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Bataille pour l’énergie, de l’Ukraine à l’Arctique

En juillet, mon article “bataille pour l’actique” repris sur Yahoo actualités prévoyait que le grand nord serait une des zones de bataille du siècle qui commence, une bataille qui pousserait les puissances dominantes actuelles (occident et russie) mais également les puissances émergentes comme la Chine a “nordiser” leur politique géo-énergétique. Cette théorie est partagée avec un certain nombre de mes confrères, géopoliticiens et bien d’autres journalistes avisés.
Les tensions vers l’arctique sont liées a la futur guerre pour l’énergie entamée il y a déjà bien longtemps mais qui va plausiblement s’intensifer de façon drastique dans les mois et/ou les années qui viennent. La situation de “tension” actuelle liés à la crise du Gaz est également un symptôme annonciateur.Kommersant. titrait récemment que L’administration US a rendu publique le 12 janvier la directive du président Georges W. Bush sur la politique américaine en Arctique. Repris sur Ria Novosti et traduit en Francais, voila globalement le contenu de l’article que je vous retranscris ici titré : “Vers une confrontation en Arctique ? ”

Le document exige que le Sénat ratifie dans le plus bref délai la convention internationale sur le droit de la mer, qui réglera le partage de l’Arctique. Seulement, le Conseil de sécurité de Russie a lui aussi élaboré une nouvelle stratégie de mise en valeur de la région. Selon le représentant spécial du président russe pour la coopération en Arctique, Artur Tchilingarov, son essence réside dans les paroles suivantes: “Nous ne cèderons l’Arctique à personne”.

On ne sait pas encore au juste quels sont les réserves de gaz et de pétrole de l’océan Arctique, mais selon le Service géologique américaine, il possède 20% des hydrocarbures mondiaux.

La demande de ratifier la convention internationale sur le droit de la mer est le point le plus important de la directive du président sortant, a indiqué une source du Kommersant au ministère russe des Affaires étrangères. Les Etats-Unis restent jusqu’à présent le dernier pays arctique à n’avoir pas ratifié la convention, ce qui constitue un des obstacles au partage international de l’Arctique.

Artur Tchilingarov a confirmé hier que la présence russe dans l’océan Arctique serait activement élargie. Il a également indiqué que le travail sur l’argumentation des prétentions russes au plateau continental arctique continuait et même touchait à sa fin. Tous les documents prouvant que le Pôle nord appartient à la Russie pourraient être transmis à l’ONU dès 2010. M.Tchilingarov a déclaré auparavant que si l’ONU ne reconnaissait pas le droit de la Russie sur le Pôle nord, le pays se retirerait de la convention sur le droit de la mer.

“Il est évident qu’un “front arctique” sera une réalité dans quelques années: les enjeux sont trop importants”, fait remarquer le directeur des programmes politiques du Conseil pour la politique extérieure et de défense Andreï Fedorov. “Les positions de la Russie sont pour le moment plus solides que celles des autres pays, mais il ne faut pas s’imaginer que cela va durer très longtemps”.

Un signal rouge qui vire au violet alors que la Cour internationale de justice (CIJ) de l’ONU vient au même moment affirméee être “disposée” (compétente ?) à trancher les litiges susceptibles de surgir autour du plateau continental de l’océan glacial Arctique, riche en hydrocarbures et que la guerre du gaz fait rage au coeur de l’Ukraine, véritable partie d’échec a trois entre la Russie, l’Union de Bruxelles et l’Ukraine Orange. Rappellons par une carte la position pour l’instant essentielle de l’Ukraine pour le transfert du gaz Russe vers l’Europe :


C’est parceque l’Ukraine Orange (sous pression lobbiyque de forces qui tentent de saper les relations Russo-Européenes ) n’est pour l’instant pas un partenaire fiable (preuve en est les évenements actuels) que le gouvernement Russe souhaite “diversifier” les approvisionnements vers l’Europe et ne pas être dépendant des humeurs d’un président en carton nommé par la CIA et Soros ! Pour cela, les projets NORTH STREAM et SOUTH STREAM semblent être des solutions sures et fiables pour garantir l’approvisionnement vers l’Union Européenne (CF carte).

Vers la guerre au dessus du continent blanc ?

En juillet, je tentais d’expliquer via mon article “bataille pour l’arctique” l’intêret grandissant que portait les grandes puissances au grand nord a cette zone cruciale d’un point de vue énergétique (Un quart des ressources d’hydrocarbures non découvertes de notre planète se situerait dans l’Arctique, selon l’US Geological Survey et 84% de ces réserves se situent au large) mais aussi géostratégique, CF la carte ci dessous.

Il semble que la situation se détériore très rapidement. Les principaux pays concernés prenants des mesures radicales concernant cette zone. Comme l’afirmait BBC récemment un risque réel de conflit se dessine dans cette zone, notamment à cause de la non définition précise des frontières. La Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège sont tous engagés – à différents degrés – dans une course pour exercer et étendre leur souveraineté sur l’Arctique pour des raisons stratégiques, politiques et énergétiques.
Le canada vient donc de ré-affirmer “sa” souveraineté sur l’arctique en tentant de faire passer sa ligne de souveraineté de 100 à 200 miles (soit disant en matière d’environement … SIC) ! Cette décision unilatérale et impérialiste a étéa affirmée par Steven Harper lui même lors des entrainements militaires Canadiens Nannok 2008 en août dernier. Il est à noter que le Canada ne dispose comme force militaire que de 4.200 rangers Inuits et que 3 brises glaces militaires suplémentaires sont en construction.
La Norvège est divisée sur la question. Les socialistes sont absolument contre l’ouverture de la région aux compagnies pétrolières pour des raisons écologiques, tandis que le Parti travailliste est, globalement, pour. Les ressources d’hydrocarbures actuelles du pays sont sur le déclin, et les travaillistes souhaitent ouvrir plus de gisements dans le nord du pays pour continuer à approvisionner une demande mondiale de plus en plus forte.
L’Alaska n’est pas en reste, la gouverneure de l’Alaska, Sarah Palin, choisie par John McCain comme colistière dans la course à la Maison blanche (tout un symbole), est une grande partisane de l’extension des forages pétroliers dans cet Etat américain. Elle est également commandeur en chef de la Garde nationale de l’Alaska.

La Russie n’est pas non plus en reste.
– Comme l’a parfaitement expliqué Dmitri Medvedev le 17 septembre dernier : “L’objectif de la Russie est de faire de l’Arctique une réserve de ressources pour la Russie du XXIe siècle et d’adopter dans les plus brefs délais d’une loi établissant le tracé de la frontière méridionale de la partie russe de l’Arctique“. (source ici).
– Pour le général Léonid Ivashov : “Pendant des siècles la Russie a été préservée d’une menace au nord . Il est tres important que du côté de l’Arctique n’apparaissent pas de nouvelles menaces pour nous, disons de la part de submersibles ou d’aeronefs appartenant à nos ennemis potentiels . Oui , pour nous il est important que le nord soit calme , et surtout l’Arctique – Elle est une enorme accumulation de ressources et donc d’assez dures disputes peuvent s’y enflammer . Une dispute pouvant facilement se transformer en un conflit armé , la Russie se doit de s’armer légalement d’autant plus que nous voyons apparaître dans cette region , autour de ces richesses , le potentiel militaire des autres pretendants . On peut prevoir de puissantes disputes politico-legales avec l’utilisation du levier economique et même des demonstrations de force militaire”.
– Enfin pour Nicolas Patrouchev : “L’Arctique doit être Russe. Elle doit devenir la base stratégique de nos ressources“. Il a rapellé le rôle essentiel des regions arctiques dans l’économie Russe “L’Arctique produit 11% de notre PIB et entre pour 22% dans les exportations Russes. Dans cette region nous produisons 90% de notre Nickel et de notre Cobalt ; 96 % de notre cuivre et des Platinoides. Un rôle essentiel dans cette région doit revenir à la route maritime du Nord qui est le chemin le plus court entre l’Europe du Nord , l’Extrême Orient et les ports fluviaux de la Siberie. Nos competiteurs , les Etazunis , le Canada , le Danemark et la Norvège accroisent leur activités, y compris leurs activités militaires , nous devons répondre à cette menace” a t’il ajouté en snobant tout simplement l’existence de l’ Union Européenne“.
Ces déclarations montrent très bien la réorientation de la politique Russe, vers le nord donc mais aussi vers l’est et la Sibérie. Le développement du grand nord est une des priorités de l’administration Russe comme l’explique très bien cet article qui décrit l’afflux financier dans le grand nord.

En outre, il est à noter que la fonte des glaces “fortes” envisagées dans les années à venir devrait développer la circulation marine dans le grand nord. Selon les estimations de glaciologues, l’océan Arctique pourrait être libéré des glaces pendant toute la période estivale d’ici à 2030 en raison du réchauffement climatique, dont l’effet est plus intense aux pôles. A ce titre, outre les grands acteurs cités, les autres grandes puissances s’intéressent de plus en plus à la région, j’avais déjà cité le cas de l’Iran, de la Chine, désormais c’est la Corée du Sud qui développe des brises glaces à destination du grand nord.
Plus que jamais, comme l’explique très bien Palpatine, le grand nord : “c’est là que se prépare la guerre de demain, la guerre au dessus du continent blanc ” .

A lire pour mieux cerner les enjeux de cette région stratégique :
– le site de la fondation pour la culture stratégique
– le site de Palpatine : zebrastationpolaire

Bataille pour l’arctique

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Depuis quelques mois, flambée des prix des hydrocarbures et crise alimentaire en vue, les spectateurs avisés auront noté la hausse susbtancielle de dépêches d’actualité concernant la zone arctique. Ce n’est pas une surprise, après les ressources OPEP, l’Off shore Russe, l’Arctique représente la 3ième et dernière étape d’extraction énergétique, avant le basculement aux «techniques d’extractions avancées» (EOR).

Certains prédisent déjà aujourd’hui que l’arctique, plus que le Heartland représentera le thêatre de conflit majeur du 21ième siècle.

Comme l’expliquait très bien Krauss Clifford, journaliste et membre du CFR (Think Tank très profondémment Atlantiste) «Les différends territoriaux concernent les états du monde entier, mais c’est bien en Arctique que les experts s’attendent à voir le plus de conflits» (Krauss Clifford, The New York times, Oct. 2005).

L’Arctique est la région entourant le pôle nord de la terre, aux abords du cercle polaire Nord. L’Arctique inclut le Groenland (territoire autonome du Danemark), une partie du Canada, de la Russie, des Etats Unis (Alaska), de l’Islande, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et la totalité de l’océan Arctique. Le nom Arctique vient du grec ancien ἄρκτος (árktos) qui signifie ours. Il est intéressant de noter qu’on ne trouve les ours polaires que sur la “Terre des Ours” (Arctique) et pas en Antarctique. Si cette région du Nord, au-delà du cercle polaire, couvre 8% de la superficie du globe, elle ne compte qu’à peine 1% de la population mondiale. Les trois-quarts habitant en Russie.

Dès la fin de la guerre froide, les pays riverains de l’Arctique (Russie, Canada, Norvège, Danemark, Etats-Unis) constituent trois grandes instances de coopération régionale :

  • Le Conseil de l’Arctique créé en 1996 sur une initiative canadienne, réunissant les huit états arctiques et les populations autochtones, la Finlande, la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Pologne.
  • La Coopération de Barents décidée le 11 janvier 1993 à la suite d’une initiative norvégienne. Son but est de favoriser les contacts entre les individus de la région de Barents, ainsi que son développement économique. Le Conseil euro-arctique de la mer de Barents réunit les ministres des affaires étrangères des six pays membres et de la Commission européenne. La France a le statut d’observateur.
  • Le Conseil des Etats de la mer Baltique (CEMB) crée en 1992, réunit les pays riverains de la mer Baltique. Le Conseil, par son intitulé, favorise les coopérations inter-arctique en rapprochant ses membres de la Russie notamment.

La région arctique, dans laquelle vivent entre deux et quatre millions de personnes, s’est transformée ces dernières années en pomme de discorde entre les Etats riverains. Et il y a de quoi : ce territoire de seulement 1,2 million de km2 de fonds marins contiendrait tout simplement le quart des réserves mondiales d’hydrocarbures !

Pour résoudre les tensions, lors de la dernière réunion du conseil de l’arctique les états ont confirmé le maintien des accords issus de la convention des Nations-unies de Montego Bay (CMB) du 10 décembre 1982, sur le droit de la mer qui a permis la création de la ZEE et surtout la théorie des secteurs (qui définit tout territoire sans maître adjacent comme le prolongement naturel d’un territoire étatique. Cette théorie réserve aux seuls Etats dotés d’un littoral sur l’Arctique la souveraineté des terres émergées de cet océan). Ses dispositions donnent encore lieu à des interprétations contestées et tous les pays riverains de l’Arctique entretiennent des contentieux mais la Russie, dont la côte arctique embrasse 160° de longitude, a été la plus grande bénéficiaire de cette théorie et l’a naturellement reprise à son compte en 1926. En revanche, les autres Etats riverains (Danemark, Norvège et Etats-Unis) s’y sont opposés, le Canada l’ayant abaodonné récemment. La Russie entend donc maintenir la réclamation de ces droits sur le plateau continental au-delà de la zone de 200 milles, conformément aux objectifs de l’opération Arctica 2007.

Bien que l’accès à ces ressources soit difficile, la fonte des glaces facilite l’accès aux gisements d’hydrocarbures. Pourtant selon les estimations des spécialistes, notamment de chez Rosneft, d’ici 2030, il faudra dépenser 345 milliards d’euros pour effectuer la prospection et prouver l’existence des ressources, et plus d’un milliard d’euros pour effectuer leur mise en valeur. “Ces sommes ne sont prévues dans aucun budget. Bien plus, il faut reconnaître que Gazprom et Rosneft n’ont ni l’expérience, ni les technologies nécessaires pour travailler dans les conditions du plateau continental arctique“, affirme Mikhaïl Kroutikhine, en effet “les chiffres peuvent doubler, voire tripler sur le plateau arctique. Par conséquent, l’extraction ne sera rentable qu’à la condition d’une hausse des prix des ressources énergétiques jusqu’à un point qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui“, résume l’expert.

Cette fonte des glaces à une autre conséquence d’une importance capitale, elle permet de rentabiliser de nouveaux corridors de transports. Parmi les deux principaux :

– La Route Grand Nord contourne le continent eurasiatique par le nord et permet de passer de l’Atlantique au Pacifique en longeant les côtes de la Sibérie. Longue de 13 000 km, elle traverse les mers de Kara, de Lapev, de Sibérie orientale et des Tchoutchktes. Elle est considérée aujourd’hui « comme la voie de communication unique et la plus accessible qui relie Mourmansk à Vladivostok et les gisements naturels du Grand Nord russe, de Sibérie et de l’Extrême-Orient entre eux ». Inaugurée à la fin du 19ième siècle, c’est Gorabtchev qui le 1er juillet 1991, fera ouvrir par l’URSS cette route maritime du nord à toutes les nations. Pour la développer, les Russes vont développper une flotte de 75 navires à étrave et coque renforcée dès 2010 pour principalement transporter les exportations de pétrole et de gaz du Grand Nord russe. Cette route GN (en rouge sur la photo)

– La Route Pont Arctique qui relie le port de Mourmansk à celui de Churchill, au nord du Canada. Elle est ouverte de juillet à octobre et serait le chemin le plus court pour acheminer l’abondant pétrole russe vers les marchés canadien et américain .

Par conséquent la Russie doit être prête à la guerre dans l’Arctique pour «protéger ses intérêts nationaux si ils sont menacés, car la une région contient de grands dépôts inexploités de ressources naturelles» a récemment déclaré Vladimir Chamanov. En effet, à la suite de l’opération sus citée Arctica, de nombreux pays ont contesté le droit de la Russie de réclamer les surfaces territoriales qu’elle estime lui être due. Par conséquent celle ci a immédiatement révisée les programmes militaires pour accélerer le développement de troupes dans l’arctique, en cas de conflit potentiel.

La presse «internationale» depuis l’année dernière a dénoncée de façon perpetuelle les revendications Russes en parlant notamment de «bataille pour l’arctique» ou encore de «guerre froide pour l’arctique», mais également la militarisation de la situation. En effet, l’Ours a dans le désordre, violé l’espace aérien Norvégien, fait patrouiller des chasseurs bombardiers (Tupolevs) ou encore acceleré le développement du «Boulava». A cela s’ajoute les déclarations de la Russie sur sa préparation armée à défendre son territoire, et aussi ses frontières.

Pourtant, très curieusement, personne n’a «dénoncé» les récentes grandes manoeuvres militaires Américaines, ceux ci ayant récemment procédé à 12 jours d’exercice à grande échelle en Alaska, impliquant environ 5.000 personnes, 120 avions et plusieurs navires de guerre. La Russie par la voix du lieutenant colonel Chamanov a affirmée ne pas pouvoir ignorer une telle démonstration de force militaire à proximité des régions essentielles arctiques. Est ce que ces manoeuvres ont un lien avec les prédictions du «north institut», Think Tank violemment Atlantiste (tout comme le CFR) et qui «ressort» le risque d’une alliance (continentale) Russie-Chine et une prise de controle des réserves du nord Heartland (lore à ce sujet le scénario II sur la constitution d’un corridor énergétique eurasiatique). Il est vrai que récemment, des états comme l’Iran ont exprimé leur visée sur le continent blanc.

l’Arctique est donc devenu le theâtre des opérations sur lequel tous les pions du grand échiquier sont présents et témoignant bien de la totale continuité de la guerre froide (a plus basse intensité) que les Américains et les Russes n’ont jamais cessé de se liver.

Au plus fort moment de ce conflit gelé (coincidence), les Etats-Unis ont compris l’intérêt de l’Arctique, sa traversée constituant pour ses bombardiers B52, puis pour ses missiles, le plus court chemin en direction …. de l’Union soviétique. Ils ont développé un réseau nordique de bases aériennes, qui a progressivement perdu de son importance avec le développement des missiles et du ravitaillement en vol. Au début des années 60, le commandement du NORAD a converti ces bases en des centres de détection, qui ont été modernisés dans les années 80, et rebaptisés North Warning System (NWS). Aujourd’hui, les Etats-Unis maintiennent leurs efforts pour y renforcer le réseau des sites radars nécessaires à l’alerte avancée de leur défense anti-missile. « La stratégie américaine d’affrontement avec l’URSS remonte de plus en plus vers le Nord[…], la bataille de l’Atlantique évolue pour aboutir, à partir de 1985, à une bataille purement américaine et sous-marine, la bataille de l’Arctique permettant la confluence des deux flottes Atlantique et Pacifique. Elle entraîne la marginalisation progressive de l’Europe de l’ouest ».

Durant la guerre froide, l’Arctique a été le théâtre d’un duel russo-américain où les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) américains se sont toujours efforcés de pister les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) soviétiques. Seuls les Américains et les Russes possèdent de tels sous-marins, capables de naviguer en milieu polaire. Il raisonnable de penser que l’Océan arctique continue à abriter aujourd’hui des sous- marins américains et russes, non plus dans la cadre d’une guerre sous-marine déclarée entre deux superpuissances, mais plutôt dans celui d’une stratégie de dissuasion « tous azimuts ». De surcroît. Aujourd’hui, l’Océan arctique permet de faire peser une menace de représailles nucléaires sur toutes les grandes villes de l’hémisphère nord.

De nombreux thinks tanks US reflechirainet deja aux implications en matière d’équipement et d’entraînement. Dans son livre « Globalization and maritime power », Sam Tangredi consacre un chapitre entier aux implications stratégiques et économiques du réchauffement de l’Arctique. L’auteur regrette que les Etats-Unis n’y aient pas encore affiché une position de leadership, alors qu’ils « devraient et pourraient » le faire. Il imagine déjà les conséquences stratégiques de la réduction de la calotte glaciaire ; qui obligerait en particulier l’US Navy à mener une « vieille mission dans une région nouvelle », qui est celle de la protection des voies maritimes.

Pourtant malgré ces tensions ravivées, la Russie « ne redoute pas un conflit d’intérêts entre les différents Etats riverains de l’Océan arctique » a déclaré Sergueï Lavrov lors de la conférence des cinq pays arctiques. Nous ne partageons pas les prévisions pessimistes de montée en puissance d’un conflit d’intérêts entre les Etats arctiques et extrarégionaux, qui envisageraient presque une “bataille de l’Arctique” sur fond de réchauffement climatique, qui facilite l’accès à des ressources naturelles dont le prix flambe dernièrement et ouvre de nouvelles voies de transport maritime“.
Le chef de la diplomatie russe estime que l’ensemble des problèmes de la région doivent être résolus de manière civilisée en se basant sur le droit international et les négociations.

Que conclure ? La zone arctique n’est pas seulement la zone energetique essentielle pour la periode d’apres OPEP, qui est sans doute très proche. Elle est aussi et probablement devenu le principal thêatre des opérations, car après la bataille pour le Heartland (qui contrôle le heartland contrôle le monde), peut être pourra t’on dire que «qui contrôle l’Arctique contrôle le monde».

«Conquis par les airs et sous la glace, l’Arctique a été le siège du seul véritable changement stratégique depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le cœur de la stratégie océanospatiale américaine face à l’union soviétique. Il est désormais le centre de gravité géographique désert et glacé de la CSCE ». (Guy Labouérie en 1993).

A méditer.

Sources :