Category Archives: 2010

Démographie en Eurasie

Il est fréquent de lire que la Russie est mal en point démographiquement. J’ai dans un article précédent démontré l’amélioration évidente de la situation et également fait un comparatif Allemagne / Russie pour montrer que l’Allemagne est dans une situation bien plus critique que la Russie. Le taux de natalité de 1,6% pour 2009 en Russie est aujourd’hui équivalent à celui du Canada. 
Étudions  la situation des autres pays d’Eurasie.
Cet article est une traduction d’un article de Anatoly Karkin, posté sur Sublime Oblivion le 19 mai 2010.L’Ukraine dont j’ai déjà parlé la est dans une situation plus critique que la Russie, mais finalement assez similaire. Le taux de natalité y est en 2008 plus bas qu’en Russie (1,4 contre 1,5) mais l’espérance de vie plus élevée 68,3 contre 67,8 en Russie. La crise qui a frappé l’Ukraine a été bien plus forte que en Russie (baisse de 15% du PIB contre une baisse de moins de 9% en Russie).

Le taux de natalité en Ukraine a ainsi légèrement augmenté entre janvier 2008 (11,1/1000) et janvier 2009 (11,2/1000) mais a ensuite baissé entre janvier 2009 (11,2/1000) et janvier 2010 (10,7/1000). Pendant ce temps le taux de mortalité a continué à baisser, passant de 17,2/1000 en janv-fev 2009 à 16,4 en janv-fev 2010. La population du pays va néanmoins continuer à baisser car l’immigration en très faible en Ukraine et l’émigration relativement importante. On peut néanmoins imaginer que l’atténuation de la crise économique, les mesures intelligentes de pacification et d’accueil de capitaux Russes vont contribuer a rendre la situation économique plus viable et maintenir l’évolution démographique sur un modèle à la Russe mais avec 2,3 ans de retard : un freinage de l’émigration, une baisse de la mortalité, une remontée douce de la natalité (vers 1,7 ou 1,8 comme en Russie de 2013) et une population en stabilisation vers 2014, 2015.

 

Biélorussie : grâce à son isolement économique et son éloignement du système économique mondial, la Biélorusse n’a quasiment pas ressenti la crise. Son PIB a même augmenté de 1,5% en 2009 (!). De janvier à avril 2010, le taux de croissance a augmenté de 6,1% par rapport à janvier – avril 2009. La démographie a elle augmenté puisque le nombre de naissances est passé de 107.900 en 2008 à 109.800 en 2009 (une hausse de 1,8%), par contre les trois premiers mois de 2010 ont vu une légère baisse par rapport aux trois premiers mois de  2009 mais cette faiblesse du premier trimestre est récurrente en Russie également, ce que je n’explique pas. A noter que le taux de natalité est passé de 11,1/1000 en 2008 à 11,6/1000 en 20009. l‘état ayant appliqué un programme tout a fait similaire à la Russie en incitant les familles a faire des enfants via des aides en tout genre (avantages économiques, aides financières ..). Cette méthode est aussi appliqué en Ukraine et en Finlande, avec les résultats positifs que l’on connait.
L’absence d’immigration permanente explique la baisse de la population mais le renouveau de la natalité cumulé avec la baisse de la mortalité fait que depuis 2002, la décroissance de la population diminue. Le taux de fertilité de 1,5 en BiéloRussie est néanmoins plus bas que en Russie (1,6) et à peine plus haut que en Ukraine (1,45, 1,5). L’espérance de vie est élevée : 70,6 ans en 2008, comparé à 68,3 en Ukraine et 67,8 en Rusie.
 

 
Lettonie. La Lettonie a été le pays le plus touché par la crise économique, son PIB à baissé de 18% en 2010 et l’écconomie du pays a été décimé comme nulle part en Europe. 

En 2009 par rapport à 2008, les naissances ont baissé de 9,5% et les marriages de 23,3%. Le premier trimestre 2010 comparé au premier trimestre 2009 montre néanmoins une rémontée des naissances, mais qui n’est pas encore au niveau de fin 2008. 


[Source: Latvijas Statistika]. 

Positif néanmois : le taux de mortalité est en baisse, baissant de 3,6% de 2009 par rapport à 2008. Après le boom économique (et démographique lié) des années 90, la Lettonie a perdu 7.058 habitants en 2008 et 8.220  en 2009. 

Conclusion : ces 3 états ont une évolution démographique très proche, malgré des situations géo-économiques différentes. 

[Source: World Bank Development Indicators].

Estonie : l’Estonie a également été duirement frappé par la crise, ce qui se ressent sur sa démographie, le taux de fertilité était de 1,66 enfants / femme en 2008, ce taux a baissé de 2,6% en 2009 et cette baisse s’est freinée en 2010 mais le Q1 2010 est de 0,9% plus bas que le Q1 2009. Le taux de mortalité à lui également baissé de 3,7%  en 2009 (comparé à 2008), et de 3,5% dans le Q1 2010 comparé auQ1 2010. 

 
Lithuanie : le site internet concerné ne donne pas de données claires. 

 
Caucase : 

·        En Arménie, le taux de mortalité reste élevé à 8,5/1000 en 2008 et 2009 alors que le taux de natalité ne cesse d’augmenter : de 10,6/1000 en 2009, à 12,7 en 2008 et à 13,7 en 2009.
·        En Georgie, la population a augmenté de 2008 à 2009, le taux de natalité augmentant de 2006 à 2008, passant de 10,9 à 12,9/1000.
·        La Moldavie n’a pas de statistiques à jour, mais sa population à diminué de 5.000 âmes en 2009 par rapport à 2008, ce qui est moins que les années précédentes, la baisse étant annuellement de 10.000 personnes. Ces statistiques sont dures à évaluer au vu de l’émigration massive de Moldaves à l’étranger, notamment en Russie.
·        L’Azerbaidjan (pour le Caucase) tout comme l’Asie centrale ont des démographies très dynamiques et n’ont pas à être inclues dans cette étude ! 😉 

 
The Balkans : taux de natalité et de mortalité n’ont que peu bougés pendant la crise (de 2008 à 2009) spécialement en Bulgarie et Roumanie, qui semblent n’avoir absolument pas été touché démographiquement par la crise.

L’allégeance à la Russie Fédérale est notre force (Par Afaf Aniba)

Afaf Aniba est écrivain, conférencière et militante des droits de l’homme Musulman.Elle collabore avec plusieurs journaux indépendants Algériens depuis 1994 et tient une rubrique hebdomadaire à Albassaïr porte parole de l’Association des Oulémas Algériens. Elle est également contributrice pour plusieurs site entre autre chihab.net, binbadis.net, binnabi.net et alasr.ws, veecos.net, difaf.net, albassair.org et enfin tourath.org.

 

Vous pouvez lire ses nouvelles publiés sur inlibroveritas.net depuis le 16 juillet 2005. En novembre 2006 la maison d’édition Samar a publié mon premier livre, intitulé “Percée de lumière, préoccupation d’une femme musulmane” et le 16 juillet 2008 son premier recueil de nouvelles intitulé ” La Dame d’Ibiza” a été publié par Ilv-édition. Le 1 Avril 2010 son premier roman a été publié par ILV-éditions intitulé “Et la vie continue à Sarajevo…” 
Son blog est ici

 

Madame Ouneiba a accepté d’écrire un article pour le blog DISSONANCE et s’adresser aux musulmans du monde entier.

***

L’allégeance à la Russie Fédérale est notre force ! Par Afaf Aniba.


En tant que musulmane Algérienne, je sais que notre religion l’Islam honore par-dessus tout l’intelligence du croyant. Il est vital pour nous musulmans par ces temps tourmentés de protéger notre présence et les composantes de notre identité religieuse.

Personnellement je n’ai pas compris pourquoi certains Tchétchènes ont fait la guerre au gouvernement Russe ? Quelques-uns de vous me disent que historiquement le Tchétchénie le Daghestan ou l’Ingouchie n’ont jamais fait partie de l’empire Russe, je l’admets mais permettez- moi de poser une question :

 

Nous vivons au 21 siècle, le désir de l’indépendance ne doit pas faire oublier aux Tchétchènes Daghestanais et Ingouches que une fois séparés de la Russie fédérale, ils vont être englouti par l’ogre Américain, est-ce que vous croyez que l’Arabie Séoudite ou l’Iran ou la Turquie vont vous soutenir et vont pouvoir vous protéger ? Vous vous méprenez et l’exemple de la Bosnie-Herzégovine et le Kossovo sont des exemples flagrants. La Bosnie est fragmenté en plusieurs républiques et le Kossovo est sous la botte Américaine. Nous ne pouvons résoudre des problèmes d’intolérance ou des revendications d’autonomie par une politique de séparatisme ou faire la guerre. Nous avons vécu en Tchétchénie avant tout  un clash entre Tchétchènes !!! Est-ce que s’entretuer est une réponse sensée à des problèmes qui devraient être examiné loin des ressentiments, de la colère et de la hargne ?

 

Si les Musulmans du Caucase comptent sur le soutien du monde Musulman à leurs revendications, ils ne doivent pas se faire d’illusions. Le monde Musulman ne vous aidera pas à renforcer votre indépendance ni ne vous assurera aucune protection alors que la Russie fédérale est une super puissance et elle peut vous aider tout en respectant votre foi unitaire.

 

Rester au sein de la Russie fédérale est crucial si vous voulez vivre un renouveau civilisationnel car pardonnez mon franc parler les Musulmans n’ont pas autant besoin d’indépendance que de définir leurs priorités en matière de progrès et de civilisation.

 

Parlez avec Moscou le langage de la paix et vous verrez que  les responsables Russes vont vous écouter.

 

Utiliser les armes contre les forces militaires ou de sécurité Russe donnera un faux message aux autorités Russes, ils vont croire qu’avec vous il n y a que les moyens répressifs pour vous mâter.

 

Ayez l’intelligence des dirigeants du Tatarstan, ils ont compris que le dialogue constructif avec Moscou est payant.

 

Pour moi la musulmane la force ne doit être utilisé qu’en dernier recours et nous devons faire tout pour ne pas y recourir car réfléchissez vous avez vécu plus de cent ans avec le peuple Russe. Vous avez été voisins, votre sang s’est mêlé au sang russe pour défendre le Russie contre le Nazisme et le Fascisme.

 

Tout n’est pas parfait en Russie mais sur la planète terre il n’y a pas un pays où tout est parfait, comparez votre situation avec celle des musulmans de l’Europe occidentale ou l’Amérique et vous verrez qu’on ne doit jamais penser à couper les ponts avec la Russie fédérale.

 

Le monde Musulman est à la croisée des chemins, nous sommes désunis surtout au niveau du monde Arabe et l’Amérique et ses sbires profitent de toutes les occasions pour nous nuire et je crois sincèrement que celui qui nuit à la Russie fédérale nous nuit à nous les Musulmans car qu’on le veuille ou non le sort des Musulmans Russes est lié à ceux de leurs frères et sœurs Chrétiens Russes.

 

Je sais que ce que j’écris peut vous choquer mes frères et sœurs mais on doit être conséquent avec nous-même vous ne possédez pas les moyens pour protéger votre indépendance et votre souveraineté, il n y a que Moscou qui peut le faire pour vous.  Sincèrement j’applaudirai si vous aviez la possibilité de vivre souverainement en assumant pleinement votre indépendance mais avec l’existence de l’empire du mal les Etats-Unis d’Amérique personne n’est à l’abri du chantage et des calculs égoïstes de Washington.
Il est important de savoir gérer notre devenir en ayant une vision claire de nos possibilités et de nos fins. Si le peuple au Daghestan ou en Ingouchie souffre d’une mauvaise gestion, ce n’est pas la faute de Moscou, c’est plutôt la responsabilité des gouvernants autochtones et la démission civique des citoyens. Le bien être de toute société est la mission de tous, des citoyens comme des responsables et aucune amélioration des conditions de vie ne peut survenir si nous choisissons de fuir au lieu d’affronter sérieusement et pacifiquement les lacunes, problèmes et injustices.

C’est pourquoi, je considère primordiale le faite de pouvoir instaurer un dialogue entre musulman de Russie et Musulman des pays limitrophes de Russie d’abord, le dialogue est le garant de la compréhension et du respect mutuel et dans une seconde étape, établir des jalons pour aller à un dialogue constructif avec Moscou, où chacun pourra connaître ce qui lui revient de droit et le travail commun permettra à tous de préserver les intérêts communs  de tous. En Islam l’union fait la force, et c’est vers cette réalité que tend tout Musulman conscient des défis et des dangers actuel!

Vox Populi : craintes et espérances

La Russie a t’elle connue de bons changements entre 1986 et 1991, durant la Perestroika ?
Le nombre de gens qui trouvent que de grands et bons changements ont eu lieu a augmenté, passant de 65% en 2002 à 71% en 2008.
Le nombre de gens qui pensent que de grands et bons changements n’ont pas eu lieu a lui baissé, passant de 21% en 2002 à 9% en 2008.
Comparez à ce que vous attendiez il y a 10 ans, comment est votre vie d’aujourd’hui ?
Près de 8% des Russes pensent en 2008 que la vie est bien meilleure que ce qu’ils attendaient, ils n’étaient que 2% en 1999.
27% pensent que la vie est un peu meilleure que ce qu’ils attendaient, contre que 4% en 1999 (!) (NDLR voila l’effet de 10 ans de croissance économique).
Enfin le pourcentage de gens qui pensent que les choses ont empirés est passé de 64% en 1999 (fin de l’ère Eltsine) à 18% en 2008.
De quoi les gens en Russie manquent t-ils le plus à votre avis ?
A noter que pour les 3/4 des Russes, ce qui manque le plus est le bien être matériel mais ce chiffre est en légère diminution depuis 2003.
Seulement 7% des Russes citent le manque de droits politiques en 2008, contre 24% en 1998, preuve que la situation s’est considérablement amélioré à ce sujet, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire. Enfin 18% des sondés estiment que les gens n’ont pas assez de respect pour leur passé et 21% estime qu’il y a un manque de principes moraux et de valeurs (un taux largement supérieur aux années 90 mais en baisse depuis 2006).
Votre vie vous semble t’elle intéressante ou morne ?
37% des sondés pensaient en 1991 que leur vie était intéressante, ils sont 62% en 2008 (NDLR On est donc passé d’un 1/3 de satisfaits en 1991 à 2/3 en 2008).
38% des sondés pensaient en 1991 que leur vie était morne, ils ne sont plus que 21% en 2008 (soit presque deux fois moins en 15 ans).
Tout peut arriver dans la vie, mais globalement êtes vous heureux ?
Le taux de gens qui s’affirment très heureux est passé de 6% en 1999 à 14% en 2008.
Le taux de gens plutôt heureux a lui également bondi, de 43% en 1999 à 62% en 2008.
Le taux de gens plutôt malheureux est également en baisse, de 37% en 1999 (28+9) à 13% en 2008 (11+2).
Craignez vous un éventuel retour aux répressions de masse ?
De moins en moins de gens craignent un tel retour en arrière, ils étaient 26% a ne pas avoir peur en 1994, ils sont désormais 47%.
Idem, 37% en avait peur en 1994, ils ne sont plus que 17%.
La santé est importante, avez vous peur de tomber malade, vous ou les vôtres ?
Sécurité extérieure : craignez vous un conflit mondial ?
La part de Russes qui craignent un conflit mondial a baissé de 51% en 1994 à 30% en 2008.
La part de Russes qui ne craignent plus de conflit mondial a augmenté de 21% en 1994 à 44% en 2008.
En clair aujourd’hui près d’un Russe sur deux ne craint pas de conflit mondial et moins d’un tiers a des inquiétudes à ce sujet.
Sécurité intérieure, craignez vous des attaques criminelles
En 1994, seul 14% des sondés ne craignaient pas la criminalité et 62% avait peur.
Aujourd’hui ces chiffres sont passés à 33% de non inquiets, et également 33% d’inquiets.
L’arbitraire de la loi en Russie, en avez vous peur ?
En 1994, 51% des sondés craignaient l’arbitraire de la justice et seulement 16% ne la craignait pas.
En 2008, 30% des sondés craignent l’arbitraire de la justice et 32% ne la craignent pas.
La peur du SIDA 
Face à l’apocalypse du sida en russie prédit par nos “spécialistes” (et bien que j’ai démontré la fausseté de cette affirmation), les Russes n’ont pas une peur excessive du SIDA. Seuls 27% des sondés affirment craindre le SIDA et 48% pas spécialement inquiets.
Avez vous confiance dans l’avenir ?
L’évolution de juin 2004 à l’été 2008 (soit avant la crise) marque bien l’évolution positive du pays dans la même période. Evidemment les donnés de la période de l’été 2008 jusqu’à mars 2009 traduisent l’involution inhérente à la violente crise économique que le pays à subi durant cette même période. Il serait intéressant d’avoir les données de l’été 2009 à l’été 2010.
A quelle strate sociale de la société appartenez vous ?
 
La couche “basse” sur cette période est passée de 20% en octobre 2001 à 8% en juin 2008.
La couche “moyenne basse” est baissée, de 35 à 25%.
La couche “moyenne haute” est elle passé de 45% à 55%.
La couche “haute” est restée plus ou moins stable, de 5 à 7%.

Russie, la démographie maitrisée ..

Il y a exactement 2 ans, je publiais sur Agoravox un article intitulé : “Russie l’effondrement démographique inquiète“. Repris le jour même sur Yahoo actualités, cet article était une synthèse de l’évolution démographique Russe, doublée d’un prévisionnel sur la réussite assurée des mesures que l’état Russe avait pris dès 2005 dans le cadre du “plan démographique”. Je me basais sur les premiers bons chiffres des 6 premiers mois de l’année 2008.
Voila la suite des évènements, une analyse chiffrée et avec des sources de l’évolution positive démographique Russe en 2008, 2009 et sur les 3 premiers mois de 2010.
1/ Feedback : démographie de la Russie, de 1990 à 2008
 
En 1990 la Russie comprenait 149 millions d’habitants, 145 millions d’habitants en 2001 et 142 millions en 2007. La Russie a perdu 7 millions d’habitants en moins de 20 ans. Le rythme de croisière de disparition du peuple russe était tranquillement lancé, à a peu près 400 000 citoyens de moins chaque année. En face, le pouvoir politique, en totale décomposition, se révélait incapable de faire quoi que ce soit. Les scénarios démographiques russes les plus optimistes envisagent une population de 101,9 millions d’habitants en 2050, les plus pessimistes une population de 77 millions d’habitants, soit la moitié de la population actuelle. Si rien ne changeait, le nombre de jeunes de 15-24 ans devrait être réduit de moitié en 2015. Un tel carnage démographique a fait comprendre aux autorités russes l’urgence d’un plan démographique de très grande ampleur.

En 2005 Vladimir Poutine, alors président, en avait fait la priorité de l’Etat et avait nommé son premier bras droit, Dimitri Medvedev, responsable aux « projets nationaux », notamment le « projet santé » destiné à améliorer la natalité dans le pays. Une batterie de mesures a été prise pour aider à la natalité et aider les jeunes couples à faire un second voire un troisième enfant. Les plus importantes sont des primes financières de l’Etat, des sociétés ou des administrations locales, mais aussi des aides aux crédits et au logement ; certaines régions accordent aux jeunes ménages des prêts pour l’achat de logements qui peuvent être « effacés » à l’occasion de la naissance d’enfants, et prévoient des avantages fiscaux voire même des mesures de « clémence » pour les retards de loyers… Les résultats du plan Medvedev (lancés en 2005) ont été fulgurants, couplés avec une politique migratoire efficace :

– En 2005 la population russe a décrue de 760 000 habitants
– En 2007 la baisse n’a été « que » de 238 000 habitants
– En 2008 la baisse n’a été « que » de 116.000 habitants

Au début de cette même année 2008, la ministre de la Santé, Tatiana Golikova, s’est engagée à ce que : « le déclin démographique cesse en 2011 avec une population stabilisée et un taux de mortalité égal au taux de natalité (12 ou 13 décès pour 1 000 habitants) ».

Toujours durant cette même année 2008 il a été enregistré 1.718.000 naissances, soit une hausse de 107.400 par rapport à 2007. Le nombre des décès s’est élevé à 2.081.000, en augmentation seulement de 600 personnes par rapport à 2007.

 

2/ L’année 2009 : la stabilisation

 
En 2009 pour la première fois depuis la chute de l’URSS, la population Russe cesse de diminuer et a même augmenté de 23.300 personnes soit de 0,002%, a indiqué le Service fédéral russe des statistiques (Rosstat) dans un rapport. Le service a rappelé que la population du pays avait reculé de 104.800 habitants (-0,07%) en 2008 et s’établissait donc fin 2009 à 141,9 millions d’individus.
En 2009, Rosstat a constaté un accroissement des naissances dans 70 territoires de la Fédération et la réduction des décès dans 73 territoires sur les 83. L’accroissement naturel de la population a été enregistré dans 25 territoires en 2009 contre 21 en 2008, toujours selon Rosstat. Symbole de cette renaissance démographique, la Sibérie puisqu’entre 2000 et 2009 la natalité y a augmenté fortement  : en 2000 98.000 enfants sont nés en Sibérie et en 2009 174.000.
Selon la ministre russe de la Santé et du Développement social Tatiana Golikova la stabilité démographique s’explique principalement par l’accroissement des naissances : 1,76 million de Russes ont vu le jour en 2009, c’est-à-dire plus de 2,8% que en 2008 : 1,714 million. La ministre a en outre souligné que la mortalité restait encore importante, 1,95 millions de personnes en 2009. Ainsi, bien que légèrement inférieure à la tendance enregistrée en 2008, la décroissance naturelle de la population se poursuit. Toutefois, cette dépopulation a été compensée par l’accroissement des migrants à hauteur de 59%, puisque selon les données fournies par le Service fédéral des migrations témoignent qu’en onze mois de l’année 2009, la citoyenneté russe a été accordée à 333,474 étrangers. Le résultat est une démographie en stabilisation après 20 ans de baisse ininterrompue,suite à la chute du mur.
Le taux de mortalité est lui aussi en baisse, passant de 14.2 /1.000 en 2009, contre 14.6/1.000 en 2008. Cet effet conjoint “baisse de la mortalité + hausse de la natalité” est constant depuis 4 ans. En outre l’espérance moyenne de vie est en hausse, de 69 ans en 2009 dans le pays contre 65 ans en 2000, il est aujourd’hui de 62 ans pour les hommes et de 74 ans pour les femmes.
La mortalité infantile est tombée en 2009 à 8,1/1.000, ce qui se rapproche de la moyenne américaine de 2007 : 7/1.000. En 2009 2000 enfants ont été assassinés, 2000 sont morts dans des accidents de circulation et 2000 dans d’autres types d’accidents (source).
3/ Objectifs de la prochaine décennie
Désormais, le plan démographique entre dans sa seconde phase, la première ayant été le renouveau de la natalité. Cette seconde phase consistera à faire baisser la mortalité, une baisse de la mortalité annuelle de 5% pendant 5 ans (jusqu’à 2015) étant envisagé nécessaire pour que le taux de natalité actuelle, s’il était stable suffise à ce que la population se maintienne. Il est à noter qu’une troisième phase du plan (encore secrète) est fixée pour la période allant de 2016 à 2025.
Cette seconde phase a pour objectif de stabiliser la population autour de 142 millions d’habitants d’ici 2016 et comprend quelques grandes étapes :

 

La baisse des avortements
L’évolution de la pyramide des âges en Russie montre une potentiellement inévitable réduction de la quantité de jeunes femmes de 20 à 29 (soit en âge de procréation) qui devrait diminuer de 35% d’ici à 2020.
Pour atténuer ce “choc”, le ministère de la santé Russe souhaite réduire le nombre d’avortements, qui est un des plus élevés du monde : en 2008, pour 1,714 million de naissance, ont été recensés en Russie près de 1,234 million d’avortement, soit un taux de 72 avortements pour 100 naissances, à, comparer au 20 avortements pour 100 naissances en 2008 aux états unis. Selon tatyana Golikova, une réduction drastique du taux d’avortement est essentielle pour contribuer à régler le problème démographique futur que peut rencontrer le pays. Néanmoins le taux d’avortement est en baisse conséquente et n’a jamais atteint des sommets comme dans d’autres pays comme la Roumanie par exemple.
En effet, le nombre d’enfants de moins de 18 ans est passé de 38 millions en 1995, à 33,5 millions en 2000 et à 26,5 millions en 2008. En outre le ministère de la santé à fait valoir que si le nombre d’enfants déclarés “invalides” à la naissance est passé de 555.000 en 1995 à 506.000 en 2008, 37% des enfants nés en 2008 sont malades à la naissance ou rapidement après la naissance, contre 28,5% en 1995. Cette information est néanmoins à prendre avec précaution car pour des raisons culturelles la Russie n’a pas un taux de natalité élevé dans la tranche d’âge > 28 ans. Or c’est le cas de la plupart des pays industrialisés qui ont une démographie réputée bonne, comme la France notamment en rose sur le schéma ci dessous.
Baisse de la mortalité
Le taux de mortalité étant trop élevé (lire ici les répartitions), plusieurs axes sont visés :
* la baisse des maladies cardiovasculaires : baisse de 4,6% en 2009 par rapport à 2008.
* la baisse de décès causés par la Tuberculose :7,8% de baisse en 2009 par rapport à 2008.
La baisse du taux de mortalité sur les routes qui est déjà flagrant, en 2009 la police a enregistré 26.084 décès pour toute la fédération, contre 33.308 décès en 2007.
* La lutte contre les morts par consommation de drogues : 70.000 morts / an en 2008 sont liés à l’usage de stupéfiants et 30 à 40.000 directement d’overdoses. La Russie comptant autant de consommateurs de stupéfiants que toute l’Europe occidentale.
* La lutte contre les décès dus à l’alcool : la mortalité du à des intoxications à l’alcool frelaté a diminué de 32%. Le gouvernement à dans la partie sanitaire du plan 2020 comme objectif de diminuer par deux la consommation d’alcool par habitant d’ici 10 ans, l’alcool étant responsable de la mort de 500.000 personnes par an.
Il est à noter qu’en 2009 les jeunes mamans ont seulement pu commencer à bénéficier du « mat-kapital » (la et la), ces différents avantages que le pouvoir a mis en place pour favoriser la natalité.
Une immigration choisie, et naturelle ..
L’embellie démographique de 2009 à été due à 59% par l’immigration, a annoncé le directeur du Service fédéral des migrations (FMS) Konstantin Romodanovski. Selon lui, cet indicateur atteignait à peine 4% en 2003 et 22% en 2006.
Si l’on étudie les migrations liées à la Russie on peut constater que depuis 1999 (fin du mandat Eltsine), le taux d’émigration des Russes (soit de départ de la Russie) est en constante baisse, d’une émigration de 250.000 personnes / an en 1998 et 1999 on est passé en 2008 à moins de 20.000. En comparaison le taux d’arrivants, après avoir baissé de 1998 (500.000) à 2004 (120.000) est remonté mais stable depuis 2007 à 280.000 personnes.
Cette immigration est nourrie par la diaspora des Russes de l’étranger, ou des habitants de la CEI pour sa très grande majorité, rappelons que 20 millions de Russes vivent encore dans l’ex URSS et près de 10 millions “à l’étranger”.
Les plus grandes diasporas russes vivent dans les anciens États soviétiques, comme l’Ukraine (environ 8 millions), le Kazakhstan (environ 4 millions), la Biélorussie (environ 1 million), l’Ouzbékistan (environ 700 000), Lettonie (environ 700,000), Kirghizistan (environ 600 000) et la République de Moldavie (environ 500 000).

 

Il y a aussi de petites communautés russes dans les Balkans principalement en Serbie (environ 5000), dans les nations de l’Europe centrale et orientale comme la République tchèque, et dans d’autres régions du monde, comme en Chine et en Amérique latine.
Un nombre significatif de Russes ont émigré au Canada, en Australie et aux États-Unis d’Amérique. Brighton Beach, dans le district de Brooklyn de New York, est l’exemple d’une grande communauté d’immigrants Russes récents.
Le Kremlin a lancé depuis 2 ans un ambitieux programme de rapatriement de ses compatriotes partis à l’étranger, visant ainsi la quasi-totalité de ses citoyens à l’étranger, soit près de 25 millions d’éligibles (lire cet exemple fort intéressant), depuis 2 ans 22.000 Russes de l’étranger en ont bénéficié mais ce mouvement risque fort d’être amplifié par la crise économique qui touche moins la Russie que ses voisins et donc devrait avoir pour conséquence d’augmenter le retour de Russes de l’étranger en Russie (c’est déjà le cas par exemple en Lettonie..) mais également d’attirer des migrants économiques en Russie, d’Asie centrale bien sur sans doute également d’Ukraine ou d’Europe.
L’année dernière, près de la moitié des étrangers qui ont émigrés en Russie étaient d’origine Ukrainienne soit près de 3,6 millions de personnes, mais comprenait également un grand nombre de Russes ethniques des d’États d’Asie centrale et du Caucase. Cette main d’œuvre étrangère représentait en 2009 10% de la main d’œuvre du pays.

 


4/ Prévisionnels sur 2010
 
Les données pour le premier trimestre de 2010 sont accessibles la, il s’agit d’une synthèse en Russe des naissances et décès sur la période de janvier – février – mars 2010, recensées par l’institut fédéral d’état (Федеральная служба государственной статистики).
Les données pour le premier trimestre 2010 sont bonnes, elles maintiennent les tendances constatées en 2008 et 2009 et démontent les affirmations trop répandues selon lesquelles la hausse de la natalité ne serait du qu’aux craintes de licenciements des jeunes filles Russes, se servant de leur grossesse pour protéger leur emploi (la loi Russe permet un congés maternité jusqu’à 3 ans pendant lequel l’emploi est protégé.

 

* Janvier 2010
Janvier 2010 a vu 132.371 naissances contre 137.503 en janvier 2009.
Janvier 2010 a vu 176.316 décès contre 185.479 en janvier 2009.

 

* Février 2010
Février 2010 a vu 135.015 naissances contre 133.343 en février 2009
Février 2010 a vu 160.701 décès contre 157.744 en février 2009.

 

* Mars 2010
Mars 2010 a vu 160.950 naissances contre 151.027 en mars 2009.
Mars 2010 a vu 178.600 décès contre 174.100 en mars 2009.
Quel est donc le bilan du premier trimestre 2010 ?
La hausse de la natalité est maintenue, elle est de 1.53%, puisque dans le Q1 2010 sont nés 428.336 enfants contre 421873 dans le Q1 2009.
La baisse de la mortalité se poursuit, elle est de 1,02% puisque 515.638 personnes sont mortes dans le Q1 2010, contre 526.371 dans le Q1 2009.
Il est également intéressant de noter que si les morts naturelles stagnent, par rapport à 2009 les morts pour raisons externes elles sont en baisse de 6%, les suicides/meurtres de 15 à 20% et les morts par empoisonnement de 10%. Les morts dans les transports elles ont baissé de 20%.
illustration à Moscou (hausse des naissances de 7% sur les 3 premiers mois de 2010) et autour de Moscou (pod moskovie) ou la hausse a été de 4%.
Le solde migratoire pour le premier trimestre 2010 est lui également en très légère hausse : il est rentré en Russie 7.100 étrangers de plus que l’année dernière, soit une hausse de 1,9%.
Les pays dont les ressortissants sont de façon significative plus nombreux sur le Q1 2010 que sur le Q1 2009 (plus d’entrées en Russie ) sont notamment :
– Les moldaves (3.824 entrées en Q1 2010 contre 3.613 entrées en Q1 2009)
– Les ukrainiens (10.357 entrées en Q1 2010 contre 10213 entrées en Q1 2009)

– Les américains (132 entrés en Q1 2010 contre 109 entrées en Q1 2009)

– Les Chinois (621 entrées en Q1 2010 contre 138 entrés en Q1 2009)
– Les baltes des 3 pays (393 entrées en Q1 2010 contre 344 entrés en Q1 2009)
– Les Finlandais (41 entrées en Q1 2010 contre 33 entrées en Q1 2009)
Etrangement, ces pays sont également ceux qui ont le taux de sortie le plus faible, leurs ressortissants semblent donc rester en Russie et ne pas être des migrants saisonniers, ou provisoires.

 

Les pays dont les ressortissants significative moins nombreux sur le Q1 2010 que sur le Q1 2009 (plus d’entrées en Russie ) sont notamment
– Les georgiens (1.510 entrées en Q1 2010 contre 1.795 entrés en Q1 2009)
– Les kazakhes (7.494 entrées en Q1 2010 contre 11.279 entrées en Q1 2009)
– Les israéliens (131 entrées en Q1 2010 contre 178 entrés en Q1 2009)
– Les Arméniens (7.491 entrées en Q1 2010 contre 7.813 entrées en Q1 2009).

 

On constate que les ressortissants d’Asie centrale (18.839 entrées en Q1 2010 contre 21.271 entrées en Q1 2009), quand aux ressortissantes du Caucase non Russe ils sont également moins nombreux (12.275 entrées en Q1 2010 contre12.571 entrées en Q1 2009). Le solde de la CEI est donc globalement en baisse : 53.650 entrés en Q1 2010 contre 60.288 entrées en Q1 2009
En revanche, augmente considérablement l’immigration d’autres pays du monde : 828 entrées en Q1 2009 contre 1111 entrées en Q1 2010.
Conclusion :

 

On peut donc imaginer que le graphique ci-dessous qui prévoit un arrêt de l’effondrement de la population dès le premier semestre 2011 (soit dans un an) soit totalement réaliste. Pour 2011, une projection de 1,9 million ou 2 millions de morts et 1,8 ou 1,9 million de naissances est envisageable, soit une quasi stabilisation naturelle de la population, sans immigration, et une inversion des tendances en 2011.
Évidemment cette année 2010 verra une augmentation plus forte de la population de part le taux d’immigration qui devrait être maintenu, on peut imaginer que 300.000 étrangers seront naturalisés, et que donc la population augmentera de 200.000 âmes cette année.

 

Pour information : comparaison Allemagne et Russie (1945-2010)
Le comparatif de l’évolution démographique Russie (rouge) – Allemagne (orange) – Allemagne de l’ouest (vert) – Allemagne de l’est (rose) est un indicateur intéressant. L’involution démographique Allemande se poursuit de façon continue depuis les années 2002, 2003 alors que depuis la même époque la remontrée démographique Russe est entamée. Phénomène intéressant, la natalité en Allemagne de l’est qui s’est écroulée de 1980 à 1995 remonte considérablement depuis 1995 et égale aujourd’hui (2010) la natalité en Allemagne de l’ouest. En 2010 le taux de fertilité devrait être en Russie de 1,6 contre 1,3 en Allemagne.

La Russie, au coeur des BRIC et de l’Eurasie

La Russie, 8ème économie du monde a été inclue dans un nouvel ensemble économique créé en 2003 par Goldman Sachs et appelé BRIC . Qu’est ce que les BRIC ?

 

L’ensemble hétéroclite Brésil-Russie-Inde-Chine, ensemble qui représente 40% de la population du monde, 15% du  produit intérieur brut mondial, 1/4 de la surface de la planète, 1/3 des terres agricoles et 40% des réserves de devises. Mais les BRIC cumulent surtout 50% de la croissance économique.  Un ensemble dont l’économie s’est rapidement développé et dont le PIB confondu devrait égaler en 2040 celui du G6 (les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie). 
Chacun des BRIC se situerait en 2050 au même niveau que les principales puissances économiques actuelles : les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, etc. Dans un rapport récent il est estimé que le poids des BRIC dans la croissance mondiale passera de 20% en 2003 à 40 % en 2025.  Par ailleurs, leur poids total dans l’économie passera de 10 % en 2004 à plus de 20 % en 2025. récemment, d’autres acronymes ont été créés, préfigurant bien la très grande multipolarisation de l’économie mondiale :
 

 

A titre d’exemple, pour cette année 2010, la Chine devrait connaître une croissance de 10%, l’Inde de 7,7%, le brésil et la Russie de près de 5%. En ce qui concerne l’Europe, lire cette analyse qui définit la Russie d’après crise comme l’éclair de croissance de l’Europe ! En 2030, la Russie devrait être la première puissance économique Européenne, devant l’Allemagne.
Pourtant la Russie n’a pas été épargné par les 18 derniers mois de crise financière mondiale. La production industrielle y a baissé de 10,8% sur l’ensemble de 2009 et le PNB dans son ensemble de 7,9 %. Une chute du PIB liée et corollaire à la chute du prix du pétrole.

 

Cela alors que l’économie Russe a depuis 10 ans connu une croissance formidable :
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
10,0 5,1 4,7 7,3 7,2 6,4 6,7 8,1 5,6 – 7,9
La chute des matières premières est une des équations majeures dans ce ralentissement économique, le cours du baril a chuté de 147 dollars en juillet 2008 à 35 dollars fin décembre 2009. Le cours de l’aluminium se situait à 3370 dollars la tonne le 10 juillet.Il s’est effondré aux environs de 1600 dollars en décembre. La tonne de cuivre était cotée le 4 décembre à 3 422 dollars, alors qu’elle dépassait les 8000 entre mars et juillet 2008. Le cours du Nickel a également subi une chute spectaculaire.
Voir ici l’évolution des indices de prix du laiton / aluminium / cuivre.
Des la moitié de l’année 2009, dans un contexte international hautement bouleversé, et alors que l’on nous assurait qu’une terrible seconde vague économique était inévitable pour l’automne, de nombreuses voix se sont fait entendre pour proposer d’évincer la Russie des BRIC (devenant des BIC). Ces fantasmes émanaient le plus souvent de médias,  think-tank ou d’intellectuels Atlantistes et anglo-saxons, terrorisés par cette perte d’influence de l’Amérique et du monde anglo-saxon dans les “affaires de la planète”. 
Néanmoins dès la fin 2009, un fort vent de reprise se faisait sentir en Russie et le figaro nous donnait les prévisions suivantes :

En avril 2010, mieux, Reuters donnait cette synthèse fort intéressante de l’économie des BRIC montrant que sur la période de  1999 à 2008, le taux de croissance réel de la Russie a été égal à celui de l’Inde, supérieur à celui du Brésil et juste inférieur à la Chine. En outre, la Russie à la baisse du taux de pauvreté de loin la plus réussie, la plus forte, puisque ce taux a été divisé par deux en Russie, pensant qu’il stagnait en Inde et ne baissait que de 25% au Brésil.

 

 

Mieux, Goldman Sachs affirmait dès le début de l’année 2010 que : “Au sein du groupe BRIC (Brésil, Russie, Inde, Brésil) la Russie constituera dans un avenir proche le pays le plus attrayant sur le plan des investissements … Si d’aucuns appellent à exclure en général la Russie du BRIC, nous jugeons que son marché est le plus attrayant pour le capital social. Nous le recommandons pour les investissements, celui-ci affichant les meilleurs résultats .. Nonobstant toutes les difficultés économiques de cette dernière décennie, la Russie a réussi à accroître son PIB libellé en dollars plus que le Brésil et l’Inde.”

 

Selon les estimations de Goldman Sachs, la croissance s’élèvera en 2010 à 5,8% au Brésil, à 4,5% en Russie, à 8,2% en Inde et à 11,4% en Chine, soit 9,2% pour l’ensemble du BRIC contre 4,4% pour le reste du monde. 
**
Toujours au début de cette année, Bloomberg affirmait que en 2030 le G7 serait éclipsé par le E7 (emerging 7) soit les 7 puissances émergentes les plus significatives. Toujours en 2030 donc (alors que la Russie devrait être la principale puissance économique Européenne) le PIB combiné des BRIC + l’Indonésie, la Turquie et le Mexique devrait être 30% supérieur à celui de l’ensemble Amérique-Japon-Allemagne-France-Angleterre-Italie-Canada. Toujours selon le rapport, la Chine devrait devenir la première puissance économique mondiale en 2020.
Je m’arrête sur la Turquie car les échanges entre la Turquie et la Russie  sont croissants : “Le chiffre d’affaires des échanges commerciaux entre les deux pays ne s’est pas seulement accru d’environ 8 fois depuis 2000, mais en 2008, l’année d’avant la crise, la Russie est devenue le premier partenaire commercial de la Turquie et les exportations de la Russie vers ce pays se sont chiffrées à 27,1 milliards de dollars (+ 47,5%) avec des importations en provenance de Turquie pour un montant de 6,1 milliards de dollars (+45,2%).(..) En outre le consortium russe Gazprom livre à la Turquie 63% de ses besoins en gaz (la troisième place après l’Allemagne et l’Italie). En 2008, les livraisons de gaz russe ont dépassé 24,5 milliards de m3 (contre 23,5 milliards de m3 en 2007), y compris 10,5 milliards de m3 acheminés par le gazoduc Blue Stream (qui fonctionne depuis novembre 2005).” Une Turquie qui en ce début 2010 témoigne d’un comportement qui laisse penser que le pays souhaite affirmer son statut de puissance régionale indépendante d’envergure, pont entre l’Orient et l’Europe, comme la Russie l’est au coeur de l’Eurasie entre les mondes asiatiques, européens et musulmans.  Symbole de cette alliance des civilisations, la place de la Russie qui participe à diverses institutions et forums reliant l’Asie à l’Europe, on peut citer l’OSCE, la CEI, la CEE, l’OTSC, l’OCS, ou encore l’ASEM et le BRIC, ou encore l’OCI. Ces organisations pourraient préfigurer la création à court ou moyen terme d’une “Union Eurasiatique”, telle que l’a souhaité avec clairvoyance et lucidité le président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev et en ce sens, l’union douanière commune créée par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan en est le premier pas (source).


Cette situation a été confirmé lors du sommet Eurasiatique de Iekaterinbourg, des 15 et 16 Juin 2009 durant lequel ont eu lieu les discussions de l’ Organisation de Coopération de Shanghai  (qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan et ou l’Iran, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie y ont le statut d’observateurs) mais également  entre les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) à vu ces pays émergents pré-tracer les grandes lignes géopolitiques et géo-économiques de l’avenir comme la création de nouvelles institutions militaires et financières et notamment créer une monnaie de réserve « indépendante d’une nation particulière » (le Yuan ?).
**
Le FMI à récemment listé les 10 premières économies mondiales en 2009 par PIB nominal :
 
 
… Et également par PIB à parité de pouvoir d’achat : les 4 BRIC sont dans les 9 premiers et la Russie est devant la France et l’Italie, prédéterminant le tournant historique qui s’annonce dans les décennies à venir ..
 
 

 

 

Interview d’Olga, une Francophile sur l’Amour ..

J’ai déjà parlé des « Français  de l’amour » sur le forum des français de Russie (ver1). Olga Kukharenko a accepté d’en dire un peu plus et de se confier à Dissonance :

 
1/ Olga bonjour, tout d’abord merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs du Blog DISSONANCE? D’ou vient votre intérêt personnel pour la langue et la culture Française?
Bonjour, Alexandre. Je suis enseignante de français à l’Université pédagogique de Blagovechtchensk. J’y travaille aussi comme responsable du Centre de ressources en français.
 
Il arrive souvent dans la vie que le hasard joue un rôle décisif et tourne la vie là où l’on ne s’est jamais imaginé se retrouver. Je suis née et ai étudié à l’école à Amoursk, une petite ville de la région de Khabarovsk. Dans mon enfance j’étais passionnée par l’apprentissage de l’anglais  mais je ne me voyais jamais devenir professeur. Je me préparais à partir à Vladivostok pour étudier l’Orient et des langues orientales, notamment le japonais. C’est le pur hasard qui m’a amenée vers le français et le métier d’enseignant. Je suis arrivée à Blagovechtchensk à l’âge de 17 ans et ça fera bientôt 17 ans que je vis ici.
Au moment où je suis entrée à l’Université pédagogique de Blagovechtchensk, au département anglo-russe de la faculté des langues étrangères, en 1993, et pendant toutes mes années estudiantines, c’était une époque assez dure pour mon pays, l’époque de “transition”, comme on dit maintenant. A vrai dire, c’était un peu le bazar partout. Malgré le fait que j’ai réussi tous mes examens d’entrée avec excellence, l’administration de l’université ne m’a pas permis de faire mes études gratuitement puisque je venais de l’autre région, celle de Khabarovsk. C’est avec cette déception extrême, face à l’obligation de payer mes études et à l’impossibilité de m’opposer contre cette injustice, que j’ai alors pris la décision de m’inscrire au département de français et d’anglais, afin d’apprendre deux langues étrangères.
Je me souviens de ce moment qui a décidé mon avenir avec beaucoup de tristesse. A l’époque ma famille n’avait pas l’argent nécessaire (1.250.000 roubles) pour payer mes études, et mon père a été presque obligé de se mettre sur les genoux devant son patron pour le supplier de donner de l’argent pour mes études. Et ce n’était pas du tout évident!  En fait vrai miracle car l’usine était déjà au bord de faillite, et elle s’est écroulée un ou deux mois après…
 
Voilà comment le français est devenu ma vie. Vous savez, comme on dit entre les collègues, la langue française en Russie a un charme magique et l’effet qu’elle produit chez ceux qui l’apprennent est difficile d’expliquer. Il y a deux extrémités lorsqu’on rencontre avec le français: soit on reste assez indifférent et on continue de l’étudier par l’obligation sans trop s’y impliquer, soit on y consacre toute la vie! Comme vous pouvez le deviner, je fais partie des amateurs fous de votre langue et votre culture!
 
2/ Pouvez vous nous présenter votre ville Blagovechtchensk et votre région, l’Amour ?
 
La ville de Blagovechtchensk est située sur la rive gauche du fleuve Amour, à 7985 km  de Moscou.  Elle se trouve au confluent de deux fleuves Amour et Zeya. Fondée en 1856 comme avant-poste militaire d’Oust-Zeïa, Blagovechtchensk porte le nom de l’église paroissiale de l’Annonciation (Blagovechtchenié en russe, blagaya vest’ qui se traduit comme une bonne nouvelle).
 
Depuis 1932 Blagovechtchensk est le centre de la région de l’Amourqui a une frontière commune avec  la République de Sakha, au nord, avec la région de Khabarovsk, à l’est, avec  la Chine, au sud et avec la Transbaïkalie, à l’ouest.
 
Se situant sur la frontière avec  la Chine, notre ville a de très étroites relation avec  la Chine et surtout avec  la ville voisine Heihe qui se trouve à quelques 800 mètres de l’autre rive du fleuve de l’Amour.
 
La région de l’Amour est spécialisée dans la construction d’infrastructures de transports, d’autoroutes avec notamment la société “Amour”. Elle est également fortement présente dans l’agronomie de tout l’Extrême-Orient. La principale activité exportatrice de notre région est l’industrie forestière.
 
Notre flore et notre faune sont très riches et fort diverses. C’est ici qu’on peut trouver le plus grand tigre de l’Amour (ou tigre de Sibérie).
 
3/ Vous animez une revue et un blog en français. Les revues dont j’ai lu presque la totalité sont vraiment d’un très bon niveau ! Pouvez-vous nous en dire plus sur ces projets ?

Notre journal a été crée il y a cinq ans, en décembre 2004, par une étudiante de première année de notre département de français, Irina Kornéeva, qui pour l’instant continue son chemin de professionnalisation en journalisme en France, à l’Université de Bourgogne. Au départ  l’objectif du journal était réunir sur ses pages des francophones russes, pour qu’ils parlent de leur vie liée avec le français: voyages, événements culturels et éducatifs, divers expériences francophones, etc.

Au cours des années le journal a beaucoup grandi et s’est développé, de huit à vingt pages en réunissant des articles de tous les genres. Il s’est embelli, en plus. Mais le principe reste le même: chaque auteur qui écrit pour nous, met dans son article une partie de son âme. C’est pour ça que souvent nos articles sont pleins d’émotions.
Ainsi, au cours des années les francophiles d’une vingtaine de villes de Russie, de Sakhaline à Kaliningrad, ont participé à divers numéros. Des passionnés de langue et de culture française d’Egypte, du Mexique, du Brésil, de Pologne, de Finlande, du Canada, des États-Unis, et, bien sûr, de France, tout en appréciant le travail effectué, ont voulu s’associer à notre projet. Notre journal est ainsi devenu le porte-voix de l’Association des enseignants de français de la région Amourskaya ainsi que de l’Alliance Française de Vladivostok.
Cette année, l’année croisée France-Russie, nous avons décidé de faire notre journal “croisé” pour toute l’année! Nous pensons offrir à nos lecteurs des portraits croisés de nos deux pays,  la Russie et  la France, pour montrer ce qui nous unit, mais aussi ce qui fait nos différences.
 
En plus, je voudrais partager avec vous notre joie: on peut dire que cette année 2010 est à marquer d’une pierre blanche pour notre journal! Elle nous a offert l’opportunité d’une belle rencontre avec le géant des médias francophones car il est lu aux quatre coins du monde : “Le français dans le monde”!  Aucun d’entre nous ne s’était imaginé que le FDLM parlerait un jour de notre petit “Salut!”. Lisez dans le numéro 369 Mai-Juin 2010 qui vient de paraître, aux pages 28-29, l’article sur notre journal!
 
Je crois que cet échange interculturel ne fait que renforcer l’intercompréhension de nos deux peuples. Il aide à se comprendre mieux. Le dialogue entre nos deux cultures apporte l’unique richesse qui compte, celle de l’esprit.
 
4/ Qu’est ce qui pousse les jeunes de Blagovechtchensk, à étudier la langue française ? Sur la dernière décennie, quel est le nombre d’étudiants qui ont étudié le français à Blagovetchensk ? Avez-vous l’impression que l’attrait pour la langue française est en augmentation ou au contraire en diminution ?
 
Ca peut paraître étonnant, mais à Blagovechtchensk il y a de plus en plus d’amateurs de français. Certes, le nombre est moins grand qu’à l’ouest du pays où le débouché professionnel avec le français est beaucoup plus important, mais la tendance est pareille pour toutes les régions de  la Russie, je trouve: l’attrait de la langue française est en augmentation. Le mérite est, sûrement, à l’activité dynamique de l’équipe du SCAC de l’Ambassade de France en Russie. Il nous propose un large éventail de programmes éducatifs et culturels, événements, projets à monter et réaliser, bourses, concours de langues, festivals de chansons et de théâtre francophones, etc. Nous élèves et étudiants voient de réelles possibiltés d’étudier en France! De l’autre côté c’est le développement (économique, politique, social, etc) de  la Russie et son ouverture aux autres pays et la multiplication des échanges de toutes sortes avec  la France qui fait que le français devient de plus en plus étudié par les Russes. 

 

Ainsi, il arrive de plus en plus souvent que des jeunes s’adressent à moi et à mes collègues pour demander de leur donner des cours privés de français. Chacun a ses raisons de l’apprendre: l’un tombe amoureux de sa beauté, l’autre veut poursuivre ses études supérieurs en France. Ce qui attire premièrement et le plus souvent c’est la mélodie magnifique du français et le charme et le romantisme qui font toujours l’image de  la France et le français pour les Russes. J’avoue que ce n’est pas pratique comme l’objectif d’apprendre une langue étrangère, mais c’est miraculeusement comme ça avec le français! 

 

 
5/ Cette année 2010 est l’année croisée France-Russie, qu’est ce que cela vous inspire ? En parle t’on dans les médias de votre région et de votre ville ?
 
La nouvelle de cette année croisée nous a fort réjouis! Enfin nous serions plus vus et entendu, il y aurait plus d’attention à notre activité de la part d’un plus large public et surtout des autorités locales…
 
A vrai dire, les festivités et les événements au niveau fédéral ne nous concernent pas beaucoup. C’est la presse qui nous fait savoir tout ce qui se passe à l’ouest de notre pays et en France. Nous, on s’efforce à nous associer aux activités franco-russes qui se déroulent dans tous les coins de nos deux pays, en organisant toute sorte de manifestations différentes chez nous: expositions thématiques de photos de dessins des élèves, festivals de théâtre et de la chanson française, concours de français pour les étudiants et les élèves su secondaire. Nous accueillons des hôtes français: acteurs, écrivains, chercheurs, professeurs de français.
 
Pour ce qui est de nos médias, en début de l’année 2010 ils se sont adressés à nous en nous demandant ce qui était prévus pour cette année. Ils sont aussi intéressés à participer à cette année croisée en informant le public de tout ce qui se passe dans la vie francophone de notre région. Ils viennent avec plaisir faire des reportages et écrire des articles sur nos évènements.
 
6/  La ville de Blagovechtchensk est située à un endroit géographique particulier, a la frontière Russo-chinoise. En 2007 c’était l’année de  la Russie en Chine, en 2008 l’année de la Chine en Russie, en 2009 l’année de la langue russe en Chine et 2010 l’année de la langue chinoise en Russie! Finalement d’après vous comment se porte la “francophonie” par rapport à la “sinophonie” ?
 
Franchement dire, pas très bien… Toutes ces années croisées Chine/Russie, depuis 2007, c’est incroyable! Et en plus les Chinois investissent énormément dans tous les évènements qui se passent dans ce cadre. Quand j’ai appris la nouvelle de l’année croisée Russie/France, j’ai été très contente, mais juste un peu plus tard j’apprends que 2010 c’est aussi l’année de la langue chinoise en Russie. Et comme vous pouvez devinez, à Blagovechtchensk, cela prend une envergure étonnante. Juste un exemple: nous, on a budget zéro pour l’année France-Russie à Blagovechtchensk, alors les Chinois donnent 150 000 dollars à notre Université pour toute sorte de manifestations ! C’est incroyable, étant donné que c’est déjà la 4ième année de la forte présence chinoise en Russie.
 
Par contre, nous, les francophones de Blagovechtchensk, nous avons notre place parmi les anglophones, germanophones et sinophones. Même si nous sommes peu nombreux de nouveaux amateurs de la langue et de la culture française nous rejoignent régulièrement, nous faisons toujours parler de nous dans les médias locaux et nous avons un grand soutien de la part de l’Ambassade de France et de tous les amis que nous avons en France!
 
7/ Les relations entre les Russes et les Chinois font l’objet de beaucoup de débats en Occident, beaucoup parlent d’un péril jaune voir d’une invasion de Chinois en Sibérie. Vous qui êtes Russes et “la bas”, quelle est votre opinion ? Quelles sont les relations entre les “russes” et les “chinois” dans cette région ?
 
Moi, les derniers temps j’y réfléchis de plus en plus et je constate l’augmentation de la présence chinoise dans tous les domaines. 

 

Les Chinois sont trop nombreux à venir à Blagovechtchensk pour des raisons différentes: faire du commerce, travailler sur les champs, dans la restauration, construire des maisons. Ils s’intéressent fort à venir étudier le russe chez nous, dans notre Université, et aussi apprendre d’autres disciplines. Le nombre d’étudiants augmente à une vitesse étonnante: en deux ans d’une centaine jusqu’a 400 étudiants dans notre université. Notre ville et notre région collabore beaucoup avec  la Chine a tous les niveaux dans tous les domaines: commerce, médecine, tourisme, éducation, culture, entraînements communs des gardiens de frontière, des pompiers, des militaires, des policiers, etc.
 
Les Chinois c’est une nation très laborieuse! Ils adoptent vite tout ce qui vient de nouveau de l’Ouest tout en gardant leurs traditions datant des milliers d’années. Presque tous les Chinois de la ville voisine Heihe parlent russe! C’est impressionnant! C’est indispensable pour eux pour attirer le plus de touristes, de clients, de partenaires de Russie. Malgré tout, moi personnellement, je n’éprouve aucun besoin ni envie d’apprendre le chinois.
 
8/ Bénéficiez vous dans le cadre de vos activités de “soutien” extérieurs, de “sponsors”, qu’ils soient Russes ou Français ? (état, administrations, alliance française, fonds pour la culture..) ? Qui concrètement vous aide à développer la francophonie sur l’Amour ?
 
C’est tout d’abord l’Ambassade de France en Russie. Ils proposent des bourses des stages linguistiques et pédagogiques, organisent des concours dont les récompenses sont des séjours culturels et éducatifs en France. Nous organisons avec leur aide et soutien des sessions des examens DELF DALF. Nos étudiants partent poursuivre leurs études en France. Tout cela motive bien des jeunes à apprendre plus le français.
 
Nous avons un soutien de la part de l’Alliance française Vladivostok pour l’édition de notre journal francophone “Salut! Ca va?”. L’Alliance nous “envoie” régulièrement des artistes et des experts français, et nous organisons leurs rencontres avec les francophones de Blagovechtchensk.
 
Et c’est l’administration de notre Université qui soutient beaucoup nos projets.
 
9/ Y a t’il une communauté de Français ou d’Européens de l’ouest dans votre ville ou votre région ? Ou alors s’agit-il de gens qui sont juste de passage ? 

 

Non, pas de communautés de Français ni d’Européens de l’ouest. Il s’agit justement des gens de passage dont je viens de vous parler, et des touristes qui viennent à l’invitation personnelle des gens de l’Amour. 

10/ Vous avez déjà voyagé en France, quelle a été votre impression sur notre pays ?

Ah! Ça, il faudrait que nous consacrions une interview à part à mes impressions de  la France et des Français! J’ai fait 5 voyages en France, chaque fois c’étaient des stages différents et chaque fois je revenais avec un énorme bagage d’impressions diverses! Ces voyages m’ont enrichi intellectuellement, ils m’ont fait découvrir encore et encore votre pays et connaître plus votre peuple. Je suis passée par des simples comparaisons des modes de vie, traditions et la manière de s’exprimer des Français en arrivant jusqu’aux déductions curieuses et inattendues pour moi. Tout cela à éveillé de plus en plus ma curiosité et m’a incité à plus observer. En découvrant votre culture, il m’est arrivé de tomber dans des situations tantôt rigolotes tantôt assez gênantes.

Plus j’apprenais  la France, plus les rencontres avec votre culture me faisaient réfléchir  sur de nombreux pourquoi  sur la nature humaine et les relations entre les gens, elles me donnaient des idées pour mon développement personnel et professionnel, m’aidaient à prendre du recul par rapport à la culture de mon pays et voire de ma personnalité, elles m’offraient des moments inoubliables me remplissant de l’enthousiasme incroyable que je n’évitais pas à partager avec mes étudiants! C’est justement le dialogue avec la culture de l’Autre qui est à l’origine de plein de mes découvertes passionnantes! Mais il est vrai que c’est un sujet à part, à discuter longtemps…

 
11 / Le 02 juillet prochain, le Président Russe va visiter votre université , que souhaiteriez vous lui demander ?
 
Oui, je me réjouis à l’idée d’avoir l’occasion de participer à cette rencontre. Enfin, j’espère que je serais parmi ceux chanceux qui seront là. Je vais encore refléchir… Je lui demanderais quelque chose d’intelligent (rire). Par contre ce que je ferais sûrement, je lui demanderais de passer mon bonjour à Vladimir Poutine! Et oui, je sais que c’est pas sérieux… Tout le monde autour de moi, surtout mes amis français, savent que j’admire cet homme!

 

12/ Avez vous quelque chose à rajouter ?

Euh… non, je pense…

Merci Olga pour cette interview, je rappelle l’adresse du site des “francisants” et “francophones” de Blagovechtchensk, vous pouvez également télécharger des revues ici, et consulter le blog des français de l’amour la.

Dissonance, projet Vox Populi

Le blog d’Alexandre LATSA donne la parole aux Russes, pendant 4 mois, tous les lundis, un article intitulé Vox-Populi sera publié sur ce blog, reprenant les sondages les plus parlants sur des thèmes divers et variés, sondages effectués par le centre Russe d’analyse Levada de fin 2007 à mi 2009 et dont la synthèse en Anglais est la.
Loin des préjugés, ces sondages ont été effectués auprès d’un échantillon de population variant de 1600 a 2000 personnes pour chaque question.
Les résultats sont la “voix du peuple Russe”.

Moscou capitale de l’Europe .. Et du monde ?

Non je ne suis pas un Russophile aveugle, loin de la, bien au contraire, je suis juste un citoyen avec les yeux ouverts, du bon sens et quelques neurones, ce qui n’est pas le cas visiblement de Juliette Rabat et des sous-pigistes du courrier de Russie …

En novembre 2008 j’écrivais que Moscou était devenue la capitale de l’Europe, cela était justifié par le fait que la vraie Europe va de l’atlantique au pacifique et ne s’arrête pas aux limites de la croupion Union de Bruxelles. Et que aujourd’hui ni Paris, ni Bruxelles, ni Berlin ne sont en mesure de contrôler efficacement ce territoire et devenir des coeurs civilisationnels, la principale raison étant la totale soumission de leurs élites à l’empire Américain. Deux Europes cohabitent territorialement, géographiquement voisines, mais séparés par un mur à bannière étoilée et des options politiques totalement différentes.

Ce thème de Moscou, capitale de l’Europe avait suscité l’incompréhension des gens qui ne connaissent pas la Russie et ne peuvent ressentir, voir à quel point la Russie renait, se reconstruit et devient un pôle de pouvoir et de volonté, non pas seulement régional comme “Marie-Jégo et consorts” voudrait nous le faire croire mais bien une puissance continentale et civilisationelle. La radio Française m’avait même interrogé sur ce thème (comme sur d’autres) mais il est difficile d’expliquer la Russie, la Russie se ressent et ne s’explique pas.

Un correspondant vient de m’envoyer cet article intitulé : “Moscou bien placée pour devenir capitale du monde” publié par Ria Novosti en Septembre 2009 ! Non lecteurs ne rêvez pas je n’y suis pour rien et ne travaille pas à Ria Novosti 😉
L’idée vient d’outre atlantique, de Forbes New-York qui écrit cela :
Moscou a toutes les chances de détrôner, en tant que “capitale du monde”, les mégapoles que sont New-York, Londres ou Paris, ou au moins de se placer sur un pied d’égalité avec ces dernières (..) Il y a quinze ans, Moscou était très vétuste, peuplée de gens qui faisaient tristement la queue pour acheter des marchandises de piètre qualité. Aujourd’hui ses hôtels, bon marché et douteux il y a un quart de siècle, sont parmi les plus chers au monde. L’immense industrie énergétique russe, dominante en Europe, est un facteur clé pour les transformations (…) Les experts indiquent que Moscou a radicalement changé d’aspect après la chute de l’Union soviétique. La ville qui ne comptait que quelques tours, parmi lesquelles celle de l’Université Lomonossov, a aujourd’hui tout d’une capitale moderne pour les hommes d’affaires, truffée de gratte-ciels déjà en service ou en cours de construction (..)
La liste de futures capitales du monde comprend aussi Shanghai et Pékin, Mumbai, São Paulo, Calgary, Dubaï, Perth ainsi que les villes texanes Houston et Dallas en pleine expansion (…) Les capitales mondiales de demain se trouveront non plus en Occident, mais plutôt dans les pays tels que la Chine, la Russie et l’Australie“, estime le magazine.

Je rajouterais juste que la crise a accéléré le mouvement et la décomposition des capitales Occidentales , y compris celles citées par Forbes mais au contraire à mis Moscou dans une situation de force de par sa très rapide récupération. 
Comme le rappelait le GEAB dans son bulletin du 15 février 2010 —>