Réflexions sur l’émigration et sur l’immigration

Вручение дипломов с отличием выпускникам МГУ им. М.В.ЛомоносоваDans le courant de l’année 2011 une violente campagne médiatique a frappé la Russie pour rappeler a quel point le pays était sans avenir. Divers médias francophones, tel que le Figaro, laTribune de GenèveLe soir, ont commenté les résultats d’un sondage qui expliquait « qu’un cinquième des Russes (22 %) souhaiterait émigrer de Russie », des résultats qui « mettaient à mal les mots d’ordre patriotiques et les projets ambitieux du Kremlin » écrivait même Europe1.

En effet comment imaginer que le pays ait un quelconque avenir si un jeune cerveau sur cinq souhaite quitter le pays ? De nombreux journalistes et commentateurs, lorsque les manifestations de fin 2011 ont fait descendre la « classe créative » dans la rue, y ont vu la confirmation d’une tendance de fond.

En y regardant de plus près, ce sondage n’est pas si affirmatif qu’il n’y paraît. Si 22 % des sondés affirmaient vouloir émigrer à la-mi 2010, ils étaient à l’époque seulement 1 % à préparer leur départ, 2 % à avoir pris la décision d’émigrer et 6 % à étudier les possibilités d’émigration. En face tout de même, 69 % des sondés affirmaient ne jamais penser à émigrer.

Par comparaison, 75 % des jeunes Britanniques souhaitaient émigrer en 2010, 60 % des Allemands mais seulement 20 % des Chinois diplômés, un chiffre qui est similaire à la Russie et bien plus bas que les moyennes européennes.

Bien sûr il s’agissait des chiffres de 2010, alors que l’Europe était au creux de la crise financière américaine de 2008. Qu’en est-il trois ans plus tard?

Justement deux sondages très intéressants viennent de paraître.

Le premier concerne la France et indique que 50 % des 18-24 ans et 51 % des 25-34 ans aimeraient partir vivre ailleurs.

Le second concerne les pays du bloc soviétique et indique que 15 % des sondés souhaiteraient émigrer et vivre dans un autre pays, pour améliorer leur niveau de vie. Parmi eux 14 % de Russes, 32 % des Moldaves et 40 % des Arméniens.

Certes, il ne s’agit pas de dire que la situation est bien meilleure en valeur absolue dans le monde postsoviétique et que personne ne souhaite en partir, mais on peut se demander par contre ce qui se passe en France, pays dans lequel tout le monde rêve d’habiter et d’où plus d’un jeune sur deux souhaite pourtant visiblement partir.

En ce qui concerne la Russie, le désir d’émigrer est à son niveau historique le plus bas aujourd’hui, et ce de façon stable, puisqu’il y a un an un sondage avait déjà montré que le pays avait bien surmonté la crise économique et que seulement 11 % des Russes interrogés souhaitaient vivre a l’étranger de façon permanente, pendant que 88 % des sondés n’y songeaient pas.

Dans le même temps, le gouvernement russe s’apprête à élargir la liste des personnes pouvant prétendre à la citoyenneté russe via une procédure simplifiée. Le régime s’appliquerait aux « russophones , aux descendants directs des ressortissants de l’Empire russe ». Cette loi fait suite à une initiative du chef de l’Etat Vladimir Poutine qui en juillet 2012 avait soulevé la question du rapatriement des descendants de citoyens de l’URSS et de l’Empire russe en déclarant que « Les compatriotes expatriés voudraient être utiles pour leur patrie historique » et que « Les ressortissants de l’Empire russe appartiennent à une même nation et à une même civilisation ».

On imagine dès lors de plus en plus mal comment, comme l’affirmait Europe1 via l’AFP il y a moins de deux ans, l’émigration de Russie devrait « mettre à mal les mots d’ordre patriotiques et les projets ambitieux du Kremlin ».
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