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Украина: Запад и его двойные стандарты

1497543Пятеро погибших, 300 раненых, и вновь медийный мейнстрим играет свою роль, устанавливая двойные стандарты, что по меньшей мере отвратительно. Украинская власть, законно избранная, будь то исполнительная или законодательная власть, приняла законное и суверенное решение приостановить (отложить?) переговоры об ассоциации с ЕС, одновременно подписав двустороннее соглашение с Россией.

Не упоминая экономические и культурные причины, которые могли подтолкнуть к выбору общей судьбы с Россией, а не с Брюсселем (это я сделал здесь), стоит задаться вопросом, почему европейские и западное сообщество так поддерживает демонстрантов, которые в последние дни демонстрируют необычные насильственные действия.

Демонстрации, с новой силой вспыхнувшие в начале 2014 года, собирают не больше 150.000 ― 200.000 человек (из 45,5 миллиона жителей) и сосредоточены в Киеве, где в последние дни привели к постоянному насилию. Continue reading

Ukraine : l’Occident et ses doubles standards

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Cinq morts, 300 blessés et encore une fois le mainstream médiatique joue parfaitement son rôle en instaurant un double standard pour le moins dégoûtant.

Le pouvoir ukrainien, légitimement élu que l’on pense à l’exécutif ou au législatif, a pris la décision légitime et souveraine de cesser (repousser ?) des discussions d’association avec l’UE tout en signant un accord bilatéral fort avec la Russie. Sans revenir sur les raisons économiques et culturelles qui pourraient pousser à choisir un destin avec la Russie plutôt qu’un destin avec Bruxelles (je l’ai fait ici), il convient de se demander pourquoi la communauté européenne et occidentale appuie tant les manifestants qui pourtant font preuve ces derniers jours d’une violence hors du commun.

Les manifestations qui ont repris de plus belle en ce début 2014 ne rassemblent pas plus de 150 à 200.000 personnes (sur 45,5 millions d’habitants) et se concentrent à Kiev où elles ont abouti à des violences permanentes depuis maintenant quelques jours. La loi sur l’interdiction de manifester promulguée par le pouvoir ukrainien le 22 janvier et destinée à tenter de mettre fin au chaos urbain n’a pas du tout calmé les ardeurs des milliers de volontaires à la guérilla contre les forces de l’ordre.

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11 mythes sur la situation en Ukraine

Protests continue in Ukraine

La situation en Ukraine donne souvent lieu à de nombreuses interprétations fantaisistes lorsqu’elles ne sont pas mensongères ou propagandistes, par omission ou méconnaissance bien souvent. L’idée de cet article est de tenter de mettre un cadre clair à ces événements, loin de l’impartialité du Mainstream médiatique occidental.

1) Les Ukrainiens qui manifestent se battent pour lutter contre un président illégitime

Malheureusement ce n’est pas totalement vrai. Si la précédente révolution en Ukraine de l’hiver 2004, 2005 s’était déclenchée dans les jours qui ont suivi les résultats d’une élection serrée et peut-être contestable, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le président Viktor Ianoukovitch a été élu le 7 février 2010, soit il y 4 ans, et le scrutin a été déclaré par L’OSCE « transparent et honnête ». Lors de ces mêmes élections, le précédent président, issu de la révolution de couleur, a lui obtenu 5,5 % des voix. Viktor Ianoukovitch est donc tout aussi légitime à ce titre que Vladimir Poutine, Barack Obama ou Angela Merkel.

 2) Les Ukrainiens qui manifestent se battent pour l’Europe

Ils seraient même « prêts à mourir pour l’Europe, ce qui devrait nous faire réfléchir » nous affirmait récemment Serge July. Malheureusement ce n’est pas réellement le cas.

La lutte ne concerne pas l’Europe mais des conditions de vie difficiles, une corruption endémique et systémique (datant de bien avant l’arrivée au pouvoir d’Ianoukovich) et dont les médias étrangers ne parlent que trop peu. On peut du reste ici constater les réelles motivations qui peuvent pousser une citoyenne lambda à aller manifester à EuroMaïdan, et sans surprise, les raisons sont principalement économiques et non politiques.

Quand aux nombreux nationalistes qui s’offrent une révolution, certains ont pendu des portraits du plus célèbre collaborateur nazi ukrainien dans les bâtiments administratifs publics qu’ils occupent pendant que d’autres se battent en pensant que le combat pour l’Europe est celui de la « fraternité Blanche et Européenne ». Que dire sinon que l’on peut sincèrement douter que Bruxelles ne souhaite les accueillir à bras ouvert?

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Les périphéries de l’UE et le rêve européen

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De 2004 à 2005, l’Union Européenne a connu une phase active d’expansion à l’Est et le « rêve européen » s’est projeté a travers les Etats Baltes et l’Europe des Balkans. Ce rêve européen a en 2005 continué son expansion à l’Est puisqu’au cœur de Kiev, une ravissante et charismatique oratrice blonde éructait sur l’émancipation nationale ukrainienne, sa sortie du joug européen et son inévitable destin européen. Huit ans plus tard, alors que l’Ukraine n’est toujours pas en Europe mais est un Etat au bord de la ruine, les manifestations ukrainiennes de ces derniers jours tendent à prouver que le « rêve ukrainien » d’une partie de la population ukrainienne existe toujours.

Pourtant, parmi les nouveaux entrants dans le club européen, les mécontents existent.

Récemment le journal Reporter décrivait les désillusions des Lettons dont le pays a rejoint l’UE en 2004. Apres l’euphorie des premières années, le pays a aujourd’hui la gueule de bois. Si l’UE a aidé au développement des infrastructures, elle a surtout aidé au développement du secteur bancaire, le commerce et la construction à crédit via un accès simplifié au crédit et la hausse provisoire des salaires. Dans le même temps, Bruxelles remplaçait la production alimentaire locale par ses propres produits et contribuait à la destruction de l’industrie lettone puisque si l’industrie représentait 38 % du PIB letton sous l’époque soviétique, elle se situe à 9 % aujourd’hui lorsque les entreprises locales ne se font pas également imposer des quotas pour limiter leur production.

Le rêve d’indépendance de la fière lettonne a tourné court : l’économie est passée sous contrôle étranger (suédois notamment) et c’est désormais les Russes qui investissent dans le pays, prouvant ainsi que l’histoire est cruellement ouverte.

Depuis 2008, ce sont près de 250.000 Lettons (sur une population de 2 millions d’habitants) qui ont quitté leur pays pour aller travailler ailleurs, surtout des jeunes et des diplômés, mettant le pays au bord d’une situation démographique catastrophique.

Ces migrations internes sont un facteur inquiétant du déséquilibre qui est en train de se créer au cœur d’une Europe minée par une immigration externe déjà conséquente. L’OCDEconstatait récemment qu’en Espagne, 70% des moins de 30 ans envisagent de quitter le pays(250.000 personnes quittent le pays chaque année), qu’un million de Portugais auraient quitté le pays depuis 14 ans dont 240.000 rien qu’en 2011, que 300 000 personnes ont quitté l’Irlande depuis le début de la crise (chiffres équivalents à ceux de la grande famine irlandaise au 19ème siècle. La tendance est bien évidemment similaire en Grèce et le rapport explique qu’au total, l’émigration des pays d’Europe du Sud a augmenté de 45% entre 2009 et 2011.

La tendance n’est d’ailleurs pas cantonnée aux pays en crise de la zone euro ni a l’Europe du Sud puisque 10% des Lettons ont quitté leur pays, et la Bulgarie comme l’Ukraine se vident littéralement de leurs habitants malgré le fait que ces pays n’appartiennent pas à la zone Schengen. Cette aspiration du capital humain du pays qui fait suite à la destruction de l’économie traduit bien ce que le Premier ministre roumain Victor Ponta appelle le « grand rêve européen de la Roumanie », c’est-à-dire d’après lui la conviction de la population du pays qu’il est finalement impossible de construire une « véritable Europe » en Roumanie, mais qu’il est possible de partir « dans la vraie Europe » pour y travailler ou y vivre grâce aux prestations sociales. On ne saurait mieux résumer la situation.

Bien sûr, le rêve d’Europe (au sens large) est compréhensible mais le rêve d’Europe de nos frères européens d’Europe de l’Est me fait penser au rêve francais de Russes d’aujourd’hui. Il n’existe plus précisément puisqu’il s’agit d’un rêve.

La France rêvée (la vieille France) n’est plus. Quand à l’Europe de la liberté, des infrastructures de qualité et des subventions, c’est celle des années 2000 et elle non plus n’existe plus.

Le rêve des Ukrainiens de voir Bruxelles par un coup de baguette magique faire apparaitre des routes de bonne qualité et des politiciens non corrompus est un rêve d’enfant aussi peu réalisable que celui de se baigner dans de l’eau chaude a Riga en février. Cela n’arrivera évidemment pas alors que les accords avec l’UE devraient par contre permettre :

1) La destruction de l’industrie et du système agricole ukrainien en échange de l’accès au marché ukrainien pour les produits européens, transformant l’Ukraine en simple pays d’écoulement pour maintenir en vie une Europe sous perfusion ;

2) L’émigration massive de jeunes Ukrainiens et Ukrainiennes vers des pays où la situation globale y est moins mauvaise qu’en Ukraine, transformant ce pays en fournisseur de bras bons marchés et aggravant au passage la situation démographique d’un pays qui sur ce plan est déjà presque en phase terminale.

Est-ce là le futur que l’on peut souhaiter à l’Ukraine ?

L’Euro-Maïdan, une révolution bleu et jaune ?

16bankovaya_01.12_5Les événements de ces derniers jours en Ukraine semblent prendre une tournure bien connue.

La suspension de l’accord d’association avec l’UE décidée par les autorités ukrainiennes a en effet donné lieu à une certaine agitation politique et médiatique car comme à chaque fois qu’un événement politique prend une orientation géostratégique incompatible avec l’agenda de l’alliance occidentale, le mainstream médiatique tient parfaitement son rôle.

Pour Le Monde, les « partisans de l’Europe sont dispersés » et « Ianoukovich manque de vision » (!), pour France Info, « les opposants sont réprimés » et « l’opposition se lève contre la dictature ». Pour Ouest France, le pays est dans un cul de sac pendant que Courrier International rappelle que les manifestations tournent à la contestation étudiante, l’Ukraine va-t-elle s’offrir son novembre 2013 pro-européen sur le modèle d’un mai 68 français qui ne doit visiblement faire rêver que les habitants de Kiev ? Continue reading

Réflexions sur les manifestations en Ukraine

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Comme les lecteurs de RIA-Novosti pouvaient s’en douter la guerre des grands ensembles s’est sensiblement accentuée ces dernières semaines sur les deux fronts sensibles que sont l’Arménie et surtout l’Ukraine. Dès l’annonce de la décision du président Ukrainien de ne pas signer l’accord avec Bruxelles des milliers, puis des dizaines de milliers d’Ukrainiens sont descendus dans les rues de quelques villes de l’ouest et du centre du pays mais aussi et surtout de Kiev, pour protester contre cette décision politique.

Qui manifeste?

Les protestations ont été organisées par une alliance surprenante de partis de tendances différentes, allant de la droite à l’extrême droite de l’échiquier politique ukrainien. Il y a tout d’abord le parti “Alliance ukrainienne démocratique” (UDAR) du boxeur Klichsko qui bénéficie du soutien officiel de la CDU d’Angela Merkel. Il y a aussi le parti “Patrie” de Yulia Tymochenko (aujourd’hui emprisonnée pour corruption et suspectée de complicité de meurtre) qui appelle à renverser le pouvoir ukrainien actuel. Enfin il y a “l’Union pan-ukrainienne  Svoboda ” (Liberté) qui portait tout simplement le nom de parti National-socialiste d’Ukraine jusqu’à 2004. Ce parti appelle clairement à manifester pour renverser le pouvoir et déclencher une révolution sociale et nationale (avec l’aide de milices et de sous fratries pagano-radicales telle par exemple le Wotan-Jugend) tout en dénonçant la mafia juive qui gouverne l’Ukraine! Que n’entendrait-on pas si de tels propos étaient tenus par des officiels russes!

Ces trois partis ont formé une alliance bien improbable appelée “Groupe d’action pour la résistance nationale” qui tend donc à vouloir intégrer l’union européenne en renversant au passage le pouvoir en place, pourtant légitimé par les urnes. Un bien étrange cocktail de mouvements dont on ne peut que suspecter que leur brusque tropisme européiste ne soit en réalité surtout motivé par un mélange d’avidité du pouvoir et de haine profonde de la Russie.

Ce groupe a aussi le soutien de certains tatars musulmans de Crimée qui exigent la démission du gouvernement et de stars du show bizness dont une chanteuse de pop music a même menacé de s’immoler si des changements n’arrivaient pas. Enfin une actrice américaine, petite amie du frère du boxeur Klichsko, s’est elle aussi empressée de soutenir les manifestants et leurs aspirations euro-occidentales. Enfin ils ont le soutien des Femen qui ont, lors d’une manifestation à Paris, choisi d’uriner en public sur les portraits du président ukrainien sans que les forces de l’ordre françaises ne réagissent. Des soutiens qui en disent long.

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Quel avenir pour le « rêve européen » de l’Ukraine ?

7unnamed_10_1_1La décision ukrainienne de cesser (temporairement ?) les négociations avec Bruxelles a surpris tant les partisans de l’intégration européenne que les partisans de l’intégration eurasiatique. Les premiers ont crié aux pressions intolérables de la Russie pendant que les seconds ont eux accusé l’UE de faire pression sur l’Ukraine. En toile de fond de ces négociations : la bataille d’influence que se livrent Moscou et Bruxelles à travers leurs ensembles respectifs que sont les Unions européennes et douanières/eurasiatiques.

Pour l’UE, une défaite sur le dossier ukrainien signifierait un coup d’arrêt à son « extension à l’Est », surtout après les propos récents du chef de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui a affirmé que la Roumanie et la Bulgarie n’entreraient pas dans l’espace Schengen au 1er janvier 2014. Soyons clairs : pour Bruxelles, les négociations avec l’Ukraine sont avant tout destinées à ce que celle-ci ne rejoigne pas une alliance potentielle avec la Russie. Continue reading

L’Ukraine et Novopress

L’Ukraine est décidément un sujet sensible pour les patriotes Francais des années 2000. Un peu comme la Croatie pour les patriotes des années 90. Gageons que les mêmes qui étaient pro Croates avant de devenir pro Serbe sont Pro Ukrainiens avant de devenir pro Russe, si tant soi peu que ces “oppositions” aient un sens au jour d’aujourd’hui.
 
Récemment l’agence NOVOpress m’a interviewé et je l’en remercie.
 
La même semaine je répondais sur EuropaMaxima à deux textes publiés antérieurement sur ce site et concernant l’Ukraine
 
Quelle ne fut pas ma surprise de voir cette nouvelle sur NOVOpress aujourd’hui. Je mets en gras la partie qui me semble faire totalement désordre.
 
06/04/10 – 15h40  KIEV (NOVOpress) – Le président ukrainien a annoncé la dissolution de la commission qui devait travailler à l’adhésion de son pays à l’Otan. Il s’agit du dernier mouvement pour abandonner définitivement la position pro-américaine de « la Révolution orange » et rétablir des liens plus étroits avec la Russie.

 

Depuis l’élection de Viktor Ianoukovitch en février, l’Ukraine n’avait fait aucun secret de son intention d’abandonner son projet antérieur de rejoindre l’Otan. C’est donc aujourd’hui chose faite. Depuis qu’il est de retour aux affaires, Ianoukovitch a toujours affirmé que le niveau actuel de coopération avec l’Otan était « suffisant » et que l’intégration n’était nullement nécessaire.
 
L’Ukraine continuera bien sûr à entretenir des « relations » avec l’Otan mais sans lui être inféodée. Une décision qui ravit le voisin russe ainsi que tous ceux qui refusent la vassalisation de l’Europe centrale et de l’Est aux intérêts géostratégiques américains.
 
Maintenant, il reste à l’Ukraine de se garder de passer d’une inféodation à une autre, en s’efforçant de conserver une distance critique et une volonté d’autonomie nationale forte vis-à-vis du « grand frère » russe toujours emprunt de vélléités impérialistes.
 
L’impérialisme Russe ? Alors que 25% des Ukrainiens souhaitent l’adhésion avec la Russie, que les Ukrainiens sont les migrants les plus nombreux vers la Russie, que l’est Russophone de l’Ukraine représente 70% du PIB, que tous les investissements de cette “moitié” du pays sont Russes, qu’il s’agit de la zone la plus riche et surtout, surtout, que le peuple Ukrainien à choisi délibérément un candidat pro Russe pour président au début de l’année.
 
Il n’y a la “aucun” impérialisme. 
Le destin “naturel”, “géographique” et “historique” de l’Ukraine est avec la Russie et Moscou, pas avec l’Angleterre et Londres ou la Belgique et Bruxelles.
 
J’attends toujours une preuve de cet impérialisme Russe que certains nous sortent à toutes les sauces …