur dans les locaux de Moscou.

Néanmoins la Brookin institution (citée plus haut) ayant été jugée très proche des démocrates, elle à son miroir de droite, libéral avec l’American Enterprise Institute (AEI) a été fondé en 1943 pour faire concurrence à la Brookin Institution (citée plus haut et été jugée très proche des démocrates, ) et a été un des architectes majeurs des politiques du gouvernement Républicain de Georges Bush. L’institution se veut défendre le “capitalisme démocratique”. L’AEI a longtemps eu comme mentor Irving Kristol ancien trotskyste reconverti, fondateur s’il en est de l’idéologie néoconservatrice. Décédé en septembre dernier, son fils william kristol ayant largement repris le flambeau familial puisque fondateur de la revue néo-conservatrice “weekly standard”, fut un des artisans de la réélection de G. Bush, de l’attaque de l’Irak en 2003, mais également fondeur du Projet pour un Nouveau Siècle Américain (PNAC) et membre du comité de l’American Enterprise Institute, fondé par son père. Anecdote : celui ci titrera un article “vive la France“, pour se féliciter du votre contre le traité Européen, démontrant ainsi la gêne des américains face à l’émergence d’un concurrent politique et économique. L’AEI héberge dans ses locaux le PNAC fondé par Kristol serait arrêté depuis 2006 et avait pour objectif d’assurer le leadership mondial des états-unis.

Enfin dans la même zone géographique, on trouve également la Hoover Institution qui est à la base une bibliothèque financée par la fondation Rockefeller pour collecter un maximum d’archives sur l’arrivée des communistes au pouvoir en Russie. La bibliothèque deviendra un think tank formant une partie de l’élite républicaine, et recevant des fonds de divers multinationales comme Merryl linch, JP Morgan, Exxon etc etc et partageant ses directeurs avec l’AEI (ci dessus). La fondation a également sponsorisé un groupe de chercheurs 
En 1998, un groupe de chercheurs de la Hoover Institution pour former George W. Bush aux questions internationales dans sa maison d’Austin (Texas). Ce groupe comprenait de nombreuses personnalités comme Condoleezza Rice., Dick Cheney, Stephen Hadley, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz et même Colin Powell. En retour, en 2001, Condoleezza Rice a été nommée conseillère de sécurité nationale et sept salariés de la Hoover Institution ont été nommés au Pentagone parmi les trente membres du Comité consultatif de politique de Défense (Defense Policy Board Advisory Committee). 
Au cœur de la guerre froide

Le New Endownment for Democracy a été créé en 1983 sous le gouvernement Reagan et son financement passe par le congrès Américain via l’USAID. Elle redistribuerait l’argent reçu du gouvernement pour moitié à ces quatre organisations qui agissent au niveau international :

* National Democratic Institute for International Affairs, lié au Parti démocrate, et présidé par l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright.
* International Republican Institute, lié au Parti républicain et présidé par le sénateur John McCain, rival malheureux de George Bush aux primaires de 2000 et aujourd’hui candidat républicain à la présidence des États-Unis.
* American Center for International Labor Solidarity, fondé par l’AFL-CIO. 
* Center for International Private Enterprise, fondé par la Chambre de commerce des États-Unis.
L’autre moitié des fonds va à plusieurs centaines d’ONG réparties dans le monde. Le NED a financé ou financerait des groupes politiques luttant officiellement pour la démocratie en Europe occidentale dans les années 1980 ainsi que dans les années 2000 dans les pays de l’ex-union soviétique comme en Ukraine, ou encore dans les pays d’Asie centrale comme le Kirghizistan ou l’Ouzbékistan. La NED a développé un système d’institut satellite qui s’inspire de ce qui avait été mis en place par les États-Unis, en tant qu’armée d’occupation, en Allemagne avec la Friedrich Ebert Stiftung, la Friedrich Naumann Stiftung, la Hanns Seidel Stiftung et la Heinrich Böll Stiftung. Aussi, utiliserait-elle ces fondations comme relais financiers dans ce pays plutôt que ses propres instituts. Sur le même principe, la NED aurait trouvé des partenaires dans divers États alliés, membres de l’OTAN ou de l’ex-ANZUS, notamment : la Westminster Foundation for Democracy (Royaume-Uni), Droits et Démocratie (Canada), la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation Robert Schuman (France), l’International Liberal Center (Suède), l’Alfred Mozer Foundation (Pays-Bas).

La NED publie le Journal of Democracy et organise des conférences avec les intellectuels qu’elle sponsoriserait (par exemple l’historien François Furet et le journaliste Jean Daniel pour la France). Celle ci forme également des cadres politiques et syndicaux, partout dans le monde, à l’exercice de la démocratie. La NDE finance et encadre actuellement plus de 6.000 organisations politiques et sociales dans le monde. Elle revendiquerait avoir entièrement créé le syndicat Solidarność en Pologne, la Charte 77 en Tchécoslovaquie et Otpor en Serbie. Ces mouvements ont animé les révolutions de couleur dans les pays concernés, ou été des meneurs dans la lutte anti-Soviétique et par défaut pro-Américaine. Le financement de ces syndicats a comme corollaire que les gouvernements qui découlent de ces renversements de régimes entraine une politique pro-US sans faille (commandes militaires de F16 malgré l’entrée dans l’UE, alignement total sur les positions de la Maison Blanche en Europe de l’Est, participation au partenariat pour la paix en 2005 pour la Serbie, collaboration avec le TPI ..) Enfin, le NED aurait été impliqué dans les campagnes de référendum et le coup d’Etat avorté d’avril 2002 contre la présidence d’ Hugo Chávez au Venezuela.

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On peut citer également l’institut Aspen , Atlantiste et dédié au “commandement éclairé, à l’appréciation d’idées et valeur éternelles, et pour un dialogue ouvert sur des thèmes actuels“. En France il organise des débats avec des intellectuels Atlantistes comme le président Nicolas Sarkosy. L’institut est financé par des sociétés comme CapGémini ou encore la chaine d’information (!) Euronews.

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La Jamestown fondation a été créé par la CIA sous le règne Reagan pour mettre en scène les transfuges communistes à l’époque Reagan, elle édite des bulletins spécialisés sur le monde post-communiste et sur le terrorisme qui servent de référence aux think tanks de Washington. A la chute du mur, l’institution reprend du service via le responsable de l’époque de la CIA James Woosley et également par Zbigniew Brzezinski pour ajuster le discours guerre froide (3ième guerre mondiale) à un discours préparant une 4ième guerre mondiale. L’institution publie des bulletins informatiques notamment :

* Chechnya Weekly : bulletin officiel de l’American Committee for Peace in Chechnya (Comité américain pour la paix en Tchétchénie) de Zbigniew Brzezinski et Alexander Haig, lequel est une filiale de la Freedom House.
* Eurasia Daily Monitor enfin qui est la publication phare de la Fondation est devenu le quotidien de référence pour les intérêts US dans l’espace post-soviétique. Il stigmatise la Russie de Poutine et célèbre la « démocratisation » en marche des « révolutions » des roses, orange, des tulipes etc.

En réalité la Jamestown Foundation est un élément d’un dispositif plus vaste chapeauté par la Freedom House et connecté à la CIA et est en réalité devenu une agence de presse spécialisée sur les États communistes et postcommunistes et sur le terrorisme.

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Toujours dans le domaine de la communication, la fondation héritage a également été l’un des plus actifs soutiens de la politique Reagan, axée sur le soutien aux mouvements anticommunistes notamment en Afghanistan ou en Angola. Depuis, la fondation a légèrement basculé du côté démocrate et à été listé comme l’un des think tank les plus influent du pays. Jusqu’à 2001 la fondation publiait une revue (foreign review) qui a depuis été acquis par la Fondation Hoover (voir plus haut). En 2006, la fondation a créé le Margaret Thatcher Center for Freedom pour renforcer les liens “Américano-Anglais”. En 2009, la fondation a créé un “scandale” en affirmant que l’armée rouge n’avait pas “libéré” l’europe de l’est du fascisme mais instauré un nouveau totalitarisme. Cette affirmation confirme l’offensive anti-Russe en cours, passant par une révision totale de l’histoire destinée à a terme décrédibiliser tout rôle de la Russie dans l’histoire récente de l’Europe, et ce afin de “repousser” la Russie hors d’Europe, physiquement mais également dans les esprits.

Après la chute du mur

Après la chute du mur, profitant du flottement général et de l’aspiration des nouvelles nations d’Europe de l’est à intégrer l’Europe, ces diverses associations vont bien évidemment contribué à étendre l’influence Américaine en Europe centrale et de l’est, occupant le terrain abandonné par les Soviétiques. Pourtant depuis 1990 leur activité ne s’est pas arrêtée, pas plus que ne s’est arrêté l’activité de Freedom-House après la chute du régime nazi. Toutes ces fondations, institutions, ONGs ont continué à œuvrer “vers l’est”, dans un “drang nach osten” sous bannière étoilée et dirigé contre la Russie, l’URSS n’étant plus. Dans cette offensive, il faut citer comme acteur phare le milliardaire Soros, qui a créé en 1993 et 1994 de nombreuses organisations trop peu connues du grand public : l’Open Society, ou encore Human Right Watch, le democracy coalition project. Ou encore l’International Crisis Group. Cette dernière a d’abord été actif en afrique, puis en ex-Yougoslavie et est aujourd’hui présidée par l’ancien président Finlandais Martti Ahtisaari, qui sera nommé par l’ONU envoyé spécial pour le Kosovo. L’ICG a dans son conseil d’administration des anciens conseillers nationaux de sécurité (Richard Allen et Zbigniew Brzezinski), on trouve le prince koweïtien Saud Nasir Al-Sabah, l’ancien procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie Louise Arbour, ou l’ancien commandeur suprême de l’OTAN pendant la guerre de Yougoslavie le général Wesley Clark. Quelques relations financières comme l’ex-président philippin Fidel Ramos ou l’oligarque russe Michail Khodorkovsky, tous membres du Carlyle Group. Figurent aussi des personnalités françaises : Simone Veil, présidente du mémorial de la Shoah, et la journaliste Christine Ockrent, épouse de l’ex-gouverneur du Kosovo Bernard Kouchner.

Le project syndicate enfin est une agence de presse indépendante qui a racheté différents organes de presse, a financé des radios « indépendantes » (comme B92 en Serbie ou alors radio free europe) et se pose comme un des fers de lance médiatique de la guerre énergétique contre la Russie et cela depuis de longues années. Il est enfin à noter que les organisations de Soros ont été expulsées de Russie fin 2003 et qu’en 2006 un réseau d’espionnage anglo saxon a été démantelé en Russie, dans lequel les agents étaient liés à des organisations étrangères, l’Open Society ayant été impliqué dans l’affaire.

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Nous reviendrons dans un prochain article sur les implications de ces diverses associations dans les révolutions de couleurs et notamment sur le trio : « freedom house » « réseau soros » et « albert einstein institute » dans l’organisation des révolutions de couleurs, ces coups d’états démocratiques destinés à « placer » des gouvernements aux ordres du Pentagone, et ce afin de servir de tête de pont pour l’Amérique dans sa lutte contre la Russie.
Enfin, pour terminer cette étude sur l’agression larvée permanente (toujours basée sur des principes trostkystes de « révolution permanente »), nous nous intéresserons à la pénétration du lobby Américain dans la scène politico-médiatique Française et la conséquence pratique pour la France : servir de tête de pont à l’Amérique, au même niveau qu’une Géorgie ou qu’une Serbie renversée militairement ou par une révolution de couleur.

Demography in Russia, history, situation and prediction

Demography is one of Eurasia’s key topic. Within the Eurasian continent, which can be separated into two sides, the ‘European’ side and the ‘Asian’ one, the demographic gap is becoming obvious: the Asian side contains nowadays more than 50% of the world citizens while the European side contains less than 10%. 

Russia is now facing a really harsh demographic situation, but as opposed to the west-European countries facing those difficult decades without solving the problem (using a quiet uncontrolled immigration), Russia seems to prefer a Japan’s like solution to a France’s like solution.It is very common in the lot of propaganda and disinformation we are being given by the mainstreams concerning Russia to read / hear that the country is losing 700.000 citizens every year and is engaged in a demographic decline that will last for decades. A recent World Bank and even a UN report ensure that the Russian population should shrink by 30% and probably reach only 100 million in 2050 (!), from its actual 141,9 million (2010).

As we shall see, this is absolutely absurd and will not happen.

The Russian demographic evolution, from 1897 to 1991

Looking at the Russian demographic evolution from 1897 to 2009 is very instructive. The analysis is based on the population «inside» the borders of the present Russia, in the Empire of 1897 but also in the USSR. The figures are given as of 01 January of the quoted year:

* In 1897, the population was 67.5 million and in 1914, 89.9 million.Increase over 17 years: 22,235,000 inhabitantsAverage increase of 1.315 million inhabitants / year.* In 1939, the population is 108.4 million and reach 117.2 million in 1959.Increase over 20 years: 8.8 million inhabitants.Average increase of 440,000 persons per year. The average is obviously lowered by the dramatic events in Europe, during which the USSR has lost nearly 23 million citizens (military and civilian

* In 1959 the population was 117.2 million and about 130.6 million in 1971. 

Increase over 12 years: 13.4 million inhabitants.Average increase: 1.115 million inhabitants / year.

* In 1971, the population is 130.6 million and 148.3 million in 1991.Increase over 10 years: 17.7 million inhabitants.Average increase: 1.77 million inhabitants / year.
Of course in 1989 Russia was the center of the USSR.

The population of the USSR in 1992 amounted to 292 millionsagainst 148 million in Russia the same year. One can clearly discern that the strongest grothw of population was the within the USSR after 1970, during the last 20 years of existence of this political entity.

Strangely (?), in 1989, the population increase is slowing down.

— From 1983 to 1989 the population increased from 7 million in 7 years, 1 million / year.
— From 1989-1996, the population increased from 1.6 million in 7 years (!) is 228,000 inhabitants / year.

The demographic collapse, 1991 – 2005

After the fall of the Soviet Union, Russia lost almost half its population. 30 million Russians, residents in the Russian republics (that became independent nations) were excluded from the general «census» of 1990 which counted 149 million inhabitants.

The fall of the USSR and the social and economic collapse led Russia to a giant economic crisis. Drastic measures of reformers / liberals in the entourage of President Yeltsin were the main causes of this demographic collapse. The drastic therapy of Yegor Gaidar and Anatoly Chubais led to an economical collapse wich led to a demographic genocide. This happened very fast, tooking only a large decade. 

Between 1990 and 1995 the infant mortality rate raised from 56% and the rate of female mortality by 26%. The male life expectancy fell from 64 y.o. in 1990 to 57 y.o. in 1995, leading to a situation where the Russians then lived less long than the Indonesians. Female life expectancy dropped from 74 y.o. to 70 y.o. 

Between 1990 and 1995, « excess deaths » was three million people, which is twice the excess deaths of the Russian civilians during the Second World War, due to the difficult living conditions.

The collapse of Russia from 1990 to 2000 could be compared to the demographic collapse of Ethiopia during the famine of 1980 or cambodia Pol Pot …

The demographic collapse first struck the elderly and then the youth. It struck with full force the Russian hospital system. Russia experimented a resurgence of diseases that existed in many countries of the third world: diphtheria, typhus, cholera, typhoid fever and also tuberculosis, hit the population hard. 

In 1995 the estimation was that one inmate out of ten was contaminated. Each year, according to the Harvard Institute of Statistics and the Institute of Public Health of New York, between 1990 and 1996, Russian jails relaxed some prisoners carrying 30,000 active strains and 300,000 carrying dormant strain. 

If nothing had been done, 12% of the population could theorically have been infected in 2005.Between 1990 and 1998, sexually transmitted diseases soared. 

The number of recorded syphilis rose from 8,000 to nearly 400,000. 

AIDS literally exploded, if the 90’s pace of expansion had continued, 10 million of people would have been infected in 2005 (Note from Alexander Latsa: It is estimated that 500,000 people in 2009 are infected with AIDS virus).

This explosion of AIDS spread was also largely due to drugs. In comparison with the5 million of addicts in the country in  1998 (3% of the population), this figure had since then been «reduced» by half.

If  young people took drugs, older strongly drank. A 1998 survey showed that 50% of men drank an average of more than half a liter of vodka a day. Between 30,000 and 40,000 people died each year of poisoned vodka. 

Between 1990 and 1998, were counted: 259,000 suicides, 230,000 deaths from poisoning (of Vodka), and 169,000 murders.But mostly, the more Russians died, the less were born. In the late 1990s, there were about 3,000,000 abortions / year in Russia, and around one milion birth. 

The main Russian Statistical Institute estimates that in the late 1990s, more than one adult woman in three was sterile and had two reproductive disorders. 

This lack of female fertility was increased by the rise of prostitution in Russia but also abroad. The high emigration of men to foreign countries was largely followed by the high number of women who became (by force generally) sex slaves, especially in Western Europe.  In 1993, out of 1.6 million birth, 5% of newborn were abandoned by their relatives. In 1998, it had risen for 1.3 million birth to a rate of 9%. I

]n 1998, one million children roamed the streets. In the end, the recent wars have dealt a blow to the young male generation, especially the first Chechen war in 1995, where thousands of young unprepared conscripts were sent to carnage

.All this led to an inexorable population decline. Russia lost seven million people in less than 20 years. The cruising speed was launched quietly with about 400 000 people less each year ! The political power, in total decomposition, proved its incapacity of doing anything. If nothing would have changed during this last decade, the number of young people aged 15-24 should be reduced by half in 2015. 

Such a « fall » is the only historical example in peacetime.

Gosplan : toward demographic’s balance (2005 – 2009)

By 2004, the year of his second term, Russian President Vladimir Putin launched a federal initiative designed to restore the population’s demography. 

The plan included a series of measures to help the birth rate and help young couples to make a second or a third child. Some measures include financial help, from state, companies or local government but also aid and housing credits or vouchers for purchases in department stores. Some regions gave young families loans for house purchase, which may be «erased» during the birth of children, and provide tax advantages or even measures of «clemency» for late rent. In addition, the state launched a massive media campaign to appeal to «have children for the motherland

The results were really fast, as the population’s evolution is showing. Within 5 years, the decline was stopped.

— 01 January 2002 —>145,2 millions
— 01 January 2003 —> 145 millions
— 01 January 2004 —> 144,2 millions
— 01 January 2005 —> 143,5 millions
— 01 January 2006 —> 142,8 millions
— 01 January 2007 —> 142,2 millions
In 2005, loss of population reached 780.000 people.
In 2006, loss of population was around 600.000 people.From 2002 to 2006  the loss of population was 2.400.000 people, meaning a yearly average of 600.000 pepole (!), to compare with the increase from 1 million from the 1970-1990’s period.However things then got better :

— 01 January 2008 —> 142 millions
— 01 January 2009 —> 141,9 millions
— 01 January 2010 —> 141,9 millionsIn 2007, the population fell by 300,000 soIn 2008, the population then declined 100,000In 2009, the population has for the first time in 15 years increased in Russia.

This curve shows the Russian demography. The first vertical bar is the fall of the USSR and the second is the the establishment of demographic measures by the Russian state. This increase of births concerned 70 territories of the Federation and the reduction of deaths concerned 73 territories out of 83.

The natural increase in population was registered in 25 territories in 2009 against 21 in 2008 still according Rosstat. Siberia was the symbol of demographic rebirth, as between 2000 and 2009 its birth rate has increased sharply: 98,000 children were born in Siberia and 174,000 in 2009

According to Russian Minister of Health and Social Development Tatyana Golikova demographic stability is mainly due to the increase of births:

1,760,000 Russians were born in 2009, that is to say more than 2, 8% than in 2008: 1.714 million. 

The Minister also stressed that mortality remained high, 1.95 million people in 2009. The mortality rate is also down from 14.2 / 1,000 in 2009, cons 14.6/1.000 in 2008. The combined effect «decline in mortality + higher birth rate »  is constant for four years. In addition, the average life expectancy is increasing, from 69 countries in 2009 against 65 in 2000, today it is 62 for men and 74 for women.

Now, demography is entering its second phase, the first having been the revival of the birth rate. This second phase is to reduce mortality, as a lower mortality rate of 5% over 5 years (until 2015) is considered necessary if the current birth rate remains more or less stable. 

The objective of this second part, is to stabilize the population around 142 million inhabitants by 2016 through two main steps that are lower abortions and reduced mortality:

— Lower aborptions

Russian’s age pyramid is showing an unavoidable reduction in the number of young women aged 20 to 29 (procreation age), that should reach 35% by 2020. To deal with this problem, the Russian Ministry of Health wants to reduce the numbers of abortions, which is one of the highest in the world. In 2008 1.714 million birth, were recorded in Russia and 1, 234,000 of abortion, a rate of 72 abortions per 1000 births, to compare to 20 abortions per 100 births in 2008 to the United States. 

According Tatyana Golikova, a drastic reduction in the rate of abortion is essential in order to try solving this problem. Nevertheless, the abortion rate is falling consistently and never reached the heights or other countries such as Romania.

However it is true that the number of childrens under 18 went from 38 millions in 1995, to 33,5 millions in 2000 and 26,5 millions in 2008.

—   Reduce mortality

The mortality rate is too high (read here repartition), several areas are covered:
* cardiovascular disease: down 4.6% in 2009 compared to 2008.
* The decline of deaths caused by tuberculosis: 7.8% decline in 2009 compared to 2008.
* The lower rate of road deaths is already evident in 2009 the police recorded 26,084 deaths throughout the federation, 33 308 deaths in 2007.
* The fight against drug deaths: 70,000 deaths / year in 2008 are related to drug use and 30-40000 directly from overdoses. Russia counted as many consumers of narcotics than Western Europe.
* The struggle against death due to alcohol: the mortality due to intoxication with alcohol adulterated already decreased by 32%. 

The government in the health plan of 2020 as the target of halving the per capita alcohol consumption in 10 years, alcohol was responsible indirectly for the deaths of 500,000 people per year. However, the natural population decline continues but depopulation was offseted by the increase in migrants. According to data provided by the Federal Migration Service, in eleven months during the year 2009, the Russian citizenship was granted to foreigners 333.474. 

Since 1999 (the end of Yeltsin’s term), the rate of emigration of Russians (or departure from Russia) is in constant decline, emigration reached 250,000 people per year in 1998 and 1999 but fell in 2008 to less than 20,000 person. In comparison the rate of arrivals, after dropping in 1998 to about 500.000 fell in 2004 to around 120.000.

Then in 2007 it bounced back to about 280,000 people. From 1990 to 2008, immigration to Russia totalized 5,347,027 people. 

Not all stayed, but migration service says that would have remained in Russia 4,168,980 person or around 75%. This corresponds to an average net inflow of 231,610 persons per year. I would like to remind that the population of Russia is 142 million and also that these immigrants are 90% of CIS countries as can be seen here. From 1992-2007, the bulk of immigration to Russia consisted of ethnic Russians returning from former Soviet republics to 65% and 11% of citizens of various minorities in Russia, 24% are migrants from other origins.


In 2003, the share of ethnic Russians was 65%, and Slavs (including Ukraine and Belarus) 72%.In 2007, the share of Slavs decreased to 50%, the share of nationals in the Caucasus has increased by 9-21%, and Central Asia 4-14%. The Center surveys GKS gives us a detailed breakdown of the immigration through the entries for the years 2003-2008, but also throughout the territory of the federation.

Illegal immigration by cons is a different problem, in the words of Vladimir Putin in 2006: «The number of illegal migrants in Russia could reach $ 15 million. It’s more than in America and Europe taken together …

According to current estimates, there are 500,000 people registered on the 10 million foreigners working in our country. 10 million is not a final figure because « nobody knows exactly how much they are at work here ».  In 2008, according to figures from the Federal Immigration Service (FMS), there were 9.2 million foreign citizens in Russia, 80% would come from a country of the CIS. Of these 9 million, two thirds worked illegally. 

Demography in Russia in 2010

The first half of 2010 is quite positive, the number of births (868,936) is 2.3% higher than during the same period in 2009 (849.267), with 19,569 births more. 

Mortality significantly decreased with a fall of 1.8% between  S1 2010 (1,010,988 deaths) and the H1 2009 (1,029,066 deaths) so 18,078 fewer deaths. The loss of population during the first semester of 2010 is 142,152 inhabitants, against a loss of 179,799 inhabitants for the first semester of 2009.  On the comparative six first months of both year, deaths from cardiovascular disease  fell by only 2% and deaths from cancer of 0.7% only. Death for « external reasons » also reduce for 6.1%. Within this group, road deaths, poisonings, suicides and murders fell by 10-15%. For the first time since 1998, the number of deaths in 2010 «Should» be less than 2 million. (Links).This year, it is possible, without being to much optimistic, to say that the population should grow maybe by 100.000 people.

Russian’s demography, previsions from 2010 to 2030

Three major demographic projections have been considered for the population until 2030, by the Russian’s health ministry.

low projection considers that the population should continue to decrease, to reach 139.630.000 inhabitants in 2016, the rate of decline should reach a medium yearly 500.000 person until 2015, and then top to 700.000 / year until 2030, where the population should stabilize around 128.000.000,  with a very low immigration rate around 200.000 people / year, which represents from 2010 to 2030 less than 4% of the population from 2030.

medium projection sees the population growth until 2016 as reaching 142.160.000 inhabitant and then reducing 200 or 300.000 / year to reach 139.730.000 in 2020. Immigration would be more consequent than in a low projection: around 350.000 /year. For memory, in 2009 334.500 citizens received the Russian nationality.

high prevision considers that the growth of population will lead to 144.000.000 citizens in 2016 and then 148.000.000 in 2030. In this prevision, immigration would be stronger, at around 475.000 / year, but that remains relatively weak, leading after 20 years to less than 8% of population, which is a « normal » actual European’s rate. 

However the big difference is that within those potential 8% should be a strong proportion of Russian speaking people, and even ethnic Slavians from Ukraine / Baltic countries… which means people from non destabilizing communities, unlike in western Europe.