Chronique d’Oncle Vania : Vol au dessus dʼun nid de coucous

Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. Nul doute que ses analyses dissonantes auront totalement leur place sur ce blog!

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Vol au dessus dʼun nid de coucous

Un séjour prolongé à Paris permet de mesurer le mur dʼincompréhention qui sépare nos deux nations. La France dérive depuis quelques décennies vers un atlantisme mou, renforcé par le dernier président en date, Sarko lʼaméricain comme certains de ses proches aiment lʼappeler, aussi ridicule cela puisse sonner. Cette dérive a des effets pervers en profondeur sur la société française, la déresponsabilisation de lʼindividu, un conformisme envahissant et une dictature du politiquement correct relayée par les média et ce quʼon appelle encore lʼintelligentsia. Et je ne parle pas du naufrage des programmes télévisés où chaque nouveau reality show adapté des chaines outre atlantiques marque un nouveau seuil dans cette entreprise de décervellisation des masses. Pratiquement chaque publicité est accompagnée dʼavertissements tels, faites de lʼexcercice, mangez des fruits et des légumes, jouer provoque de la dépendance….bientot, on rappellera aux consommateurs quʼil est indispensable de penser à respirer. 

Dans le même temps, la vision du monde extérieur est modelée par une presse de plus en plus conformiste, schizophrène et donneuse de leçons. Les grands journalistes sont devenus une espèce en voie de disparition. Il nʼy a pratiquement plus de différences dans le traitement de lʼinformation entre CNN et la presse française, audiovisuelle et écrite. Les journalistes présents au Caire ou à Tunis relaient les mêmes commentaires sur la chute de ces tyrans qui ont bafoué la démocratie et opprimé leur peuple pendant plus de trente ans, passant pudiquement sur le soutien actif de tous les régimes occidentaux à ces états et sur les pespectives de ces changements. Mieux encore, ils colportent les mêmes analyses sur le role des réseaux sociaux, facebook ou tweeter, et les amalgames sur les effets dominos, mettant dans le même sac le Maroc, la Lybie, le Bahrein, le Yemen et le Kurdistan Irakien. Belle leçon de géopolitique.

Parallèlement, la Russie a toujours droit à un traitement de faveur. On prend la défense de Khodorkhovski sans connaitre le dossier, et quand un kamikaze se fait sauter à Domodiedovo, cʼest forcément la faute de Vladimir Poutine. Sur ce sujet, une mention spéciale au nouvel observateur, magazine de cette gauche bobo en perdition, et qui faute de budget a du envoyer un stagiaire à Moscou comme correspondant. Ce dernier déja épinglé par la chronique dʼoncle Vania pour son ignorance du Caucase, récidive dans les grandes largeurs. Consciencieux, il a appris un nouveau mot, “verticalité du pouvoir”, quʼil cite plusieurs fois pour expliquer lʼincurie et la faillite du gouvernement russe. Dans la série à qui profite le crime, il rend le premier ministre russe responsable des incendies de forets, des bagarres des fans du Spartak et de ces pauvres kamikazes qui nʼont dʼautres choix que de se faire sauter pour échapper à cette verticalité du pouvoir si dure à supporter… terminant son analyse par le fait que de plus en plus de russes sʼen rendent compte.
Cela explique sans doute la grande manifestation de masse du jour de la colère qui a rassemblé 250 personnes sur la place rouge.

Cette absence de “fond de culture” est le trait commun de beaucoup issus cette nouvelle génération de journalistes. On prend moins de risques à régurgiter les lieux communs quʼa réfléchir et analyser les faits. Il est surprenant que la presse française ait du attendre une information sortie sur le site du Guardian pour “découvrir” que Hashim Thaci, leur guerrillero favori était au centre dʼun traffic dʼorganes prélevés sur des prisonniers serbes. Dʼici quelques années ils découvriront peut être son role dans le traffic dʼhéroine en provenance dʼAfghanistan avec ses amis américains. Informations que les milieux informés connaissaient depuis plusieurs années, et qui paraissaient déja dans certains organes de presse. 

Pour terminer cette chronique, un mot sur lʼexcellente analyse de realpolitik.tv sur lʼaffaire Florence Cassez au Mexique et le rôle de la presse française et des politiques dans ce naufrage politico-médiatique.

Oncle-Vania

2 thoughts on “Chronique d’Oncle Vania : Vol au dessus dʼun nid de coucous

  1. Anonymous

    Quel connerie cet article que vous citez! le pauvre j’espère qu’il a changé de branche, parce que c’est flagrant comme connerie. Kakoy kaziol!!

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