Author Archives: Alexandre Latsa

About Alexandre Latsa

Frussien, père de famille, chef d’entreprise à Moscou, entrepreneur géopolitique et russophile positif. Co-auteur du livre “Putin’s new Russia” (en anglais et en russe) et auteur du livre “Mythes sur la Russie“, disponible lui uniquement en russe et un “Printemps RUSSE” disponible en Francais. Ce journal d’un Frussien traite de la Russie. Vous pouvez me contacter par email : alexandre.latsa@gmail.com, Ou me suivre sur Twitter https://twitter.com/Frussien Instagram https://www.instagram.com/frussien/ Telegram https://t.me/alexandrefrussien

Eléments de réflexion sur la crise en Crimée

9Bez_imeni-1es dernières semaines ont vu une accélération de la bataille d’influence et de communication contre la Russie et qui se concentre actuellement bien évidemment autour des événements en Ukraine. Le Mainstream médiatique fait tout pour étouffer les aspects non lisses (non acceptables) de ces événements et montrer du doigt les responsabilités russes. Pourtant certaines réalités ne peuvent être occultées.

L’annexion russe en Crimée…

… n’en est en réalité pas une. Continue reading

Crimée : deux systèmes de droit pénal peuvent coexister dans un État

Ekaterina Kopylova, bonjour, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?

– Bonjour. Je suis spécialiste en droit pénal international, je prépare ma thèse de doctorat sur la base du MGIMO dont je suis diplômée. Profession oblige, je vis actuellement aux Pays-Bas.

– Depuis le 18 mars dernier la Crimée fait partie de la Russie. Quel est le plus majeur défi que cette adhésion ait posé pour les juristes russes?

– Le Traité d’adhésion laisse jusqu’au 1 janvier 2015 pour la mise en place en Crimée et à Sebastopol du système légal russe et, quant aux lois et règlements, ils sont entrés en vigueur le jour même de la signature. Concrètement cela veut dire que depuis le 18 mars les juristes de ce pays sont mobilisés pour créer ce qui ressemblerait à un schéma transitoire adéquat.

– Je présume qu’une partie de cette mobilisation vous concerne personnellement.

– En tant que pénaliste, je me pose la question de savoir comment va se dérouler l’introduction du Code pénal et du Code de la procédure pénale. L’un des piliers du droit pénal qui est, au fil du temps, aussi devenu l’un des droits de l’homme les plus ardemment défendus, est le principe de la non-rétroactivité de la loi pénale. Cela veut dire que quelqu’en qui commet un crime doit obligatoirement être jugé conformément à la loi qui était en vigueur au moment de la commission. Et il s’agit non seulement de savoir si l’acte était criminalisé ou pas; la prescription, les défenses dont l’accusé pourrait exciper s’apprécient également à la lumière de la loi applicable au moment des faits.

Maintenant, il est clair que tous les crimes commis après le 18 mars vont être jugés selon les dispositions du Code pénal russe. Mais quid alors des crimes qui ont eu lieu avant, à l’époque où la loi ukrainienne était applicable?

– Est-ce un problème que d’appliquer la loi ukrainienne?

– D’un point de vue légal, non, ce n’en est pas un. Par contre, l’attitude des juges, du ministère public et du comité d’instruction pourrait se révéler problématique. C’est un lieu commun que la loi pénale est d’application strictement territoriale et que par conséquent un juge russe ne pourrait jamais appliquer une autre loi que la loi russe. C’est un malentendu qui subsiste, qui est profondément ancrés dans l’esprit de la plupart de nos juristes, alors même que ces mêmes juges n’ont aucun problème à appliquer une loi allemande ou vénézuélienne dans une affaire civile. Et pourtant le principe est le même.

– Connaissez-vous des exemples ici ou ailleurs qui ont donné lieu à une application de la loi pénale étrangère dans de pareilles circonstances?

– Après que l’Alsace et la Lorraine sont devenues françaises à l’issue de la Première guerre mondiale, les autorités françaises ont été confrontées à exactement le même défi. Ou plutôt leur défi était même plus important, étant donné que les lois allemandes et françaises à l’époque – et maintenant, j’imagine – divergeaient beaucoup plus que  les lois russes et ukrainiennes. Deux décrets ont été adoptés en 1919 dont je conseillerais à nos législateurs de s’inspirer. Ils prévoyaient l’application de la loi allemande aux faits ayant eu lieu dans le territoire alsacien avant l’introduction des lois pénales françaises et prescrivaient que la peine la plus douce soit imposée aux condamnés entre la peine allemande et la peine française. Mais le plus formidable est que certaines dispositions pénales allemandes étaient maintenues en vigueur même après que les lois pénale et d’instruction criminelle, comme l’on disait à l’époque, françaises avaient été introduites! C’est juste pour dire que deux systèmes de droit pénal peuvent parfaitement coexister dans le cadre d’un État.

– Qu’est-ce qu’il a d’aussi particulier, ce précédent, pour que vous appeliez les autorités russes à en prendre exemple?

– L’une des raisons pour lesquelles je fais sa promotion est qu’il a été élaboré en tenant compte des échecs précédents. En tout cas c’est ce que prétend le commissaire général de la République dans un rapport qui accompagne l’un des décrets.

– Y a-t-il d’autres exemples?

– Il y en a plein, en fait, vu que ce n’est pas les changements de souveraineté sur un territoire qui manquent dans l’histoire de l’humanité. On est habitué à parler de la réunification de l’Allemagne. Mais légalement parlant, qu’est-ce que c’était? C’était une disparition de l’Etat est-allemand et une adhésion simultanée du territoire sur lequel il avait autrefois été souverain à la République fédérale. Une situation assez comparable à ce qui c’est passé avec la Crimée après qu’elle a déclaré son indépendance de l’Ukraine. Les allemands aussi ont opté pour l’application de la loi pénale est-allemande aux faits qui y avaient été commis avant la réunification. La loi d’un État qui entre temps avait cessé d’exister!

– Supposons qu’il soit décidé c’est le Code pénal ukrainien qui va s’appliquer aux faits ayant eu lieu avant le 18 mars dernier. A l’heure où nous parlons il y a peut être des instructions ouvertes pour atteintes au système budgétaire de l’État – ukrainien, corruption d’agents publics – ukrainiens. Que devrait-il en advenir?

– C’est, d’après moi, le sujet le plus compliqué. Normalement, la justice russe n’a pas intérêt à poursuivre les personnes qui commettent des crimes contre les intérêts d’un État étranger. Par exemple, un agent consulaire, qui dans son consulat à Moscou aurait bradé des visas contre de l’argent, n’aurait pas été poursuivis pour corruption en Russie avant 2011 parce que ce sont les intérêts publics de la France qui auraient été attaquées (après 2011 la corruption d’agents publics étrangers a été spécialement criminalisée). Il en va de même pour les crimes contre la sûreté de l’État, le budget, etc. Je crois que dans le cas dont nous parlons il faut faire une distinction entre les crimes dont l’objet est à ce point indissociable de la souveraineté ukrainienne qu’ils doivent tout simplement être excusés et les autres, je pense, notamment à la corruption ou crimes fiscaux qui pourraient toujours être poursuivis. C’est la prévention que je vise ici en premier lieu, mais un petit bonus serait que ce genre de crimes est généralement puni d’une amende qui serait versée au budget russe.

– Comment les peines ukrainiennes vont-elles être exécutées?

– Là encore j’en appèlerais au précédent alsacien. Les Français ont dessiné un tableau de correspondance des peines. C’étaient donc les peines allemandes qui étaient prononcées, à condition d’être plus douces que les peines françaises, mais dans leur équivalent français. Par exemple, un ‘haft’, qui est le seul mot allemand que je puisse prononcer, équivalaient à un emprisonnement de police de un jour à six semaines. On pourrait faire la même chose avec les peines russes et ukrainiennes. Cela ne devrait pas être trop compliqué puisqu’elle correspondent parfaitement. La confiscation, inconnu du droit pénal russe, est une peine complémentaire et pourrait, à mon avis, être omise du tableau.

– Quelles autres dispositions suggèreriez-vous d’examiner?

– J’insisterais sur une disposition en particulier. Les citoyens russes ne peuvent pas être extradés sur la requête d’un État étranger pour y être jugés, notre Constitution ne le permet pas. Mais il n’est pas totalement clair si un citoyen russe naturalisé peut être extradé pour des actes qu’il aurait commis avant sa naturalisation. Les pratiques des États divergent sur ce point, certains, comme la Pologne, refusent d’extrader même les réfugiés n’ayant pas la nationalité polonaise. Les pays scandinaves étendent la clause de la non-extradition des nationaux aux personnes domiciliées sur leur territoire. Et le Luxembourg n’extrade pas ceux qui se sont intégrés avec succès dans la communauté nationale – fin de citation. Afin de protéger les intérêts des habitants de la Crimée et de Sébastopol devenus citoyens russes et de réaffirmer le principe de l’unité de la citoyenneté russe, je suggère qu’il soit pourvu dans la loi qu’ils ne seront pas extradés vers un État étranger pour des faits commis avant leur naturalisation.  

L’article a été publié initialement sur le site de Voix de la Russie

Возвращаясь к медийному освещению сочинских ОИ

logoЗимние Олимпийские игры в Сочи, которые проходили с 7 по 23 февраля 2014 на берегу Черного моря, оказались огромным успехом для России. Выбор Олимпийским комитетом в июле 2007 года российского морского курорта (вместо австрийского Зальцбурга и южнокорейского Пхенчхана) был, однако, очень рискованным, учитывая, с точки зрения безопасности, близость Кавказа, но также, и особенно, неготовность города и его инфраструктуры для проведения подобного события. В конце концов, победа сборной России (которая перед играми рассчитывала на 3-е ― 5-е место) и общий хороший ход этого спортивного мероприятия (и особенно отсутствие терактов) способствовали росту популярности российского президента, но не удовлетворили французскую прессу, которая и до, и во время ОИ отличилась в уже традиционной «Russia-bashing».

Царский каприз?

Не удивительно, что стоимость проведения зимних Олимпийских игр в Сочи (50 миллиардов евро) вызвала полемику, эта стоимость оказалась самой высокой в истории, значительно опередив игры в Пекине в 2008 году (26 миллиардов евро) и Лондоне в 2012 (11,5 миллиарда евро). Эта стоимость, действительно чрезмерная, вновь напомнила о призраке российской коррупции. По мнению некоторых газет, Сочи был «уроком коррупции», а «медаль, завоеванная Кавказом, это медаль не за устойчивое экономическое развитие, а за коррупцию».

Тот же тон в некоторых ангажированных блогах: «Олимпийские игры коррумпированы». В целом, французская пресса осудила эти игры в терминах, которые она, вероятно, не использовала бы в отношении других стран. По мнению Le Monde, «Путин не заслуживает подиума», а Олимпиада в Сочи является «осажденным лагерем». Le Nouvel Observateur полагает, что Олимпиада в Сочи стала «прихотью царя», а мнению Мари Мендрас на Arte «Путин сделал ставки».

Даже если трудно сомневаться в том, что в России большие стройки (доверенные крупным государственным корпорациям) регулярно обходятся дороже, чем где-либо еще, объем работ, которые были осуществлены в Сочи и окружающих горах Красной Поляны (совершенно нетронутых до этого мероприятия), объясняет размер инвестиций.

Помимо 14 гигантских олимпийских объектов вместимостью 120.000 мест (которыми можно полюбоваться на этой панораме, Олимпийские игры позволилистроительство 365 километров новых дорог, 102 автомобильных мостов общей протяженностью более 127 км, 54 железнодорожных мостов долинной 54 км, 22 туннел
ей, 202 км железных дорог, 2 вокзалов и 6 новых станций, трех теплоэлектростанций, гидроэлектростанции, 19 единиц производства электроэнергии, 480 км газопроводов, нового международного аэропорта и расширение трех существующих аэропортов, к которым следует добавить 41.667 гостиничных номеров, шесть почтовых отделений и многих других инфраструктурных и туристических объектов… Кроме того, был обеспечен самый высокий в истории технический уровень вещания, благодаря инновационным методам. В съемках игр были задействованы 1.600 камер, установленных среди прочего на снегоходах, вертолетах, дирижаблях и даже на военных БПЛА. Организаторы использовали в общей сложности 120.000 единиц телекоммуникационного оборудования и проложили 712 км оптических кабелей. Continue reading

Retour sur le traitement médiatique des JO de Sotchi

Chers lecteurs,

je me permets de publier ici l’excellent dossier publié par l’OJIM sur le traitement médiatique des JO de Sochi.

logo

***

Les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, qui se sont tenus du 7 au 23 février 2014 sur les bords de la mer noire, se sont avérés être un immense succès pour la Russie. Le choix de la cite balnéaire russe par le comité Olympique en juillet 2007 (contre Salzbourg en Autriche et Pyeongchang en Corée du Sud) était pourtant un choix à très haut risque, vu la situation précaire, sur le plan sécuritaire, du proche Caucase, mais aussi, et surtout, vu la non préparation de la ville et de ses infrastructures pour un tel événement. Au final, la victoire de l’équipe de Russie (qui visait entre la 3ème et la 5èmeplace avant les jeux) et le bon déroulement général de l’événement (et notamment l’absence d’attentats) ont contribué à faire remonter la cote de popularité du président russe, mais non à satisfaire une presse française qui, avant et durant cet évènement, a excellé dans le désormais traditionnel « Russia-Bashing ».

Sans surprises, le coût de la réalisation des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi (50 milliards d’euros) s’est donc transformé en polémique, ce coût s’avérant être le plus élevé de l’histoire, devançant largement celui des jeux de Pékin en 2008 (26 milliards d’euros) et celui de Londres en 2008 (11,5 milliards d’Euros). Ce coût, en effet exorbitant, a fait réapparaître le spectre de la corruption russe. Pour certains journaux, Sotchi a été une « leçon de corruption » et « la médaille gagnée par le Caucase ne sera pas celle du développement économique durable mais celle de la corruption ». Même son de cloche sur certains blogs engagés : « les Jeux Olympiques sont corrompus ». Plus généralement, la presse française a largement condamné ces jeux, en des termes qu’elle n’aurait probablement pas choisis pour d’autres pays. PourLe Monde « Vladimir Poutine ne mérite pas de podium » et les Jeux Olympiques de Sotchi sont « son camp retranché ». Pour Le Nouvel Observateur, les Jeux Olympiques de Sotchi sont un « caprice de Tsar » et pour Marie Mendras, sur Arte, « Poutine fait ses jeux ».

Si l’on peut difficilement douter du fait qu’en Russie les grands travaux (confiées à de grosses corporations d’État) coûtent systématiquement plus chers qu’ailleurs, l’ampleur des travaux qui ont eu lieu à Sotchi et dans les montagnes voisines de Krasnaya Poliana (totalement vierges avant cet événement) explique cependant le volume d’investissement. Hormis les 14 sites olympiques gigantesques (d’une capacité de 120 000 places et que l’on peut apprécier en panorama filmé ici), les JO ont permis l’installation de 365 kilomètres de nouvelles routes, 102 ponts routiers d’une longueur totale de plus de 127 kilomètres, 54 ponts ferroviaires de 54 kilomètres, 22 tunnels, 202 kilomètres de voies ferrées, 2 gares et 6 nouvelles stations, 3 centrales thermiques, 1 centrale hydroélectrique, 19 unités de production électrique, 480 kilomètres de gazoducs, un nouvel aéroport international ainsi que 3 extensions d’aéroports existants, à quoi il faut ajouter 41 667 chambres d’hôtels, 6 bureaux de postes et de nombreuses autres infrastructures périphériques et péri-touristiques… En outre le niveau de la qualité technique de retransmission des jeux a été le plus élevé de l’histoirevia des techniques innovantes. Le tournage des jeux a impliqué 1 600 caméras, installées entre autres sur des motoneiges, des hélicoptères, des dirigeables et même desdrones militaires. Les organisateurs ont mobilisé un total de 120 000 unités d’équipement de télécommunications et 712 km de câbles optiques ont été installés… Continue reading

Printemps en Crimée : vers la fin du monde unipolaire ?

La visite du président américain a vraisemblablement confirmé l’improbable : le « mouvement géostratégique » russe pourrait initier la sortie du monde de l’instant unipolaire qu’il connaît depuis 1991 et marquer le coup d’arrêt de la domination totalitaire américaine (politique, économique ou militaire) en Europe et en Eurasie.

A la veille de sa tournée de six jours en Europe, le président américain assurait pourtant que les sanctions contre la Russie seraient lourdes et sévères. Sa tournée en Europe devait soi disant lui permettre de réaffirmer la totale unité entre l’Amérique et l’Europe au sein de l’OTAN (pour le « bien du monde ») et par la même l’isolement de la Russie sur la scène internationale.

Cette totale unité de l’Amérique et de l’Europe selon les règles de l’OTAN reste en réalité à sens unique et la délégation américaine n’a même pas pu contenir son mépris lors dupathétique discours du président du Conseil européen Herman Von Rompuy lors de sa conférence de presse avec le président américain à Bruxelles.

Si l’Europe a rarement semblée aussi désunie, il en va visiblement de même pour l’intangible partenariat euro-américain.

Barack Obama a en effet pu constater à quel point les nations européennes, à la grande différence de Bruxelles, refusent clairement et simplement le diktat américain contre la Russie. Certaines comme la Suisse ou la Finlande affirmant clairement leur refus d’intégrer certaines personnalités russes sur les « listes américaines » pendant que d’autres, comme la France, choisissaient souverainement de poursuivre de lourds échanges économiques (et militaires) avec la Russie, comme la livraison des Mistral.

Les nations européennes n’ont évidemment aucun intérêt à se brouiller avec la Russie alors que leurs échanges économiques réciproques sont non seulement très importants mais surtout croissants, comme c’est le cas pour la France par exemple. France qui comme lerappelait récemment Emmanuel Quidet, président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe, est devenue le « 3ème investisseur étranger en Russie (…) alors qu’elle occupait la 9ème place en 2008 ».

Si le président du Conseil européen a été littéralement humilié, le président américain ne manque visiblement pas non plus d’humour lorsqu’il affirme que la Russie est aujourd’hui devenue une « puissance régionale en perte d’influence ». Cette image du colosse aux pieds d’argile qui accompagne la Russie depuis son retour dans les affaires du monde ne s’applique en effet certainement plus sur le plan politique comme les événements en Crimée viennent de le confirmer.

La Russie est au contraire en train de redevenir un modèle régional que les habitants de Crimée sont les premiers mais sans doute pas les derniers à reconnaître publiquement. Il y a sans doute une raison simple à cela. La politique américaine de prise de contrôle des pays de l’ex-espace soviétique au cours de la dernière décennie s’est avéré un échec avec des effets retors imprévisibles : la prise de pouvoir d’élites aux ordres (issues des révolutions de couleurs ou de processus politiques plus traditionnels) dans les pays voisins de la Russie a entrainé un affaissement et un appauvrissement de ces Etats.

Dans le même temps (depuis 2000) les élites russes ont elles mis fin à la récession économique, permis le doublement du PIB par habitant (en monnaie constante), créé une balance des paiements courants devenue fortement et structurellement excédentaire, réduit l’inflation à moins de 6% (contre 100% dans les années 90), réduit la dette publique de 90% à moins de 10% du PIB, réduit le taux de pauvreté de plus de 50%, permis la hausse des réserves de change par 48 fois, la nationalisation de 95% du secteur énergétique, la hausse des salaires dans le public par 18,5, la hausse des pensions par 12, l’arrêt de l’effondrement démographique et surtout stoppé le processus de décomposition politique et d’éclatement territorial qui guettait le pays.

Une situation inverse à celle que connaît par exemple l’Ukraine d’aujourd’hui (mais pas seulement) et les habitants de Crimée, en votant leur rattachement à la Russie, ont clairement exprimé leur soutien à ce modèle fort. Un modèle fondé sur la réaffirmation de l’autorité de l’Etat et dans lequel les oligarques ont été mis en prison pendant qu’en Ukraine, l’Etat s’effondre alors que les oligarques sont en train d’arriver au pouvoir, que ce soit dans les régions ou au sommet de l’Etat, les deux candidats présidentiables, Timoshenko et Porochenko étant tous deux oligarques.

Que se passera-t-il demain si des millions d’Ukrainiens supplémentaires, des millions de Kazakhes, de Biélorusses ou des dizaines de milliers de Moldaves choisissent, par pragmatisme et face à des situations économiques désespérées, de vivre comme des Russes et non comme des Grecs ?

Reparti quasi-bredouille de sa tournée européenne, le président américain a martelé l’importance des pays Baltes et de la Pologne dans le dispositif d’extension de l’OTAN sur la frontière Est de l’Europe en affirmant « qu’aujourd’hui des avions de l’Otan patrouillent dans les cieux de la Baltique, nous avons renforcé notre présence en Pologne et nous sommes prêts à faire plus ».

De plus, cela signifie visiblement pour les stratèges américains de transformer du gaz de schiste et de tenter de le vendre sous forme de gaz naturel liquéfié justement aux pays baltes et à la Pologne (dont la dépendance énergétique envers la Russie est aujourd’hui quasi totale), transformant ainsi les plus fidèles alliés européens de l’OTAN en relais militaro-énergétiques américains au cœur du continent. Une mesure qui traduit bien l’inquiétude et l’impuissance de la diplomatie américaine alors que les contributions de la plupart des pays d’Europe à l’OTAN sont elles en baisse.

A la veille de la création du marché transatlantique, pour lequel le président Obama aactivement mais prudemment plaidé lors de sa visite, cette impuissance semble parfaitement correspondre avec le besoin croissant de Russie qu’expriment pragmatiquement les nations européennes. Un besoin croissant de Russie pour, paradoxalement, avant tout tenter de surmonter au mieux les conséquences terribles sur leurs économies de la crise financière américaine de 2008.

Assistons-nous aux prémisses d’un nouvel ordre stratégique mondial ?

В России 146 миллионов жителей

Читатели «Голоса России», интересующиеся демографической ситуацией в России, знают, что с 2009 года население больше не сокращается (благодаря иммиграции) и что с 2013 года отсутствует естественная убыль населения, поскольку количество рождений (1.901.182) превысило количество смертей (1.878.269), в результате чего естественный прирост населения составил 22.913 человек.Праздничный салют в Москве, Симферополе и Севастополе в честь присоединения Крыма
С иммиграцией (296.959 в 2013 году) российское население фактически выросло на 319.872 человек, увеличившись с 143.347.059 человек на 1 января 2013 года до 143.666.931 на 1 января 2014. Continue reading

La Russie a 146 millions d’habitants

Les lecteurs de La Voix de la Russie qui s’intéressent à la démographie en Russie savent que depuis 2009, la population ne baisse plus (grâce à l’immigration) et que depuis 2013, la population ne baisse plus même naturellement, le nombre de naissances (1.901.182) ayant excédé celui des décès (1.878.269), ce qui a entraîné une hausse naturelle de population de 22.913 habitants.


Праздничный салют в Москве, Симферополе и Севастополе в честь присоединения Крыма

Avec l’immigration (296.959 personnes en 2013) la population russe a en réalité augmenté de 319.872 habitants, passant de 143.347.059 habitants au 1er janvier 2013 à 143.666.931 au 1er janvier 2014. Continue reading