Moscou : les relations interethniques au bord de l’explosion ?

Le 27 juillet dernier, une banale arrestation de police a dégénéré à Moscou. La police s’était rendue sur l’un des nombreux marchés de la capitale pour y appréhender le principal suspect d’un viol sur une jeune mineure russe de 15 ans. Le suspect, du nom de Magomed Magomedov, est un jeune citoyen russe du Daguestan, une république du Caucase russe.

L’interpellation s’est mal passée puisqu’une vingtaine de proches du jeune homme se sont interposés pour tenter de le défendre et que dans la bagarre qui en a résulté le beau frère du suspect a sérieusement blessé un officier de police, Anton Koudriachov, lui causant un grave trauma crânien. Ce dernier se trouve toujours dans un état grave à l’hôpital et pourrait garder des séquelles à vie de cet incident.

L’agression sur le policier, filmée par des journalistes présents sur place, à créé un fort émoi en Russie où la population n’est que peu habituée à la violence sur les représentants de l’Etat et les forces de l’ordre, contrairement à ce qui se passe dans nombre de pays européens de l’Ouest.

Dès le lendemain de l’incident, une opération de décriminalisation des marchés a été déclenchée par le ministère de l’Intérieur, aboutissant a prés de 1.500 arrestations en quelques jours, en majorité de citoyens du Vietnam, du Maroc ou d’Egypte, mais aussi originaires de différents pays d’Asie centrale.

L’affaire a pris une plus grosse ampleur lorsque le président russe Vladimir Poutine a lui-même critiqué la passivité de la police, accusant les autres policiers présents lors de l’incident de lâcheté. Le commissaire du district concerné ainsi que ses subordonnés ont du reste été destitués à la suite de cet incident et lundi dernier, soit le 5 août, le service fédéral des migrations a en outre déposé un projet de loi sur la création d’institutions spécialisées pour la détention des migrants clandestins en attente de jugement ou d’expulsion vers leur pays d’origine.

Des appels à la liquidation des mafias ethniques ou bien encore par exemple à la lutte finale contre la corruption policière qui couvre ces mafias sont apparus un peu partout au sein de la presse russe, traduisant bien le sentiment de la grande majorité de la population des villes concernées, Moscou en tête.

Les relations interethniques sont dans la capitale au bord de l’explosion rappelle la presse russe, car la ville, qui compte entre 14 et 15 millions d’habitants, comprendrait entre 2 et 3 millions d’étrangers sont 500.000 à 600.000 clandestins. Moscou fait face à une double immigration : issue d’Asie centrale (dont le gros des migrants travaille sur les chantiers de construction) mais aussi issue du Caucase, russe comme non russe. Les marchés sont réputés pour être sous la houlette de mafias caucasiennes, qui bénéficient de l’appui de certains officiers de polices corrompus.

Mais pour certains citoyens, l’opération de nettoyage entamée par la police est insuffisante.

Ces derniers jours, des groupes de plusieurs dizaines de jeunes patriotes ulcérés par le nihilisme légal et la trop grande passivité (selon eux) de l’Etat ont décidé de nettoyer eux-mêmes les marchés en procédant au contrôle des commerçants illégaux et ce afin de les empêcher de travailler et les faire arrêter par les forces de l’ordre.

Alors que l’élection municipale à Moscou est prévue dans un mois, il semble évident que les thèmes de l’immigration et de la criminalité ethnique sont devenus, et de loin, les thèmes principaux de cette élection.
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