Category Archives: Voix de la Russie

La Russie a 146 millions d’habitants

Les lecteurs de La Voix de la Russie qui s’intéressent à la démographie en Russie savent que depuis 2009, la population ne baisse plus (grâce à l’immigration) et que depuis 2013, la population ne baisse plus même naturellement, le nombre de naissances (1.901.182) ayant excédé celui des décès (1.878.269), ce qui a entraîné une hausse naturelle de population de 22.913 habitants.


Праздничный салют в Москве, Симферополе и Севастополе в честь присоединения Крыма

Avec l’immigration (296.959 personnes en 2013) la population russe a en réalité augmenté de 319.872 habitants, passant de 143.347.059 habitants au 1er janvier 2013 à 143.666.931 au 1er janvier 2014. Continue reading

De Sarajevo en 1914 à Simferopol en 2014?

BOSNIA-MOSTAR/SFOR TROOPSAlors que nous fêtons le centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, l’Europe n’a jamais depuis 1991 paru aussi proche d’un nouveau conflit.

Les événements récents en Ukraine permettent de tirer de premières conclusions quant à la réorganisation mondiale qui devrait faire suite a cet événement.

Des « révolutions de couleurs » aux « printemps mortels » Continue reading

Vers la fin de l’OTAN médiatique?

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La presse française, qui sur le dossier ukrainien témoigne de sa totale inaptitude à porter un regard neutre et non américano-centré sur les enjeux internationaux, a sans doute « cru » apercevoir un effritement du système Poutine récemment. Deux journalistes américaines travaillant pour la chaîne d’Etat Russia Today ont en effet, l’une démissionné, l’autre émis des critiques quand à la politique russe en Ukraine. Peu de temps après, un professeur du très réputé MGIMO aurait lui comparé Poutine à Hitler, se faisant ainsi sans doute involontairement le docile porte-parole des diplomaties américaine, tchèque ou lituanienne qui tentent de faire croire (mais à qui hormis aux journalistes ?) que la Russie serait prête à envahir l’Europe et déclencher une guerre.

Le rouleau compresseur du flux médiatique occidental fonctionne en parfaite adéquation avec les diplomaties des nouveaux alliés de l’Amérique et de l’Otan en Europe de l’Est. L’objectif unique de ce dispositif organisé est l’extension à l’Est de sa propre sphère d’influence. Ces processus soutenus ont dès la chute du mur visé l’Est du continent et le monde postsoviétique avec des fréquences d’interventions variées, que l’on pense aux bombardements sur la Serbie, aux coups d’Etats organisés via les révolutions de couleurs ou à la création d’Etats fantoches au cœur de l’Europe afin d’y héberger des bases militaires americaines, comme par exemple au Kosovo. Les lecteurs intéressés peuvent se référer à cette excellente analyse de Michel Collon qui met en exergue les liens entre « extension de l’Otan et mensonges médiatiques ». Continue reading

Les leçons de l’EuroMaïdan

9JKT_9868Alors que le gouvernement ukrainien avait accepté nombre de concessions politiques, les violences ont malgré tout repris pour, la semaine dernière, faire plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés.

Tout ce sang versé aura finalement abouti à ce que l’Ukraine revienne à l’ancienne constitution, que des élections anticipées aient lieu mi ou fin 2014 (contre mars 2015 comme initialement prévu) et enfin que ne soit remodifié le code pénal pour prévoir la libération de l’opposante Timochenko, égérie marketing de la révolution de couleur mais emprisonnée pour faits massifs de corruption, incluant la signature de contrats énergétiques avec la Russie trop désavantageux pour l’Etat ukrainien.

Si cette dernière est libérée, on pourrait objectivement imaginer qu’elle puisse être élue présidente, damant le pion à son bras droit (Iatseniouk) qui a pourtant visiblement l’aval de la diplomatie américaine mais aussi de l’Allemagne, le boxeur Klitchko, que certains n’hésitent pas à dépeindre comme le « Van Damme » de la politique ukrainienne. Timochenko pourrait-elle réussir ce tour de force de fédérer et structurer cette opposition si désunie ?

Son étiquette de politique le plus corrompu de l’histoire ukrainienne pourra-t-elle calmer les ardeurs d’une foule qui en grande partie reproche à l’élite politique d’être justement trop corrompue ? Rien n’est moins sûr. Ses origines (juives, arméniennes…) en font-elle une candidate tolérable pour les groupes radicaux qui représentent jusqu’à 30% des manifestants, sans aucun doute la très grande majorité des fauteurs de troubles.

On imagine mal du reste comment l’opposition dite parlementaire pourrait envisager son avenir politique sans se détacher de cette frange d’activistes radicaux qui périphérisent le mouvement Svoboda et dont le président Oleg Tiagnibok appellerait prétendument à pénaliser l’usage de la langue russe, donner un sous-statut aux russes d’Ukraine, lutter contre les élites juives ou encore attaquer des églises orthodoxes russes.

Le retour au calme (civil comme politique) en Ukraine post-Maïdan ne se fera sans doute pas en effet sans un consensus fort avec cette minorité nationaliste radicale et active qui bénéficie d’un périmètre d’action aussi large que l’Etat n’est faible. Ce vecteur nationaliste, qui a débordé le contrôle de l’opposition parlementaire, mérite qu’on s’y arrête car il est fonctionne sur des logiques similaires, que l’on pense à la Russie ou l’Ukraine. En 2011 lors d’une rencontre avec des mouvements associatifs et culturels russes, j’ai échangé quelques mots avec une jeune femme qui représentait une organisation russe assez nationaliste. Cette dernière m’avait expliqué à quel point l’Ukraine à ses yeux était un pays avec un potentiel extraordinaire pour les nationalistes russes.

La Russie lui semblait à jamais bloquée politiquement (pour les nationalistes) tant le pouvoir actuel était fort, ne tolérant pas l’extrémisme et prônant le « vivre ensemble » à la russe. A contrario à ses yeux, l’Ukraine présentait un intérêt certain puisque la révolution de couleur de 2005 avait démontré que le système politique y était fragile et renversable. Une partie Est et pro-russe était certes indémolissable mais à l’Ouest, les espoirs étaient réels selon elle elle d’appuyer des nationalistes locaux pour y bâtir un nouvel Etat au frontière de l’Europe, blanc, nationaliste et orthodoxe. Je lui répondais que ce type de projet avait déjà existé en Croatie et qu’après la victoire des indépendantistes soutenus par les nationalistes (incluant des volontaires de toute l’Europe), ces derniers avaient été exécutés et arrêtés jusqu’au dernier, le pays ayant ensuite pu bénéficier d’un processus d’intégration au sein de la matrice occidentale, incluant subventions et social-démocratisation. La Croatie de 2013, 28ème membre de l’UE, également membre de l’OTAN, avec ses 18% de chômage, ses financements d’entreprises sous perfusion par la BERD et le FMI, sa gaypride et sa future adhésion à la zone Euro en 2015 est il est vrai sans doute loin de l’objectif des nombreux nationalistes qui durant la guerre de Croatie sont allés tenter d’y bâtir un Etat nouveau.

Preuve que certains schémas mentaux ne changent pas, nombre d’entre eux partaient lutter contre un serbo-bolchevisme qui n’existait que dans leur tête, tout comme les nationalistes ukrainiens rossent aujourd’hui certains de leurs concitoyens en hurlant contre un potentiel retour à une Union Soviétique qui n’existe pourtant également plus. L’Ukraine va-t-elle vers une scission de fait pour se transformer en une grande Moldavie à l’Ouest et une Nouvelle Ossétie à l’Est, en Crimée notamment ?

L’EuroMaïdan est donc aussi une leçon pour les gouvernants du monde entier.

La bataille pour l’Ukraine, qui intervient au sein d’une féroce lutte géopolitique des grands ensembles du continent, à également vu la démonstration du double standard le plus abject qui soit. Comme le rappelait Xavier Moreau récemment, l’Ukraine a permis de montrer au monde entier que ce pays était considéré par les Occidentaux comme une sorte de colonie africaine, et un pays dans lequel les blancs occidentaux en cravates pouvaient choisir les élites et décider de l’avenir. Imagine-t-on en effet en France « 15.000 désœuvrés d’extrême gauche ou droite se constituer en bandes armées, se barricader sur la place des Invalides, attaquer des policiers a coups de « cocktails Molotovs » et armes à feu et le tout avec le soutien de capitales étrangères ? ». Cela semble fort peu probable. Pourquoi le serait-ce alors pour l’Ukraine ?

En 1945, le monde s’est retrouvé scindé en deux espaces dont les projets pour l’avenir étaient fondamentalement opposés et similaires à la fois, d’un mondialisme à l’autre. La chute de l’URSS n’a cependant pas arrêté la poussée occidentale que l’on aurait pourtant pu imaginer atténuée récemment par la crise financière de 2008. La prise de pouvoir politique de l’Amérique sur l’Europe via la construction européenne (François Asselineau l’a parfaitement expliqué ici) a permis la constitution d’un territoire utilisé pour y déployer territorialement l’Otan afin de permettre sa projection continentale mais également permettre la création d’un gigantesque marché économique dont les contours se dessinent de plus en plus clairement ces derniers mois : l’union transatlantique, cette nouvelle Otan économique.

Les centres de gouvernances occidentaux et Otano-centrés viennent de clairement démontrer avec l’Ukraine que leurs objectifs d’extensions à l’Est continuent et que les révolutions de couleurs de nouvelle génération ne devraient pas utiliser les libéraux comme fantassins mais bel et bien les nationalistes afin de briser l’espoir de certains pays de constituer de potentiels grands espaces, voir des pôles indépendants.

Ce faisant on peut imaginer que les micro-nationalismes tout comme les régio-nationalismes confirment et confirmeront dans un proche avenir leur rôle de meilleurs alliés de l’extension de l’Otan et d’intégration des nations européennes au sein de la matrice globale occidentale sous domination américaine. Une extension qui devrait permettre à l’Amérique de continuer à tranquillement « dépecer l’Europe » en la privant sans doute définitivement d’une alliance avec la Russie.

Réflexions sur le péril démographique musulman russe (2013)

Праздник Ураза-Байрам в МосквеNombre de commentateurs souvent proche de certains milieux d’extrême droite européens ou néoconservateurs américains mettent en avant comme faiblesse fatale pour la Russie le fait que le pays devrait rapidement devenir un Etat majoritairement musulman. Sa population comprendrait déjà de 13 % à 15 % de musulmans (soit 19 à 22 millions de personnes) et ce nombre devrait rapidement grossir puisque, toujours selon ces experts américains principalement, les femmes du Caucase musulman auraient 10 enfants !

Pour d’autres analystes journalistiques, la Russie comprendrait 30 à 40 millions de musulmans, soit jusqu’à 25 % de la population de Russie, condamnant de façon irréversible le pays à devenir un califat. Pour eux à l’horizon 2050 la Russie devrait se transformer en une sorte de Russabia, pendant russe de l’Eurabia de l’Ouest du continent.

Ces théories se sont brusquement développées lorsque durant les 2 ou3 dernières années sont apparues des vidéos sur les prières de rue de la communauté musulmane à Moscou qui selon certains sites laïcistes « submergeraient Moscou » comme Paris ou d’autres villes d’Europe.

En réalité il n’en est rien. Continue reading

Ukraine : immixtion américaine et opposition désunie

29.12.13_ghetto_19«Je ne crois pas, très franchement, que ce soit à M. Poutine de décider qui doit gouverner l’Egypte. C’est au peuple égyptien de décider».
Marie Harf. Porte-parole du département d’Etat (février 2014).

« Je ne pense pas que Klitsch [surnom de Klitschko] devrait être dans le gouvernement. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire, je ne pense pas que ce soit une bonne idée (…) Je pense que Yats [surnom de Iatseniouk], c’est le gars. Il a de l’expérience économique et l’expérience de gouverner. C’est le gars. Vous savez, ce dont il a besoin, c’est que Klitsch et Tyahnybok restent à l’extérieur. »
Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État des Etats-Unis (février 2014).

***

Ainsi on vient d’apprendre que les Etats-Unis ont le droit d’ouvertement choisir et mettre en place les élites ukrainiennes pendant que les Russes n’ont eux pas le droit d’ouvertement soutenir un candidat en Egypte. Continue reading

La démographie des Russes et des Russiens (2013)

Îòäûõ ãîðîæàí â Ëåôîðòîâñêîì ïàðêå

Les nouvelles rassurantes du front démographique russe ont soulevé nombre de questions de certains lecteurs pour savoir d’où venait ce renouveau démographique et surtout d’où provenaient ces naissances. En clair le poids réel des minorités ou les disparités démographiques ethnico-religieuses en Russie.

Il est difficile de traiter de ce sujet pour la simple et bonne raison que la Russie ne connaît pas de systèmes de statistiques « ethniques ». Par contre il est possible de comparer les naissances par zones géographiques du pays pour se donner une idée des évolutions. Continue reading

Réflexions sur les rêves de l’Est du continent

Ukrainian Parliament elections campaign

Cette année 2014 a commencé, c’est le moins que l’on puisse dire sur le plan de l’actualité, sur les chapeaux de roues. La question ukrainienne est dans beaucoup de cercles de pensée, de milieux politiques, apparue comme une nouvelle question yougoslave, au cœur de la question plus large elle de l’Europe. Sur mon humble page Facebook, des discussions au sujet de la situation en Ukraine et des conséquences pour l’Europe ont dépassé les 400 commentaires, prouvant ainsi la grande sensibilité de ces thématiques mais aussi et surtout l’apparence de nouvelles lignes de fractures.

 

Au sein d’une certaine gauche sociale-démocrate, européiste et pro américaine, on se réjouit de la situation qui démontre que l’Union de Bruxelles séduit toujours plus à l’Est. Même son de cloche à droite et au centre ou, me racontait récemment un initié, on pense qu’il faut désormais aller de l’avant et penser au futur, c’est-à-dire que l’Ukraine doit rejoindre la famille européenne. Continue reading

Ukraine : l’Occident et ses doubles standards

1497543Cinq morts, 300 blessés et encore une fois le mainstream médiatique joue parfaitement son rôle en instaurant un double standard pour le moins dégoûtant.

Le pouvoir ukrainien, légitimement élu que l’on pense à l’exécutif ou au législatif, a pris la décision légitime et souveraine de cesser (repousser ?) des discussions d’association avec l’UE tout en signant un accord bilatéral fort avec la Russie. Sans revenir sur les raisons économiques et culturelles qui pourraient pousser à choisir un destin avec la Russie plutôt qu’un destin avec Bruxelles (je l’ai fait ici), il convient de se demander pourquoi la communauté européenne et occidentale appuie tant les manifestants qui pourtant font preuve ces derniers jours d’une violence hors du commun.

Les manifestations qui ont repris de plus belle en ce début 2014 ne rassemblent pas plus de 150 à 200.000 personnes (sur 45,5 millions d’habitants) et se concentrent à Kiev où elles ont abouti à des violences permanentes depuis maintenant quelques jours. La loi sur l’interdiction de manifester promulguée par le pouvoir ukrainien le 22 janvier et destinée à tenter de mettre fin au chaos urbain n’a pas du tout calmé les ardeurs des milliers de volontaires à la guérilla contre les forces de l’ordre. Continue reading

Ukraine : l’Occident et ses doubles standards

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Cinq morts, 300 blessés et encore une fois le mainstream médiatique joue parfaitement son rôle en instaurant un double standard pour le moins dégoûtant.

Le pouvoir ukrainien, légitimement élu que l’on pense à l’exécutif ou au législatif, a pris la décision légitime et souveraine de cesser (repousser ?) des discussions d’association avec l’UE tout en signant un accord bilatéral fort avec la Russie. Sans revenir sur les raisons économiques et culturelles qui pourraient pousser à choisir un destin avec la Russie plutôt qu’un destin avec Bruxelles (je l’ai fait ici), il convient de se demander pourquoi la communauté européenne et occidentale appuie tant les manifestants qui pourtant font preuve ces derniers jours d’une violence hors du commun.

Les manifestations qui ont repris de plus belle en ce début 2014 ne rassemblent pas plus de 150 à 200.000 personnes (sur 45,5 millions d’habitants) et se concentrent à Kiev où elles ont abouti à des violences permanentes depuis maintenant quelques jours. La loi sur l’interdiction de manifester promulguée par le pouvoir ukrainien le 22 janvier et destinée à tenter de mettre fin au chaos urbain n’a pas du tout calmé les ardeurs des milliers de volontaires à la guérilla contre les forces de l’ordre.

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