Category Archives: Chroniques de Oncle Vania

Bonne fin d’année 2011 (par Oncle Vanya)

Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. Nul doute que ses analyses dissonantes ont totalement leur place sur ce blog!

 
Les élections russes et les turbulences qui ont suivi ont agité le monde occidental, Etats Unis en tête, et démontré leur absence de grille de lecture de la vie politique russe. La palme revient à Hillary Clinton dont on se demande de plus en plus si elle est vraiment aussi stupide ou si elle fait semblant. Déclarer de but en blanc que les américains soutiennent l’opposition russe est leur donner le baiser de la mort. 
Cela dit, l’opposition russe, c’est qui ? les trois clampins de service, Nemtsov, Kasparov et Limonov qui ne représentent qu’eux mêmes… Les manifestations de Décembre, n’avaient rien à voir avec une quelconque opposition structurée, mais plutôt à une réaction mature et saine de la société civile. Il est clair que les dirigeants russes après une douzaine d’années de pouvoir, d’une réelle popularité, se sont coupés des aspirations de leurs administrés. Il est toujours utile de relire la bible de Roberto  Miquel, les partis  politiques et sa loi d’airin de l’oligarchie… 

La première erreur politique a été le tour de passe passe entre Medvedev et Poutine, je reprends la présidence et je te redonne le poste de premier ministre. Si les considérations derrière cet accord incestueux étaient surtout d’ordre de stabilité pour calmer les tensions entre les deux administrations, la société civile russe l’a très mal vécu, se sentant mise hors jeu, d’autant que le bilan de Dimitri Medvedev est loin d’être reluisant. Son cheval de bataille, la lutte contre la corruption a été un fiasco total, cette dernière aurait décuplée pendant sa présidence. 

La seconde erreur politique a été celle de Vladimir Poutine, endossant un costume de chef de parti pour défendre sectairement  à  chaud Russie Unie. Il est clair qu’il y a eut des irrégularités pendant le scrutin, pas aussi massives qu’annoncées, certes, mais indéfendables, et qu’une bonne partie des députés et cadre du partie sont lois d’être irréprochables. 

 
Depuis, Vladimir Poutine a repris la main, et de la hauteur, se représentant comme le futur président de tous les russes, offrant une main tendue à certaines personnalité d’opposition. Son vibrant hommage a Alexei Kudrin n’est pas passé inaperçu. 

En revanche il est resté très ferme sur cette opposition fantôme chérie par Miss Clinton, Nemtsov et consorts financés par des fonds étrangers. L’équation majeure est que la Russie a besoin de stabilité, et qu’il n’y a pas d’alternative crédible à Vladimir Poutine aujourd’hui,.

 
Les manifestations de décembre ont été une salutaire piqûre de rappel qui démontre que la dialectique entre le peuple et ses dirigeants est ce qui fera aller la Russie de l’avant.Le monde a besoin d’une Russie forte et stable, pour contrecarrer les délires belliqueux d’une Amérique arrogante et d’une Europe à la remorque. Il suffit d’écouter Alain Juppé, fier comme un paon de cette victoire à la Pyrrhus en Lybie, devenue le nouveau sanctuaire d’Aqmi et d’une partie de la branche Pakistanaise d’Al Qaeda, en rajouter pour se présenter comme le chef de file des vrais faucons pour aller attaquer la Syrie et l’Iran. 

On pensait avoir touché le fond avec Kouchner, mais non…..

Pour les cinquante prochaines années, il vaut mieux vivre en Russie.

Le courrier de Russie a récemment fait une interview de Oncle-Vania, que les lecteurs de DISSONANCE connaissent déjà pour ses analyses de qualité sur ce blog.

Une interview décapante 🙂


Читать по-русски

Le Courrier de Russie : Si je vous dis « ivresse » ?
Jean-Michel Cosnuau : La Russie elle-même transpire l’ivresse : en arrivant ici, c’est comme si vous aviez été enfermé longtemps dans un espace confiné et que, d’un coup, vous respiriez : ce grand pays, cette liberté individuelle… c’est enivrant. Les Russes gèrent leur surmoi avec la vodka, tout ici est extrême. Le zapoï [pratique consistant à ne pas cesser de boire et d’être ivre pendant plusieurs jours, menant à un état second, ndlr], d’ailleurs, n’existe qu’ici : j’avais un partenaire qui me rendait fou, régulièrement, il partait boire pendant trois semaines. À certaines soirées d’entreprises dans l’un des clubs que j’avais, des mecs en costard-cravate finissaient la tête dans le potage, ou par se taper dessus… mais au moins, entre eux tout était clair.


LCDR : Comment un sociologue finit-il patron de boîte de nuit à Moscou ?

J.M.C. : J’ai un background politique et social, c’est vrai, j’ai notamment été conseiller de Jack Lang pendant deux ans… sans jamais être dans un parti. Je suis toujours resté borderline Ensuite, j’ai été directeur d’une agence de publicité à Paris. À une époque, j’ai commencé à développer en France et en Espagne des bars rock qui s’appelaient Chesterfield Café : je m’occupais alors du planning stratégique de Philip Morris et c’était un moyen de détourner les lois anti-tabac en faisant venir des groupes pour la promotion du bar. L’idée m’avait tellement plu que j’en ai monté plusieurs : et c’est comme ça que je suis arrivé à Moscou, pour ouvrir un autre Chesterfield Café. Je me suis associé avec le patron du Hungry Duck. Et je suis toujours là. Depuis, j’ai monté une quinzaine de bars, restaurants, clubs…

LCDR : Qu’est-ce qui vous a décidé à rester ?
J.M.C.  : Ma femme, qui était moitié russe moitié kabyle, venait de trouver la mort dans un accident d’avion [le vol TWA 800, ndlr] en 1996 : j’ai décidé que c’était le moment de changer de vie. J’avais eu la chance de grandir dans une famille bourgeoise, d’avoir des parents très fortunés, et là j’arrivais, personne ne me connaissait, je repartais de zéro… c’était énergisant.

LCDR : Comment s’est passée votre intégration à la vie russe, parti de rien ?
J.M.C.  : Je me suis senti immédiatement chez moi. Ma mère était une Juive communiste de Varsovie et son père avait lui-même des origines du côté d’Odessa… je ne m’étais pas trop perdu, finalement ! C’était un peu comme dans cette série américaine, Amicalement vôtre : j’avais un super appartement à Paris avec Edward Mitterrand comme roommate, et je me suis retrouvé dans une petitekommounalka qui sentait le chou et dans laquelle je me suis senti beaucoup mieux. C’était un espace de liberté comme on n’en a plus en Europe.

LCDR :Dans quel sens ?
J.M.C.  : Ici l’individu est libre, il n’y a pas cette pression sociale qui existe en France. Les gens qui ne connaissent pas la Russie ont vite fait de la qualifier de dictature, de traiter Poutine de tyran… Le choix du dirigeant est ici plus limité, certes, mais l’individu est moins écrasé. Je ne comprends pas comment les classes moyennes survivent en France : les gens sont assommés de taxes, tout est interdit. Sur n’importe quelle publicité là-bas, vous pouvez lire : « Mangez des légumes, bougez, faites ceci, cela…» et bientôt quoi ? Il faudra leur rappeler de penser, de respirer ?!




LCDR : À quoi tient cette différence, selon vous ?
J.M.C.  : Les Russes sont plus libres car ils ont gardé leur archétype d’homme libre : barbare, mais dans un sens positif. Au bout de vingt ans de Russie, tout ce vernis de pseudo-civilisation s’érode car les Russes ne portent pas de masque, ils ont un surmoi moins prononcé qu’en Europe. Je pense que l’orthodoxie a un poids culturel radicalement différent de celui du catholicisme, les gens ici ont une vision différente du plaisir, du rapport à l’autre… La Russie a eu la chance d’être christianisée 1000 ans après tout le monde : et si on considère comme moi que la civilisation est le début de la décadence, eh bien c’était 1000 ans de sursis.

LCDR
 :
 Vous êtes orthodoxe ?
J.M.C.  : Je me suis converti à l’orthodoxie il y a six ans : en fait j’y suis arrivé par le bouddhisme et la méditation. Je me rends régulièrement dans un monastère, où mon ex-compagne vit désormais. Je ne suis pas un orthodoxe sérieux, le côté rituel m’agace, toutes ces églises et ces babouchkas… Mais la vie monastique est une vraie vie en communauté, on est débarrassé du fardeau matériel. La relation orthodoxe au péché est véritablement différente : mon père était très jésuite, j’en sais quelque chose ! Il n’y a pas de réelle culpabilité en Russie. Les Russes savent que la condition humaine implique de pécher, alors ils demandent l’aide de Dieu pour continuer à le faire et à mieux le supporter!

LCDR : Qu’en est-il des rapports homme-femme ?
J.M.C.  : Les rapports homme-femme en Occident sont hallucinants ! Les hommes sont émasculés par le système, ils ont peur de tout et rêvent tous de devenir fonctionnaires ; et les femmes sont agressives sous prétexte qu’il faut défendre la parité. Chez nous, Tristane Banon attaque Dominique Strauss-Kahn parce qu’il a essayé de l’embrasser : ici, dans les clubs, les Russes mettent la main aux fesses des jolies filles, au mieux elles rient, au pire ils dégagent : c’est plus sain, non ?



LCDR
 : 
Et dans vos clubs, avec les danseuses, ça se passe comment ?
J.M.C.  : À Moscou, les clubs de strip-tease font partie du paysage, c’est accepté socialement : j’ai ouvert le premier parce qu’on me l’a proposé et que ça m’a amusé. La seule chose, c’est que je n’ai jamais touché un centime sur les filles : les clubs russes prennent 50% sur leurs gains ; chez nous, elles paient leur entrée comme tout le monde et font ce qu’elles veulent. L’unique règle, c’est un test de maladies vénériennes et de consommation d’héroïne, une fois par mois.


LCDR : Vous n’avez jamais eu de problèmes ?
J.M.C.  : Non. Quand les filles ne veulent pas, que le mec ne leur plaît pas, elles refusent, c’est aussi simple que ça. La plupart d’entre elles viennent pour trouver quelqu’un ! Il n’y a pas de show, pas de filles qui se baladent complètement à poil… Nous avons un restaurant excellent, de la musique, des salons : c’est très informel, bon enfant. Le côté voyeur me dérange. J’avais une mère féministe, vous savez !

LCDR : Vos bars, vous les avez imaginés et construits comment ? 
J.M.C.  : Spontanément. Ma femme, qui est décédée, était architecte à New-York, c’est elle qui m’avait initié au design… Et à Moscou, on faisait ce qu’on voulait : au Voodoo Lounge, le premier club avec une terrasse en extérieur, on servait du plov et des brochettes à 5h du matin.


LCDR : Et maintenant, on ne fait plus ce qu’on veut ?
J.M.C.  : Je regrette un peu le Moscou d’avant. Les rapports étaient moins codés, il n’y avait pas encore de classes sociales, maintenant ça s’est embourgeoisé… Au Hungry Duck, le bar le plus délirant de la planète, on trouvait le représentant du Dalaï-Lama, l’équipe de la station Mir, les grands du FSB : tous saouls jusqu’à 6h du matin.

LCDR : C’était grisant ?
J.M.C.  : Oui. Le monde de la nuit m’a apporté  beaucoup de rencontres : des acteurs, des écrivains, des flics véreux, des bandits… c’est plutôt marrant ! Mais j’ai fini par vendre plusieurs clubs, j’ai monté une maison d’édition, Stepnoï Veter [le vent des steppes, ndlr], pour laquelle j’ai fait traduire quelques bouquins de philosophie, j’ai publié Marek Halter… J’avais aussi créé, avec ma compagne, l’équivalent des Restos du cœur : ça s’appelait Sobornost. On distribuait près de quatre ou cinq tonnes de nourriture par mois aux retraités. Au début des années 2000, on gagnait beaucoup d’argent et on ne payait pas d’impôts, alors on redistribuait un peu : ça me coûtait 25 à 30 000 dollars de bouffe par mois.


LCDR : Une sorte de redistribution des richesses en circuit fermé ?
J.M.C.  : Vous voyez, le seul truc qui me dérange un peu en Russie c’est l’ampleur de la corruption : jusqu’à quel point les élites vont-elles encore arriver à se servir ? On entend parler de milliards de dollars qui se volatilisent ! Un peu de corruption est nécessaire, bien sûr, il faut fluidifier les rapports. Mais c’est fini la grande époque où on pouvait appeler un milicien pour qu’il vous emmène à l’aéroport parce que vous étiez en retard ! On rigolait bien, ils étaient souvent saouls… en échange de quelques dollars, ils mettaient le gyrophare. Il faut juste faire attention à ne pas trop accroître l’écart entre la situation des autorités et celle de la classe moyenne.

LCDR : C’est-à-dire ?
J.M.C.  : Les Français ont du mal à imaginer que la classe moyenne russe vive mieux qu’eux: pourtant, elle est souvent propriétaire de ses appartements, ne paie que très peu d’impôts… La volonté de Poutine de remettre la Russie sur le devant de la scène internationale et d’enrichir la classe moyenne est une stratégie qui a du sens. Voyons juste comment tout cela va évoluer… Medvedev avait comme principal objectif d’endiguer la corruption – résultat, elle a été multipliée par dix.


LCDR : Vous soutenez Vladimir Poutine?
J.M.C.  : Le soutenir ? Mais soutenir qui ?! Il n’y a pas d’alternative de toute façon ! Nous verrons bien : j’ai des échos mitigés, j’entends des critiques que je n’entendais pas avant. Mais il faut de la stabilité en Russie : au moins Poutine a déjà été président, il est riche, il va peut-être se mettre à travailler. Si on en met un autre, il commencera par vouloir s’enrichir… La démocratie formelle, après tout…  Regardez ce qu’on a, nous : en politique étrangère, Nicolas Sarkozy ne tient pas la route, et j’imagine assez mal Hollande rencontrer Poutine sans avoir l’air ridicule.


LCDR
 :
 Qu’est-ce que vous lui souhaitez, à la Russie ?
J.M.C.  : J’espère que l’âme russe prévaudra sur cette espèce de décadence civilisationnelle. Mais il y a encore de la marge… Quand je vais au monastère, je me retrouve vraiment dans une communauté hippie. Bon, ils ont viré les trois trucs les plus marrants à savoir le sexe, la drogue et le rock’n’roll, mais il reste quand même cette entraide, cet esprit… Cette ivresse justement. En tous cas, pour les cinquante prochaines années, il vaut incomparablement mieux vivre en Russie.

Grandeur et décadence

Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. 
Nul doute que ses analyses dissonantes ont totalement leur place sur ce blog!

*
Grandeur et décadence

L’affaire DSK et son traitement par les médias, français met en relief l’extension aux domaines sociaux et culturels de la dérive atlantiste que la France subit progressivement depuis quelques années. Non seulement les écrans télévisuels français se remplissent des inepties débilitantes copiées des chaînes américaines, mais le traitement de l’information et sa réception par les spectateurs français se rapprochent des normes politiquement correctes américaines et de leurs incroyable hypocrisie. 

Le communautarisme américain et son corollaire, l’exacerbation des revendications des minorités, quelqu’elles soient, a gangrené les rapports sociaux. C’est un lieu commun de dire par exemple que le féminisme militant et extrémiste des années 60 a profondément détérioré les rapports homme/femme en Amérique. La complémentarité des deux sexes s’est transformée en antagonisme et en guerre de tranchées, renforcé paradoxalement par un puritanisme religieux croissant, pourtant aux antipodes des valeurs des années 60. L’homme est devenu un adversaire , voir un ennemi, il suft de regarder les procédures juridiques et les contrats de mariages. Loin de moi de remettre en cause les avancées des droits des femmes, comme l’avortement, l’égalité des salaires … Mais le glissement extrémiste du féminisme, à l’instar d’autres extrémismes comme le militantisme gay aux États-Unis pose plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. En la matière, le philosophe qui fait référence, Michel Colluci, dit Coluche, disait “ les femmes sont des mecs pas faits comme nous…”, et ceci me semble lʼun des aphorismes les plus justes écrit sur le sujet. Pour revenir sur l’affaire DSK, elle éclaire pour les français lʼextrême iniquitéé du système judiciaire américain et sa médiatisation. Un procès comme celui la se rapproche plus dʼune  émission de télé-réalité quʼa une oeuvre de justice. Le rôle des médias, le système accusatoire, la starisation des procureurs, tout cela en fait un cirque très onéreux et injuste socialement. 

Quʼattendre de plus dʼun pays qui a laminé ses classes moyennes, paupérisé ses plus pauvres et enrichi ses plus riches,et où les seules manifestations de masse l’ont été pour fustiger le programme de santé du président Obama.Il est temps de laisser tomber Tocqueville pour Gramsci si on veut comprendre la réalité du totalitarisme américain. On attendait plus de décence des médias français, même si ce mot a perdu de sa raison d’être dans ce domaine. Le rapport incestueux entre ces derniers et le pouvoir politique a aussi sûrement joué un rôle, l’Élysée savourant de voir son principal adversaire jeté en pâture. Le rôle des féministes françaises est aussi désolant. Une partie de leurs égéries est sortie de la naphtaline pour ajouter leur pierre à un dossier que nul ne connaît réellement ( manipulation de services, embrouille à l’africaine, moment de faiblesse…? ).

Le mâle est forcément coupable et ceux qui le défendent d’horribles mysogines, dans ce domaine le procès fait à Jack Lang, sur l’expression “mort d’homme” est un chef d’oeuvre de malhonnêteté intellectuelle. Le débat sur le fait que les politiques et les amis de DSK aient occulté la victime est aussi d’une mauvaise foi agrante.La victime présumée est pour le moment virtuelle, cachée, occultée, ouvrant la voie à tous les fantasmes, sur son statut, ses motivations.


A lire sur le site du club France, un extrait de la correspondance entre BHL et Michel Houellebecq où lʼon comprend que la haine que porte le pseudo philosophe à la chemise blanche à la Russie est obsessionnelle, maladive et n’a d’équivalent que son ignorance du pays.

Гром пушек

La version Française de cet article se trouve ici

*

 Республика сошла с ума, она отправляется на войну, хвастливая, следуя настойчивым советам друзей первой леди. BHL (Bernard-Henri Lévy, Бернард-Анри Леви ― прим. перев.), единственной легитимностью которого является, я цитирую, его совесть, хвалится тем, что подтолкнул французского президента начать военные действия против режима полковника Каддафи и признать мятежников в качестве законных представителей Ливии. В том же интервью он признался, что был знаком со своими собеседниками повстанцами менее трех недель. Поистине глубокий труд. Он уже поддержал две иракские войны, и кажется, что сотни тысяч невинных жизней, утраченных в ходе этих конфликтов, не значат ничего для его избирательный совести.

Французская пресса в целом также принимает участие в этом фарсе, как в свое время американские СМИ в Ираке. По отношению к Ливии тон заокеанских СМИ более критичный. New-York Times мягко издевалась над жестикуляцией французского президента, который отправил на штурм первые самолеты, не предупредив своих партнеров, а затем хотел сохранить контроль над операцией, отстранив НАТО. В этой статье подчеркиваются внутриполитические мотивы французского президента, теряющего рейтинг. Саркози находит благоволение только со стороны ультраконсервативного канала FOX, который сравнивает его с Бушем!!!! Интересное сравнение. BHL, любимый советник президента и мадам, слепо подчиняющийся некоторым ультраконсервативным американским кругам, формирует свою геополитическую ориентацию на основе воинствующего сионизма, наподобие советников Буша― Перла, Рамсфельда, Вольфовица. В недавно вышедшей книге «Ce grand cadavre à la renvers» псевдо-философ взялся за реабилитацию американского империализма, и сравнил антиамериканизм антиимпериалистических кругов с антисемитизмом! Между тем Израиль возобновил колонизацию, ползучую этническую чистку Иерусалима и бомбардировки гражданского населения в секторе Газа на фоне всеобщего безразличия, вновь подрывая хрупкий мирный процесс.

Возвращаясь к Ливии. Американская пресса настроена гораздо более критически по отношению к повстанцам, упоминая о присутствии в их рядах членов Аль-Каиды и перебежчиков, бывших столпов режима, замешанных в пытках болгарских медсестер. 11 марта в Брюсселе премьер-министр Болгарии Бойко Борисов бурно прореагировал на французское решение о признании легитимности Национального переходного совета. Присутствие Аль-Каиды в Ливии не является секретом для информированных кругов, адмирал Джеймс Ставридис, командующий силами НАТО в Европе, недавно признал присутствие среди повстанцев джихадистов и членов Аль-Каиды, оправдывая этим осторожность Вашингтона и отказ вооружать повстанцев. На месте действия коалиции вышли далеко за рамки резолюции 1973 ООН, самолеты НАТО действуют как вспомогательные силы повстанцев. Авиа-налеты на Триполи, которые привели к жертвам среди гражданского населения, также являются серьезным нарушением мандата, предоставленного Организацией Объединенных Наций. Возникает вопрос о реальных функциях этой институции, проигнорированной с Ираком, одураченной с Ливией… Страны БРИК, собравшиеся в Китае на этой неделе, выразили готовность развивающихся стран выйти из западной односторонности в разрешении кризисов, и призывают к политическому и дипломатическому разрешению ливийского кризиса, сопровождаемому немедленным прекращением огня.

Кажется, для всех стало очевидным, что чисто военное решение невозможно, за исключением двух ненормальных, Саркози и Кэмерона, которые не перестают хныкать и просить у НАТО больше бомбардировок. Мы должны еще больше опасаться французского президента, который после своей мини-африканской кампании находится в воинственном настроении. Будем надеяться, что у тибетских монахов, осажденных китайскими войсками в провинции Сычуань, не возникнет досадной идеи написать Карле или BHL, в противном случае Франция отправиться бомбардировать Пекин.

*
Перевод : Уголин (Ursa-Tm)

Le son du canon

Русскую версию можно прочитать здесь
*
Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. Nul doute que ses analyses dissonantes ont totalement leur place sur ce blog!

*
La république est devenue folle, elle sʼen va t-en guerre , fanfaronne, sur les conseils insistant des amis de la première dame. BHL, dont la seule légitimité, je le cite, est sa conscience, se vante dʼavoir poussé le président français à engager les hostilités contre le régime du colonel Kadhafi et à reconnaître les rebelles comme représentants légitimes de la Libye. Dans la même interview, il avoue ne connaître ses interlocuteurs insurgés que depuis moins de trois semaines. Un vrai travail en profondeur. Il avait déjà soutenu les deux guerres Irakiennes, et il semble que les centaines de milliers de vies innocentes perdues lors de ces conflits ne pèsent guère sur sa conscience sélective .

La presse française dans son ensemble participe aussi à cette farce, comme les médias américains à leur époque en Irak. Sur la Libye en revanche, le ton des médias outre-atlantique est plus critique. Le New-York Times sʼest gentiment moqué des gesticulations du président français qui lança ses premiers avions à l’assaut sans prévenir ses partenaires, puis qui voulut garder le contrôle des opérations en écartant lʼOTAN. Dans cet article il est mis en avant les motivations de politique intérieure française dʼun président à la dérive dans les sondages. Sarkozy ne trouve grâce quʼaux yeux de lʼultra-conservatrice chaîne FOX qui le compare à Bush !!!! Comparaison intéressante, BHL, conseiller préféré du président et de madame, totalement inféodé à certains milieux ultra conservateurs américains théorise ses orientations géopolitiques en fonction dʼun ultra sionisme militant, à lʼinstar des conseillers de Bush, Perl, Rumfelds, Wolwovitz. Dans un ouvrage récent “Ce grand cadavre à la renverse” le pseudo-philosophe sʼétait attelé à la réhabilitation de lʼimpérialisme américain et avait comparé lʼantiamericanisme des milieux anti-impérialistes à de lʼantisémitisme !!! Dans le même temps, Israel a repris la colonisation, le nettoyage ethniques rampant de Jerusalem Est et le bombardement de civils a Gaza dans lʼindifférence générale, sabordant encore une fois le fragile processus de paix.

Pour revenir à la Libye, la presse américaine est aussi beaucoup plus critique envers le profil des insurgés, se faisant écho de la présence de cadre de Al-Quaida et de transfuges, ex piliers du régime et impliqués dans les tortures infligées aux infirmières bulgares. Le 11mars a Bruxelles, le premier ministre bulgare, Boiko Borissov a dʼailleurs violemment réagi a la décision française de reconnaître la légitimité du CNT. La présence dʼAl Qaeda en Lybie est un sujet bien connu des milieux informés, lʼamiral James Stavridis, commandant des forces de lʼOTAN en Europe vient de reconnaître implicitement la présence de jihadistes et de cadres de Al Qaeda au sein des insurgés, justifiant la prudence de Washington et le refus dʼarmer lʼinsurrection. Sur le terrain les actions de la coalition dépassent largement le cadre de la résolution 1973 de lʼONU, les avions de l’OTAN fonctionnant plus comme les forces supplétives des insurgés. Les raids aériens sur Tripoli qui ont fait des victimes civiles, sont aussi une violation majeure du mandat donné par les nations unies. La question se pose de la réelle fonction de cette institution, ignorée pour lʼIrak, roulée dans la farine pour la Libye…Les Bric réunis en Chine cette semaine démontrent la volonté des pays émergent de sortir de lʼunilatéralité occidentale de la gestion des crises, et demandent une solution politique et diplomatique à la crise libyenne, assortie dʼun cessez le feu immédiat.

Il semble devenu évident pour tout le monde quʼune solution purement militaire est improbable, sauf pour les deux agités du bocal, Sarkozy et Cameron qui ne cessent de geindre et de demander plus de bombardements a lʼOTAN. Nous devrions nous méfier encore plus du président français, qui après sa mini campagne africaine se sent dʼhumeur belliqueuse. Espérons que les moines tibétains assiégés par les troupes chinoises dans le Sichuan nʼauront pas la malencontreuse idée dʼécrire à Carla ou BHL, sinon la France est bien partie pour aller bombarder Pékin.

L’opium du people

Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. Nul doute que ses analyses dissonantes ont totalement leur place sur ce blog!

 

L’analyse ci dessous date de près d’un an, mais est plus que d’actualité. A rapprocher de mon précédent article sur le trafic de drogues en Russie.

*

 

La Russie , par les voix de Dimitri Rogozine, représentant permanent de la Russie auprès de l”OTAN et de Viktor Ivanov, responsable de l’agence fédérale de lutte contre la drogue, hausse le ton  contre la politique  de l’administration Obama et de l ‘OTAN dans la lutte contre le narco-trafic en Afghanistan. La Russie paye un lourd tribut a l’héroïne. Entre deux millions et deux millions et demi de russes dépendants a l’héroïne ont été recenses, 30.000 personnes perdent leur vie par an sur overdose, sans compter les effets induits sur la transmission du virus HIV. Dimitri Rogozine engage le débat sur deux fronts. Le premier sur le fait que la production de pavot a opium a été multipliée par 40 depuis le début de l’intervention américaine (données ONU et service fédéral russe pour le contrôle des stupéfiants), le second  sur l’exportation croissante de produits précurseurs de drogues synthétiques d ‘Europe vers l’Afghanistan.

 

Ces précurseurs permettent de transformer l’opium brut en héroïne pure sur place. L’Afghanistan produit aujourd’hui 90% de l’héroïne mondiale. Les cultures et les laboratoires de transformations sont situes majoritairement dans les zones sous contrôle de l’OTAN, d’ou la mise en cause par Moscou  de l’organisation devant le conseil de sécurité de l’ONU.

 

Les liens entre le narco trafic et les États-Unis via la C.I.A ne datent pas d’aujourd’hui. La plupart des guerres clandestines de l’agence ont mêle le narco-trafic aux mouvements de guérillas anti communiste. La Birmanie dans les années 50, le Laos puis le Vietnam dans les années 60. L’Amérique latine dans les années 70 et 80, puis l’Asie centrale.

 

Tout le monde a encore en mémoire le scandale de l ‘Irangate a la fin des années 80 ou l’administration Reagan avait été mouillée dans un vaste scandale de traffic de cocaïne mêlant les contras nicaraguayens et des ventes d’armes a l’Iran. Le marche de la drogue fonctionne avec une dynamique qui lui est propre, basée sur la demande, tandis que les centres de productions fluctuent.

 

Les cinq grandes guerres contre la drogue initiées depuis Nixon par la plupart des administrations présidentielles américaines ont coutées 150 milliards de dollars et n’ont abouti a rien . Pendant que la D.E.A, l’agence américaine de lutte contre la drogue enquêtait sur le terrain la C.I.A organisait et finançait le traffic pour servir ses intérêts propres. Il serait intéressant de superposer les cartes des fluctuations des grands centres de productions de pavot et d’héroïne a celle de la géopolitique et des guerres clandestines des États-Unis.

 

Le glissement de l’Asie et du triangle d’or vers l’Asie centrale, l’Afghanistan et le Pakistan illustre parfaitement cette théorie. Pour revenir a Kaboul, les américains s’opposent a éradication des champs de pavots et a la régulation des précurseurs. Le cout géopolitique est il trop élevé ? Il est vrai que l’essentiel du traffic est organise par Ahmed Wali Karzai, le frère du président afghan, et que dans la filière de distribution nous retrouvons les groupes criminels organises du Kosovo et leurs liens avec Hashim Thaci, premier ministre kosovar et grand ami de Washington….

Pour terminer sur une note un peu plus légère sur les abus de produits illicites, notre ami le président géorgien Saakashvilli a du forcer sur quelque chose pour se laisser aller a cette incroyable provocation télévisuelle mettant en scène l’invasion de la Géorgie par les troupes russes !!!

 

Nous lui souhaitons un prompt et bon rétablissement.

Le choix des mots, la guerre des images

Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. 
Nul doute que ses analyses dissonantes ont totalement leur place sur ce blog!
*

Le choix des mots, la guerre des images
 

A lʼheure où la Russie célèbre ses femmes, Hillary Clinton vient de faire un surprenant aveu de faiblesse. En déclarant officiellement la guerre aux réseaux de médias étrangers qui grignotent régulièrement des parts de marché aux réseaux américains, elle place lʼAmérique au centre dʼune guerre de lʼinformation.Elle a déclaré, je cite, “nous ne laisseront pas les Etats-Unis se faire surpasser par les média de nos ennemis”. Par ennemis, elle inclue la Russie, lʼIran, la Chine et le Venezuela….toujours bon à savoir. Ce contre quoi elle sʼinsurge, sont les chaines internationales qui proposent une information différente et dissonnante, et remettent en cause la suprématie de la “voix de son maître”.

 

 

Lʼex candidate malheureuse à la présidentielle semble regretter le bon temps de la guerre froide et voice of America. La couverture des soubresauts du monde arabe est un bon exemple de la duplicité des médias au service de Washington et de ses affidés. Khadafi devient le représentant dʼun nouvel axe du mal; On oublie trop vite le nouvel ami allié dans la guerre contre Al-Quaida, le fait que la Lybie bénéficie du plus niveau de vie du continent africain, le pourcentage de libyens vivant en dessous du seuil de pauvreté est équivalent à celui des nations industrialisées.Lʼhystérie des américains sur la Libye, suivi par lʼéternel lampion de service britannique, est proche de les amener à un autre conflit militaire, alors quʼils sont encore empêtrés dans deux guerres. La situation libyenne devrait pourtant donner à réfléchir. Les images occidentales montrent essentiellement, en boucle, les foules rebelles insurgées, mais oublient de se focaliser sur les comités révolutionnaire et les instructeurs militaires, tous barbus, le coran à la main et galvanisant les nouvelles recrues au son de Allahu Akbar…images visibles sur Russia Today par exemple.  

 

Autre exemple, CNN annonce que Khaddafi a fait bombarder les populations civiles à Benghazzi, sans monter une seule image. Russia Today, dans le même temps interroge des militaires russes affectés à la surveillance satellite qui affirment quʼaucun bombardement nʼa été repéré dans la zone à ce moment la. La possibilité dʼun pays livré au chaos, divisé en zones tribales dont certaines aux mains dʼislamistes radicaux à une portée de cailloux des cote italiennes nʼa pas lʼair dʼinquiéter outre mesure les dirigeants occidentaux, la Somalie nʼest pourtant pas si loin. La France qui décidément nʼen rate jamais une,vient dʼêtre le premier et unique pays à reconnaître les insurgés comme le seul
gouvernement légitime de la Lybie.Apres le Mexique, la diplomatie française nʼen finit pas de sombrer; Première grosse couleuvre à avaler pour Alain Juppé. BHL, notre imposteur préféré, roi de lʼindignation sélective était présent quand le président français a reçu les émissaires libyens . Surréaliste quand on sait quʼil nʼa aucune légitimité. Ou était il quand Israel massacrait un millier de civils à Gaza ? Dans le même temps lʼArabie Saoudite envoie des troupes à Bahreïn pour soutenir le régime , et au Yémen la police fait tirer sur les insurgés dans lʼindifférence générale.La globalisation se manifeste aussi par cet incessant nivellement par le bas de lʼinformation et lʼacculturation historique de nos  intellectuels. Clouer Khadafi au piloris en oubliant que lʼun des plus grands criminels de guerre encore en vie, Henry Kissinger est en liberté et pérore dans des conférences internationales, payé une fortune. 

 

Pour ceux qui ont la mémoire courte, comptabilisez les morts en Amérique latine et en Asie du sud est, à une époque où les grands donneurs de leçons en démocratie de Washington participaient au massacre des chiliens, argentins, vietnamiens, …. Qui se souvient encore que les américains ont armé et soutenu Pol-Pot dans la guerre vietnamo-cambodgiene ? Fermez vos téléviseurs et replongez vous dans des manuels dʼhistoire.

 

 
P.S: Durant cette période où Israël est sous pression de tous les cotés pour geler la colonisation de la Cisjordanie occupée, préalable à toutes négociations pour relancer le processus de paix avec lʼautorité palestinienne, le meurtre dʼune famille de colons dans ces mêmes territoires, a fait annoncer par le premier ministre israélien la construction de plusieurs centaines de nouveaux logements. Dans les médias, seule Aljeezira a consacré un vrai sujet sur ce meurtre, sʼinterrogeant compte tenu du niveau tres élevé de sécurité dans la colonie concernée, sur la possibilité dʼun coupable extérieur.



Oncle-Vania

Chronique d’Oncle Vania : Vol au dessus dʼun nid de coucous

Mes lecteurs les plus assidus connaissent déjà sans doute Oncle-Vania, qui en 2009 et 2010 à publié d’excellentes analyses sur les médias Français et la Russie, dans le Courrier de Russie. Afin de garder sa liberté de ton et pouvoir continuer à donner son analyse de Français de Russie, Oncle Vania va désormais collaborer à Dissonance et tenir une rubrique régulière. Nul doute que ses analyses dissonantes auront totalement leur place sur ce blog!

*
Vol au dessus dʼun nid de coucous

Un séjour prolongé à Paris permet de mesurer le mur dʼincompréhention qui sépare nos deux nations. La France dérive depuis quelques décennies vers un atlantisme mou, renforcé par le dernier président en date, Sarko lʼaméricain comme certains de ses proches aiment lʼappeler, aussi ridicule cela puisse sonner. Cette dérive a des effets pervers en profondeur sur la société française, la déresponsabilisation de lʼindividu, un conformisme envahissant et une dictature du politiquement correct relayée par les média et ce quʼon appelle encore lʼintelligentsia. Et je ne parle pas du naufrage des programmes télévisés où chaque nouveau reality show adapté des chaines outre atlantiques marque un nouveau seuil dans cette entreprise de décervellisation des masses. Pratiquement chaque publicité est accompagnée dʼavertissements tels, faites de lʼexcercice, mangez des fruits et des légumes, jouer provoque de la dépendance….bientot, on rappellera aux consommateurs quʼil est indispensable de penser à respirer. 

Dans le même temps, la vision du monde extérieur est modelée par une presse de plus en plus conformiste, schizophrène et donneuse de leçons. Les grands journalistes sont devenus une espèce en voie de disparition. Il nʼy a pratiquement plus de différences dans le traitement de lʼinformation entre CNN et la presse française, audiovisuelle et écrite. Les journalistes présents au Caire ou à Tunis relaient les mêmes commentaires sur la chute de ces tyrans qui ont bafoué la démocratie et opprimé leur peuple pendant plus de trente ans, passant pudiquement sur le soutien actif de tous les régimes occidentaux à ces états et sur les pespectives de ces changements. Mieux encore, ils colportent les mêmes analyses sur le role des réseaux sociaux, facebook ou tweeter, et les amalgames sur les effets dominos, mettant dans le même sac le Maroc, la Lybie, le Bahrein, le Yemen et le Kurdistan Irakien. Belle leçon de géopolitique.

Parallèlement, la Russie a toujours droit à un traitement de faveur. On prend la défense de Khodorkhovski sans connaitre le dossier, et quand un kamikaze se fait sauter à Domodiedovo, cʼest forcément la faute de Vladimir Poutine. Sur ce sujet, une mention spéciale au nouvel observateur, magazine de cette gauche bobo en perdition, et qui faute de budget a du envoyer un stagiaire à Moscou comme correspondant. Ce dernier déja épinglé par la chronique dʼoncle Vania pour son ignorance du Caucase, récidive dans les grandes largeurs. Consciencieux, il a appris un nouveau mot, “verticalité du pouvoir”, quʼil cite plusieurs fois pour expliquer lʼincurie et la faillite du gouvernement russe. Dans la série à qui profite le crime, il rend le premier ministre russe responsable des incendies de forets, des bagarres des fans du Spartak et de ces pauvres kamikazes qui nʼont dʼautres choix que de se faire sauter pour échapper à cette verticalité du pouvoir si dure à supporter… terminant son analyse par le fait que de plus en plus de russes sʼen rendent compte.
Cela explique sans doute la grande manifestation de masse du jour de la colère qui a rassemblé 250 personnes sur la place rouge.

Cette absence de “fond de culture” est le trait commun de beaucoup issus cette nouvelle génération de journalistes. On prend moins de risques à régurgiter les lieux communs quʼa réfléchir et analyser les faits. Il est surprenant que la presse française ait du attendre une information sortie sur le site du Guardian pour “découvrir” que Hashim Thaci, leur guerrillero favori était au centre dʼun traffic dʼorganes prélevés sur des prisonniers serbes. Dʼici quelques années ils découvriront peut être son role dans le traffic dʼhéroine en provenance dʼAfghanistan avec ses amis américains. Informations que les milieux informés connaissaient depuis plusieurs années, et qui paraissaient déja dans certains organes de presse. 

Pour terminer cette chronique, un mot sur lʼexcellente analyse de realpolitik.tv sur lʼaffaire Florence Cassez au Mexique et le rôle de la presse française et des politiques dans ce naufrage politico-médiatique.

Oncle-Vania