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L’alliance euro-russe pour sauver l’euro?

Dépasser les stéréotypes et devenir des partenaires plus proche de la Russie sont les voies naturelles de développement des pays Européens pour les aider à résoudre leur problèmes, a affirmé Jean-Pierre Thomas conseiller du Président de France pour la Russie.

Celui ci a donné une interview à Russia Today, dont je retransmets le texte en Francais ci dessous. Le titre de l’interview est : “une zone économique euro-russe peut sauver l’euro”.



RT: Vous venez en Russie tous les 15 jours. Quelle est votre mission principale?Ma première mission confiée par le président Sarkozy en accord avec le président Medvedev est de faire un rapport, et de réfléchir sur l’établissement d’une zone économique euro-russe. Et la deuxième partie de la mission est de renforcer la coopération économique dans tous les domaines possibles entre nos deux pays.


RT: Vous avez également la responsabilité de développer le commerce entre la France et la Russie. Quels secteurs de l’économie russe pensez-vous sont les plus attractifs pour les chefs d’entreprise en France?Aujourd’hui pour la France, c’est bien sûr les matières premières et les échanges que nous avons, le gaz, le pétrole est essentiel, mais nous faisons beaucoup d’entre choses. Aujourd’hui regardez ce que fait Alstom avec TransMach Holding, on fabrique des locomotives ensemble qu’on exporte dans le monde, regardez ce que fait Sanofi dans le domaine pharmaceutique. On coopère dans plein de domaines technologiques nouveaux et aujourd’hui les domaines sont multiples parce que l’on est au cœur du plan de modernisation de la Russie et les entreprises françaises peuvent apporter beaucoup sur la technologie. Et donc pour nous les sujets d’intérêt sont multiples, pas seulement les matières premières qui demeurent essentielles, y compris le nucléaire, dans lequel nous pouvons coopérer beaucoup plus.

RT: Vous parlez de bons côtés de la modernisation, et le président Medvedev a critiqué le climat d’investissement en Russie. Voyez-vous une amélioration?
Moi, je vois des progrès considérables. Je suis la Russie depuis de nombreuses années et je crois qu’on a tort de vouloir donner des leçons à la Russie. Aujourd’hui la Russie a 20 ans, et les progrès sont considérables. Et Vladimir Poutine et le président Medvedev ont fait un travail considérable, on le voit, les changements sont forts. Simplement, de notre côté, on n’en est pas toujours très conscients. D’abord il faut lire le russe, ce qui est peu courant, deuxièmement il faut venir en Russie plus souvent. Donc il faut qu’on ouvre aussi notre esprit. Il reste beaucoup de choses à faire. Vos leaders, le président, votre premier ministre, le disent. A Saint-Pétersbourg, le plan de travail était clair. Il reste beaucoup à faire. Mais beaucoup a été fait. Le climat d’investissement est bien meilleur. Regardez aujourd’hui le courant d’affaires que nous avons entre nous. Les grands groupes français sont présents aujourd’hui, regardez aujourd’hui Vinci fait la liaison autoroutière entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Nous développons aujourd’hui des domaines de coopération sur l’électricité. En marge du sommet de Saint-Pétersbourg, nous avons signé avec EDF l’aménagement et je dirais la fourniture en électricité de la ville de Tomsk. Nous fabriquons des pièces pour EADS, pour Airbus à Irkoutsk en Sibérie. Donc il y a de multiples domaines de coopération, elle fonctionne la coopération entre la France et la Russie

RT: Mais si quelqu’un comme vous ne vient pas en Russie tous les 15 jours – juste une communauté d’affaires en dehors de Russie. Ont-ils toujours les vieux stéréotypes de la Russie?Les hommes d’affaires présents en Russie, si vous parlez avec les présidents des grands groupes français qui sont présents, ils sont très heureux d’y être et ils veulent développer leurs affaires. Ceux qui n’y sont pas encore ont souvent des à-priori et nous avons, je dois le dire, en Europe de l’Ouest, pas seulement en France, un problème avec nos médias qui ne connaissent pas assez la Russie, et la Russie devrait aussi communiquer davantage. Il y a des vieux stéréotypes et les progrès réalisés ne sont pas assez sentis.

RT: Pourquoi? Pourquoi les médias sont biaisés en Occident sur la Russie?Je pense que les médias ont l’image de la Russie d’avant, de la Russie d’il y a 15-20 ans, et comme ils ne viennent pas assez souvent en Russie, et que la Russie communique assez peu finalement sur ce qu’elle fait  à l’intérieur chez nous, on raisonne sur des réalités qui ne sont plus du goût du jour, et qui sont fausses, et ça je crois que c’est un sujet important. C’est un blocage. On parle souvent des grands groupes, mais pensez à des nombreuses petites et moyennes entreprises, en Russie et en France. Déjà beaucoup coopèrent, mais on pourrait faire beaucoup plus dans ce domaine.

RT: Comment les entreprises françaises que vous apportez à la Russie contribueront à diversifier l’économie?
Aujourd’hui, vous êtes au cœur d’un plan de modernisation de la Russie. Que ce soit dans le domaine de vos transports, dans le domaine de la distribution d’eau, d’électricité, dans le domaine de l’aéronautique, dans le domaine de la santé, au niveau des laboratoires, dans le domaine de toutes les technologies de pointe, et d’ailleurs vous avez Skolkovo qui est une grande réussite, qui est train de démarrer, mais beaucoup d’entreprises, EADS, Alstom, bientôt Sanofi, beaucoup d’entreprises internationales, américaines, allemandes et d’autres sont présentes, donc nous pouvons aider la Russie sur des transferts de technologie dans beaucoup de domaines.

RT: Lors de cette visite vous irez dans le Caucase du Nord pour évaluer son potentiel d’investissement. Le chiffre du tourisme alpin expertise t-il votre approche?Oui, et je crois que la Russie a pris une très bonne décision, qui est celle d’essayer de stabiliser et d’assurer une meilleure sécurité dans cette zone par le développement économique. Et les deux présidents, le président Medvedev et le président Sarkozy à Deauville, en marge du G8, ont fait une déclaration commune. La Russie a choisi la France comme fournisseur essentiel, pas exclusif, mais essentiel, pour essayer d’implanter dans cette zone des stations de ski, du thermalisme, de développer la côte, c’est un immense projet, dirigé par monsieur Bilalov, qui est le président de North Caucasus Resort, nous allons avec madame Naboulina demain, visiter ce site et je crois que le pari du développement touristique est un bon pari pour développer cette zone. Quand on crée des emplois, quand on donne aux gens un espoir, hé bien on augmente la sécurité qui passe aussi par le développement de l’économie, et nous allons participer à cette belle aventure.

RT: Est-ce la première fois vous allez vous rendre dans le Caucase du Nord?Oui, pour moi c’est la première fois et je suis très désireux de connaître cette zone qui est superbe. J’ai vu les photos, les équipes françaises qui m’accompagnent connaissent déjà cette zone, c’est un lieu superbe, et je pense que vous pouvez développer un lieu touristique au centre de l’Europe qui sera très attractif pour le monde entier.

RT: Combien de temps pensez-vous qu’il faudra pour se transformer en un paradisdu tourisme? En ce moment ce n’est pas l’endroit le plus sûr pour les touristes à parcourir.Vous savez, la France a l’expérience. On avait développé en Croatie, rappelez-vous la Turquie dans les tout débuts, quand on développait le tourisme en Turquie, ce n’était pas si sûr. Et le pari fait par votre gouvernement et votre président, de dire au fond on va développer cette zone, créer des emplois pour les jeunes, bien sûr assurer la sécurité, le gouvernement assure la garantie pour les investissements pour 70%, s’est engagé à assurer la sécurité, c’est à la fois un pari, mais c’est le bon pari pour développer cette zone donc c’est ce qu’il faut faire.

RT: De quel montant d’investissements parlons-nous?C’est un projet considérable, sur de nombreuses années, c’est plus de 15 milliards de dollars à investir. Les entreprises françaises et puis aussi d’autres entreprises que françaises pourront participer. Des investisseurs, et bien sûr le gouvernement russe investit beaucoup sur les infrastructures, nos entreprises, je pense à Pomagalski qui fait les remontées mécaniques, c’est un emblème, ou d’autres entreprises françaises seront présentes, on va investir et il faudra aussi attirer des capitaux du monde entier, c’est un très grand projet.

RT: Parlons de l’euro. Quelles sont les préoccupations au sujet de l’euro en France? Sont elles liées avec l’Espagne et l’Italie, qui devraient demander  également un plan de sauvetage?
Je pense aujourd’hui que l’euro, quoi qu’on en dise, n’est pas menacé dans sa structure. Il connaît des difficultés. Mais puisqu’on parle ici de coopération et d’un espace un jour économique de libre circulation des hommes, des capitaux, entre la Russie et l’Europe de l’Ouest, ce sera pour l’Union Européenne et pour l’euro, une zone de respiration, une zone économique supplémentaire et donc un renforcement de l’euro.

RT: Vous pensez qu’une zone économique russo-européenne pourrait sauver l’euro?
Oui, je crois qu’aujourd’hui l’Europe qui est une entité politique, économique, a besoin d’un espace économique beaucoup plus grand pour la compétition mondiale. Songez que le continent américain est regroupé au niveau de l’ALENA, les pays asiatiques se regroupent au niveau de l’ASEAN, nous n’avons pas une grande zone sur le continent européen, et pourtant tant de choses nous lient dans l’histoire, dans la culture. Et aujourd’hui nos complémentarités économiques sont fortes. D’un côté les matières premières, un immense espace, d’un autre côté une capacité commerciale, une certaine avance dans certains secteurs, pas tous, technologiques, vous avez ici aussi des technologies de pointe, font que nous avons un intérêt commun, et des intérêts communs à défendre dans le monde et je crois qu’aujourd’hui cela ne peut que renforcer la zone euro, l’euro lui-même et que par rapport à l’émergence de la Chine qui pour vous est un grand partenaire mais aussi un grand concurrent. 
Ce qui se passe au sud de la Méditerranée, où l’instabilité va être quand même assez longue, l’accession à la démocratie de ces pays sera beaucoup plus longue qu’on ne veut bien le dire, et nos partenaires outre-Atlantique sont aussi des concurrents, donc l’idée d’avoir cette zone économique continentale russe est aujourd’hui je crois à la fois une chance et une nécessité, pour la Russie et pour l’Europe de l’Ouest, pour nos pays.

RT: En parlant de points communs, la Russie et la France ont toujours concouru pour la défense et de contrats militaires, et aujourd’hui la Russie achète des porte-hélicoptères français. Que pensez-vous de cela?
C’est une grande première. Nous avons signé à Saint-Pétersbourg en présence du président Medvedev le Mistral, c’est la première fois que la France fait un transfert de technologie, vend un produit aussi important sur le plan militaire. Et de la même façon, d’ailleurs, la coopération va dans les deux sens. Le premier ministre, Vladimir Poutine, étant à Paris, nous avons le Beriev aujourd’hui en essai, cet avion qui, Beriev 200, qui permet d’éteindre des incendies est aujourd’hui testé dans l’ouest de la France, et la France regarde pour acheter cet avion. Donc notre coopération dans ces domaines sensibles, le Mistral est un exemple, montre que le climat politique est bon. Il n’y a plus aujourd’hui aucun nuage entre la France et la Russie, et les contacts entre les deux présidents sont excellents, avec le premier ministre aussi. Je crois que nous avons un climat politique qu’il faut saisir, parce qu’il est très bon et c’est l’occasion de renforcer, de développer notre coopération très vite.

RT: Vous connaissez très bien à Moscou, parce que vous venez ici très souvent. Nous aimons à penser que Moscou est comme le New York de l’Europe orientale.Pensez-vous que Moscou peut avoir le statut d’un centre financier international?Moi je suis convaincu, nous avons reçu monsieur Volochine, qui est responsable de Moscou place financière à Paris. Il a rencontré les instances de régulation françaises sur les marchés boursiers, sur l’ACP, sur la régulation des banques et des compagnies d’assurance, pour s’inspirer de ce que l’on fait en termes de régulation, pour que vous soyez au standard et dans les normes mondiales. Notre idée est que Moscou, située à mi-chemin, entre Hong Kong et New York a un rôle central à jouer. On a ici un grand pays des matières premières, Moscou peut être demain la grande place financière des matières premières. Vous êtes les leaders mondiaux du pétrole, du gaz, regardez des grands groupes comme Rusal, Norilsk Nickel, je veux dire que vous avez des leaders mondiaux dans les domaines énergétiques, donc Moscou a un rôle à jouer, et en plus pour nos places financières on peut trouver des synergies dans les domaines des dérivés, dans beaucoup de choses, et donc nous, nous sommes convaincus que le rouble, et Moscou doit devenir une grande place financière internationale. 
Vous avez encore beaucoup de choses à faire sur le plan juridique, sur le plan de la sécurité juridique, sur le plan de la régulation, mais vous êtes en train de le faire, et la seule chose à faire est de vous aider, pas de donner des leçons.

Audition de l’ambassadeur de France au Sénat sur la Russie

Audition de M. Jean de Gliniasty, ambassadeur de France en Russie, et communication de M. Patrice Gélard, président du groupe d’amitié France-Russie du Sénat. Le texte complet est ici.

Je me permets de retranscrire juste les passages clefs ci dessous :

Le taux de natalité s’est stabilisé à un niveau “occidental”, et si le taux de mortalité reste élevé, chez les jeunes hommes en particulier, c’est en raison des accidents de la route, de la drogue, de l’alcool ainsi que de l’effondrement du système sanitaire et médical. Mais ces facteurs sont exogènes et des améliorations sont possibles. Le redressement des structures hospitalières est devenu une priorité pour le régime. La population devrait se stabiliser autour de 140 millions d’habitants

La population russe lit la presse, qui sans être totalement libre est surtout bridée par l’autocensure. Bien sûr, si le président ou le premier ministre ne sont pas contents, ils passent des coups de téléphone, mais la presse est tout de même très libre. En lisant sept ou huit journaux différents, on sait tout – à condition de décrypter « l’intox ». La télévision nationale ne jouit pas de la même liberté : elle diffuse le pain et les jeux, ainsi que des informations calibrées sur la politique intérieure. C’est l’ORTF ! Mais chacun a accès à toutes les chaînes étrangères ; Euronews, par exemple, certes guère “toxique”, offre matin et soir une ouverture sur le monde entier. La liberté est absolue sur internet, contrairement à ce qui se passe en Chine.

Les groupes d’extrême droite aiment à “casser du noir” -en l’occurrence des Caucasiens. Mais une vraie répression a été engagée depuis le discours de Vladimir Poutine en novembre 2008 en présence des journalistes : « il faut respecter les étrangers qui travaillent chez nous » avait alors clamé le Chef de l’Etat.

Une délégation du groupe d’amitié France Russie du Sénat, que je conduisais et composée de nos collègues Mme Marie-Hélène Des Esgaulx, Mme Catherine Troendle, M. Nicolas Alfonsi, M. Yves Pozzo di Borgo et M. Pierre-Yves Collombat, s’est rendue en Russie, du 27 septembre au 3 octobre derniers, à l’invitation du Conseil de la Fédération de Russie. Nous ne nous étions pas rendus en Russie depuis trois ans et nous avons trouvé le pays très changé.

Le problème des visas entre la France et la Russie relève largement de l’Union européenne. La France et la Russie ont toutefois signé un traité bilatéral, le 27 novembre 2009, sur les migrations professionnelles, qui devrait améliorer les conditions de circulation et de séjour des entreprises et des travailleurs français en Russie, et je félicite l’ambassade de France pour son travail.


Reste qu’il est choquant de refuser aux Russes la libre circulation sans visa que l’Union européenne accorde aux Serbes, aux Bosniaques ou aux Macédoniens, d’autant que le risque migratoire en provenance de Russie est très faible.


Face à l’afflux de demandes de visas, l’ambassade de France, débordée, a dû sous-traiter la gestion des demandes à une entreprise indienne, ce qui n’est pas satisfaisant.

L’Allemagne semble toutefois réticente à la libéralisation des visas.
À Moscou, M. Iouri Loujkov avait sous-traité à des groupes ethniques la gestion de quartiers et de zones économiques. Le gigantesque marché de Cherkizon, où l’on ne trouvait que des textiles importés en fraude de Chine, a été fermé par le gouvernement il y a un an : depuis, les producteurs de textiles russes ont vu leur production croître de 30 % ! Mais tous les textiles vendus sur les marchés russes sont chinois. Même chose au Kazakhstan…
Les Russes sont tout aussi vigilants sur le plan démographique. À Vladivostok, on voit des Coréens, des Japonais mais on ne trouve pas un seul Chinois ! Le consul général des États-Unis estime que si les Russes laissaient entrer les Chinois, le PIB augmenterait de 2 %, mais le gouverneur s’y refuse. Quant au consul général de Chine à Khabarovsk, il m’a tenu un discours lénifiant, disant s’intéresser uniquement aux régions riches, et non à l’Extrême-Orient.

La guerre de Tchétchénie a été un traumatisme collectif. De nombreux Russes ont été chassés, dans des conditions catastrophiques : ils forment la clientèle électorale de Vladimir Jirinovski. Les Chinois ne sont guère visibles : l’immigration économique est essentiellement caucasienne, les personnes originaires du Caucase reprennent tous les petits commerces. La montée du racisme à leur égard dans la société est indéniable. Le gouvernement, en revanche, est conscient qu’il faut intégrer une partie de ces immigrés, russophones et souvent éduqués, pour enrayer le déclin démographique. 




Il n’y a pas non plus une once d’antisémitisme d’État en Russie. Vladimir Jirinovski est d’ailleurs juif; sa famille a été exterminée par les Allemands. D’importantes personnalités du monde politique et administratif sont d’origine juive. Pas d’antisémitisme donc dans l’appareil d’État, dans le monde du spectacle ou des arts, plus de quotas implicites comme au temps de l’URSS. Mais il y a bien une tradition antisémite sous-jacente notamment orthodoxe. Les préjugés existent, mais sans être très nocifs : la question raciale n’est pas aussi taboue dans la société russe qu’en France, et l’ironie et les sobriquets sont monnaie courante.


Aujourd’hui, le souci est de différencier le “bon” Islam de l’extrémisme. Le Tatarstan est l’une des provinces les plus dynamiques en la matière : en face d’une énorme cathédrale orthodoxe se dresse une énorme mosquée. Le métropolite et le Grand mufti s’entendent parfaitement, l’église officielle musulmane est cultivée et honorée. Son école religieuse enseigne aussi bien la philosophie occidentale que le Coran : nous pourrions nous en inspirer ! À Moscou, la mosquée en construction en face du stade olympique arborera un bulbe doré de dix mètres. Les religions officielles -l’islam en fait partie- sont cultivées ; les sectes protestantes et pentecôtistes sont respectées, l’État intervenant discrètement dans les luttes internes.
Religion officielle, l’islam est encouragé quand il joue le jeu de la légalité.


Russie, des émigrants fantômes?

L’article original a été publie sur Ria Novosti.
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Très récement, une série d’articles est venue rappeler à quel point la Russie était un pays sans avenir. Divers médias francophones, tel que le Figaro, la Tribune de GenèveLe soir, ont commenté les résultats d’un sondage qui expliquait “qu’un cinquième des Russes (22%) souhaiterait émigrer de Russie” et que “selon les chiffres officiels, cités par Vedomosti, en trois ans, environ 1,2 million de personnes ont quitté la Russie”. Ces résultats “illustreraient une nouvelle vague d’émigration, et mettent à mal les mots d’ordre patriotiques et les projets ambitieux du Kremlin” écrit encore Europe1.

La naissance d’un mythe

Le chiffre de 1,25 millions de Russes qui seraient partis depuis 3 ans viendrait d’unediscussion en date du 15.01.2011 retransmise à la radio d’opposition Echo de Moscou entre Sergueï Stépachine (président de la  Cour des comptes) et Michaïl Barshevski. Je rappelle le moment clef de l’échange en russe ci-dessous, avec sa traduction en français derrière:
С.СТЕПАШИН: Но у меня есть цифры точные. 1 миллион 250 тысяч человек, которые работают за рубежом. Это не самые плохие наши…
М.БАРЩЕВСКИЙ: Ты имеешь в виду не водопроводчиков?
С.СТЕПАШИН: Ну, это ученые, специалисты.
М.БАРЩЕВСКИЙ: Миллион 250 тысяч?
С.СТЕПАШИН: Миллион 250 тысяч. Примерно столько ушло после 1917 года».

S.STEPACHIN: J’ai des chiffres précis. 1 million 250 mille personnes qui travaillent à l’étranger. Et pas les plus mauvais…

M.BARCHEVSKI: Tu veux dire pas des plombiers?
S.STEPACHIN: Des scientifiques, des spécialistes.
M.BARCHEVSKI: 1 million 250 mille?
S.STEPACHIN: 1 million 250 mille. Voilà à peu près combien sont partis depuis 1917.
1,250 million de russes travaillent donc à l’étranger. Comment en est-on arrivé  à ce que ce chiffre soit repris par la presse francophone comme le nombre de russes ayant soi-disant fui la Russie depuis 3 ans?
Dans un article du 11 février 2011 de Moskovsksi Komsomolets intitulé “courons loin du tandem” (“Бегом от тандема”) il est écrit: “la Cour des comptes a officiellement déclaré que durant les dernières années sont partis de Russie 1,25 million de personnes. La vague d’émigration est à peine moins grande que celle de 1917. Ces données sont confirmées par le directeur du Service Fédéral des Migrations (FMS): “300 à 350.000 Russes partent chaque année travailler à l’étranger. Combien reviennent, il ne l’a pas dit”.
(“Счётная палата официально сообщила: “За последние годы из России уехали 1 250 000 человек”. Волна эмиграции немного меньше, чем после 1917 года. Эти данные подтверждает директор Федеральной миграционной службы Ромодановский: “Порядка 300—350 тысяч россиян уезжают каждый год работать за рубеж”. Сколько возвращается, он не сказал”).
En réalité une vérification sur le lien en question des affirmations du directeur du FMS permet de lire la phrase dans son ensemble et non un morceau sorti de son contexte. Voila ce qu’il y est en fait écrit: “Chaque année 300.000 Russes partent de Russie, dont 40.000 pour aller résider définitivement à l’étranger. Ce chiffre était de 70.000 en gros avant la crise, mais il s’est réduit (..) De tous les Russes qui sortent du pays, a peu près 30 à 40.000 quittent le pays pour aller résider définitivement à l’étranger”.
Каждый год из России уезжают более 300 тысяч россиян, из них около 40 тысяч – на постоянное место жительства, считает глава Федеральной миграционной службы РФ Константин Ромодановский. “До кризиса цифра была 70 тысяч человек, но потом эта цифра сократилась. (…) Из всех уезжающих россиян за границу “примерно 30-40 тысяч” покидают страну на постоянное место жительства”.
Le 29 mai 2011, la revue russe d’opposition Novaya Gazeta dans un réquisitoire intitulé “La Russie ne plait plus” affirme que le pays ne sera pas en état survivre jusqu’à la crise démographique de 2050 en écrivant que le “représentant de la Cour des comptes Serguei Stépachine a affirmé que depuis 2008, 1,25 million de personnes” ont émigré.
(“Председатель Счетной палаты Сергей Степашин еще в январе озвучил цифру — с 2008 года из страны уехало 1,25 миллиона человек”).
Les faits sont bien loin des obsessions idéologiques
L’institut Rosstat donne des chiffres reconnus comme étant assez précis. Regardons les flux migratoires de Russie, entrées et sorties de 1997 à 2010, ici sous forme de tableau:
Depuis 2008 donc, 105.544 russes ont émigré hors de Russie.

Étudions maintenant l’émigration de Russie vers l’étranger lointain et non l’étranger proche, qui correspond à l’ex-monde soviétique. En effet il semble peu plausible que ces émigrants russes récents aient fui en masse la Russie de ces 3 dernières années pour aller chercher refuge en Azerbaïdjan ou en Biélorussie! Les données de 1997 à 2008 sont consultables en ligne ici et celles de 2009 et 2010 ici. J’ai synthétisé sous forme de tableau les résultats :

Depuis 1999 on peut voir que la quantité d’émigrants de Russie baisse, ce qui traduit l’amélioration économique que le pays connait depuis 10 ans.
Depuis 2008: 37.894 Russes ont émigré définitivement vers l’étranger lointain. 
Il y a aussi une méthode indirecte de vérification: La consultation des statistiques migratoires d’Eurostat, des USA, du Canada, ou de l’Australie par exemple. Là encore, ce chiffre de 1,2 millions de Russes ayant obtenu un titre de séjour à l’étranger parait fantaisiste. Il faudrait alors supposer qu’un million de Russes seraient partis sans se déclarer dans des pays qui ne tiennent pas de statistiques, cela semble peu crédible.
 
Sondages et Fantasmes
Maintenant le sondage traduisant “la soi disant nouvelle vague d’émigration, et qui mettrait à mal les mots d’ordre patriotiques et les projets ambitieux du Kremlin”. Regardons attentivement le tableau de ce sondage: si 22% des sondés affirment vouloir émigrer, ils ne sont que 1% à déjà préparer leur départ en faisant leurs sacs (ca n’a pas changé depuis 2009). Ils ne sont que 2% à avoir pris la décision d’émigrer et 6% à étudier les possibilités d’émigration. Ils sont également 69% à ne jamais penser à émigrer. Par comparaison, en 2006, 25% des jeunes britanniques souhaitaient émigrer, ce chiffre a atteint 33% en décembre 2010. Mais à la même date, seulement 2% d’entre eux ont réalisé leur projet d’émigration. En clair, le pays n’a connu aucune fuite massive de cerveaux malgré de tels sondages. En 2009, 20% des Chinois diplômés souhaitaient également quitter le pays. En 2010, 30% des jeunes arabes (des pays de la Ligue arabe) souhaitaient également émigrer. On relève aussi que 20% des Bulgares en âge de travailler souhaitent partir à l’étranger. Ce seuil de 20 à 30% semble donc exister dans de nombreux pays, indépendamment du contexte économique local, bon pour la Chine, ou moins bon pour la Bulgarie par exemple. Par rapport à ces chiffres, on peut surtout se demander s’il y a suffisamment de jeunes Russes diplômés ou pas, qui souhaitent acquérir une expérience professionnelle à l’étranger. La mondialisation de l’économie offre des opportunités de plus en plus nombreuses dans ce sens, et il n’y a rien de malsain dans cette tendance qui améliore les échanges économiques. Ce qui est malsain, c’est de propager dans les médias des chiffres faux, pour alimenter des prévisions catastrophistes.
Quelles conclusions en tirer?
– Les chiffres montrent en Russie une baisse forte de l’émigration et une stabilisation de l’immigration depuis le début des années 2000.
– Le nombre de Russes qui ont définitivement quitté leur pays depuis 2008 est de 105.544 et non pas de 1,25 million.
– Une certaine presse dite d’opposition gagnerait beaucoup à être réaliste dans ses analyses et non à fantasmer en lançant des mensonges, repris et propagés sur la toile. La quantité ne s’impose pas sur la vérité. La Russie devrait par exemple vraisemblablementfaire face à la crise démographique de 2050.
– Certains gros relais médiatiques francophones semblent ne pas vérifier leurs sources et on peut légitimement se poser la question de savoir s’il s’agit de simple mauvaise foi ou d’incompétence.
Dans les deux cas, c’est assez inquiétant et cela ne reflète pas la vérité de la Russie d’aujourd’hui.

Россия: эмигранты-призраки?

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости

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Не так давно появилась серия статей, напоминающая о том, до какой степени Россия является страной без будущего. Различные франкоязычные СМИ, такие, как Le Figaro, La Tribune de Genève, Le Soir прокомментировали результаты опроса, согласно которому «каждый пятый россиянин (22%) хотел бы эмигрировать из России» и что «по официальным данным, цитируемым «Ведомостями», за три года около 1,2 миллиона человек покинули Россию». Эти результаты «иллюстрируют новую волну эмиграции, и доказывают несостоятельность патриотических лозунгов и амбициозных проектов Кремля», ― пишет Europe1.
Рождение мифа
Цифра в 1,25 миллиона россиян, которые уехали в течение 3 лет, возникла  15.01.2011 в эфире оппозиционной радиостанции «Эхо Москвы» из дискуссии Сергея Степашина (председателя Счетной палаты и Михаила Барщевского. Я напомню ключевой момент разговора:«С. СТЕПАШИН: Но у меня есть цифры точные. 1 миллион 250 тысяч человек, которые работают за рубежом. Это не самые плохие наши…
М. БАРЩЕВСКИЙ: Ты имеешь в виду не водопроводчиков?С. СТЕПАШИН: Ну, это ученые, специалисты.
М. БАРЩЕВСКИЙ: Миллион 250 тысяч?
С.СТЕПАШИН: Миллион 250 тысяч. Примерно столько ушло после 1917 года».

1,25 миллиона россиян работают, следовательно, за рубежом. Как случилось, что эта цифра была подхвачена французской прессой, как число россиян, якобы бежавших из России в течение 3 лет?

В статье «Московского комсомольца» от 11 февраля 2011 под названием «Бегом от тандема» написано: «Счетная палата официально заявила, что в последние годы из России уехали 1,25 миллиона человек. Волна эмиграции является едва ли меньшей, чем в 1917 году. Эти данные подтверждаются директором Федеральной миграционной службы (ФМС): «от 300 до 350 тысяч россиян каждый год уезжают на работу за рубеж. Сколько возвращается, он не сказал».

В действительности, проверка по ссылке вышеупомянутого утверждения директора ФМС позволяет прочитать фразу целиком, а не кусок, вырванный из контекста. Вот что там на самом деле написано: «Каждый год из России уезжают более 300 тысяч россиян, из них
около 40 тысяч ― на постоянное место жительства. До кризиса цифра была 70 тысяч человек, но потом эта цифра сократилась (…) Из всех уезжающих россиян за границу примерно 30-40 тысяч покидают страну на постоянное место жительства».

29 мая 2011 года российская оппозиционная «Новая газета»в обвинительном заключении под названием «Россия. Больше не нравится» утверждала, что страна будет не в состоянии выжить до демографического кризиса 2050 го миллиона человек».

Факты далеки от идеологического наваждения
РОССТАТ представляет данные, которые считаются достаточно точными. Давайте взглянем на миграционный поток в России, въезды и выезды с 1997 по 2010 год, здесь приведены в виде таблицы.
Следовательно, с 2008 года 105.544 россиянина эмигрировали за пределы России.Рассмотрим теперь эмиграцию из России в дальнее зарубежье, а не в ближнее, которое соответствует бывшему советскому миру. Действительно, кажется неправдоподобным, чтобы эти недавние русские иммигранты, массово бежавшие из России в последние 3 года, пытались найти убежище в Азербайджане и Беларуси! С данными с 1997 по 2008 год можно ознакомиться он-лайн здесь, а с данными за 2009 и 2010 годы здесь. Я кратко изложил результаты в виде таблицы.
Начиная с 1999 года можно видеть, что число эмигрантов из России снижается, что отражает экономическое улучшение в стране в последние 10 лет.С 2008 года: 37.894 россиян окончательно эмигрировали в дальнее зарубежье.Существует также косвенный метод проверки: обращение к миграционной статистике Евростата, США, Канады или Австралии, к примеру. Здесь снова эта цифра в 1,2 миллиона россиян, получивших вид на жительство за рубежом, кажется выдуманной. Можно было бы предположить, что около миллиона россиян уехали, не обнаружив себя, в страны, которые не веду

Опросы и фантазии

Теперь об опросе, отражающем «новую волну эмиграции, которая доказывает несостоятельность патриотических лозунгов и амбициозных проектов Кремля». Посмотрим внимательно на результаты этого опроса: если 22% респондентов утверждают, что хотят эмигрировать, лишь 1% из  них уже готовятся к отъезду, собирая чемоданы (данные не изменились с 2009 года). Всего лишь 2% приняли решение эмигрировать, а 6% изучают возможности эмиграции. 69% респондентов никогда не думали об эмиграции.Для сравнения, в 2006 году 25% молодых британцев хотели эмигрировать, эта цифра достигла 33%  в декабре 2010 года. Но в то же время, только 2% из них реализовали свои планы на эмиграцию. Это значит, что в стране нет массовой утечки мозгов, несмотря на подобные опросы. В 2009 году 20% китайских выпускников тоже желали уехать из страны. В 2010 году 30% молодых арабов (страны Лиги арабских государств) также хотели эмигрировать. Отмечается, что 20% болгар трудоспособного возраста хотят уехать за границу.Этот порог в 20-30%, кажется, существует во многих странах, независимо от местных экономических условий, хороших в Китае, или не таких хороших в Болгарии, например. Относительно этих цифр, можно спросить себя, есть ли достаточно квалифицированных или неквалифицированных молодых россиян, желающих получить опыт работы за границей. Глобализация экономики открывает все больше возможностей в этом направлении, и нет ничего нездорового в этой тенденции, которая улучшает экономический обмен.
Нездоровым является распространение в СМИ ложных цифр для подпитки катастрофических прогнозов.

Какие выводы можно сделать?
― Цифры показывают значительное снижение в России эмиграции и стабилизацию иммиграции с начала 2000-х годов.― Число россиян, окончательно покинувших свою страну с 2008 года, составляет 105.544, а не 1,25 миллиона.― Некоторые СМИ, называемые оппозиционными, выиграли бы больше, если бы были реалистичными в своих анализах, а не фантазировали, пуская в ход ложь, подхватываемую и распространяемую в сети. Количество не влияет на правду. Россия должна, вероятно, справиться с демографическим кризисом 2050 года.

― Некоторые крупные франкоязычные СМИ, как кажется, не проверяют свои источники, и можно вполне закономерно задаться вопросом, идет ли речь о простой злонамеренности или же о некомпетентности.

В обоих случаях, это является достаточно тревожным явлением, которое не отражает правду о современной России.

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Routes de Russie

L’article original a été publie sur Ria Novosti.
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Gogol a dit : “En Russie, il n’y a que deux problèmes: les cons et les mauvaises routes”. Bien sur je me garderais bien d’affirmer une telle chose et je laisse à l’auteur des âmes mortes la responsabilité de cette assertion pour le moins excessive sur le genre humain.
 

Pour ce qui est des routes je partage en partie son point de vue, même si la Russie de 1850 et celle de 2011 sont du point de vue des infrastructures certainement deux pays totalement différents.

Bien sur le pays est immense, le climat y est assez terrible, violent et les distances entre villes telles qu’il est sans doute naïf d’imaginer que le réseau routier puisse un jour être de la qualité du réseau français, par exemple. Malgré tout les routes de la Russie de 2011 c’est quelque chose. Quiconque à un peu roulé en Russie, et même pas très loin de Moscou, a pu prendre conscience des lacunes terribles du réseau routier. Je préfère ne pas parler des routes de Pétrozavodsk et de la campagne de Carélie par exemple, je ne suis pas sûr que le mot route soit approprié pour définir de ces axes de circulation.
Moscou encore une fois parade en tête de toutes les démesures puisque son ancien maire avait pour spécialité de faire refaire les routes très régulièrement, comble de l’ironie, celles-ci étaient en 2010 tout simplement 3 fois plus chères au kilomètre que la moyenne russe, 6 fois plus chères que la moyenne européenne et 9 fois plus que la moyenne américaine.

 

Il y a une folie russe, propre à la route, je crois. Les Russes aiment conduire, ils aiment la vitesse et avec des routes en mauvais état, il s’agit de l’équation parfaite pour avoir un nombre record d’accidents et de décès. Les statistiques ne mentent pas, la Russie est encore un des pays du monde ou l’on meurt le plus au volant. En 2007, 35.000 personnes sont mortes sur la route contre 26.000 en 2010. La baisse est maintenant amorcée mais les chiffres sont encore accablants, à comparer, par exemple, aux 4.000 victimes françaises pour 2010 alors que le nombre de véhicule en circulation est sensiblement le même, soit entre 38 et 40 millions de véhicules. En 2010, les russes représentaient 1/3 des tués sur la route en Europe.

 

Ces dix dernières années en Russie, quelque 315.000 personnes ont été tuées et environ 2 millions blessées dans les accidents de la route. Bien sur les choses vont s’améliorer, même si l’adoption récente d’un nouveau code de la route comprenant de nouvelles sanctions n’a pas complètement eu l’effet souhaité, près de 25% des accidents aujourd’hui sont le fait du mauvais état des routes. A cette fin, un fonds routier fédéral a été créé permettant au ministère russe des transports de réparer jusqu’à 85% des routes fédérales d’ici 2015. En 2012, le Fonds accumulera 348 milliards de roubles (8,9 milliards d’euros), tandis qu’en 2013 il atteindra 408 milliards de roubles (10,4 milliards d’euros).

 

Ces ressources devraient permettre de financer travaux et réparations du réseau routier russe et notamment d’asphalter toutes les routes menant aux agglomérations de plus de 125.000 habitants. Lors de son dernier discours du 20 avril dernier sur le travail réalisé par le gouvernement, le premier ministre russe a confirmé l’engagement du gouvernement à  améliorer les infrastructures du pays. Il a rappelé que pour la première fois de son histoire la Russie voyait ses façades est et ouest reliées par une autoroute. On se rappelle en effet que Vladimir Poutine avait inauguré le dernier tronçon d’autoroutel’été dernier. On se souvient de sa fameuse phrase: “Pour la première fois de son histoire, la Russie est reliée d’est en ouest par une autoroute. Voilà déjà un problème de moins” ! Les dépenses autoroutières devraient en 2011 et 2012 dépasser 700 milliards de roubles (17,5 milliards d’euros), soit 40% de plus que l’année passée et permettre la construction de 10.000 kilomètres de nouvelles routes d’ici 2016 ainsi que la modernisation des autoroutes fédérales et régionales d’ici 2020.

 

Pour autant, contrairement à ce que certains pensent, traverser la Russie en voiture n’est pas du tout impossible, bien loin de là. Au contraire, malgré quelques tronçons difficiles, la route Ouest-Est est tout à fait faisable et ce même l’hiver, sans utiliser un 4×4 et sans être un conducteur chevronné. Vous ne me croyez pas ? Regardez ces quelques expériences enrichissantes que de simples citoyens ont vécues en choisissant de traverser la Russie en voiture. Honneur au beau sexe, il y a d’abord cette jeune femme, Uzdina, qui choisit de rouler seule et de traverser une grande partie de la Russie de Saint-Pétersbourg à Kazan puis la mer Noire, avant de rentrer en France.

 

Un voyage de 12.000 kilomètres en Russie, enrichi de photos et de découvertes incroyables que j’incite mes lecteurs à consulter. Ce qu’elle a le moins aimé? Les routes du nord de la Russie en images ici. Bien sur c’était en 2008, deux ans plus tard, en 2010, après la ballade de Vladimir Poutine en Kalina, Les journalistes de Drom.ru se lancent eux dans la traversée Moscou/Vladivostok avec une Lada Kalina Sport. Le résultat? Unblog intéressant et humoristique qui décrit cette épique ballade sur plus de 10.000 kilomètres, et dont la page aura été visionnée près de 200.000 fois.  Malheureusement pour les  lecteurs non russophones, il est entièrement en russe.
Il est par contre possible de simplement se faire une idée en regardant l’état des routes  puisque durant l’automne 2012 l’Apex a filmé la route Moscou-Vladivostok sur sa totalité et qu’il est possible de consulter les vidéos en accéléré de ce périple.

 

Comme vous allez le voir, les routes sont variées, certes, mais leur état général est de façon surprenante bien meilleur qu’on ne l’imagine.

 

Deux périples m’ont particulièrement étonné, tout d’abord l’incroyable Paris-Pékin deMarc Weinberg donc la traversée de la Russie d’Est en Ouest en quatre-chevaux et ce l’hiver, non vous ne rêvez pas, c’est faisable, et les images et le récit du voyageur sont là pour en témoigner. Je vous conseille aussi, pour ma part, la traversée en plein hiver de la Sibérie orientale, les photos valent leur pesant d’or. Les deux roues ne sont pas oubliés, puisque récemment Arthur, que mes lecteurs connaissent, vient de parcourir plus de 3.000 kilomètres avec un authentique side-car Ural, de Irbit dans l’Oural jusqu’à Novorossisk sur la mer Noire.
 

C’est décidé, moi aussi je vais traverser la Russie en voiture!

Дороги России

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости
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Гоголь сказал: «В России две беды ― дураки и дороги». Я бы воздержался от подобных утверждений и оставляю на совести автора «Мертвых душ» это высказывание, чрезмерное, по меньшей мере, по отношению к роду человеческому.

 

Но в том, что касается дорог, я частично разделяю его мнение, даже если Россия 1850 года и Россия 2011 года с точки зрения инфраструктуры являются, несомненно, двумя совершенно разными странами.Конечно, страна огромная, климат здесь достаточно тяжелый, жесткий, а расстояния между городами такие, что было бы наивно думать, что дорожная сеть может в один прекрасный день стать такого же качества, как, к примеру, французская. Несмотря ни на что, дороги России 2011 года это что-то. Любой, кто хоть немного ездил в России, и даже не очень далеко от Москвы, знает об ужасных недостатках дорожной сети. Я предпочитаю не говорить о дорогах Петрозаводска и карельской деревни, например, я не уверен, что слово «дорога» вообще подходит для определения этих направлений движения.Москва снова впереди всех, поскольку ее бывший мэр специализировался на регулярной переделке дорог, и, верх иронии, в 2010 году они стоили всего-навсего в три раза дороже за километр, чем в среднем по России, в 6 раз дороже, чем в среднем по Европе, и в 9 раз дороже, чем в среднем в США.Есть русское сумасшествие, свойственное, я думаю, дороге. Русские любят водить машину, они любят скорость, а вместе с плохими дорогами это является идеальным уравнением для рекордного количества аварий и несчастных случаев. 

 
Статистика не лжет, Россия остается одной из тех стран мира, где больше всего гибнут за рулем. В 2007 году 35.000 человек погибли на дорогах, против 26.000 в 2010 году. Снижение происходит, но цифры все еще удручающие, по сравнению, например, с 4.000 погибших во Франции в 2010 году, в то время как количество автомашин является примерно одинаковым, то есть 38-40 миллионов автомобилей. В 2010 году русские составляли треть всех погибших на дорогах Европы.За последнее десятилетие в России в дорожно-транспортных происшествиях погибли 315.000 человек, а 2 миллиона были ранены.Конечно, все меняется к лучшему, даже если недавнее принятие нового дорожного кодекса, включавшего новые санкции, не дало желаемых результатов. Почти 25% дорожно-транспортных происшествий происходят сегодня из-за плохих дорог. Чтобы исправить ситуацию был создан Федеральный дорожный фонд, который позволит министерству транспорта России к 2015 году отремонтировать до 85% федеральных трасс. В 2012 году Фонд аккумулирует 348 миллиардов рублей (8,9 миллиардов евро), а в 2013 году он достигнет 408 миллиардов рублей (10,4 миллиардов евро). 

Эти ресурсы должны позволить профинансировать строительство и ремонт российской дорожной сети, а особенно ― заасфальтировать все дороги, ведущие в населенные пункты с более чем 125.000 жителей. 20 апреля, в своем последнем отчете о работе правительства, российский премьер-министр подтвердил обязательства правительства по улучшению инфраструктуры. Он напомнил, что впервые в истории западная и восточная части России связаны автомагистралью. Мы помним, что прошлым летом Владимир Путин открыл последний участок магистрали. Мы помним его знаменитую фразу: «Впервые в своей истории Россия соединена с востока на запад автомобильными дорогами. Одной проблемой меньше!» Дорожные расходы в 2011 и 2012 годах должна превысить 700 миллиардов рублей (17,5 миллиардов евро), то есть на 40% больше, чем в прошлом году, что позволит построить 10.000 км новых дорог к 2016 году, а также модернизировать федеральные и региональные дороги к 2020 году.Однако, вопреки тому, что думают некоторые, пересечь Россию на автомобиле не невозможно, вовсе нет. 

 

Несмотря на некоторые сложные участки, маршрут Запад-Восток вполне осуществим, даже зимой, без использования 4×4 и для того, кто не является опытным водителем. Вы мне не верите? Ознакомьтесь с этими несколькими примерами познавательного опыта, который пережили обычные люди, решившие пересечь Россию на автомобиле. Честь прекрасного пола защитила эта молодая женщина, Уздина, которая в одиночку пересекла значительную часть России от Санкт-Петербурга до Казани, а затем отправилась к Черному морю, прежде чем вернуться во Францию.Вот ее отчет о путешествии по России длиной в 12.000 километров, украшенный фотографиями и невероятными открытиями, с которым я призываю своих читателей ознакомиться. Что ей понравилось меньше всего? Дороги на севере России в картинках здесь. Конечно, это было в 2008 году, через два года, в 2010, после поездки Владимира Путина на «Калине», журналисты Drom.ru сами отправились по маршруту Москва / Владивосток на «Лада Калина Спорт». Результат? Интересный и забавный блог, который описывает эту эпическую поездку длиной более чем 10.000 км, который был просмотрен около 200.000 раз. К сожалению для не говорящих по-русски читателей, этот блог целиком на русском языке.Сейчас возможно просто составить для себя представление о состоянии дорог, поскольку осенью 2010 года Apex полностью снял маршрут Москва-Владивосток, можно просмотреть видео этого путешествия в ускоренном режиме.Как вы увидите, дороги самые разные, конечно, но их состояние на удивление гораздо более хорошее, чем можно было бы себе представить.Два путешествия меня был особенно удивили, прежде всего, невероятный маршрут Париж-Пекин Марка Вайнберга, а значит путешествие по России с запада на восток на «катр шво» Renault 4CV, и это зимой, нет, это не сон, это возможно, фотографии и рассказ путешественника это доказывают. Я вам также рекомендую путешествие в разгар зимы через Восточную Сибирь, с замечательнымифотографиями

Два колеса тоже не забыты, поскольку недавно Arthur, которого мои читатели хорошо знают, проехал более 3.000 км на мотоцикле с коляской “Урал” от Ирбита на Урале до Новороссийска на Черном море.Решено, я тоже пересеку Россию на автомобиле!
 
Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Il fronte arancio-bruno

L’institut Eurasia-Riviesta avec lequel je collabore, et duquel je conseille la lecture très régulière à mes lecteurs à traduit mon texte sur le front Orange-brun, je le reproduis ci dessous.

Lo scorso mese la stampa russa ha documentato un certo numero di avvenimenti più o meno gravi che sembrava a prima vista non avessero alcuna relazione tra loro. Esaminando più da vicino questi avvenimenti, salta all’occhio un certo numero di elementi, che lasciano pensare che non si tratti solamente di fatti diversi, ma proprio di si manifestazioni con un’origine in comune.

Da Krasnodar alla Siberia occidentale
Il 9 maggio 2010 un’esplosione di gas ha troncato la vita a 90 minatori nella miniera di Rapadskaia. Tre giorni dopo si è tenuta nella piccola cittadina di Mejdouretchensk una manifestazione pacifica di 1.500 persone, i cui manifestanti richiedevano salari più adeguati e una inchiesta imparziale sui tragici incidenti. A sera, alcuni giovani autonomi hanno bloccato le ferrovie e hanno affrontato violentemente le forze dell’ordine. Queste violenze inaspettate e imprevedibili sono state opera di teppisti e criminali conosciuti nella regione, e tra i 28 manifestanti interpellati, non uno era un minatore. Nei luoghi degli incidenti e sul percorso della manifestazione che è degenerata, sono stati trovati sandwich, birre e striscioni, il che prova il livello minimo di preparazione di questa manifestazione parallela. Oltretutto nello stesso momento sono stati lanciati su numerosi siti stranieri, in particolare britannici, tedeschi o ancora su quello di un movimento anarchico ucraino, appelli alla violenza che sostenevano tra gli altri l’opposizione bielorussa e che richiamavano (ecco perché l’Ucraina) alla violenza contro lo stato russo. È stupefacente che un piccolo movimento anarchico ucraino si prenda cura di manifestazioni nel profondo della Siberia russa. In seguito a questi accadimenti, sui social network e su internet sono apparse associazioni misteriose e false sotto il nome di “unione dei residenti di Kouzbass”, che facevano appello tra le altre cose allasecessione della Siberia, e questi appelli furono subito ripresi dai siti indipendentisti caucasici e dal giornale d’opposizione Novaya Gazeta.

Ancora più stupefacente, nel 2009 c’è stato in Russia il caso Dimovsky. Questo ufficiale di polizia è stato presentato come un eroe dal main-stream mediatico occidentale per aver denunciato nell’autunno 2009 la corruzione regnante in seno allo stato e alle forze di polizia russe. Il poliziotto poteva permettersi guardie del corpo e automobili private, conferenze stampa e biglietti aerei. È stato sospettato, da Sergueï Kucheruk (capo della polizia della regione di Krasnodar), di essere un agente dei servizi occidentali e in particolare, tramite il comitato dei diritti umani di Novorossisk, una sotto-filiale dell’USAID, una delle teste di ponte del dispositivo arancione in Eurasia. Costui ha semplicemente affermato che “l’unione dei residenti di Kouzbass” era reale e che egli era pronto a lavorare per quest’ultima. Tuttavia questa organizzazione è virtuale. Come si sono stabiliti i legami tra di loro? Per il deputato Serguey Shatirov, queste manifestazioni sul terreno o su internet sono legate, organizzate dall’interno e hanno visibilmente un fondamento “arancione”.

Rivolta in estremo oriente?
Durante l’estate 2010, un gruppo chamato “fratelli della foresta” si è dato alla macchia nell’estremo oriente russo, dopo aver dichiarato guerra allo stato. Il gruppo, composto di skinhead, oltre che da “nazbols” (militanti rosso-bruni) opera nella regione ed è stato protagonista di numerose aggressioni, di omicidi, incendi, irruzioni in commissariati e dell’omicidio di un miliziano.

Il nome scelto da questa organizzazione, fratelli della foresta o Fratelli della foresta, è il nome dato in precedenza ai gruppi di ex collaboratori lasciati dietro di sé dai nazisti nei paesi baltici e in Ucraina dopo l’avanzata delle truppe sovietiche nel 1944. La rivolta dei fratelli della foresta è terminata dopo l’assalto delle forze speciali che ha portato alla cattura di quattro membri e alla morte dei restanti. Il gruppo intendeva denunciare la corruzione del sistema di polizia (alcuni membri erano stati vittime di torture) ma ugualmente la decadenza della società, considerato che nel loro ultimo video pubblicato su internet prima della loro morte, essi denunciano principalmente: “la corruzione, il consumo di droghe e la difficoltà di trovare ragazze ancora vergini a 15 anni”. Cosa senza dubbio più sorprendente di ogni altra, il loro odio verso l’impero russo e verso la federazione è tradotto in questa frase: “Noi non riconosciamo né le leggi federali né le leggi locali, noi rigettiamo totalmente l’autorità della vostra Federazione di Russia e diamo il benvenuto a coloro che si sono uniti alla resistenza nel Caucaso del nord, e agli altri, individui degni, onesti e nobili”. Così questi rivoluzionari d’estrema destra supportavano i ribelli islamici e wahabiti contro l’esercito federale russo. Ancora una volta, la retorica secessionista e anti federale sembra al centro delle rivendicazioni.

In un testo apparso sul sito del DPNI (il principale movimento d’estrema destra russa), i membri del gruppo hanno dichiarato di essersi schierati contro il fascismo giudaico, come i loro gloriosi antenati si erano schierati contro il fascismo tedesco. Contemporaneamente a questo “sostegno” piuttosto logico dell’estrema destra russa ci sono stati dei sostegni più sorprendenti. Alcune associazioni dei diritti dell’uomo, come ad esempio l’associazione Agora, di cui è stata fatta pubblicità ad esempio sul sitodell’oppositore liberale Garry Kasparov,  hanno denunciato la brutalità della polizia dopo l’intervento contro i giovani ribelli. Va notato che l’associazione Agora è ugualmente accusata di finanziare il terrorismo sul territorio della Federazione russa, e cioè nella repubblica musulmana del Tatarstan. Da allora è stata aperta un’inchiesta per controllare i finanziamenti di questa organizzazione. Questo sostegno di piccoli gruppi di estrema destra da parte di associazioni liberali e in difesa dei diritti dell’uomo è una caratteristica del fronte arancio-bruno che opera in Eurasia, e in particolare in Russia.

Dicembre 2010: Mosca
Nello scorso dicembre, dopo la morte di un tifoso calcistico, ucciso per mano di cittadini del Caucaso russo, migliaia di giovani tifosi si sono riuniti l’11 dicembre per commemorare la sua morte e criticare la rimessa in libertà dei presunti assassini. La manifestazione si è rapidamente trasformata in un raduno politico. Ci sono stati violenti scontri con le forze dell’ordine, ed un meeting di contestazione contro “la corruzione, l’immigrazione e il potere”.

Nei giorni e nelle settimane seguenti, tensioni in crescita hanno portato a una giornata di confronto comunitario virtuale il 15 dicembre a Mosca, quando migliaia di nazionalisti e cittadini del Caucaso del nord si sono riuniti senza affrontarsi realmente. Manifestazioni di questi nazionalisti in collera hanno avuto luogo in numerose città della Russia (PermKirovKalugaSamaraIzhevskVoronezhTomskUfaKaliningrad…). Anche se queste manifestazioni potrebbero sembrare spontanee, sussistono dei dubbi quando il loro scoppio corrisponde alla loro utilità. L’eccellente commentatore di Ria-Novosti, Ilya Kramik, ha dimostrato in un articolo: la curiosissima agitazione sul web, in particolare l’invio di messaggi falsi che invitavano i Caucasici ad armarsi e a riunirsi la sera del 15 dicembre. Questo messaggio conteneva tra i destinatari liste di falsi dirigenti caucasici.

In parallelo sono apparsi su numerosi forum russi messaggi che invocavano a “stroncare i Caucasici”. Sono corse voci di colonne di veicoli del Caucaso che si dirigevano a Mosca ecc. Questa agitazione informatica destinata a creare una destabilizzazione al cuore della società civile russa ha causato la creazione di una brigata informatica specializzata a sorvegliare lo spazio di internet. È inoltre da notare che ancora una volta si sono fatti sentire i sostegni dei nazionalisti ucraini, e in Ucraina la stragrande maggioranza dei movimenti di estrema destra non ha celato la totale ostilità al potere russo e ha sostenuto largamente la rivoluzione arancione del 2004.

La nuova estrema destra russa al centro del movimento?
Due movimenti russi hanno contribuito a mantenere la pressione, il DPNI che abbiamo già citato più in alto e che ad esempio ha chiamato il 14 dicembre i Russi ad armarsi e gli anziani a non lasciare le proprie case, ma in egual misura anche un movimento poco conosciuto dagli stranieri, l’alleanza nazional-democratica. Questo movimento molto recente (datato agli inizi del 2010) – il cui sito intitolato “Nazdem” fa intuitivamente pensare a “Nazbol”, e la cui fiamma nel logo fa anche stranamente pensare a href=”http://d1i6vahw24eb07.cloudfront.net/s1920q.png”>quella di radio Svodoba o a quella dell’associazione di Soros Freedom House – ha giocato un ruolo importante nell’organizzazione delle manifestazioni. L’utilizzo di striscioni ininglese porta a chiedersi quale fosse realmente il pubblico designato, i russi o piuttosto i media stranieri. Ciò ci ricorda le azioni nell’anno 2000 a Mosca del perenne oppositore Kasparov, il quale ha organizzato manifestazioni ad hoc, vietate, ma soprattutto destinate ai media stranieri. Questa curiosa associazione segue una logica molto orientata verso i diritti dei cittadini e destinata alla società civile.

I Nazdem si appellano ugualmente all’integrazione della Russia nella NATO e nell’UE, all’indipendenza del Caucaso, oltre che allo smembramento della federazione nella forma attuale (tale idea fa pensare alle intenzioni indipendentiste dei partigiani della foresta). Inoltre, i Nazdem affermano il loro sostegno a Israele e alla comunità internazionale attuale contro gli stati facinorosi, primo tra tutti l’Iran. Infine, i Nazdem sostengono l’opposizione bielorussa anche se la loro pagina rimanda a quello che ricorda fortemente una ONG filo-occidentale, esortando la Bielorussia a unirsiall’Unione Europea. Inoltre va notata dopo le elezioni presidenziali in Bielorussia la volontà di alcuni provocatori arancioni di creare problemi all’opposizione bielorussa, come in quest’immagine. In un recente articolo Alexandre Douguine accusa le organizzazioni nazionaliste che fanno appello all’indipendenza del Caucaso di essere sponsorizzate dai servizi occidentali.

Alleanze tra i liberali (arancioni) e i radicali (bruni)?
Ancora una volta quindi, come quando i partigiani regionalisti dell’estremo oriente hanno sostenuto i Boieviki Ceceni, si sviluppano alleanze contro natura. L’Alleanza Nazionale democratica ha deciso di sostenere il movimento d’opposizione liberale S31che ci ricordiamo essere una coalizione che unisce tanto le associazioni di difesa dei diritti dell’uomo, i movimenti di estrema sinistra, le associazioni arancioni come il comitato Helsinki, o memoriali, quanto quelle nazionali bolsceviche di Edouard Limonov (che ha, lo ricordo, la doppia nazionalità francese e russa), ma anche i liberali Nemtsov e Kasparov.

Fuori dalla Russia, ricordo che ormai è un dato di fatto che Strategie 31 sia sostenutada Boris Berezovski. Ci si può chiedere se il movimento dell’11 dicembre non sia ormai altro che una pallida copia del movimento del 31 di ogni mese, sebbene a questa questione sia stata fatta una smentita formale. Infine il principale organizzatore liberale di S31, e un responsabile del DPNI, sono stati arrestati e condannati a 15 giorni di prigione per una manifestazione vietata a fine 2010. Più di recente, è stato invece un leader del movimento l’altra RussiaIgor Bereziouk, che è stato arrestato per la sua partecipazione alle violenze del 15 dicembre scorso in piazza rossa.

Che cosa possiamo dire-dedurre da tutto ciò? Sicuramente, la Russia ha già conosciuto manifestazioni di rivolta e di contestazione. Ma dopo l’apparizione delle rivoluzioni colorate in tutto lo spazio eurasiatico postsovietico, la Russia è stato il solo paese ad essere risparmiato. Di sicuro tale resistenza a queste rivoluzioni colorate ha delle ragioni strutturali (relativa buona salute dell’economia) tanto quanto politiche (solidità del regime e del sostegno popolare a questo regime). Tuttavia quando nel 2011 i principali regimi colpiti dalle rivoluzioni colorate sono crollati, sembra che il movimento sia ancora attivo, e che giochi la carta della destavilizzazione politica per la contestazione sociale. L’idea è astuta e la contestazione della corruzione senza dubbio giustificata. Ma gli obiettivi di coloro che portano al crollo del regime non corrispondono all’instaurazione di un nuovo regime pulito e non corrotto, ma la presa del controllo geopolitico e geostrategico del cuore dell’isola-mondo, l’Eurasia.

К Европе от Лиссабона до Владивостока?

Оригинальная статья была опубликована в РИА Новости

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В прошлую среду, 22 июня 2011, была годовщина начала Великой Отечественной войны. 22 июня 1941 года в 4:00 утра по радио объявили о начале немецкого нападения на Советский Союз. Продолжавшаяся с 22 июня 1941 до 9 мая 1945 года, то есть менее четырех лет, эта европейская гражданская война стоила России 27 миллионов погибших.
 

 

27 миллионов человек, вот число, которое для россиян символизирует этот трагический период истории Европы. Этот день является незаживающей раной в коллективной памяти русских как день начала войны, но еще и потому, что СССР был совершенно не готов в военном отношении к подобной агрессии. Первые месяцы войны были катастрофическими для СССР, немецкие войска с относительной легкостью вошли в Россию с запада.Французы хорошо понимают смысл этого трагического периода, поскольку схема блицкрига и разгрома была такая же, как во Франции, по крайней мере, в начале войны. 10 мая 1940 года началась битва за Францию, которая длилась всего 42 дня, так как уже 22 июня 1940 года правительство Петена подписало перемирие, признав военное поражение и согласившись с оккупацией Франции.

Начиная с весны 1942 года русские, стоявшие на краю пропасти, смогли действовать. Немецкие войска были оттеснены из Москвы, а сражения переместились на юг и к Кавказу. Ужасающие сражения на Курской дуге и в Сталинграде способствовали уничтожению немецкого военного потенциала и помогли свести к нулю план Гитлера в Европе. История известна, Красная Армия продолжит войну до Берлина, где 8 мая 1945, незадолго до полуночи, будет подписана капитуляция.С этого момента и в течение почти полувека холодной войны, Европа будет разделена железным занавесом надвое, на Восток и Запад. В 1989 году, с падением Берлинской стены, распадом СССР и роспуском Варшавского договора, можно было надеяться на реальную разрядку в Европе. Но быстрое расширение ЕС и НАТО на восток создало новые проблемы. После 1989 года физическая граница, которую представляла собой Берлинская стена, была заменена другой границей, невидимой, но столь же опасной, которая только переместилась на восток. «Клише, унаследованные из прошлого, которые парят над Европой», как сказал недавно премьер-министр России, позволили этой психологической границе развиваться. Эти клише и недоверие датируются, однако, закончившимся периодом, холодной войной, в ходе которой русские и страны запада противостояли друг другу, подвергаясь опасности четвертой мировой войны, последствия которой представить невозможно.Однако новая граница может возродиться в Европе, материализуемая сегодня желанием американцев установить систему противоракетной обороны, которая отделила бы Европу западнее зоны Россия-Украина-Беларусь и стала бы для континента новым дамокловым мечом

 

 

 

Тем не менее, как я писал в своей предыдущей статье, устранить эту границу возможно. В пятницу 17 июня 2011 года впервые в истории НАТО, страна-член (Франция) передала значительную военную технику (контракт Mistral) России, тем самым сломив болезненное недоверие некоторых западных руководителей, которые все еще живут в холодной войне. Разумеется, некоторые члены Конгресса выразили своенедовольство, а латышское правительство заявило о своей озабоченности, но главное не в этом, контракт Mistral вписывается в более широкий замысел.Торжественное открытие на прошлой неделе общего монумента в память русского экспедиционного корпуса, направленного царем в 1916 году во Францию, как и незабытая история героической эскадрильи «Нормандия-Неман», напоминают о том, что для Парижа и Москвы сближение ― это не только историческая реальность, но что оно развивается. Реальное взаимопонимание не только возможно и осуществимо на континенте, в XXI веке оно является жизненно необходимым. Страны Центральной и Восточной Европы, которые считали, что уход из-под советского зонтика оправдывает вход под зонтик Европейского Союза и НАТО для защиты от России, без сомнения, фундаментально ошиблись. Интересы европейцев в 2011 году не обязательно совпадают с теми интересами, которые были у них в 1990-е годы. С осознанием того, что постсоветской или российской угрозы больше не существует, возникает вопрос относительно интереса Европы находиться под надзором НАТО, организации, которая действовала во времена холодной войны так, как это сформулировал ее генеральный секретарь Лионель Гастингс Исмэй: «держать американцев внутри, русских снаружи, а Германию ― под контролем».Кроме того, европейское пространство (51 страна) не совпадает с пространством Европейского союза (27 стран).

С точки зрения безопасности и экономики, безусловно, необходима гораздо более обширная архитектура. Следовательно, будущее Европы, такое, какое сейчас зарождается, будет состоять, несомненно, в дальнейшей интеграции между востоком и западом континента. Реальное укрепление связей между двумя державами запада континента, какими являются Франция и Германия, и державой востока континента, которой является Россия, это знак, свидетельствующий о том, что медленно, но верно континентальная Европа объединяется, и что создается ось Париж-Берлин-Москва.Этот континентальный союз, о котором мечтал генерал де Голль, является также проектом, который поддерживают сегодняшние российские лидеры, судя по заявлениям Владимира Путина о создании общего экономического пространства от Лиссабона до Владивостока или предложению Дмитрия Медведева о разработке новой европейской архитектуры безопасности. Архитектура, которая нужна в мире, находящемся в смятении, чтобы Европа смогла бы создать необходимые средства для сохранения мира, но, самое главное, прожить XXI век суверенной и независимой.

 

 

Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Vers l’Europe de Lisbonne à Vladivostok?

L’article original a été publie sur Ria Novosti.
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Mercredi dernier, le 22 juin 2011, c’était l’anniversaire du début de la Grande guerre patriotique. Le 22 juin 1941 à 4 heures du matin, la radio annonça le début de l’agression allemande contre l’Union soviétique. Du 22 juin 1941 au 9 mai 1945, soit en un peu moins de 4 ans, cette guerre civile européenne coûtera à la Russie 27 millions de morts. 27 millions, voilà pour les Russes le nombre qui symbolise cette période tragique de l‘histoire de l’Europe. Ce jour est un traumatisme dans la mémoire collective russe en tant que jour du début de la guerre mais également parce que l’URSS n’était absolument pas prête militairement, face à une telle agression. Les premiers mois de guerre furent catastrophiques pour l’URSS et les troupes allemandes pénétrèrent relativement aisément en Russie de l’ouest.

Les Français comprennent parfaitement le sens de cette période tragique,  puisque le schéma de guerre éclair et de débâcle fut le même en France, du moins au début de la guerre. Le 10 mai 1940 commença la bataille pour la France qui ne dura que 42 jours, puisque le 22 juin 1940, le gouvernement Pétain signa l’armistice, reconnaissant la défaite militaire et acceptant l’occupation de la France. Dès le printemps 1942, les Russes au bord du gouffre surent réagir. Les troupes allemandes sont repoussées hors de Moscou et les combats vont se déplacer vers le sud et vers le Caucase. Les batailles terribles de Koursk et Stalingrad contribueront à l’anéantissement du potentiel militaire allemand et contribueront à réduire à néant le plan d’Hitler pour l’Europe. On connaît l’histoire, l’armée rouge poursuivra la guerre jusqu’à Berlin, où la capitulation sera signée le 8 mai 1945 peu avant minuit.

 

Dès lors et pendant près d’un demi-siècle de guerre froide, l’Europe sera coupée en deux, Ouest et Est délimités par le rideau de fer. En 1989, avec l’effondrement du mur de Berlin, l’éclatement de l’URSS et la dissolution du Pacte de Varsovie, on pouvait penser à une détente réelle en Europe. Mais l’extension rapide de l’UE et de l’OTAN vers l’est a créé de nouvelles inquiétudes. Depuis 1989 la frontière physique que représentait le mur de Berlin a été remplacée par une autre frontière, invisible, mais tout aussi pernicieuse, et qui s’est juste déplacée plus à l’est. Ces “clichés hérités du passé et qui planent au dessus de l’Europe” disait récemment le premier ministre russe ont permis à cette frontière psychologique de prospérer. Ces clichés et méfiances datent d’une période pourtant révolue, la guerre froide, durant laquelle Russes et Occidentaux se firent face, risquant un 4ème conflit mondial dont on préfère ne pas imaginer ce à quoi il aurait pu aboutir.

 

Mais une nouvelle frontière pourrait renaître en Europe, matérialisée aujourd’hui par la volonté des Américains d’installer un bouclier antimissile, qui séparerait l’Europe de l’ouest de la zone Russie-Ukraine-Biélorussie et constituerait une nouvelle sorte d’épée de Damoclès au dessus du continent.  Pourtant, je l’écrivais dans ma précédente tribune, effacer cette frontière est possible. Le vendredi 17 juin 2011 par exemple et pour la première fois dans l’histoire de l’OTAN,  un pays membre (la France) livrait du matériel militaire conséquent (le contrat Mistral) à la Russie, brisant ainsi cette méfiance maladive de certains décideurs occidentaux qui vivent encore dans la guerre froide. Bien sur, certains membres du congrès américain ont fait entendre leur mécontentement, et le gouvernement letton a affirmé se sentir désormais préoccupé, mais l’important n’est plus là, le contrat Mistral s’insère dans une idée plus vaste.

 

L’inauguration la semaine dernière d’un monument commun à la mémoire du corps expéditionnaire russe que le Tsar avait fourni à la France, en 1916, tout comme l’histoire de l’héroïque escadrille Normandie-Niemen que personne n’oublie rappellent que de Paris à Moscou, un rapprochement est non seulement une réalité historique, mais aussi qu’il est en route. Une entente réelle est non seulement possible et réalisable sur le continent, mais au 21ème siècle elle est surtout devenue vitale. Les pays d’Europe centrale et de l’est, qui ont pensé que la sortie du parapluie soviétique justifiait l’entrée sous le parapluie de Union Européenne et de l’Otan pour se protéger de la Russie se sont sans doute fondamentalement trompés. Les intérêts des Européens en 2011, ne coïncident en effet plus forcément avec ceux des années 1990. Avec la prise de conscience que la menace postsoviétique ou russe n’existe plus, on peut même se demander l’intérêt de l’Europe à être sous tutelle militaire de l’Otan, organisation qui a servi durant la guerre froide, comme l’a résumé son secrétaire général Hastings Lionel Ismay, à “garder les Russes à l’extérieur, les Américains à l’intérieur et les Allemands sous tutelle”.

 

En outre l’espace européen (51 pays) ne coïncide pas non plus avec l’espace de l’Union Européenne (27 pays). En matière de sécurité et d’économie, une architecture beaucoup plus vaste est sûrement nécessaire. Par conséquent, l’avenir de l’Europe en gestation, tel qu’il se préfigure désormais, va sans doute vers une intégration renforcée entre l’est et l’ouest du continent. Le renforcement concret des liens entre les deux puissances de l’ouest du continent, que sont la France et l’Allemagne, avec la puissance de l’est du continent qu’est la Russie est un signe qui annonce que lentement mais sûrement, l’Europe continentale s’unifie et que l’axe Paris-Berlin-Moscou se met en place.

 

Cette alliance continentale souhaitée par le général de Gaulle est également le projet défendu par les dirigeants russes d’aujourd’hui, que l’on songe aux déclarations de Vladimir Poutine sur la création d’une communauté des économies de Lisbonne à Vladivostok ou encore à la  proposition de Dimitri Medvedev de créer une architecture européenne de sécurité. Une architecture nécessaire dans un monde en plein bouleversement afin que l’Europe puisse mettre en place les moyens nécessaires pour préserver la paix mais surtout traverser le 21ème siècle de façon souveraine et indépendante.