Author Archives: Alexandre Latsa

About Alexandre Latsa

Frussien, père de famille, chef d’entreprise à Moscou, entrepreneur géopolitique et russophile positif. Co-auteur du livre “Putin’s new Russia” (en anglais et en russe) et auteur du livre “Mythes sur la Russie“, disponible lui uniquement en russe et un “Printemps RUSSE” disponible en Francais. Ce journal d’un Frussien traite de la Russie. Vous pouvez me contacter par email : alexandre.latsa@gmail.com, Ou me suivre sur Twitter https://twitter.com/Frussien Instagram https://www.instagram.com/frussien/ Telegram https://t.me/alexandrefrussien

Les leçons de l’EuroMaïdan

9JKT_9868Alors que le gouvernement ukrainien avait accepté nombre de concessions politiques, les violences ont malgré tout repris pour, la semaine dernière, faire plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés.

Tout ce sang versé aura finalement abouti à ce que l’Ukraine revienne à l’ancienne constitution, que des élections anticipées aient lieu mi ou fin 2014 (contre mars 2015 comme initialement prévu) et enfin que ne soit remodifié le code pénal pour prévoir la libération de l’opposante Timochenko, égérie marketing de la révolution de couleur mais emprisonnée pour faits massifs de corruption, incluant la signature de contrats énergétiques avec la Russie trop désavantageux pour l’Etat ukrainien.

Si cette dernière est libérée, on pourrait objectivement imaginer qu’elle puisse être élue présidente, damant le pion à son bras droit (Iatseniouk) qui a pourtant visiblement l’aval de la diplomatie américaine mais aussi de l’Allemagne, le boxeur Klitchko, que certains n’hésitent pas à dépeindre comme le « Van Damme » de la politique ukrainienne. Timochenko pourrait-elle réussir ce tour de force de fédérer et structurer cette opposition si désunie ?

Son étiquette de politique le plus corrompu de l’histoire ukrainienne pourra-t-elle calmer les ardeurs d’une foule qui en grande partie reproche à l’élite politique d’être justement trop corrompue ? Rien n’est moins sûr. Ses origines (juives, arméniennes…) en font-elle une candidate tolérable pour les groupes radicaux qui représentent jusqu’à 30% des manifestants, sans aucun doute la très grande majorité des fauteurs de troubles.

On imagine mal du reste comment l’opposition dite parlementaire pourrait envisager son avenir politique sans se détacher de cette frange d’activistes radicaux qui périphérisent le mouvement Svoboda et dont le président Oleg Tiagnibok appellerait prétendument à pénaliser l’usage de la langue russe, donner un sous-statut aux russes d’Ukraine, lutter contre les élites juives ou encore attaquer des églises orthodoxes russes.

Le retour au calme (civil comme politique) en Ukraine post-Maïdan ne se fera sans doute pas en effet sans un consensus fort avec cette minorité nationaliste radicale et active qui bénéficie d’un périmètre d’action aussi large que l’Etat n’est faible. Ce vecteur nationaliste, qui a débordé le contrôle de l’opposition parlementaire, mérite qu’on s’y arrête car il est fonctionne sur des logiques similaires, que l’on pense à la Russie ou l’Ukraine. En 2011 lors d’une rencontre avec des mouvements associatifs et culturels russes, j’ai échangé quelques mots avec une jeune femme qui représentait une organisation russe assez nationaliste. Cette dernière m’avait expliqué à quel point l’Ukraine à ses yeux était un pays avec un potentiel extraordinaire pour les nationalistes russes.

La Russie lui semblait à jamais bloquée politiquement (pour les nationalistes) tant le pouvoir actuel était fort, ne tolérant pas l’extrémisme et prônant le « vivre ensemble » à la russe. A contrario à ses yeux, l’Ukraine présentait un intérêt certain puisque la révolution de couleur de 2005 avait démontré que le système politique y était fragile et renversable. Une partie Est et pro-russe était certes indémolissable mais à l’Ouest, les espoirs étaient réels selon elle elle d’appuyer des nationalistes locaux pour y bâtir un nouvel Etat au frontière de l’Europe, blanc, nationaliste et orthodoxe. Je lui répondais que ce type de projet avait déjà existé en Croatie et qu’après la victoire des indépendantistes soutenus par les nationalistes (incluant des volontaires de toute l’Europe), ces derniers avaient été exécutés et arrêtés jusqu’au dernier, le pays ayant ensuite pu bénéficier d’un processus d’intégration au sein de la matrice occidentale, incluant subventions et social-démocratisation. La Croatie de 2013, 28ème membre de l’UE, également membre de l’OTAN, avec ses 18% de chômage, ses financements d’entreprises sous perfusion par la BERD et le FMI, sa gaypride et sa future adhésion à la zone Euro en 2015 est il est vrai sans doute loin de l’objectif des nombreux nationalistes qui durant la guerre de Croatie sont allés tenter d’y bâtir un Etat nouveau.

Preuve que certains schémas mentaux ne changent pas, nombre d’entre eux partaient lutter contre un serbo-bolchevisme qui n’existait que dans leur tête, tout comme les nationalistes ukrainiens rossent aujourd’hui certains de leurs concitoyens en hurlant contre un potentiel retour à une Union Soviétique qui n’existe pourtant également plus. L’Ukraine va-t-elle vers une scission de fait pour se transformer en une grande Moldavie à l’Ouest et une Nouvelle Ossétie à l’Est, en Crimée notamment ?

L’EuroMaïdan est donc aussi une leçon pour les gouvernants du monde entier.

La bataille pour l’Ukraine, qui intervient au sein d’une féroce lutte géopolitique des grands ensembles du continent, à également vu la démonstration du double standard le plus abject qui soit. Comme le rappelait Xavier Moreau récemment, l’Ukraine a permis de montrer au monde entier que ce pays était considéré par les Occidentaux comme une sorte de colonie africaine, et un pays dans lequel les blancs occidentaux en cravates pouvaient choisir les élites et décider de l’avenir. Imagine-t-on en effet en France « 15.000 désœuvrés d’extrême gauche ou droite se constituer en bandes armées, se barricader sur la place des Invalides, attaquer des policiers a coups de « cocktails Molotovs » et armes à feu et le tout avec le soutien de capitales étrangères ? ». Cela semble fort peu probable. Pourquoi le serait-ce alors pour l’Ukraine ?

En 1945, le monde s’est retrouvé scindé en deux espaces dont les projets pour l’avenir étaient fondamentalement opposés et similaires à la fois, d’un mondialisme à l’autre. La chute de l’URSS n’a cependant pas arrêté la poussée occidentale que l’on aurait pourtant pu imaginer atténuée récemment par la crise financière de 2008. La prise de pouvoir politique de l’Amérique sur l’Europe via la construction européenne (François Asselineau l’a parfaitement expliqué ici) a permis la constitution d’un territoire utilisé pour y déployer territorialement l’Otan afin de permettre sa projection continentale mais également permettre la création d’un gigantesque marché économique dont les contours se dessinent de plus en plus clairement ces derniers mois : l’union transatlantique, cette nouvelle Otan économique.

Les centres de gouvernances occidentaux et Otano-centrés viennent de clairement démontrer avec l’Ukraine que leurs objectifs d’extensions à l’Est continuent et que les révolutions de couleurs de nouvelle génération ne devraient pas utiliser les libéraux comme fantassins mais bel et bien les nationalistes afin de briser l’espoir de certains pays de constituer de potentiels grands espaces, voir des pôles indépendants.

Ce faisant on peut imaginer que les micro-nationalismes tout comme les régio-nationalismes confirment et confirmeront dans un proche avenir leur rôle de meilleurs alliés de l’extension de l’Otan et d’intégration des nations européennes au sein de la matrice globale occidentale sous domination américaine. Une extension qui devrait permettre à l’Amérique de continuer à tranquillement « dépecer l’Europe » en la privant sans doute définitivement d’une alliance avec la Russie.

Réflexions sur le péril démographique musulman russe (2013)

Праздник Ураза-Байрам в МосквеNombre de commentateurs souvent proche de certains milieux d’extrême droite européens ou néoconservateurs américains mettent en avant comme faiblesse fatale pour la Russie le fait que le pays devrait rapidement devenir un Etat majoritairement musulman. Sa population comprendrait déjà de 13 % à 15 % de musulmans (soit 19 à 22 millions de personnes) et ce nombre devrait rapidement grossir puisque, toujours selon ces experts américains principalement, les femmes du Caucase musulman auraient 10 enfants !

Pour d’autres analystes journalistiques, la Russie comprendrait 30 à 40 millions de musulmans, soit jusqu’à 25 % de la population de Russie, condamnant de façon irréversible le pays à devenir un califat. Pour eux à l’horizon 2050 la Russie devrait se transformer en une sorte de Russabia, pendant russe de l’Eurabia de l’Ouest du continent.

Ces théories se sont brusquement développées lorsque durant les 2 ou3 dernières années sont apparues des vidéos sur les prières de rue de la communauté musulmane à Moscou qui selon certains sites laïcistes « submergeraient Moscou » comme Paris ou d’autres villes d’Europe.

En réalité il n’en est rien. Continue reading

P. Gentillet : « La France gagnerait à s’inspirer du respect que la Russie porte à ses racines religieuses »

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A la lecture d’un texte intitulé « Pourquoi la France doit choisir Poutine » et publié sur le site des jeunes de la Droite Populaire, il m’a semblé intéressant d’interviewer l’auteur.

 

La Voix de la Russie : Pierre Gentillet bonjour, pourriez vous vous présenter ?

Pierre Gentillet : J’ai 22 ans, je vis à Paris et j’étudie le droit à la Sorbonne. Je suis politiquement engagé à l’UMP depuis plusieurs années et j’ai rejoins l’un de ses courants politiques, la Droite Populaire, duquel je suis devenu président du mouvement jeune : les jeunes de la Droite Populaire. Continue reading

Встреча с Александром Латса: Мифы о сегодняшней России

russieДорогие читатели!

Имею честь пригласить вас на конференцию, которую я проведу во вторник 4 марта в 19-00 в штаб-квартире Союза за народное движение (238 rue de Vaugirard 75015 Paris); тема конференции «Мифы о сегодняшней России».

Я намереваюсь рассмотреть стоящие перед Россией задачи (демократия, политика, демография, свобода прессы, личные свободы,…) и, кроме того, Олимпийские игры, роль России на Украине, а также образ Владимира Путина в западных СМИ.
Желающие принять участие в конференции могут записаться, связавшись со мной по e-mail или через страницу этого мероприятия в Facebook.

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SOCHI OLYMPICS TO RAISE RUSSIA’S CREDIBILITY IN INTERNATIONAL ARENA

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In turn, Alexandre Latsa, the expert on geopolitics, French blogger who lives in Moscow, suggested that the popularity of Russian resort area with a mild southern climate will increase after the Olympic Games.

“Instability is growing in the Muslim world which may lead to the fact that many foreign and Russian tourists will choose safe destinations such as the north of the Mediterranean or the Black Sea in Russia,” he explained.

Moreover, in his opinion, the location of Sochi and new infrastructure are two important components the combination of which should be beneficial for the development of sports in Russia.

“The Olympic project that involves large-scale infrastructure development is a kind of a challenge to the world community. Many countries could not afford it, so the Games provoke a lot of envy,” the French analyst added.

In his opinion, this event can play an important role in raising the international prestige of Russia.

“Since the beginning of 2014 Moscow has tense relationship with the West after numerous disagreements on social issues. Russia is also an important actor in Syrian issue, and we understand that the terrorist threat is high. If Russia avoids a terrorist attack, the country will significantly strengthen its position in the international arena by the end of the Olympics,” Alexandre Latsa explained.

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Source: PenzaNews.com

Conférence à la Droite Populaire

russieChers lecteurs!

J’ai l’honneur de vous inviter à la conférence que je donnerai le Mardi 4 Mars à 19h au siège de l’UMP (238 rue de Vaugirard 75015 Paris) sur le thème « Mythes sur la Russie d’aujourd’hui ».

Je tenterai d’aborder les grands enjeux de la Russie (Démocratie, politique russe, enjeux démographiques, liberté de la presse, libertés individuelles,…) et par ailleurs l’actualité des JO, le rôle de la Russie en Ukraine et également l’image de Vladimir Poutine dans l’oeil des médias occidentaux.

Les personnes souhaitant assister à la conférence peuvent s’inscrire en me contactant par e-mail ou via la  page Facebook de l’événement.

Безымянный

Aмериканское вмешательство и разобщенная оппозиция

29.12.13_ghetto_19«Я не думаю, честно говоря, что это Путину решать, кто должен управлять Египтом. Это решает египетский народ». 
Мэри Харф, пресс-секретарь Госдепартамента (февраль 2014 г.).

«Я не думаю, что Клич [ник Кличко] должен быть в правительстве. Я не думаю, что это необходимо и не думаю, что это хорошая идея (…) Я думаю, Яц [ник Яценюка] хороший парень. У него есть экономический опыт и опыт управления. У него есть опыт в экономических вопросах, в вопросах управления. Что ему нужно, так это чтобы Кличко и Тягнибок остались снаружи».
Виктория Нуланд, заместитель госсекретаря США (февраль 2014 г.).

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Так мы узнали, что США имеют право открыто выбирать и устанавливать украинское руководство, тогда как россияне не имеют им право открыто поддержать кандидата в Египте. Continue reading