Category Archives: Syrie Syria Сирия

Ligne directe de Vladimir Poutine: ce qu’il faut retenir

imagesLe président russe a tenu la semaine dernière sa 13e séance annuelle de questions-réponses avec la population, répondant à 74 questions en 3 heures et 57 minutes.

Cet événement assez surprenant s’est, au fil des années, converti en une authentique tradition pour Vladimir Poutine et est devenu une pièce non négligeable de sa communication au sens large, nationale comme internationale.

Hormis quelques questions plus que surprenantes le ton et les réponses du président russe permettent de dégager quelques grandes orientations stratégiques dont aucun des medias francais n’a fait part.

La victoire démographique

Le président est revenu sur la situation démographique, en rappelant que celle-ci s’était amélioré en 2014 avec une hausse sans précèdent du nombre de naissances, ce que les lecteurs de Sputnik savent déjà.

En insistant sur ce point essentiel pour l’avenir du pays, le président russe remet la vie au centre du débat et ce faisant, conforte le statut de la Russie comme champion de la défense des valeurs chrétiennes au sein d’un monde européen et occidental qui mène lui une politique de destruction de ces mêmes valeurs. Continue reading

La Syrie illustre-t-elle une crise de la diplomatie française ?

imagesCes dernières semaines, plusieurs nouvelles du front syrien ont pu laisser penser aux observateurs les plus attentifs que notre diplomatie avait commis de lourdes erreurs d’appréciation, et qu’une prise de conscience était en cours.

Victime d’une agression extérieure à haute intensité qui a commencé en 2011, l’Etat syrien mène une guerre pour maintenir l’unité nationale et éviter une désintégration qui transformerait le pays en un Irak bis.

Dès le début des événements, en 2011, la France a pris sans réfléchir des positions tranchées qui semblaient ne laisser aucun avenir au système Assad. Notre ministre des Affaires étrangères nous ressassait en 2011 et 2012 que Bachar el-Assad n’en avait plus « que pour quelques mois », ajoutant que même les Russes « envisageaient de laisser tomber le président syrien ». Continue reading

La Syrie illustre-t-elle une crise de la diplomatie française ?

imagesCes dernières semaines, plusieurs nouvelles du front syrien ont pu laisser penser aux observateurs les plus attentifs que notre diplomatie avait commis de lourdes erreurs d’appréciation, et qu’une prise de conscience était en cours.

Victime d’une agression extérieure à haute intensité qui a commencé en 2011, l’Etat syrien mène une guerre pour maintenir l’unité nationale et éviter une désintégration qui transformerait le pays en un Irak bis.

Dès le début des événements, en 2011, la France a pris sans réfléchir des positions tranchées qui semblaient ne laisser aucun avenir au système Assad. Notre ministre des Affaires étrangères nous ressassait en 2011 et 2012 que Bachar el-Assad n’en avait plus « que pour quelques mois », ajoutant que même les Russes « envisageaient de laisser tomber le président syrien ».Visiblement très mal informée de la réalité de la situation sur le terrain, notre diplomatie n’avait pas envisagé un quelconque scénario alternatif. Pourtant, de nombreux experts non alignés avaient fait à l’époque d’autres prévisions qui se sont finalement réalisées: au cours des années 2013 et 2014, la coalition syrienne, c’est à dire l’appareil politique et militaire syrien et ses nombreux soutiens intérieurs et extérieurs, allait petit a petit regagner du terrain et connaître d’importants succès militaires et politiques. Continue reading

SOS Chrétiens d’Orient au secours des chrétiens de Syrie

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Durant ce Noël 2013, l’association SOS Chrétiens d’Orient à organisé un convoi humanitaire à destination des chrétiens de Syrie. Benjamin Blanchard, son trésorier, a accepté de répondre à nos questions.

 

La Voix de la Russie : Bonjour Benjaminet merci de répondre à nos questions, tout d’abord, pourriez-vous vous présenter ?

Benjamin Blanchard : L’association SOS Chrétiens d’Orient est née en octobre 2013 suite à l’émotion provoquée par l’invasion de Maloulaa par des terroristes islamistes. Juriste de formation, j’en suis le trésorier.

LVdlR : quel est l’objectif de votre association SOS Chrétiens d’Orient ?

Benjamin Blanchard : Notre première opération a été Noël en Syrie: 19 Français de toutes conditions ont passé dix jours en Syrie et fêté Noël avec les Syriens, désireux d’exprimer un signe important de fraternité avec les communautés chrétiennes en Syrie. Le projet a été porté par l’association SOS Chrétiens d’Orient qui vise à créer des contacts concrets entre les chrétiens français et leurs frères orientaux afin de mieux présenter les enjeux qui se jouent au proche Orient pour nos frères aînés dans la foi. Cet objectif a été remarquablement atteint puisque nous avons distribué à différentes œuvres actives à Damas quatre tonnes de jouets, vêtements et couvertures. Nous comptons monter d’autres projets à Damas et, si possible, ailleurs en Syrie.

LVdlR : Qu’est ce que ce projet vous a appris ?

Benjamin Blanchard : Nous avons compris, je crois, que la somme de nos charismes peut permettre d’apporter une touche simple d’humanité et d’ouverture au milieu de l’Orient compliqué. J’ai également appris à découvrir la Syrie, un pays magnifique marqué par 7 000 ans de civilisation et dans lequel le dialogue interreligieux était avancé avant l’ouverture des conflits.

LVdlR : Le fait que vous soyez Français ne vous a-t-il pas handicapé ?

Benjamin Blanchard : Au contraire ! Si les Syriens sont bien entendu particulièrement déçus de la politique étrangère du gouvernement français, ils n’en demeurent pas moins respectueux à l’égard du peuple français. A titre d’exemple, nous avons rencontré nombre de Syriens qui parlaient notre langue et aimaient notre culture. L’université de Damas contient tout un étage spécialement dédié à l’enseignement du français qui est d’ailleurs une langue obligatoire au lycée !

LVdlR : Les Syriens gardent-ils espoir?

Benjamin Blanchard : C’est un peuple qui al’impression de subir une guerre internationale plaquée sur une société qui ne s’y attendait pas. Entre les changements de position américains et l’argent du Golfe, on peut aisément admettre que ce sentiment n’est pas totalement infondé. Paradoxalement, ce conflit ne semble pas avoir effacé le désir de vivre ensemble et de progrès d’un peuple qui, à de nombreuses reprises, m’a impressionné par sa volonté de continuer à vivre. A Damas, les gens sortent, vivent, travaillent, étudient… on entend même le rire des enfants dans les parcs !
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2014_01_14/SOS-Chretiens-dOrient-au-secours-des-chretiens-de-Syrie-interview-5912/

 

Syrie, les guerres d’après ?

Syrian rebels near AleppoAlors que les combats continuent en Syrie et que l’armée syrienne semble continuer à reprendre unavantage décisif sur le terrain, nombre de commentateurs se posent la question des premières conséquences sérieuses à l’extérieur des frontières syriennes en cas d’arrêt du conflit.

Il y a tout d’abord ces rapports de plus en plus inquiétants sur le nombre de jeunes européens combattant ou ayant combattu en Syrie. Ceux-ci seraient officiellement 2.000 mais on peut évidemment suspecter que cette estimation sous-estime l’inquiétante réalité, tant estimer cette présence européenne est difficile. Continue reading

Американская мечта: как свергнуть Путина?

895-1Нет, эта абсурдная идея пришла внезапно не мне в голову, таково название недавней статьи Бернарда Вайнштейна, директора
Maguire Energy Institute, который также является членом Georges Bush Institute.

Автор статьи имеет представление о том, как Америка должна действовать, чтобы ускорить падение «русского монарха»: энергетическая война и, более четко, экспорт американского природного газа в Европу и Азию, чтобы лишить там российский Газпром доминирующих позиций. Российское государство, ослабленное финансово, столкнется со все более нестабильной и взрывной социальной ситуацией, гораздо более благоприятной, к примеру, для организации цветной революции, чем нынешняя ситуация или продолжающийся экономический рост.

Этот научно-фантастический сценарий на самом деле является реальностью, поскольку энергетическая война уже началась. Continue reading

Guerre en Syrie : le tournant de l’automne 2013 ?

Au cœur de l’été 2012, le président Syrien, lors d’une intervention sur la chaine Ad-Dounia avait expliqué que la victoire de l’Etat Syrien était probable mais que le régime avait besoin d’un peu de temps pour venir a bout des groupes armés qui semaient l’anarchie dans le pays et voulait renverser le régime.

A l’époque, peu de gens prêtèrent attention aux propos du président syrien alors que la guerre redoublait d’intensité et que le front était déplacé au cœur même de Damas, la capitale subissant l’assaut de plusieurs milliers de combattants et le régime faisant face au terrible attentat du 18 juillet 2012 qui frappa durement l’Etat major syrien.

Le bouclier de Damas a semble-t-il résisté à ses assaillants et le front s’est dès le printemps 2013 principalement stabilisé dans certains quartiers périphériques du Sud et de l’Est de la capitale, pendant que l’Armée syrienne repassa elle à l’offensive au début d’année, notamment en reprenant en grande partie le contrôle de la province centrale du pays (coupant ainsi les fronts Sud et Nord du pays), après la symbolique et stratégique victoire de Qousseir, acquise avec l’appui visiblement essentiel du Hezbollah libanais.

18 mois plus tard, les prévisions du président syrien semblent se réaliser et la guerre semble avoir pris en cet automne 2013 un nouveau tournant tant sur le plan militaire que diplomatique.

L’armée syrienne continue sa progression dans le Sud de la capitale et la prise ces derniers jours de villes tel que Husseiniyeh, Ziabiyeh, Boueida ou la stratégique Sbeineh permettrait pour la première fois au régime de scinder les fronts occidentaux et orientaux de la Goutta (comme on peut le voir ici) mais surtout de totalement cerner la Goutta orientale dans laquelle se trouveraient plusieurs milliers de combattants armés mais désormais bloqués.

Plus au Nord de la province de Damas, l’assaut devrait être mené prochainement sur la région de Qalamoun, située dans la bande frontalière avec le Liban et qui selon certaines sources comprendrait entre 20.000 et 30.000 rebelles. Cette région est stratégique tant pour les rebelles que pour le pouvoir syrien car elle est le point de passage vers la base arrière des rebelles au Liban : la ville d’Aarsal, d’où de nombreux rebelles passent en Syrie pour combattre l’Etat syrien mais également une solide base arrière de la rébellion syrienne.

La proximité de la zone avec le fief du Hezbollah explique la très vraisemblable participation de 15.000 hommes du Hezbollah dans cette imminente bataille. Une victoire de l’armée syrienne pourrait contribuer à totalement atténuer le front dans le Centre et sur la cote du pays car le contrôle de la zone montagneuse du mont Qalamoun permet à la rébellion de faire peser un danger permanent sur l’axe Damas-Homs, route principale d’approvisionnement vers la cote du pays et le Nord.

Comme on peut le voir sur cette carte interactive qui donne une idée précise de la situation militaire pour chaque ville du pays, la rébellion syrienne n’a plus aujourd’hui de mainmise que sur la région d’Idlib et dans le Nord du pays (l’axe Alep-Raqqa-Deir Ez Zor), où elle fait cependant face au front kurde. Pour autant, ces derniers jours, l’armée syrienne a enregistré de nombreuses victoires dans le Nord et autour d’Alep, que ce soit la reprise de la ville stratégique de Al-Safira ou encore l’offensive sur la base80 d’Alep.

Les correspondants russes de l’agence ANNA-News, qui sont les seuls journalistes étrangers à accompagner l’armée syrienne dans ses opérations, font état sur leur site de grands changements dans le comportement des rebelles ces dernières semaines et de la hausse notable des redditions de combattants rebelles syriens à travers le pays alors que l’opposition syrienne se fragmente de plus en plus et que les divisions internes se superposent à la montée en puissance des groupes islamistes, majoritairement soutenus par l’Arabie saoudite… Est-ce le signe d’un découragement d’une grande partie des combattants rebelles alors que leur guerre semble désormais de plus en plus impossible à gagner et que leurs sponsors sont de plus en plus impuissants et divisés ?

Sur le front diplomatique, alors que les menaces de bombardements occidentaux ne sont plus qu’un souvenir, l’offensive diplomatique russe a fait de la conférence de Genève 2 une étape clef et incontournable du processus de paix.

Que pourrait-il se passer maintenant ?

Il semble quasi-certain que Genève 2 voit la participation d’un pouvoir triomphant militairement et une opposition désunie et qui perd sur le terrain, puisque les groupes islamistes radicaux proches d’Al-Qaïda qui enregistrent les rares succès rebelles sur le terrain ne devraient pas y participer. On voit mal aujourd’hui ce qui pourrait empêcher le président syrien de se représenter à sa succession aux élections présidentielles de 2014 et d’être largement réélu.

L’Iran devrait vraisemblablement participer à la conférence, le pays ayant réouvert un cycle de négociations sur le nucléaire devant aboutir a un accord en vertu duquel le pays s’engagerait a arrêter l’enrichissement de son uranium à 20 % et ne pas utiliser ses centrifugeuses d’enrichissement les plus modernes en échange d’un allègement des sanctions de la communauté internationale à son encontre. Ce faisant, le pays revient habilement dans le grand jeu régional via le soutien direct de la Russie.

Le front sunnite radical (l’alliance stratégique des frères musulmans, du Qatar et de la Turquie) a traversé une année 2013 assez catastrophique ayant marqué l’arrêt de la dynamique islamisante issue du printemps arabe. Apres avoir perdu le pouvoir en Egypte et en Tunisie, ce front s’est heurté militairement et frontalement en Syrie a l’alliance Hezbollah-Syrie-Iran avec les conséquences que l’on connaît en cette fin 2013.

La Turquie a joué gros et semble proche de perdre beaucoup. Le pays traverse des perturbations liées à une gouvernance Erdogan qui est visiblement de plus en plus contestée et semble se préparer à lourdement modifier sa politique extérieure en formulant une demande d’adhésion a l’Union Douanière et en se rapprochant de l’Organisation de la coopération de Shanghai dont elle est devenue partenaire de dialogue au mois de mars de cette année.

L’alliance de l’Arabie saoudite et des pays du golfe (hormis le Qatar) semble rechercher des nouveaux alliés pour combattre le pouvoir syrien, via notamment des pays comme la Jordanie ou le Pakistan.

C‘est ce bloc qui semble à ce jour le plus décidé à mener à terme le renversement par la force du régime syrien.

Une telle politique est elle compatible avec les objectifs du parrain américain de voir la réalisation de Genève 2 ?
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_11_12/Guerre-en-Syrie-le-tournant-de-l-automne-2013-1070/