La Russie face au problème de l’immigration (Partie 1)

L’article original a été publié sur le site de Voix de la Russie

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Récemment, une ville russe a décidé de simplement interdire l’immigration sur son territoire. Il s’agit de Novy Urengoi, la capitale russe du gaz, située dans l’oblast de Tioumen, dans l’extrême nord de la Russie.
 
La ville a été fondée en 1973, à la suite de l’ouverture du riche gisement gazier d’Ourengoï et est devenue une de ces « villes énergétiques » de la Russie d’aujourd’hui. Ce fort développement a entraine une croissance démographique importante, la population de la ville a été multipliée par 13 depuis 1979 pour atteindre 120.000 habitants en 2010 selon le dernier recensement. Mais la croissance démographique de la ville  continuerait à augmenter puisque l’immigration vers la ville aurait en effet augmenté de 20% en 2012 selon les premiers chiffres officiels, pendant que le nombre de crimes et délits aurait lui augmenté de 64% en 2011 (sources).

Face a cet afflux important d’immigrants et au bouleversement de l’équilibre social lié, les autorités municipales ont réagi de façon radicale puisqu’elles viennent d’adopter des mesures qui réglementent drastiquement le droit de tout simplement émigrer à Novy Urengoi, mesures qui s’appliquent tant aux russes qu’aux étrangers. Désormais pour juste visiter la ville, il faut obtenir un permis spécial, par le biais d’une invitation émise par une compagnie locale ou un résident de la ville. Ce processus prend quatre semaines pour un citoyen russe et huit semaines pour un étranger. Quand à aller travailler dans la ville, il faut impérativement obtenir une invitation professionnelle d’une société installée dans la ville, il n’est donc plus possible de rentrer dans la ville et d’y chercher un travail sur place.
 
Les autorités de la ville affirment que ces mesures sont destinées à protéger la ville d’une immigration totalement incontrôlée, de la criminalité croissante et du trafic de drogues liés, mais aussi de protéger la ville du risque islamo-terroriste croissant. En clair de la situation ou des islamistes radicaux émigreraient dans la ville pour y développer des activités terroristes. La région est en effet menacée par le développement de l’Islamisme radical, puisque des groupes tels que Hizb ut-Tahrir ou encore l’émirat du Caucase y seraient implantés de façon sérieuse, émirat du Caucase dont des membres combattent en Syrie actuellement contre le régime de Bashar-El-Assad. Est-ce que la Sibérie pourrait être la prochaine cible des terroristes?
Cette nouvelle fait suite à une série de fait divers mettant en exergue le problème de l’immigration en Russie, notamment dans le sud du pays. De nombreux incidents dans le Caucase ont entrainé que le gouverneur du Territoire de Krasnodar Alexandre Tkatchev provoque un mini-scandale en proposant de mettre en place des patrouilles cosaques chargées de limiter l’afflux de migrants caucasiens dans cette région du sud du pays. Selon lui ces patrouilles (composées d’un millier d’hommes et financées avec de l’argent public) accompagneront les policiers et procèderont à des contrôles, avec pour objectif principal d’empêcher les conflits ethniques et de maintenir la paix dans la région, soumise a une pression migratoire croissante de populations caucasiennes de nationalité russe. Seraient ce certains cosaques du Semiretchie qui rentrent d’Asie centrale pour s’installer dans le sud de la Russie?
 
Cette police d’un nouveau genre a aussi fait son apparition à Moscou puisque depuis cet automne, des cosaques patrouillent aussi dans la capitale russe pour contribuer à maintenir l’ordre entre les communautés présentes dans la ville. Prés de 600.000 russes se déclarent cosaques et l’état russe envisage la création d’un corps de cosaques de 400.000 hommes dans les prochains mois, qui se verra confier les mêmes fonctions que leurs ancêtres occupaient sous la période de l’armée impériale Russe, notamment celui de gouverner leur propre village.
 
Bien sur, hormis la lutte contre les délits, les migrations internes russes (de citoyens russes du Caucase hors du Caucase) sont tout à fait légales. Pour maitriser la situation, dans la capitale, un second niveau de patrouilles vont été créé: Des brigades multiethniques, composées de citoyens russes et de ressortissants du Caucase du Nord. C’est l’organisation de la jeunesse caucasienne de Russie « Deti Gor » (enfants des montagnes) qui a lancé cette idée.
 
Les brigades seront composées de Tchétchènes, de Daghestanais, d’Ingouches, de Russes, d’Ossètes ou encore d’Azerbaïdjanais, Ses représentants estiment que les jeunes russes et caucasiens sont les mieux placés pour éviter les conflits interethniques parce qu’ils connaissent la mentalité de leurs concitoyens et qu’ils trouveront plus facilement les mots justes pour expliquer à leurs compatriotes comment ils doivent se comporter dans les lieux publics.

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