Cet article sera le premier d’une série destinée à la démographie de 2020, année du Covid19.
Mortalité (Correctif du 29/03/2021)
La France en 2020 a connu un record de mortalité avec 668.800 décès pour 2020 et un excèdent de mortalité de 55.500 personnes au 31/12/2020 pour un total de décès imputables au Covid19 d’officiellement 64.632 au 31/12/2020.
La mortalité est en hausse de 9,1% en 2020 par rapport à 2019 soit une mortalité de 9,8 pour1.000 habitants contre 8,9 en 2015 et 2016 et 9,1 en 2017,2018 et 2018.
Si on prend la moyenne des décès de 2015 à 2019 (soit 5 ans) alors la hausse est de 10,85% (668.800 contre 603.342).
Cette surmortalité a concerné « uniquement les personnes âgées de 65 ans et plus », et majoritairement les gens de plus 70 ans avec un bond du nombre de décès de l’ordre de 11 %, alors qu’on constate même une baisse pour les moins de 25 ans (− 6 %).
La mortalité a également été plus forte pour les hommes (+ 10 %) que pour les femmes (+ 8 %).
Le graphique ci-dessous compare le Covid19 avec les autres grands évènements similaires de l’hsitoire francaise depuis 1968.
– En mars-avril, les régions les plus concernées ont été l’Île-de-France et le Grand-Est avec des excédents de mortalité respectivement de + 90 % et + 55 % par rapport à la même période de 2019.
– Depuis septembre, les régions qui affichent les plus forts excédents de mortalité sont Auvergne-Rhône-Alpes (+ 38 %), Bourgogne-Franche-Comté (+ 26 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 21 %).
En mars-avril 2020, 27 300 décès supplémentaires sont survenus par rapport à la même période de 2019 (+ 27%).
L’excédent de décès entre septembre et décembre est, quant à lui, moins intense mais a duré plus longtemps : il s’avère donc au final plus important que celui de la première vague (+ 34 300, soit + 17%).
Sur l’ensemble de l’année 2020, les cinq régions métropolitaines présentant les plus forts excédents de mortalité par rapport à 2019 sont :
– l’Île-de-France (+ 18 %),
– Auvergne-Rhône-Alpes (+ 14 %),
– Grand-Est (+ 13 %)
– Bourgogne-Franche-Comté (+ 11 %)
– Hauts-de-France (+ 10 %).
– Dans les outremers, Mayotte enregistre également un fort excédent (+ 24 %).
Selon l’INSERM et une étude menée sur plus de 135.000 hospitalisés dans les hôpitaux publics ou privés en France, la mortalité des patients hospitalisés à cause du Covid-19 est de 16,9%, contre 5,8% pour la grippe saisonnière.
À l’opposé, sept régions n’ont pas eu ou eu peu de décès supplémentaires (moins de 5 %). Il s’agit de la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine, les Pays-de-La Loire et l’Occitanie.
Mais aussi en outremer de La Martinique, la Guyane et La Réunion.
Le confinement et le Home-Office ont eu un effet positif, les morts sur la route ont diminués pour atteindre 2.782 personnes contre 3.239 décès en 2019 et 18 034 décès en 1997 avec cependant deux fois moins de voitures.
Malgré tout l’espérance de vie a elle reculé de six mois pour les femmes (85,1 ans) par rapport à 2019, et de 7,2 mois (79,1 ans) pour les hommes.
2021 ?
Au 04/02/2021, on comptait 77.952 décès du Covid19 soit 13.320 décès du Covid19 entre le 01/01/2021 et le 04/02/2021.
Sur les 25 premiers jours de janvier 2021 la France a connu en tout 51.959 décès contre 46.416 sur les 25 premiers jours de janvier 2020 soit une hausse de 11,94%.
A titre de comparatif, les 25 premiers jours de 2020 avaient donc vu 46.416 décès, contre 48.245 décès pour les 25 premiers jours de 2018 soit une baisse de 3,79%.
Natalité
2020 a vu 740 000 naissances (contre 753 383 naissances en 2019, 758 590 en 2018, 769 553 en 2017, 783 640 en 2016 et 798 948 en 2015, 818 565 en 2014 ou encore 832 799 en 2010).
La baisse de 2020 par rapport à 2019 est donc de 1,81%. Si on prend la moyenne de 2015 à 2019 (soit 5 ans) alors la baisse est de 4,44% (740.000 VS 772.822).
Cette diminution ramène le nombre de naissances en France (hors Mayotte) à son niveau de 1997 s’approchant du « record » de 1994 (741 000 naissances hors Mayotte)
Le taux de fécondité a baissé à 1,84 enfant par femme, contre 1,86 en 2019, 1,92 en 2016 et autour de 2,00 entre 2006 et 2014.
Il y a une raison pour cela, le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans, les plus fécondes, diminue depuis le milieu des années 1990. Elles sont et 9,3 millions en 1995, 8 millions en 2007 et 8,4 millions en 2017.
La fécondité des femmes les plus jeunes (15 à 24 ans) diminue régulièrement depuis 2011. Leur taux de fécondité est passé de 3,3 enfants pour 100 femmes en 2010 à 2,4 en 2017.
La fécondité est toujours la plus élevée entre 25 et 34 ans mais la fécondité de ce segment diminue lui aussi. En 2000, 100 femmes de ces âges donnent naissance à 13,4 enfants contre 11,2 en 2017.
La baisse du taux de fécondité des femmes de 30 à 34 s’accélère également : le taux passe de 13,3 enfants pour 100 femmes en 2010 à 12,7 en 2017.
La fécondité des femmes de 35 à 39 ans a augmenté du début des années 1980 jusqu’en 2015. Elle est stable depuis cette date.
L’âge moyen à la maternité continue de croître régulièrement : il atteint 30,6 ans en 2017, contre 29,8 ans en 2007, 28,5 ans en 2015 et 24 ans en 1974.
Sans surprises le solde naturel finit par se réduire.
Migration
Le solde migratoire a lui augmenté de 86.000 personnes.
Mariages
Les mariages sont en recul avec 148 000 mariages célébrés en 2020 (144 000 entre personnes de sexe différent et 4 000 entre personnes de même sexe)
Ces chiffres représentent une baisse de 34,1% par rapport à 2019. Cette baisse est à mettre en rapport avec l’épidémie de Covid-19. En effet, au moment du confinement du printemps, les célébrations de mariage avaient été interdites. Et lorsque les célébrations ont été à nouveau autorisées, le nombre de convives était limité. Par conséquent, de nombreux projets de mariages ont été annulés ou repoussés.
Enfin, pour les pactes civils de solidarité (Pacs), leur nombre s’établit en 2019 à 196 000 (soit 13 000 Pacs en moins par rapport à 2018).
Le taux de nuptialité est passé de 5 pour 1.000 habitants en 2000 à 3,4% en 2017 en France et en métropole.
L’âge moyen des deux conjoints pour le premier mariage est passé de 23,65 ans en 1970, 29,1ans en 2000 et 32,4 ans en 2018.
Population
Les francais sont 65.250.000 au 01/01/2021 en métropole + 2.172.000 dans les DOM-TOM.
Au 01/01/2021 20,7% de la population a plus de 65 ans et en 2019, 18% de la population a moins de 15 ans.
La France a, avec l’Irlande la proportion de jeunes de moins de 15 ans la plus élevée de l’UE en 2019 (respectivement 18% et 20,5 %).
La moyenne de l’UE est de 15,5 % pour l’ensemble de l’UE.
Elle est inférieure à 14 % dans quatre pays (Allemagne, Italie, Malte, Portugal).
Au 1ᵉʳ janvier 2021, plus d’une personne sur cinq (20,7 %) en France a 65 ans ou plus.
La pyramide des ages ci-dessous montre également les différences par sexes selon les générations.
Violences
Également, les violences diminuent en 2020 par rapport à 2019 ou 2018.
Les violences sexuelles enregistrées ont augmenté de +3% (contre +12% en 2019), les viols de +11% (+19% en 2019 et +18% en 2018).
Les escroqueries sont en hausse de +1 % (contre +11 % en 2019) et les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus (CBV) aussi en hausse de +1 % (+8 % en 2019).
Il y a une “forte augmentation” du nombre de victimes dans le cadre intrafamilial (+9%), alors que le nombre des autres victimes de coups et blessures volontaires est en nette diminution en 2020 (-7 %). La part des victimes de violences intrafamiliales y “dépasse désormais les 50%”, contre 44% en 2018.
Enfin, 90 féminicides conjugaux ont été recensés en #France en 2020, contre 146 en 2019. C’est la première fois depuis 2006 que le nombre de femmes victimes de ces crimes n’atteint pas la centaine
Economie
Le PIB en France a baissé de 8,3%, un chiffre parfaitement en phase avec les prédictions de Bruxelles de mai 2020, mais bien inférieure aux prévisions catastrophistes du gouvernement francais qui envisageait une baisse de PIB de 11,3%.
De facon surprenante, le nombre de création d’entreprises a augmenté en 2020 avec 848.200 créations d’entreprises soit une hausse de +4% par rapport à 2019.
Une hausse poussée par les micro-entreprises +9% créés en moyenne par des francais de 36 ans, dont 39% de femmes, surtout dans les secteurs du transport, de l’entreposage et l’immobilier.