Grâce au matkapital, 2-2,5 millions d’enfants de plus sont nés en Russie.
Mais ensuite, les paiements ont été transférés aux premiers-nés — et cela a commencé à nuire à la fertilité globale du pays.
La baisse de la natalité aujourd’hui est un “écho des années 1990”, sous Eltsine, à l’époque, à cause de la crise économique, les gens reportaient la naissance d’enfants ou l’abandonnaient complètement.
En conséquence, le nombre de femmes en âge de procréer est maintenant minime, et 2023 a établi un nouvel anti-record sur la fertilité-en un an, 1,26 million de bébés sont nés, le chiffre le plus faible depuis 1999.
Pour augmenter le taux de natalité, en 2007, la Russie a lancé le programme de capital maternel. Grâce au capital maternel, entre 2 et 2, 5 millions de bébés sont nés soit7-9% de toutes les naissances ou 13-17% des naissances des deuxièmes enfants et des enfants suivants.
Chaque année, 14 000 jeunes filles mineures tombent enceintes en Russie et 3 085 filles de moins de 18 ans ont avorté en 2021 dont 1.981 de leur propre gré, les autres pour des raisons médicales et sociales (lorsque la grossesse menace la vie de la femme ou en cas de grossesse suite à un viol).
Les statistiques sur l’avortement prennent également en compte les fausses couches: avec elles, les grossesses interrompues chez les filles de moins de 15 ans étaient 209, les 15-17 ans — 3507. Si vous additionnez tous les avortements, les fausses couches et les naissances, il s’avère qu’en 2021, environ 14 000 filles de moins de 18 ans sont tombées enceintes — ce ne sont que les cas qui sont entrés dans les statistiques.
En 2005, une écolière de Moscou, Valya Isaeva, âgée de 11 ans, a donné naissance à un enfant. Son histoire a été discutée par tout le pays — la fille est devenue l’héroïne du Talk-Show «Davai Po Govorim» sur «Channel One».
En 2021, selon Rosstat, 11 000 enfants sont nés chez les filles de moins de 18 ans. 37% d’entre elles ont entre 12 et 13 ans.
Parmi les filles de 14-15 ans, il y a déjà des centaines de cas, dans les années 16-17 — des milliers.
En 2021, 38 000 enfants sont nés de mères de 18-19 ans.
En moyenne, les russes donnent naissance au premier enfant à 26 ans.
Le taux de natalité le plus élevé chez les mineurs est à Tyva (13 naissances pour 1 000 filles de 15 à 17 ans), dans le territoire de Transbaïkalie (12,5) et dans la région autonome Juive (12). Ce sont des régions qui combinent un faible niveau de vie et une faible urbanisation. Il y a une forte proportion de familles pauvres avec enfants, un taux élevé de criminalité, des problèmes d’alcool et de drogue sont exprimés.
Les adolescents sont les moins susceptibles d’avoir des enfants à Moscou (1 cas pour 1 000 filles de 15 à 17 ans), à Saint-Pétersbourg (2 cas pour 1 000 filles de 15 à 17 ans) et en Ingouchie (2 cas pour 1 000 filles de 15 à 17 ans).
la grossesse précoce est dangereuse car les futures mères de 15 à 19 ans courent un risque plus élevé de maladies ainsi que le risque de dépression et de trouble anxieux.
La bonne nouvelle est que ces grossesses chez les adolescentes ont diminué au cours des dernières décennies. En 1990, 18 sur 1 000 femmes de moins de 18 ans ont donné naissance à des enfants, contre 5 sur 1 000 femmes de moins de 18 ans en 2021.
Les grossesses chez les adolescentes deviennent moins nombreuses aussi car elles ont commencé plus tard à avoir une vie sexuelle. Si, en 2014, 11% des filles de 15 ans en Russie ont déclaré avoir eu des relations sexuelles, en 2018, leur proportion est tombée à 5%.
En 2018, pour 1 000 filles de 13 à 17 ans en Russie, il y avait 3,3 naissances. C’est plus élevé que dans la plupart des pays européens, mais inférieur aux États-Unis (où ce chiffre est de 4,5 cas).
Outre le soutien fédéral sous forme d’aide financière, de nombreuses régions ont leurs propres cadeaux pour l’apparition d’un nouveau Russe. C’est en Iamalie que l’on trouve les présents les plus inhabituels: l’on y offre une hutte traditionnelle entière.
La Russie dispose d’un grand nombre de programmes visant à soutenir les familles donnant naissance à un ou plusieurs enfants. Quel que soit le lieu de naissance, les Russes reçoivent des aides financières fédérales, mais chaque région fournit également ses propres primes supplémentaires.
Capital maternité et prestations fédérales
Valeri Charifouline/TASS
Le principal versement fédéral est le capital maternité, qui peut être consacré à l’achat d’un appartement, à la construction d’une maison ou à l’éducation d’un enfant. En 2023, il s’élève à 586 946 roubles (5 765 euros) pour le premier enfant et à 775 628 roubles (7 620 euros) pour le deuxième si la mère ne l’a pas reçu pour le premier, et si elle l’a reçu, à 188 681 roubles (1 850 euros).
En outre, une indemnité forfaitaire de 22 909 roubles (225 euros) est prévue en 2023. Elle doit être demandée dans les six mois suivant la naissance de l’enfant.
De la naissance de l’enfant jusqu’à ce qu’il ait un an et demi, la mère (ou le père) reçoit une allocation mensuelle de garde d’enfant – 40% de son salaire moyen, mais pas plus de 33 281 roubles (330 euros).
Il existe des paiements supplémentaires pour les familles à faible revenu et pour celles ayant un grand nombre d’enfants. Toutefois, leur montant varie d’une région à l’autre.
Coffrets cadeaux
Dans une trentaine de régions de Russie, les jeunes parents reçoivent, à la naissance d’un enfant, des coffrets cadeaux contenant les articles de puériculture nécessaires. La première région concernée a été Moscou, puis d’autres se sont jointes à elle. Partout, les kits sont différents, mais en règle générale, tous les articles sont dans des couleurs universelles qui conviendront à un bébé des deux sexes.
À Moscou et dans la région de Moscou, il s’agit de grandes boîtes contenant des vêtements, des couches, des thermomètres, du linge de lit et des accessoires de bain. Il est possible de refuser le kit et d’obtenir à la place un paiement de 20 000 roubles (200 euros). Cependant, les parents moscovites notent que le coffret coûte à peu près ce montant et que les articles eux-mêmes sont de bonne qualité.
Les jeunes parents du district autonome de Iamalo-Nénétsie reçoivent un grand kit au symbole de la région – un ours blanc. À l’intérieur, outre les couches, les biberons et le linge de lit, vous trouverez des combinaisons d’hiver, des bonnets chauds et une couverture en bayette.
Service de presse du gouverneur du district autonome de Iamalo-Nénétsie
Le tout est décoré d’ours si mignons que vous aurez envie de naître en Iamalie. Au lieu d’un coffret, vous pouvez choisir un certificat pour acheter des articles pour enfants d’une valeur de 32 000 roubles (314 euros).
En Iamalie, où vivent des familles issues des peuples indigènes du Grand Nord (Nénètses, Khantys, Selkoupes, …), est également offert un « capital tchoum ». Les familles nomades, à partir du troisième enfant, reçoivent un kit pour la construction d’un tchoum, cette hutte traditionnelle des peuples de l’Arctique.
Service de presse du gouverneur du district autonome de Iamalo-Nénétsie
Ce kit comprend un poêle, des poteaux, des planches, des peaux, des bâches et des traîneaux. La valeur totale du capital est de 500 000 roubles (4 920 euros) et il n’est donné qu’une seule fois.
Outre les vêtements et les produits d’hygiène, le kit de la région de Tver contient quant à lui un grand nombre de petites choses nécessaires : chauffe-biberon, ciseaux, peignes, nettoyant pour biberons et tétines.
Gouvernement de la région de Tver
Dans la région de Samara, ces kits ne sont distribués qu’au premier enfant, au Tatarstan et en Iakoutie, uniquement aux familles à faibles revenus.
Cartes cadeaux
Service de presse du gouverneur du district autonome des Khantys-Mansis–Iougra
Dans certaines régions de Russie, au lieu d’un kit, les familles reçoivent des certificats à la sortie de la maternité, qu’elles peuvent dépenser pour acheter des articles de puériculture. Par exemple, dans le district autonome des Khantys-Mansis, une carte-cadeau d’une valeur de 20 000 roubles (200 euros) est offerte.
À Saint-Pétersbourg, les paiements régionaux sont transférés sur une carte, qui peut être utilisée pour payer des articles dans des magasins spécialisés et des hypermarchés dotés de rayons pour enfants. Le montant des allocations en 2023 y est compris entre 39 000 (380 euros) et 65 000 roubles (640 euros), en fonction du nombre d’enfants.
Primes pour les jeunes et les jumeaux
Si vous habitez dans la région de Perm et que vous avez des jumeaux (ou plusieurs enfants à la fois), les autorités de la région vous verseront, en plus d’un coffret cadeau, 122 000 roubles (1 200 euros) pour chaque enfant.
À Volgograd, les femmes qui ont donné naissance à leur premier enfant avant l’âge de 24 ans recevront 50 000 roubles (500 euros) de la région, en plus des paiements fédéraux. Le même montant sera versé aux femmes, quel que soit leur âge, qui donnent naissance à un deuxième enfant si le premier a moins de trois ans. Cependant, si un troisième enfant naît dans la famille, et qu’il a déjà plus de trois ans, s’ouvre le droit à un « capital parental » d’un montant de 70 000 roubles (690 euros).
Un terrain pour le troisième enfant
En Russie, les familles nombreuses (c’est-à-dire celles qui comptent trois enfants ou plus) peuvent obtenir un terrain dans leur région. Cependant, les conditions d’obtention sont différentes partout.
Par exemple, dans la région de Moscou, seule une famille qui n’est pas encore propriétaire d’un terrain peut en obtenir un. Dans la région de Rostov, seules les familles à faibles revenus peuvent recevoir une parcelle. Dans celle de Krasnoïarsk, les parcelles sont attribuées selon le principe d’une file d’attente, mais il n’y a pas de parcelles disponibles dans la ville de Krasnoïarsk même. Dans certaines régions, de l’argent sous forme de bon d’achat est proposé à la place d’une parcelle.
La plus grande concentration d’éleveurs de rennes nomades de Russie, environ 10 000 personnes, se trouve sur la péninsule de Yamal, dans l’Arctique sibérien. Il s’agit de représentants de peuples indigènes du Nord : les Nénètses, les Khantys et les Selkoupes. Ils vivent dans des huttes mobiles traditionnelles – les tchoums.
Pavel Kouzmitchev
Malgré la simplicité apparente de cette habitation, son coût est comparable à celui d’un appartement d’une pièce dans une ville russe moyenne, et tout le monde ne peut pas se le permettre de suite.
Depuis 2021, les familles nomades qui donnent naissance à leur troisième enfant reçoivent donc le « capital tchoum » de la part des autorités du district autonome de Iamalo-Nénétsie.
Pavel Kouzmitchev
Que comprend cette aide ? Il s’agit d’un kit permettant d’assembler un tchoum. Il comprend un poêle, des poteaux, des planches pour le sol, des peaux de renne, une bâche et un traîneau. Son coût total est de 500 000 roubles (5 580 euros) et il n’est donné qu’une seule fois. À ce jour, plus de 150 familles en ont bénéficié.
Répartition des prénoms par territoires en Russie.
Ci dessus les prénoms russes masculins les plus populaires. En bleu Artem, en rose Alexandre, en mauve Mikhail et en bleu foncé Mohamed que l’on retrouve logiquement dans les deux bassins musulmans de souche que sont le Caucase tout au sud et la Volga, en gris autres.
Ci dessus les prénoms russes féminins les plus populaires. En bleu Sofia, en rose Amina, en mauve Viktoria et en bleu foncé Eva, en gris autres.
57.000 russes ont demandé l’asile aux États-Unis après le début de la mobilisation en Russie en 2022.
Entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023, les demandes sont soit une fois et demie plus importante que pour la même période de 2022 et quatre fois plus qu’en 2021.
De janvier à septembre 2023, 68 mille russes ont informé le ministère de l’intérieur de l’obtention de la citoyenneté ou d’un permis de séjour d’un autre pays
38 000 russes ont signalé la présence de la citoyenneté d’autres pays, un autre 30 000-la présence d’un permis de séjour/résidence permanente.
Le plus souvent, les russes ont reçu un passeport ou un permis de séjour d’Israël, de Turquie, d’Arménie, d’Allemagne, des Émirats arabes Unis, d’Espagne, de Finlande, du Kazakhstan, de Géorgie, de Chypre, des États-Unis et d’Ukraine (!)
Ce nombre est le double de celui de la même période l’an dernier.