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La Russie étend son programme d’hectare gratuit à l’arctique

Le 01 juin 2016 une loi est entrée en vigueur offrant l’octroi gratuit de parcelles de terres pour les habitants des Districts fédéraux extrême-orientaux existe, et étendu à tous les citoyens russes à partir du 1er février 2017.

La loi permet d’acquérir la propriété de la parcelle après 6 ans (pour les parcelles forestières après 15 ans) à condition qu’elle ait été mise en valeur par une exploitation viable et utilisée pour des activités non interdites par la loi russe.

Il est également permis de vendre le bois des parcelles forestières et le terrain ne peut être donné, vendu ou transféré à des citoyens étrangers ou à des citoyens apatrides ou encore à des personnes morales constituées en sociétés.

Il est également possible de se regrouper en coopérative pour grossir la taille de la parcelle.

Les parcelles doivent être situés à une distance d’au moins 10 km des agglomérations de plus de 50.000 habitants et à au moins 20 km des villes de plus de 300.000 habitants.

Depuis le début du projet, quelques 90.000 russes ont reçu des parcelles de terrain (données de 02/2021) pour une superficie totale de 62 500 hectares.

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Au mois de juin 2021 les autorités russes ont élargi ce projet aux zones arctiques du nord de Sibérie mais aussi de la partie européenne de la Russie. Désormais toute la frontière nord de l’extreme orient, de Sibérie et de la partie occidentale sont couverts par le programme.

Comme pour l’arctique des parcelles jusqu’à 1 hectare seront louées, et après 5 ans d’utilisation, elles pourront être réenregistrées en tant que propriété gratuitement ;

Les familles nombreuses pourront obtenir des parcelles plus grandes, en tenant compte des enfants mineurs et comme en Extrême-Orient, il sera permis de créer des coopératives afin de recevoir et de transformer de vastes étendues de terres.

A partir d’août 2021 le programme sera implémenté notamment en Carélie qui mettra à disposition 21.000 hectares et dans la région de Mourmansk avec 700.000 hectares.

Divine Carélie

Cet article à été publié originalement sur Ria Novosti
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Divine Carélie
 
“Alexandre, tu passes le Nouvel an avec nous?”, m’ont demandé mes proches amis dans le courant du mois de décembre. J’avais une autre idée: passer les fêtes dans le Nord, à Petrozavodsk, capitale de la Carélie.
C’est à 1.000 kilomètres de Moscou, en direction de la mer Blanche, l’endroit où je passe le plus de temps, en dehors de la capitale. On y croise encore peu de touristes francophones et pourtant cette destination mérite le voyage pour ceux qui recherchent le dépaysement et des impressions nouvelles.
 
La République de Carélie, grande comme 1/3 de la France métropolitaine, n’est peuplée que de 680.000 habitants. Elle représente l’exemple de l’unité la plus décentralisée possible au sein de la fédération de Russie puisqu’elle a le statut de république, comme la Tchétchénie ou le Tatarstan. Les républiques russes sont des entités très autonomes, ayant leurs constitutions, leurs présidents et même parfois leurs langues officielles. Mais contrairement aux autres républiques russes, toutes fondées sur des peuples minoritaires ayant un territoire et des spécificités tant culturelles que religieuses ou linguistiques, en Carélie c’est le peuple indigène qui y est minoritaire. Les Caréliens ethniques représentent en effet moins de 10% de la population, les Russes ethniques plus de 76% et les Ukrainiens et Biélorusses 8%. La décentralisation y est donc uniquement politique, institutionnelle et non basée sur des principes ethno-religieux. Cette particularité donne à la République de Carélie une personnalité assez unique en Russie. La population de Carélie est donc très majoritairement slave orthodoxe, mais il y a aussi de nombreux Finlandais qui représentent près de 2% de la population de la République. A Petrozavodsk, on a l’habitude de dire que l’influence finlandaise est présente dans la gastronomie, dans le calme et dans le civisme des Caréliens, notamment au volant de leur voiture ou encore dans leur attachement parfois excessif à la propreté et à la nature.
 
Petrozavodsk, la capitale de la République, avec moins de 268.000 habitants fût construite par Pierre le Grand en 1703, lors de la grande guerre du Nord qui opposa la Russie à une coalition germano-scandinave. La ville était à l’origine bâtie autour d’une usine qui fabriquait des canons. Maintenant, elle est tournée vers son lac, le lac Onega, l’un des deux plus grands d’Europe avec son cousin, le lac Ladoga. Cette immensité d’eau calme est difficile à imaginer, on pourrait y plonger toute la Corse et il resterait de la place. L’été, des bateaux de croisière énormes s’arrêtent à Petrozavodsk. Ils vont de Saint-Pétersbourg à Moscou en traversant les lacs et en suivant le réseau de canaux gigantesque créé à l’époque soviétique. Dans la ville, le bord du lac est une promenade dans la verdure l’été et une piste de ski de fond l’hiver. En ville on trouve des bâtiments de style stalinien, mais aussi des hôtels de qualité, des centres commerciaux et un nouveau complexe hospitalier ultramoderne. Dans le centre, le réseau Wifi est accessible quasiment partout. Dans les restaurants on peut déguster une cuisine typiquement carélienne, délicieuse, composée notamment de poissons grillés et salés ou de viande de renne, d’élan ou d’ours, accompagnée de sauces aux baies de Carélie. 
 
La République de Carélie avec ses 60.000 lacs, ses 27.000 rivières et son territoire recouvert à 85 % par la forêt donne l’impression d’être entièrement verte et bleue. Sur cette terre d’eau et de verdure, ce qui frappe le visiteur c’est avant tout le calme, la sérénité et l’absence d’agitation qui y règnent. La Carélie est une riviera du nord, sans frasques, sans touristes bruyants, sans excès, une immense réserve d’air pur avec une nature préservée. Il faut rouler et sortir de la ville pour arriver à de petits villages composés de maisons et d’églises bariolés de couleurs vives, villages régulièrement visités par des ours, loups et lynx. Les pêcheurs du coin ne s’y trompent pas, ils emportent une carabine quand ils vont à la pêche aux truites saumonées.
 
L’hiver c’est une tout autre affaire, l’hiver carélien est réellement froid car venté et très humide. C’est un froid glacial, blanc, immaculé, polaire. La moto neige remplace le 4×4, les lacs sont gelés et dans le port de Petrozavodsk les bateaux de transport de bois sont figés dans la glace. Cette glace pourtant n’arrête pas les pêcheurs, qui bravent le froid et la neige au profit de leur activité préférée. Dans le centre-ville de Petrozavodsk les habitants sont toujours aussi calmes et chaleureux, bien qu’emmitouflés dans des combinaisons de ski en polaire, pour se protéger.
 
Le patriarche de toutes les Russies Alexeï II avait dit avant sa mort que le nord de la Russie était son cœur spirituel. On comprend mieux cette phrase après être allé en bateau, sur le lac Onega, de Petrozavodsk à l’île de Kiji. Cette traversée révèle toute la majesté de la nature en Carélie. En été seulement, le bateau de type Comèta file à 30 nœuds et il faut presque une heure et demie pour atteindre l’île. L’apparition des bulbes des églises, à l’horizon, au milieu d’une nature qui semble sans fin est simplement indescriptible. L’île de Kiji, ce chef-d’œuvre de l’art religieux, est connue pour ses deux églises entièrement en bois, assemblées sans clous, vis ni aucune pièce métallique. Cet ensemble paroissial est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le visiteur francophone sera agréablement surpris de pouvoir entendre le prêtre orthodoxe de l’île, le père Nicolas, s’exprimer dans un français parfait.
Si je devais conseiller où aller à un étranger qui visite la Russie pour la première fois, je lui conseillerais la Carélie. L’influence finlandaise procure un aspect très européen à cette république pourtant si russe, mais qui a su préserver son identité régionale. Le renouveau récent de cette identité régionale, qui n’entre absolument pas en conflit avec l’identité fédérale russe est sans doute un modèle pour l’Union Européenne au sein de laquelle l’agencement des relations entre régions, euro-régions, Etats et institutions européennes sont souvent délicates.

Les Finno-Ougriens de Carélie veulent parler ……….Russe !

Lu sur ZEBRASTATIONPOLAIRE Voilà une nouvelle qui va desespérer les Promethéistes de tout poil ,au premier rang desquels Paul Goble : La totalité des associations représentant les ” petits peuples ” de Carélie à savoir le Congrés Carélien , ” Jeunesse Carélienne ” ( Nuori Karjala ) , La société culturelle des Veps , l’Union d’ Ingermarland des Finnois Caréliens , les sociétés culturelles Géorgiennes et Grecques ont entammé des démarches auprés de la chaîne Kanal Rossiya pour le maintien des programmes en Russe et contre leur remplacement par des langues minoritaires . ” Diminuer les programmes en Russe va raviver les tensions ethniques en Carélie “ ont ils ajouté lors de leur visite au gouverneur Sergey Katanandov,au contrôleur fédéral A. Hyunninen et au réprésentant fédéral des ” drouâdelôms ” . 

Les Russes ( ” Russki ” ethniques ) représentent 73% de la population de cette région du Nord-Ouest de la Russie , les Caréliens 10% , les Finnois 2.3% et les Vépes 0.8 % . Dans cette région on note aussi la présence de populations d’origines Biélorusses et Oukrainiennes . Ces groupes demandent le maintien des programmes en Russe sur ” Radio Karelia ” , une filiale du groupe ” Kanal Rossyia “ ( que vous pouvez voir en France sur RTR Planeta ) . Et ne croyez pas que cette information provienne d’un quelconque ” organe controlé par le pouvoir” mais part la Fondation pour la Défense de la GLASNOST, financée par Soros !