L’article original a été publie sur Ria Novosti.
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Lundi dernier, j’étais à Moscou dans un des quartiers que je préfère. Je sortais juste du métro Trubnaya et j’allais traverser la place du même nom quand j’ai eu la surprise de recevoir un appel téléphonique de Marek Halter. Une vraie surprise, j’ai d’abord cru à un canular: Je ne le connaissais pas et je ne savais pas qu’il avait mon numéro de portable, ou que quelqu’un le lui avait transmis. Il souhaitait juste me rappeler que le collège universitaire de France en Russie fêtait ses 20 ans le lendemain, et qu’il était important qu’un maximum de gens en soient informés parce que cet évènement est un symbole important du dialogue franco-russe.
Beaucoup de lecteurs savent qui est Marek Halter. Cet intellectuel et homme public français est très connu en France. En tant que romancier, il s’est distingué en publiant de nombreux ouvrages qui mettent en scène l’histoire du peuple juif. Par contre, peu de gens savent que la relation de Marek Halter avec la Russie est très ancienne. Pendant la deuxième guerre mondiale, il a du fuir la Pologne en compagnie de ses parents, pour se réfugier à Moscou puis à Kokand, une petite ville de la république socialiste soviétique d’Ouzbékistan. En 1945, alors que Marek Halter avait 9 ans, il aura le “privilège” de participer au 9 mai à Moscou et d’offrir des fleurs à Joseph Staline.
La relation de Marek Halter avec la Russie ne s’est pas arrêtée là. En 1991, c’est-à-dire juste après l’effondrement de l’URSS, il a créé deux collèges universitaires francophones en Russie, l’un à Moscou, et l’autre à Saint-Pétersbourg. De quoi s’agissait-il, à l’époque? “Marek Halter a eu l’idée qu’on pourrait incarner la Perestroïka et le changement d’humeur en URSS par une invitation systématique de chercheurs, de professeurs, d’écrivains, d’artistes, pour que les Russes entendent de nouvelles voix auxquelles ils n’étaient pas habitués” rappelle l’historien Marc Ferro. Le Collège Universitaire Français de Moscou est un établissement public et gratuit, soutenu en France par le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, le Ministère de l’éducation Nationale, le Ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche et des universités françaises partenaires. Il délivre une formation et un diplôme en deux ans dans différentes disciplines comme le droit, l’histoire, la sociologie, la littérature ou encore la philosophie. Le site internet du CUF, comme on l’appelle à Moscou, apprend au lecteur que “l’établissement a été fondé en 1991 à l’initiative de l’académicien et prix Nobel russe Andrei Sakharov et de l’écrivain et homme public français Marek Halter (…) mais aussi qu’il a été conçu pour être un espace d’ouverture, d’excellence et d’échange”.
Aujourd’hui l’établissement fonctionne grâce à une coopération fructueuse entre la faculté Lomonossov de Moscou (MGU) et dix établissements français d’enseignement supérieur parmi lesquels Assas et la Sorbonne. Le C.U.F. comprend deux sections: une francophone et une russophone. Le diplôme francophone est reconnu par les universités partenaires en France. Le Collège Universitaire Français est aujourd’hui dirigé par Guillaume Garetta. D’après lui: “Le Collège est un enfant de la Perestroïka car il reflète exactement ce que Mikhaïl Gorbatchev a voulu faire: ouverture à l’Ouest, fin de la censure, échanges académiques et intellectuels. C’est un projet qui s’inscrivait parfaitement dans un projet politique plus large”.
Les 3, 4 et 5 octobre dernier, le CUF à donc fêté ses 20 ans dans la joie et la bonne humeur, sous le haut patronage de Monsieur Nicolas Sarkozy, président de la République Française et de Monsieur Dmitri Medvedev, président de la Fédération de Russie. Parmi bien d’autres, ont assisté aux cérémonies: Mikhaïl Gorbatchev, Victor Sadovnitchi, recteur de l’Université d’Etat de Moscou, Jean de Gliniasty, ambassadeur de France en Russie, Marek Halter bien évidemment, mais aussi nombre d’étudiants du dit Collège.
Le courrier de Russie a publié des témoignages d’anciens élèves du CUF. On peut y lire que pour certains, l’établissement a été une porte d’entrée vers la France, via la langue française. Tout autant que le haut niveau d’éducation et la possibilité de bénéficier de diplômes reconnus, c’est sans doute en grande partie par ces échanges humains, surtout entre jeunes étudiants, que les peuples français et russes apprendront à mieux se connaître, et à mieux se comprendre. Depuis longtemps, les échanges universitaires ont été une des pierres de voûte de l’Europe en construction. Nul doute que des réalisations comme le collège universitaire français de Russie font partie des outils permettant à nos peuples de mieux se comprendre, et à la France de se faire connaitre en Russie comme un acteur incontournable dans les réalités européennes. Cette collaboration franco russe au sein du CUF montre toute son importance, maintenant que des projets industriels de grande dimension associent en Russie des entreprises françaises et des entreprises russes. Cette collaboration est une nécessité pour faire face à la mondialisation incontrôlée et chaotique que connait notre planète. Elle est aussi une contribution à la création d’une grande Europe pacifique de l’Atlantique au Pacifique. Comme le rappelait déjà Marek Halter pendant l’année croisée franco-russe: “Il n’y aura pas d’Europe en tant que puissance politique et économique dans le monde face à ces nouveaux géants que sont l’Inde, la Chine, le Brésil, l’Amérique ; sans la Russie. Donc, l’Europe a besoin de la Russie, et la Russie a besoin de l’Europe”.
Marek Halter est un businessman de la shoa. Par conséquent, il est judicieux de se méfier de toutes les activités auxquelles il touche. Je ne serais pas étonné d’apprendre que les “enseignants ” de ces universités effectuent un véritable lavage de cerveaux aux étudiants et personnalités qui passent chez eux.
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