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On ne meurt plus du Covid en Russie

ROSSTAT (l’INSEE russe) vient de décider de cesser de publier de facon mensuelle les décès dus à une infection au coronavirus car la part de ces deces se réduit et devient insignifiante.

Des informations sur le nombre de décès en 2022, indiquant les causes de décès, dont d’une infection au coronavirus seront publié en juin 2023.

Rosstat publiait ces informations depuis le deuxième trimestre 2020 de facon mensuelle en raison du grand nombre de décès dus au Covid en Russie, en 2020 mais surtout en 2021 quand l’infection à coronavirus a causé la mort de 465,5 mille personnes soit 19,1% du nombre total de décès (2,4 millions de personnes en 2021), en devenant la seconde cause de décès en Russie, la principale étant les maladies du système circulatoire avec 934 000 décès en 2021.

Démographie de la Russie pour Juillet 2022

ROSSTAT a publié ses données pour juillet 2022.

Juillet 2022

113.946 naissances contre 124.715 naissances en Juillet 2021,soit 10.769 naissances en moins, une baisse de 8,6%.

131.763 décès contre 215.265 décès en juillet 2021 (surmortalité Covi19) soit 83.502 décès en moins, une baisse de 38,8%.

En juillet 2022, 1.961 personnes sont mortes du Covid19 comme cause principale et unique, soit 95,1 % de moins qu’en juillet 2021.
Le Covid19 est soupçonné d’être la principale cause de décès, mais des recherches médicales supplémentaires sont nécessaires pour 357 décès, soit 92,9 % de moins qu’en juillet 2021.
Enfin les cas pour lesquels le COVID-19 est une maladie concomitante, a influencé le développement d’autres maladies et a contribué à l’apparition de complications qui ont accéléré le décès du patient concernent 205 décès soit 85,7 % de moins qu’en juillet 2021 ;

Clairement, on ne meurt plus du Covid19 en Russie.

Sur 7 mois de 2022

749.164 naissances contre 802.827 naissances sur 7 mois de 2021, une baisse de 53.663 naissances soit une diminution de 6,9%.

1.150.803 décès contre 1.315.309 décès sur 7 mois de 2021, une baisse de 12,5% ou encore 164.506 décès en moins.

Le solde naturel de population est de -401.639 habitants sur 7 mois.

Seuls 4 sujets voient une hausse des naissances
-La Tchétchénie avec 16.980 naissances contre 16.001 sur 7 mois de 2021 soit +6,1% et 979 naissances en plus.
-L’Altaï avec 1.633 naissances contre 1.590 sur 7 mois de 2021 soit +2,% et 43 naissances en plus.
-La Karatchaïévo-Tcherkessie avec 2.585 naissances contre 2.551 sur 7 mois de 2021 soit +1,3% et 34 naissances en plus.
– L’Adyguée avec 2.487 naissances contre 2.473 naissances sur 7 mois de 2021 soit +0,6% et 14 naissances en plus.

Histoire de la mortalité en Russie de 1959 à 2014

Graphique assez unique :

Les données annuelles sur la mortalité en Russie de 1959 à 2014, ventilées par sexe et par tranches d’âge annuellement, et qui compare le nombre réel de décès avec le nombre estimé de décès qui devrait résulter de la structure de la population.

Le fait que la courbe orange monte est une conséquence du vieillissement de la population.

Le fait que la courbe bleue soit plus haute que la courbe orange est une conséquence de l’augmentation de la mortalité en fonction des groupes d’âge (et de la diminution de l’espérance de vie).

La différence entre les courbes bleue et orange donne la « surmortalité » par rapport au niveau de 1960.

Ce que nous voyons : 1) La surmortalité a augmenté de 1970 à 1985 (~2 millions au total), mais est tombée à zéro en 1986, après le début de la campagne anti-alcool. Il semble donc que toute la surmortalité des années 1970-85 soit due à l’alcool.

2) Une énorme surmortalité a commencé après l’effondrement de l’URSS et s’est poursuivie jusqu’en 2010 environ. Au total, ~ 9 millions de personnes.

3) La surmortalité post-perestroïka au début des années 90 a diminué jusqu’en 1998 (défaut ?), mais a recommencé à augmenter après 1999.

4) Si on fixe la mortalité liée à l’âge au niveau de 1960 uniquement pour les hommes ou uniquement pour les femmes (lignes pointillées vertes/rouges), alors il devient clair qu’environ 3/4 de toute la surmortalité est le décès des hommes.

Si on regarde l’âge, on voit qu’il s’agit majoritairement d’hommes en âge de travailler, de 20 à 60 ans. C’est vrai pour les années 1970 et 1990-2010.

5) Après 2010, la surmortalité devient négative. Le taux de mortalité des hommes entre 20 et 60 ans était toujours plus élevé qu’en 1960, mais le taux de mortalité des personnes âgées avait tellement baissé que la courbe bleue a finalement croisé la courbe orange.

6) La ligne violette montre le nombre de décès attendu si les taux de mortalité par âge et sexe étaient les mêmes que la même année en Finlande.

Source:

Départs des russe de Russie (04/10/2022)

Dans la suite de mon article précédent, la mise à jour des informations.

  • Selon la presse géorgienne,
    Au total, du 17 au 26 septembre, selon le ministère de l’Intérieur, quelques 78 742 citoyens russes sont entrés en Géorgie et 62 120 citoyens russes sont partis de Géorgie. Selon ces données, une forte augmentation du nombre de Russes entrés est observée depuis le 23 septembre.
    17 septembre – 6 986 entrées, 7 406 départs
    18 septembre – 6 606 entrées, 6 743 départs
    19 septembre – 6 411 entrées, 6 782 départs
    20 septembre – 5 603 entrées, 6 199 départs
    21 septembre – 6 402 entrées, 6 011 départs
    22 septembre – 6 150 entrées, 6 050 départs
    23 septembre – 9 307 entrées, 6 214 départs
    24 septembre – 9 330 entrées, 6 249 départs
    25 septembre – 11 143 entrées, 5 519 départs
    26 septembre – 10 804 entrées, 4 947 départs
    ..
    28 septembre – 9 642 entrées, 5 448 départs
    29 septembre – 6 109 entrées, 5 186 départs

    Comme on peut le voir, le flux semble diminuer depuis le 25 septembre.
    Au total quelques 50 000 citoyens russes auraient passe la frontière géorgienne depuis l’annonce de la mobilisation partielle le 21 septembre mais la majorité, sont des Géorgiens (de souche), les russes ethniques ne seraient que quelques 20 000.
  • En Finlande maintenant on peut voir que le nombre d’entrées dans le pays a augmenté fortement à partir du 21 septembre pour atteindre le pic le 24 septembre.

Au total, selon la BBC, depuis fin février, plus de 1 303 000 citoyens russes sont entrés dans l’Union européenne par ses frontières terrestres.
Dans le même temps, plus de 1 273 000 citoyens russes sont rentrés en Russie par sa frontière terrestre avec l’UE.

  • Au Kazakhstan depuis le 21 septembre et l’annonce de la mobilisation partielle, plus de 200 000 Russes sont entrés au Kazakhstan et 147 000 en sont partis.
    Au cours de la dernière journée, le 3 octobre, 7 000 citoyens russes sont arrivés au Kazakhstan, mais environ 11 000 personnes ont quitté la république.
    Entre le 21 et le 27 septembre, 441 Russes ont demandé la citoyenneté kazakhe, dont 117 Kazakhs ethniques de Russie.
  • En Serbie un peu plus de 12 000 Russes sont arrivés depuis le 24 février 2022.
    3.500 russes ont reçu un permis de séjour en Serbie sur la base du regroupement familial, et 6.500 un permis de travail.
    Aujourd’hui, plus d’un millier d’entreprises fondées par des Russes sont enregistrées en Serbie. Par exemple, Yandex et la filiale russe de Luxoft ont transféré environ 600 employés à Belgrade.

Combien de russes auraient quitté la Russie depuis l’annonce de la mobilisation partielle ?

La presse francaise semble laisser entendre que les russes fuiraient massivement la Russie depuis l’annonce de la mobilisation partielle mercredi 21 septembre.

Qu’en est-il ?

Quelques chiffre pour information :

  • Selon les autorités d’Ossétie du nord, environ 3 500 voitures attendent de sortir par le poste de contrôle d’Upper Lars tandis que 37 500 voitures ont traversé la frontière dans les deux sens via Upper Lars en une semaine, soit près d’un quart de plus qu’une semaine plus tôt, ce qui correspondrait donc à une hausse sur cette semaine post annonce de mobilisation de quelques 7.000 voitures (soit 28 / 35 000 personnes?) créant un bouchon de plusieurs kilomètres.
    Le ministre géorgien des Finances, Lasha Khutsishvili, vient lui de déclarer ce 26 septembre qu'”il n’y a pas de situation dramatique” aux points de contrôle géorgiens aux frontières du pays, et que l’augmentation des flux concernent ceux qui souhaitent entrer en Géorgie mais aussi ceux qui quittent la Géorgie.
    Au 27 septembre, on apprend que les autorites russes vont installer un bureau militaire pour contrôler les hommes qui sortent du pays.
  • Les autorités finlandaises ont elles signalé que près de 17 000 Russes sont entrés dans le pays au cours du week-end, la file d’attente pour entrer dans le pays ayant atteint plusieurs kilomètres, en hausse de 80 % par rapport à la semaine précédente soit un surplus de quelques 8 000 voitures (30 / 40 000 personnes ?).
    Selon les chiffres des douanes, au 25 septembre, 2 400 voitures ont quitté la Russie pour la Finlande en passant par les points de contrôle de Torfyanovka, Brusnichnoye et Svetogorsk.
    A titre de comparaison, dimanche 18 septembre, 1 700 voitures ont traversé la frontière par jour. Il y a donc une hausse en 24 heures de 700 voitures soit environ 3.000 personnes ?
    Mais la Finlande récupére aussi les flux des pays Baltes qui ont avec la Pologne fermé aux russes, et il y a aussi l’effet Week-End.

  • Au Kazakhstan maintenant il semble plus difficile de trouver des chiffres fiables. Mais par exemple dans la région du Kazakhstan occidental 8.658 citoyens russes ont traversé les points de passage frontaliers du 20 au 23 septembre – soit le triple du flux habituel de Russie.
    Au total, quelques 98 000 citoyens russes seraient entrés au Kazakhstan depuis le 21 septembre, tandis que plus de 64 000 ont quitté la république et un peu plus de 8 000 non-résidents du pays ont reçu des numéros d’identification individuels (IIN) kazakhs depuis le 21 septembre.
    Selon les douanes kazakhes, le nombre de personnes souhaitant entrer au Kazakhstan depuis le territoire de la Fédération de Russie a augmenté de 20 % au cours des deux derniers jours et de ce fait, des files d’attente se sont formées à la frontière mais on reste sur des flux bien plus faibles qu’en Finlande et Georgie.
    Les autorités ont même arrêté des russes qui tentaient de passer la frontière illégalement.
    En outre, quelques 64.000 russes auraient “transité” via le Kazakhstan depuis le début de la mobilisation, vers des pays tiers, le plus souvent d’Asie centrale.
    Autre élément intéressant sur le soi disant “exil des russes” au Kazakhstan depuis le début 2022, quelques 4,3 millions d’étrangers sont entrés au Kazakhstan et 4,1 millions sont partis, dont 1 660 000 citoyens de la Fédération de Russie, et 1 640 000 sont partis. Il y aurait donc 20.000 nouveaux résidents russes.

  • Enfin en Mongolie, quelques 3 000 Russes seraient entrés dans le pays au cours des cinq derniers jours, dont environ 75% d’hommes.
    Mais les autorités démentent le fait que la frontière soit embouteillée.

Augmentation du nombre de naissances “tardives” en Russie

Les femmes de plus de 40 ans ont donné naissance (en 2021) à un nombre record d’enfants depuis 1990.

En 2021, les femmes âgées de 40 ans et plus ont donné naissance à 56,86 mille enfants, ce qui est la valeur maximale depuis 1990 pour ce groupe d’âge.

En 2021, le nombre de ces bébés a été multiplié par 3,6 par rapport à 2007. Depuis 2007, le nombre de naissances chez les femmes âgées de 40 ans et plus a augmenté annuellement et de facon continue en moyenne de 8 % sauf en 2017 lorsque le nombre de nouveau-nés chez les femmes russes de cette catégorie d’âge a diminué de 20 enfants symboliques.

Le plus souvent, après 40 ans, les femmes russes ont eu
– des deuxièmes enfants (16.500) enfants)
– des troisièmes enfants (16.980 enfants)
– des quatrièmes enfants (7.900 enfants)
– des cinquièmes enfants (8.700 enfants)
– Au delà : 6.600 naissances

En moyenne, les femmes russes âgées de 29 à 33 ans inclus ont donné naissance à 431 000 bébés, soit environ un tiers du total tandis que le groupe de femmes de 31 ans en 2021 a donné naissance en 2021 a 88,400 mille enfants et est donc le groupe d’âge est le plus actif en termes de taux de fécondité absolu.

Source

Des prévisions démographiques …

J’ai fouillé dans mes archives et retrouve des prévisions démographiques de Rosstat.

Il est toujours intéressant de comparer avec la réalité.

Bien sur rien n’est prévisible, ni les crises économiques, ni les guerres, ni le Covid et tous ces événements impactent sur la démographie.

En 2014, Rosstat envisageait au 01/01/2022
– 140,455 millions d’habitants avec le scenario bas
– 144,496 millions d’habitants avec le scenario moyen
– 148,161 millions d’habitants avec le scenario haut

Pour rappel la population de Russie serait au 01/01/2022 “après” le recensement de fin 2021 de 147,2 millions d’habitants soit plu proche du scénario “haut” et “optimiste”.

En 2016, Rosstat envisageait au 01/01/2022 que la population de Russie serait de 147, 694 millions d’habitants soit quasiment dans le mille.

En 2019, le scenario haut envisageait 147,047 millions d’habitants.

Prévisions démographiques de la HSE sur la population russe en 2100

Les scientifiques de la HSE dans leur prévision du nombre et de la charge démographique de la population du pays jusqu’en 2100, qui a été examinée par le magazine RBC.

À quelles conclusions les experts sont-ils parvenus ? Au total, les chercheurs du HSE ont développé 30 scénarios possibles.

  • Cinq d’entre eux supposent une stabilité relative de la population dans la fourchette de 146 à 156 millions de personnes.
  • Neuf d’entre eux – une augmentation à 160 millions et plus.
  • 16 d’entre eux – une diminution de la population en dessous de 140 millions, dont 11 les options indiquent une baisse en dessous de 120 millions.

Référendums en Ukraine : quelles conséquences territoriales et démographiques ?

Jusqu’au 27 septembre se déroulent les 4 référendums des 4 Oblasts de Lugansk, Donetsk, Zaporojie et Kherson.

En Rose la partie de ces Oblasts sous contrôle de Moscou, en jaune la partie sous contrôle de Kiev.

Sur le plan territorial et géographique que cela signifie t-il ?

Comme on peut le voir la Russie contrôle :
– 99% de la LNR (26 500 km2)
– 68% de la DNR (18 000 km2)
– 72% de Zaporojie (19 700 km2)
– 91% de Kherson ( 25 900 km2)
Soit un total de 90 100 km2 (70% de ces 4 oblasts) ce qui équivaut à environ 16% du territoire de l’ancienne Ukraine dont la superficie est de 576.604 km2.

Les résultats des Référendum concerneront les frontières administratives des Oblasts, c’est à dire les parties roses ET jaunes. Par conséquent, le 27 septembre, après l’absorption des 4 Oblasts, la Russie se sera donc agrandie de 135 330 km2 soit 23% du territoire de l’ancienne Ukraine.

Les frontières de la Russie se déplaceront et se situeront donc là ou indiqué sur la carte ci dessous.

Sur le plan démographique que cela signifie t-il ?

  • L’oblast de Donetsk avant la guerre comprenait 4,1 millions d’habitants
  • L’oblast de Lugansk avant la guerre comprenait 2,1 millions d’habitants
  • L’Oblast de Zaporojie avant la guerre comprenait 1,6 millions d’habitants
  • L’Oblast de Kherson avant la guerre comprenait 1 millions d’habitants

Il est difficile d’évaluer la population en DNR qui est le foyer actif du conflit militaire et L’Oblast le plus peuplé, mais la population de ces oblast, surtout en DNR a sans doute vocation, à terme, à revenir s’y installer, après l’intégration et la stabilisation.

Ces 4 oblasts comprennent donc 9 millions d’habitants, soit 22% de la population d’Ukraine, estimée au 01/01/2022 à environ 41 millions d’habitants.

Par conséquent au 28/09/2022 la population de la fédération de Russie atteindra 156 millions d’habitants.

Quels sujets de Russie voient le plus de femmes y accoucher en étant originaire d’une autre région de Russie

Selon Rosstat, en 2021, le leader absolu de cet indicateur est Moscou – 25,75% des femmes qui y accouchent one une Propiska d’une autre ville de Russie.

En deuxième place le Kouban avec 18,96% du nombre total de femmes qui ont accouché.

La troisième place est occupée par la région de Moscou – 17,67% et Saint-Pétersbourg (14,2%).

En fin de liste se trouvent le territoire de Perm (0,68%), la Iakoutie (0,44%), Tyva (0,21%) et en tout dernier la Tchétchénie dans laquelle aucune femme provenant d’autres régions de Russie en 2021, n’a accouche selon Rosstat.

Moscou est également en tête du nombre de femmes étrangères qui y ont accouché. En 2021, elles représentaient 10,04 % du total des accouchements dans la capitale, tandis que dans le territoire de Krasnodar, seulement 0,77%.

Source