Pour Serguei Lavrov !

Depuis la tentative de déstabilisation du Caucase par le pantin de Washington (porté au pouvoir par une révolution Orange), tentative avortée car gérée de façon magistrale par le trio « Medvedev-Poutine-Lavrov », pas une journée ne passe sans que le troisième ne fasse des déclarations qui si l’on les lit attentivement sont de loin les plus constructives qu’un homme d’état est proposée pour la sécurité et l’harmonie de la zone Euro-Russe, mais aussi du monde, depuis le Général de Gaulle.
 
Serguey Ivanovitch Lavrov (biographie ici), premier secrétaire, conseiller puis conseiller en chef de la Représentation permanente de l’URSS auprès de l’ONU de 1982 a 1988, représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l’ONU de 1994 a 2004 a ensuite été nommé en 2004 par Vladimir Poutine ministre des affaires étrangères Russes, position qu’il a occupée avec beaucoup de brillance et de courage lors des récents conflits mondiaux (Irak, Kosovo, Ossétie ..).
A la fin du mois de septembre 2008, Sergei Lavrov a mis en garde, contre la “privatisation” de la coalition anti-terrorisme et affirmé que : « la coalition anti-terrorisme née dans les ruines des attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, fait face maintenant à une crise, puisqu’elle manque d’arrangements collectifs ou d’égalité entre ses membres dans la décision de stratégies et de tactiques opérationnelles, dans l’analyse conjointe et aussi dans la coordination ».
« Les mécanismes conduisant à un monde unipolaire ont commencé à être utilisés, cela signifie que toutes les décisions sont à prendre dans un seul centre tandis que le reste du monde doit les suivre » a indiqué M. Lavrov.
Selon lui, la guerre irakienne déclenchée sous le prétexte infondé de la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes nucléaires a violé le droit international. « Quels sont les prix acceptables pour autant de morts parmi les civils dans les opérations contre le terrorisme en Afghanistan? Qui décide les critères sur la proportionnalité de l’usage de la force? Pourqoi les forces internationales ne veulent pas s’engager dans la lutte contre la prolifération de la drogue qui cause des souffrances croissantes dans les pays d’Asie centrale et d’Europe ? », a demandé le ministre russe.
Quant aux derniers développements de la situation au Caucase et des relations entre la Russie et l’Occident, M. Lavrov a réaffirmé que tous les pays ont des partenaires avec lesquels ils partagent les relations amicales traditionnelles, l’histoire et la géographie. Il a qualifié de “nuisibles” les tentatives de changer artificiellement ces relations au profit de la géopolitique.
M. Lavrov a déclaré que Moscou continuerait à travailler ensemble avec tous les pays voisins,
– En premier lieu les membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI).
– L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS)
– Le groupe BRIC ( Brésil, Russie, Inde et Chine)
– L’Union européenne
– L’Organisation des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean)
– L’Organisation de la conférence islamique
– Ligue arabe
Les organisations régionales en Amérique latine, a-t-il noté.  
Déclarant que les capacites de defense et de securite Europeene n’ont pas passé le test de l’epreuve en Géorgie, Sergei Lavrov a réitéré la proposition du président Dmitri Medvedev de juillet dernier concernant un : « nouveau traité sur la sécurité européenne proposant d’organiser pour cette occasion un sommet pan-européen. Il permettrait notamment de renforcer la paix et la stabilite entre états membres, proscrirait le recours a la force et défendrait le reglement pacifique des conflits, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la non ingerence dans les affaires nationales. Ce traité devant en outre permettre une meilleure integration de tous les etats au sein du vaste ‘espace euro-atlantique. Ce traite a rajoute Mr Lavrov pouvant etre compare a un « Helsinki 2 », en reference au traite d’Helsinki de 1975 entre les Etats Unis, le Canada et l’Europe ayant evolue vers l’actuelle OSCE, principale structure continentale de prevention des conflits ».
Cette initiative Euro-Atlantique a vivement été condamnée (le jour même) par Washington mais Sergueï Lavrov a qualifié « d’inconsistantes » les allégations selon lesquelles, avec son initiative de sécurité euro-atlantique, la Russie chercherait à créer une alternative à l’OTAN
 
Nous n’avons rien proposé de tel. Nous sommes réalistes et nous comprenons que l’OTAN est une réalité. La Russie n’a aucune intention de régler le sort de l’OTAN, ne serait-ce pour la seule raison que c’est une tâche par trop ingrate“, a noté M. Lavrov. Selon lui, “ce sort est réglé en Afghanistan, et nous verrons comment l’OTAN viendra à bout de sa mission qui ne sera couronnée de succès que si l’action de la communauté internationale à l’intérieur de l’Afghanistan s’appuie sur une analyse et des solutions conjointes et (…) et ne nuit pas à la contribution que de nombreux pays pourraient apporter à la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue“.
Peu de temps après, celui-ci en réaction a la crise financiere internationale a estimé que le : « L’enjeu prioritaire le plus urgent est de moderniser et de démocratiser le système financier. Le second est de remédier aux dérives économiques, et d’y remédier en privilégiant l’émergence d’une économie socialement orientée. Ce sont justement ces thèmes qui seront soulevés prochainement dans les discussions internationales ».
« Le ministre allemand des Finances l’a notamment mentionné, en appelant à reconnaître l’existence d’un système financier multipolaire. Et le président Sarkozy a rappelé la nécessité de mettre en place un capitalisme régulé », a indiqué M. Lavrov.
« L’ordre du jour financier international doit être traité de manière collective. Il convient que tous les pays reviennent vers une économie socialement orientée. C’est le modèle qui est apparu en son temps en Europe et qui constituait d’ailleurs pour beaucoup une réponse à la politique sociale de l’Union soviétique. Les congés payés, les retraites, la limitation du temps de travail, la médecine et l’enseignement gratuits – tout cela a incité l’Europe à mettre en place son modèle socio-économique », a-t-il poursuivi.
Selon lui, « les États-Unis doivent participer aux débats non plus en tant que pays déterminant l’ordre du jour et les conclusions auxquelles il faut arriver, mais sur un pied d’égalité, aussi puissant soient-ils ».
*
Il faudrait sans doute conseiller à nos Kouchner et autres Barroso et Solana d’écouter Serguei Lavrov et de prendre des leçons de gestion des afffaires étrangères au lieu de recevoir leurs seules idées par fax directement du Pantagone, comme ce fut le cas pour l’affaire du Kosovo au moment de la présidence Slovène.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *