Category Archives: Russie Unie

La 6eme DOUMA

Les élections sont terminées et 99% des bulletins ont été dépouillés
 
Vous pouvez lire mon analyse des élections ici. 
Russie unie recueille 49,3% des voix, le Parti communiste (KPRF) 19,2%, le Parti libéral-démocrate (LDPR) 12,0% et Russie Juste 13,25% des suffrages. Le de participation aux législatives du 4 décembre s’est élevé à 60,2%. 32.348.000 électeurs ont donné leurs voix au parti au pouvoir Russie unie, qui pourrait avoir 238 sièges à la nouvelle Douma. Le KPRF aurait 92 mandats, Russie Juste 64 sièges et le LDPR en obtiendrait 56. 
 
Une carte interactive des résultats est disponible ici.
 
Voila en image la répartition de la nouvelle DOUMA.

 

 

 
Voila la répartition géographique des votes.

 

Régions ayant le plus voté Russie Unie
 

Régions ayant le plus voté parti Communiste

 

Régions ayant le plus voté Libéral-démocrate
Régions ayant le plus voté Russie Juste
Ce message est un petit évènement en soi puisque le 6 décembre 2007 soit il y a presque 4 ans, j’ai ouvert ce blog avec les résultats de la précédente élection législative

XIième congrès de Russie Unie ! (2009)

Le XIe congrès du parti Russie unie s’est ouvert vendredi 20 novembre à Saint-Pétersbourg. Demain, le premier ministre russe Vladimir Poutine, leader du parti, prononcera un discours. 
 
Un autre événement important du forum sera l’adoption d’un nouveau programme par les 600 députés présents. Le nouveau document a été minutieusement étudié dans les organisations du parti et a été précisé par les trois clubs de Russie unie:
– Social-conservateur
– Libéral-conservateur
– Étatique-patriotique
 
La principale nouveauté consiste en ce que l’idéologie officielle du parti – le conservatisme russe – sera pour la première fois indiquée dans les statuts du parti Russie unie.
Cette information n’est nullement secrète.
 
Andreï Isaïev, le président du Comité de la Douma pour le travail et la politique sociale et secrétaire adjoint du présidium du Conseil général de Russie unie pour les questions de propagande et de contre-propagande, a expliqué en détail pourquoi cette décision a été prise aujourd’hui et ce qui empêchait de la prendre auparavant, selon lui : “ la société russe considère toujours le conservatisme comme réactionnaire et les conservateurs, comme les adversaires des changements, quels qu’ils soient. Ces stéréotypes datant de l’époque soviétique se sont avérés très vivaces, mais il est, en réalité, temps de les changer. Le conservatisme signifie, avant tout, le respect des traditions. Il n’y a là rien de “réactionnaire“.
 
Bien plus, comme l’a souligné Andreï Issaïev, il n’y a pas de contradiction entre le conservatisme et la politique de modernisation annoncée par le président Dmitri Medvedev dans ses récents discours. Non seulement ces deux notions ne se gênent pas l’une l’autre, mais elles se complètent. Il a cité le terme médical connu de “traitement conservateur” qui signifie que les médecins préfèrent s’abstenir d’employer des méthodes d’intervention chirurgicale dans l’organisme humain sans pour autant renoncer à soigner le malade.
 
Il en est de même dans ce cas: la modernisation  “non-violente” dont il a été question dans l’article de Dmitri Medvedev “Russie, en avant!” et dans son message à l’Assemblée fédérale (parlement), signifie le renoncement à l’intervention “chirurgicale”, violente dans toutes les sphères de la vie de notre État. Bien plus, Vladimir Pliguine, un des coprésidents du club libéral-conservateur de Russie unie et chef du Comité de la Douma pour la législation constitutionnelle, a déclaré à la mi-octobre lors d’une réunion du Conseil central des partisans du parti que tout l’article du président avait été écrit “dans un style libéral-conservateur“.
 
Pourquoi le parti Russie unie ne s’est-il décidé à proclamer son conservatisme qu’à la fin 2009? Andreï Issaïev a répondu à cette question. Jusqu’à récemment, il fallait lutter pour conserver l’État.
 
A présent, ce problème est réglé et la menace de destruction définitivement éliminée, il faut conserver et sauvegarder les résultats obtenus.
 
Le fait que les adhérents de Russie unie se soient proclamés conservateurs russes lève aussi un autre problème. Des reproches d’être vague et de n’avoir aucune idéologie ont été régulièrement adressés à notre parti principal. Et non sans raison. On avait l’impression qu’il tentait d’occuper tout l’espace politique, d’embrasser tout le spectre et d’être, à la fois, à gauche, à droite et au centre.
 
A présent, Russie unie a défini sa place qu’elle occupe de facto. Au XIe congrès, le « de facto » se transformera en de jure, ce qui contribuera à la structuration ultérieure des partis politiques en Russie.
 
 
Plus d’information sur le site de Russie Unie 

 

démocratie à la Russe ?

« Démocratie à la russe » est un ouvrage passionnant. Jean-Robert Raviot, maître de conférences à Nanterre et à Sciences-Po, y procède à un froid décryptage de la vie politique russe. Avant de nous livrer à une comparaison décapante avec la « démocratie à l’européenne », livrons-nous à quelques explications :
En moins de vingt ans la Russie est passée du « parlementarisme balbutiant de la fin de l’empire » à la « démocratie présidentialiste post-soviétique » (1) et les Russes sont rapidement devenus des adeptes de l’ « athéisme démocratique » (2), sceptiques sur les élites qui les représentent.
Le nombre des partis siégeant au Parlement n’a cessé de se réduire : dix dans la chambre élue le 12 décembre 1993 ; quatre seulement dans la Douma d’Etat élue le 2 décembre 2007.
Le vote « de conviction » ou « d’élimination » qui marquait les scrutins du début des années 1990 a cédé la place à un vote « clientéliste » et d’ « allégeance » (3), un « vote d’allégeance » qui s’est porté, en 2007, à 70% sur Russie Unie, la grande force centrale, « centriste », qui a émergé, puis s’est imposée, comme force dominante en renvoyant sur les marges extrêmes les libéraux et les communistes. Pour Russie Unie, « la démocratie est au service de la souveraineté nationale et de la puissance » (4) ; la démocratie vise moins à « être représentative que constructive ».
C’est ainsi que la Russie est devenue avec Russie Unie un pays à parti dominant. Cette situation était déjà connue auparavant dans d’autres pays réputés démocratiques tels que le Japon, avec le Parti libéral-démocrate depuis 1945, Taiwan, avec le Kouo-Min-Tang de 1950 à 1991, le Mexique, avec le Parti révolutionnaire institutionnel de 1930 à 2003, et la Suède, avec le Parti social démocrate de 1932 à 1976.
Bien sûr, la tentation est grande dans les médias occidentaux de condamner l’évolution de la Russie dont la vie politique s’éloignerait à leurs yeux de l’idéal type de la démocratie. Jean-Robert Raviot ne cède pas à ce confort intellectuel facile. Bien au contraire, il se plaît à souligner – horresco referens – les points de convergence entre la démocratie post-soviétique et la post-démocratie européenne :
– l’inégalité d’accès aux grands médias ; – la vie politique qui se transforme en feuilleton télévisé à épisodes ; – le débat politique simplifié à l’extrême et n’ayant qu’une incidente réduite sur la délibération ; – le changement des modes de scrutin ; – la lutte contre l’ « extrémisme » pour mobiliser ses partisans et déconsidérer son opposition : certes, en Russie ce sont les « libéraux » qui jouent le rôle d’ « extrémistes » dévolu en Occident aux « nationaux », mais la mécanique de manipulation de l’opinion est la même ; – la dictature du politiquement correct même si le politiquement correct n’est pas le même à l’est et à l’ouest : c’est le patriotisme en Russie (Russie Unie se définit comme « le parti de la réussite, du redressement national ») ; c’est le mondialisme et l’antiracisme en Occident (où l’on veut construire « une humanité hors sol et hors histoire », selon Marcel Gauchet) ; – des procédures électives qui dans les faits visent moins à permettre au peuple de choisir ses dirigeants qu’à assurer une légitimité à l’élite au pouvoir.
A rebours du « démocratiquement correct », Jean-Robert Raviot estime finalement que loin « d’accuser un quelconque retard la Russie post-soviétique est au contraire en avance sur son temps » (5). Et d’enfoncer ainsi le clou : « Le vernis de la modernité démocratique triomphante craque et les innombrables faux-semblants politiques de l’Occident apparaissent en pleine lumière. Aux Etats-Unis, le césarisme et le népotisme, qui constituent depuis toujours la part d’ombre du système politique, se manifestent avec une évidence sans pareille. Le « phénomène bureaucratique » se déploie avec un systématisme presque caricatural dans la « construction européenne ». Les préceptes du « politiquement correct » ont partout pris les apparences d’une nouvelle religion civile officielle. Les clientélismes de toute nature semblent constituer les vrais arcanes de la décision politique. La connivence des fortunes privées et des pouvoirs publics semble devenir la règle et la possession d’un patrimoine important est la clef du succès d’un nombre croissant d’entreprises de conquête du pouvoir politique. Enfin, l’impératif de sécurité est invoqué à l’appui de dispositions généralement plébiscitées qui substituent progressivement un état d’exception permanent à l’ordre constitutionnel. A l’heure où les recettes de la « gouvernance » se substituent à l’art du gouvernement des hommes, « la démocratie occidentale redescend du piédestal sur lequel l’histoire de l’après-1945 l’avait placée dans une comparaison, forcément avantageuse, avec les totalitarismes national-socialiste et communiste (6) ».
Les Occidentaux jugent sévèrement la démocratie à la russe au regard de l’idéal démocratique. Mais la démocratie à la russe renvoie en miroir à l’Occident la vision de sa propre réalité, toujours plus éloignée des grands principes censés la fonder.
Et pourtant l’Occident continue à s’ériger en donneur de leçons alors même qu’il est plus que douteux que les chefs politiques occidentaux bénéficient auprès de leur peuple d’une estime et d’une popularité réelles aussi flatteuses que celles dont bénéficient Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev !
(1) « Démocratie à la Russe », p. 5. (2) Op. cit., p. 8. (3) Op. cit., p. 48. (4) Site Internet de Russie Unie, cité dans « Démocratie à la russe », p. 10. (5) Op. cit., p. 118. (6) Ibid.Jean-Robert Raviot, « La Démocratie à la russe », Ellipses, avril 2008, 160 p., 17,10 euros

Elections à la Douma Russe

Dimanche 2 décembre 2007, les élections législatives Russes ont permis le renouvellement des 450 sièges de la Douma, (Государственная Дума), la chambre basse du Parlement.
 
Au total, 4.571 candidats appartenant à 11 partis politiques, étaient candidats à la députation.Les résultats définitifs sont les suivants:

Russie unie- Единая Россия – 64,3%
Liste conduite par Vladimir Poutine

Le parti Communiste – КПРФ – 11,57%
Liste conduite par Guennadi Ziouganov

Le Parti libéral démocrate de Russie – ЛДПР – 8,14%
Liste conduite par Vladimir Jirinovski

Russie juste – Справедливая Россия – 7,74%
Liste conduite par Serguei Mironov

Parti agraire – АПР – 2,3%
Liste conduite par Vladimir Plotikov

Iabloko – Pдп – 1,6%
Liste conduite par Grigori Iavlinski

Force citoyenne – Гр-C – 1,1%
Liste conduite par Mikhail Barshchevsky

Union des forces de droite – СПС – 1,0%
Liste conduite par Nikita Belykh

Patriotes de Russie – ПР – 0,9%
Liste conduite par Guennedi Semigin

Parti de la justice sociale – ПСС – 0,2%
Liste conduite par Alexeï ivanovich Podberezkin

Parti démocratique de Russie – ДПP – 0,1%.
Liste conduite par Bogdanov Andrei Vladimirovic

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En image, cela donnera a peu près cela (merci a Ria-novosti) :