Il est fréquent de lire que la Russie est mal en point démographiquement. J’ai dans un article précédent démontré l’amélioration évidente de la situation et également fait un comparatif Allemagne / Russie pour montrer que l’Allemagne est dans une situation bien plus critique que la Russie. Le taux de natalité de 1,6% pour 2009 en Russie est aujourd’hui équivalent à celui du Canada.
Étudions la situation des autres pays d’Eurasie.
Cet article est une traduction d’un article de Anatoly Karkin, posté sur Sublime Oblivion le 19 mai 2010.L’Ukraine dont j’ai déjà parlé la est dans une situation plus critique que la Russie, mais finalement assez similaire. Le taux de natalité y est en 2008 plus bas qu’en Russie (1,4 contre 1,5) mais l’espérance de vie plus élevée 68,3 contre 67,8 en Russie. La crise qui a frappé l’Ukraine a été bien plus forte que en Russie (baisse de 15% du PIB contre une baisse de moins de 9% en Russie).
Le taux de natalité en Ukraine a ainsi légèrement augmenté entre janvier 2008 (11,1/1000) et janvier 2009 (11,2/1000) mais a ensuite baissé entre janvier 2009 (11,2/1000) et janvier 2010 (10,7/1000). Pendant ce temps le taux de mortalité a continué à baisser, passant de 17,2/1000 en janv-fev 2009 à 16,4 en janv-fev 2010. La population du pays va néanmoins continuer à baisser car l’immigration en très faible en Ukraine et l’émigration relativement importante. On peut néanmoins imaginer que l’atténuation de la crise économique, les mesures intelligentes de pacification et d’accueil de capitaux Russes vont contribuer a rendre la situation économique plus viable et maintenir l’évolution démographique sur un modèle à la Russe mais avec 2,3 ans de retard : un freinage de l’émigration, une baisse de la mortalité, une remontée douce de la natalité (vers 1,7 ou 1,8 comme en Russie de 2013) et une population en stabilisation vers 2014, 2015.
Biélorussie : grâce à son isolement économique et son éloignement du système économique mondial, la Biélorusse n’a quasiment pas ressenti la crise. Son PIB a même augmenté de 1,5% en 2009 (!). De janvier à avril 2010, le taux de croissance a augmenté de 6,1% par rapport à janvier – avril 2009. La démographie a elle augmenté puisque le nombre de naissances est passé de 107.900 en 2008 à 109.800 en 2009 (une hausse de 1,8%), par contre les trois premiers mois de 2010 ont vu une légère baisse par rapport aux trois premiers mois de 2009 mais cette faiblesse du premier trimestre est récurrente en Russie également, ce que je n’explique pas. A noter que le taux de natalité est passé de 11,1/1000 en 2008 à 11,6/1000 en 20009. l‘état ayant appliqué un programme tout a fait similaire à la Russie en incitant les familles a faire des enfants via des aides en tout genre (avantages économiques, aides financières ..). Cette méthode est aussi appliqué en Ukraine et en Finlande, avec les résultats positifs que l’on connait.
L’absence d’immigration permanente explique la baisse de la population mais le renouveau de la natalité cumulé avec la baisse de la mortalité fait que depuis 2002, la décroissance de la population diminue. Le taux de fertilité de 1,5 en BiéloRussie est néanmoins plus bas que en Russie (1,6) et à peine plus haut que en Ukraine (1,45, 1,5). L’espérance de vie est élevée : 70,6 ans en 2008, comparé à 68,3 en Ukraine et 67,8 en Rusie.
Lettonie. La Lettonie a été le pays le plus touché par la crise économique, son PIB à baissé de 18% en 2010 et l’écconomie du pays a été décimé comme nulle part en Europe.
En 2009 par rapport à 2008, les naissances ont baissé de 9,5% et les marriages de 23,3%. Le premier trimestre 2010 comparé au premier trimestre 2009 montre néanmoins une rémontée des naissances, mais qui n’est pas encore au niveau de fin 2008.
Positif néanmois : le taux de mortalité est en baisse, baissant de 3,6% de 2009 par rapport à 2008. Après le boom économique (et démographique lié) des années 90, la Lettonie a perdu 7.058 habitants en 2008 et 8.220 en 2009.
Conclusion : ces 3 états ont une évolution démographique très proche, malgré des situations géo-économiques différentes.
[Source: World Bank Development Indicators].
Estonie : l’Estonie a également été duirement frappé par la crise, ce qui se ressent sur sa démographie, le taux de fertilité était de 1,66 enfants / femme en 2008, ce taux a baissé de 2,6% en 2009 et cette baisse s’est freinée en 2010 mais le Q1 2010 est de 0,9% plus bas que le Q1 2009. Le taux de mortalité à lui également baissé de 3,7% en 2009 (comparé à 2008), et de 3,5% dans le Q1 2010 comparé auQ1 2010.
Lithuanie : le site internet concerné ne donne pas de données claires.
Caucase :
· En Arménie, le taux de mortalité reste élevé à 8,5/1000 en 2008 et 2009 alors que le taux de natalité ne cesse d’augmenter : de 10,6/1000 en 2009, à 12,7 en 2008 et à 13,7 en 2009.
· En Georgie, la population a augmenté de 2008 à 2009, le taux de natalité augmentant de 2006 à 2008, passant de 10,9 à 12,9/1000.
· La Moldavie n’a pas de statistiques à jour, mais sa population à diminué de 5.000 âmes en 2009 par rapport à 2008, ce qui est moins que les années précédentes, la baisse étant annuellement de 10.000 personnes. Ces statistiques sont dures à évaluer au vu de l’émigration massive de Moldaves à l’étranger, notamment en Russie.
· L’Azerbaidjan (pour le Caucase) tout comme l’Asie centrale ont des démographies très dynamiques et n’ont pas à être inclues dans cette étude ! 😉
The Balkans : taux de natalité et de mortalité n’ont que peu bougés pendant la crise (de 2008 à 2009) spécialement en Bulgarie et Roumanie, qui semblent n’avoir absolument pas été touché démographiquement par la crise.