Молодцы !

Extrait du monde du 26 juin :
“Le succès inattendu de l’équipe nationale de football russe a déclenché parmi la population une effervescence et une vague de fierté jamais vues depuis la dislocation de l’URSS en 1991.La fédération russe de football et des hommes d’affaires ont décidé d’affréter des charters supplémentaires vers l’Autriche. Le président Dmitri Medvedev a promis une décoration à Guus Hiddink, l’entraîneur de l’équipe nationale. L’attaquant vedette Andreï Archavine, membre de Russie unie, le parti au pouvoir, est devenu un héros national.

Juste après la victoire sur l’équipe néerlandaise, samedi 21 juin, des millions de Russes ont défilé sans heurts toute la nuit dans les rues des grandes villes, de Saint-Pétersbourg à Vladivostok, agitant le drapeau national et scandant “La Russie en avant !”. Le slogan était le mot d’ordre de Russie unie au moment des législatives de décembre 2007.

A Moscou, la demande est forte pour les petits drapeaux tricolores. Cet engouement soudain a contraint la Douma, la chambre basse du Parlement, à amender la loi sur la symbolique nationale. Depuis 2006, la loi restreignait l’usage du drapeau aux jours de fête officiels. Désormais, au nom du “renforcement des sentiments patriotiques”, le drapeau peut être sorti à tout moment.

“DÉCLIN DE L’EUROPE”

Dans la foulée, le gouvernement a décidé, mercredi 25 juin, d’affecter 122,6 millions d’euros supplémentaires au budget uniquement pour le football. L’argent servira à construire des stades et des structures pour l’entraînement des joueurs. La mise en valeur du sport est à l’agenda du pouvoir en place.

Vladimir Poutine, ceinture noire de judo, donne l’exemple. Le livre Apprenez le judo avec Vladimir Poutine – assorti d’une vidéo depuis novembre 2007 – est un succès de librairie. “Volodia diminutif de Vladimir n’a jamais aimé perdre les compétitions”, explique le magazine populaire Taïny Zviozd dans un numéro spécial (juin-juillet 2008) consacré à l’ancien président. Le sport “élève le moral de la nation”, souligne le “leader national”.

La qualification russe en demi-finale a fait tourner quelques têtes. Dans les journaux, des commentateurs glosent sur le “déclin de l’Europe”, dépassée – en sport et en économie – par des pays plus compétitifs comme la Turquie et la Russie. “L’Europe perd sa passion et sa capacité à accumuler les victoires”, constate le quotidien Izvestiia du 24 juin. Si l’équipe de France est devenue “la plus faible et la plus terne” de toutes, c’est parce que “les Français ne la soutiennent plus. Au-delà du politiquement correct, ils voient en elle le reflet des confrontations ethniques des faubourgs parisiens”, explique le commentateur Sergueï Leskov. Le succès russe non plus n’est pas, selon lui, dû au hasard. “La trajectoire du ballon est programmée par notre réveil à tous”, conclut le journaliste.

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