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Obama 2.0 : vers la fin de l’Amérique telle que nous la connaissons ?

L’article original a été publie sur Voix de la Russie

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Alors que les élections américaines viennent d’avoir lieu et que le président Obama a finalement été plus confortablement réélu que les sondages ne pouvaient le laisser penser, il convient de se demander ce qui va maintenant se passer. Certes l’élection d’Obama était malgré tout prévisible surtout après les propos radicaux tenus par son concurrent républicain : Romney le va t-en guerre. Mais le président Obama a obtenu le score le plus bas des présidents démocrates depuis 1992. Pire il est le seul président de l’histoire américaine á obtenir moins de voix pour son second mandat que pour le premier.Bien sûr Obama n’a pas un bon bilan. Entre 2008 et 2012, a cause de la crise financière mondiale, l’Amérique a perdu 5 millions d’emploi.

Dans son livre Obama face au pouvoir, le journaliste Guillaume Debré révèle quelques chiffres incroyables du mandat Obama. Au cours sa première année à la Maison-Blanche le président a dépensé trois mille cinq cents cinquante-deux milliards de dollars, soit 25.362 dollars par contribuable et 11.290 dollars par américain. Une dépense record dans l’histoire américaine pour une unique année de mandat. En 4 ans, il a augmenté la dette américaine de près de 60 %, soit 4,8 milliards de dollars par jour, soit 3 millions de dollars par minute.

En septembre 2008, la dette de l’État fédéral américain atteignait la somme de 10.025 milliards de dollars américain soit environ 72 % du produit intérieur brut. Fin 2011 elle représentait 86 % du PIB et le 1ier novembre 2012, la dette atteignait 16.199 milliards de dollars et devrait atteindre les 100 % du PIB fin 2012. L’endettement du pays a atteint 1.717 milliards d’euros, soit 67 000 euros par personne ayant un emploi. La dette publique est aujourd’hui supérieure au PIB annuel de pays. Pire d’après notre journaliste l’endettement du pays devrait augmenter de plus de 250 % en dix ans et aggraver une dette qu’il faudra bien payer un jour, et qui repose sur épaules des jeunes américains.

Depuis l’élection du président Obama, une vingtaine d’états demandent officiellement de faire sécession et de quitter les Etats-Unis d’Amérique, parmi eux bien évidemment en majorité les états conservateurs et chrétiens de la Bible-belt (les anciens états sécessionnistes) qui ont du reste majoritairement voté pour Mitt Romney a cette élection. De la même façon que les zones rurales sont plus conservatrices que les zones urbaines, ces différences sont identiques au sein des états : les centres urbains et les zones industrialisées votent majoritairement démocrate, pendant que les zones rurales sont elles plus conservatrices.

A cette scission sociologique se greffe une scission ethnique: si le taux de participation a été de plus de 58 % (soit le taux le plus élevé depuis 1968) Obama a bénéficié d’une participation active et militante de l’Amérique des minorités. En 2008, Obama avait bénéficié du vote de 43 % des blancs, 95 % des blacks, 67 % des hispaniques et 62 % des asiatiques. En 2012 ces scores sont respectivement de 37 % des blancs, 90 % des blacks, 69 % des hispaniques et 73 % des asiatiques. Au sein du vote des minorités donc, Obama remporte donc une éclatante et écrasante victoire.

Une évolution d’autant plus inquiétante pour les républicains que la rapide évolution démographique fait que des 2020, les minorités  deviendront majoritaires chez les moins de 20 ans. Sans surprises, Obama a récolté 60 % des moins des 18-29 ans et 60 % des Américains avec les revenus les plus modestes. Sans une forte involution du discours républicain, on imagine mal dès lors comment ceux-ci pourraient penser reprendre le pouvoir. Leur faudra t-il aussi jouer la carte d’un candidat issu d’une minorité afin de tenter de séduire un électorat en pleine mutation socioculturelle ? Ce faisant, ne risqueraient t-ils pas de se couper de leur frange droite et conservatrice et d’ainsi se condamner à ne plus jamais être élu ?

Il convient de se poser la question de l’adéquation d’un tel système (voir ici et la) pour la France, alors même que ce modèle multiculturel (a l’américaine) semble commencer à toucher ses limites en amérique. Les excellents scores de François Hollande aux présidentielles dans les quartiers à forte densité de français d’origine immigrée récente (65,32 % en Seine-Saint-Denis, 72,07 % à Clichy-sous-Bois, 72,62 % à
Garges-lès-Gonesse, 89,04 % au Val Fourré à Mantes-la-Jolie…) ou le fait que par exemple 93 % des musulmans français (en grande partie des français d’origine étrangère récente) aient voté pour le candidat socialiste sont sans doute un très lourd avertissement pour nombre de politiciens français.

Islamisme et Etats-Unis, une alliance contre l’Europe ?

Syrian rebels near Aleppo

 

Les récentes images de combattants islamistes de la soi-disant opposition Syrienne unifiée utilisant des missiles sol-air ou des fusils M16 a laissé beaucoup de commentateurs dans des interrogations. Mais comment la démocratique Amérique pourrait-elle bien soutenir des combattants islamistes proches des mouvances les plus radicales et même d’Al Qu’Aïda ? Ce n’est pas un malheureux hasard logistique mais bel et bien une politique délibérée de soutenir l’Islamisme radical partout ou cela peut porter préjudice aux adversaires de l’Amérique, et donc favoriser indirectement l’avancée géostratégique américaine. Continue reading

Les FEMEN : des agents provocateurs?

L’article original a été publié sur le site de Voix de la Russie
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Femen Protest
Depuis quelques mois, nombre de français ont entendu parler des FEMEN,ce groupuscule féministe Ukrainien composé de jeunes et jolies jeunes femmes, et dont la méthode de combat et de revendication consiste à exposer ses seins au grand jour. Les actions des FEMEN pour l’amélioration de la condition des femmes ou la lutte contre la prostitution en Ukraine ne peuvent au demeurant qu’attirer de la sympathie. Lorsque celles-ci manifestent en petite culotte pour dénoncer le système « sexe contre diplômes » dans les universités ukrainiennes, tous les hommes de la planète les soutiennent, cela va sans dire. On peut tout autant difficilement être contre elles, lors de leur stimulante campagne appelant à « lire plus » et motivée par le slogan : « si tu ne lis pas plus, je ne couche pas avec toi » (!). E

 

nfin comment ne pas être d’accord avec elles lors de leurs manifestations contre la prostitution pendant l’euro de football en Ukraine ? Les FEMEN jouent sur leur somptueuse plastique et une symbolique très identitaire et guerrière qui, une fois n’est pas coutume, ne semble pas déranger les élites globalistes européennes.

 

C’est il y a un an que le mouvement a commencé à prendre de l’ampleur et à surtout activement se mêler de politique internationale. Les jeunes féministes se sont revendiquées de l’heritage de la révolution orange en Ukraine, ce coup d’état démocratique destiné à vassaliser durablement l’Ukraine dans l’alliance occidentale. Fin 2011, elles ont aussi manifesté  en soutien de la révolution du Lotus en Egypte, contre Moubarak, et pour l’émancipation des femmes Egyptiennes. Nul ne peut douter que le bilan des courses, ne doit sans doute pas être à la hauteur de leurs espérances, mais leur croisade anti-Moubarak et pour l’émancipation des femmes s’est depuis transformé en une croisade contre la Shariah et l’islamisme, ainsi que contre la Burka. Curieusement, les provocations des FEMEN en Turquie et en Tunisie n’ont pas abouti a quoi que ce soit. Le fait de se déshabiller devant une mosquée n’a pas visiblement eu en Turquie l’effet escompté.

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Réponse aux intellectuels français du café de Flore

L’article original a ete publié sur le site dVoix de la Russie
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Dans une tribune publiée le lundi 22 octobre dans le journal Le Monde, des politiques et intellectuels français ont appelé ouvertement à une intervention militaire occidentale en Syrie, pour abattre le régime de Bashar-El-Assad. Le texte, signé par Jacques Bérès, Mario Bettati, André Glucksmann, Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy est l’aboutissement d’une pensée politique Occidentale, Americano-centrée, qui associe les notions de « droit d’ingérence » et « d’occident gendarme de la planète ». L’article arrondit des chiffres invérifiables. BasharElAssad aurait fait assassiner 40.000 personnes (!), alors que ce chiffre est visiblement le total des morts, comprenant quand même les milliers de soldats Syriens et de civils assassinés par ceux que les auteurs de l’article osent qualifier « d’opposition Syrienne ». Il est sans doute inutile de revenir sur le parallèle grossier et irresponsable qui est fait entre la Syrie et la Libye, puisque désormais tout le monde sait que la Libye d’aujourd’hui ne mérite même plus le nom d’état, tellement elle est gangrenée par l’Islamisme radical, la violence et les volontés séparatistes. Il faut aussi noter, dans cet article, le ridicule parallèle historique fait entre la Russie de Vladimir Poutine qui soutient la Syrie et l’époque ou Mussolini et Hitler armaient les putschistes de Franco pendant la guerre d’Espagne. Mais les choses, observées depuis le café de Flore, paraissent simples : il faut que les puissances occidentales interviennent militairement.

Pour nos va-t-en guerre, « Le Conseil de sécurité de l’ONU étant paralysé par les vetos russe et chinois, n’importe quelle autre alliance est justifiée pour arrêter les rivières de sang qui coulent dans les villes syriennes (…) L’OTAN, l’UE, la France, les Etats-Unis devraient donc cesser de se dérober et enfin organiser une aide décisive à la Syrie démocratique ». Ceux qui s’opposent à une intervention militaire occidentale s’inquiètent eux du sort qui pourrait être réservé aux minorités chrétiennes, alaouites, druzes, ismaélites, turkmènes, arméniennes, après un changement de régime en Syrie, et des risques de déstabilisation pour les pays voisins, Turquie, Liban, Jordanie et Israël. Mais par ailleurs, le véto russo-chinois au conseil de sécurité de l’ONU est peut être bien un soulagement pour les puissances occidentales qui hésitent, face à la complexité de la situation dans la région. Est-ce qu’il s’agit du début d’un grand affrontement entre Islam chiite et Islam sunnite ? Quelles sont les rivalités entre l’Egypte, l’Arabie saoudite et la Turquie ? Quel est le rôle exact du Qatar qui vient de briser l’isolement diplomatique du Hamas dans la bande de Gaza et surtout soutient l’internationale Djihadiste qui combat l’armée Syrienne ?
Ceux qui poussent à une intervention occidentale en Syrie se servent également de l’arme médiatique pour ranger le régime syrien dans « l’axe du mal ». Tout comme la Serbie en 1992, la Syrie est elle aussi victime d’une guerre de désinformation de très haute intensité et se retrouve menacée d’une agression militaire. Mais alors qu’Alep est présentée comme une ville en ruines et en sang par toute la presse occidentale (« des rivières de sang » disent nos va-t-en-guerre), un article récent explique qu’en fait la capitale économique du pays était largement aux mains du régime et que de nombreux quartiers de la ville n’étaient même pas touchés par les combats. Mieux encore, le reporter ébahi y constate que le marché fonctionne et que la liaison par bus avec Damas n’est pas coupée. Malgré toute la propagande déployée et l’offensive  ubventionnée de milliers de mercenaires islamistes, ni l’attaque de Damas ni la bataille d’Alep n’ont pourtant abouti a déstabiliser le régime Syrien.